C.N.R.S.
 
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     EMPARLÉ     
FEW VII parabolare
EMPARLÉ, adj.
[T-L : emparlé ; GD : emparlé ; AND : emparler1 ; DÉCT : emparlé ; FEW VII, 611a : parabolare]

A. -

"Qui a le verbe facile, qui est disert, éloquent" : De rechef, par le grand sens qui en lui estoit, il honnouroit toute la lignée royale de France. Car à peine pourroit-on trouver plus facond, ne mieulx emparlé de lui, plus courtois, mieulx proposant et respondant devant nobles, clers et lais. (Doc. 1408. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.1 c.1425-1440, 280). Hélas ! advocatz emparlez, Maintes fois nous avez brouillez Et maintenus en plaidoier (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.6, c.1444-1453, 185). "Gentil prince", dist Ricarleir, qui bien estoit emparlé, "nous sommes de l'ylle de Bretaigne qu'on peult de cy veoir..." (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 141).

 

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Empl. subst. "Beau parleur" : Thiebert y vint ly empalez Et le Rat, le meseau, Pelez (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 6). Et puis, d'aventure, il ert Q'uns emparlés par hardie priiere Sera oïs et chils remis arriere Qui pora bien dire, se gens assamble... (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 06).

 

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Bien emparlé. "Qui parle bien, qui s'exprime bien" : Cil messages estoit courtois et bien emparlez, si salua moult singulierement toute la compaignie, et puis demanda lequel estoit li sires qui commandement avoit sur les autres. (Bérinus, I, c.1350-1370, 104). Quant il ot dit tout son plaisir, Longuement et à grant loisir, Et les autres eurent parlé Qui estoient bien emparlé, La chose estoit toute ordenée Qu'on leur donroit autre journée. (MACH., P. Alex., p.1369, 197). Et pour ce doivent il [les amants] (...) estre en amours tousdiz loyalx et veritables, sages et bien enparlés, et avec ce courtois et amiables (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 751). Sage fu et bien emparlee (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 182). Si manda par son message bien emparlé et sage au capitaine des dictes galees toute ceste chose (Bouciquaut L., 1406-1409, 217). ...comme il estoit gracieux, courtois, et bien emparlé, la salua bien honorablement (C.N.N., c.1456-1467, 209). Sy ordonna ceste commission à Olivier de la Marche, homme bien emparlé et tout propre à ce faire. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 86).

 

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Bel emparlé : Et avec ce, non pas seulement en la maison ou a la table compaignie est joieuse, mais aussi en la voie ou en chemin, selonc le dit de Macrobe : "Le compaignon bel emparlé est ou chemin pour confort" (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 256).

 

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Mal emparlé. "Qui parle mal, qui s'exprime mal" : Adont se leva Souffissance Et dist : "Guillaume, sans doubtance, Vous estes or mal emparlez. Resgardez comment vous parlez ; Car nuls homs qui vueille voir dire Ne porroit des dames mesdire, Qu'en elles est, ce scet on bien, Tant quanqu'on puet dire de bien..." (MACH., J. R. Nav., 1349, 244).

B. -

"Qui est bavard" : C'estoient une gent, pour voir, Dous, humble, courtois, amiable, Entreprenant et veritable, Po emparlé, fier et hardi. (MACH., D. Lyon, 1342, 206). Un po estes trop emparlez, Quant ja nous avez menacié. (Mir. parr., 1356, 22). L'escolier ne soit pas devisé ou separé de l'escole, en courant par les rues, par places, par tavernes et chambrettes de foles fames, par lieux pour estre veü publiquement, par pompes, par danses, par mengeries et soupers publiques, en moustrant yeulx vagues et langue trop emparlee. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 35). ...ainssi est la fenme trop emparlee a l'omme amant repos (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 420).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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