C.N.R.S.
 
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     ELLE1          ELLE2     
FEW IV ille
ELLE, pron. pers.
[T-L : il (ele) ; FEW IV, 550b : ille ; TLF : IX, 1117b : il1 ; TLF : XI, 43a : lui2]

A. -

[Pron. pers. sujet de troisième pers., du fém. ; en position atone]

 

1.

Au sing. [Représente une pers. ou une chose] Elle : ...et laquele [grange], des lors que elle ot esté faite et establie au lieu dessus dit, y avoit esté faite pour herbergier les dittes dismes pour les diz religieus et non pour autre cause, et aus quelz elle appartenoit pour le tout comme leur propre (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 24). ...et enseurquetout, la dite venderresse fist et establi sanz aucun rapel le devantdit Mahy, son mary, son procureur et certain messagé especial, auquel elle donna et ottroia plain pooir, auctorité et mandement especial de soy dessaisir de la dite rente vendue (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1333, 54).

 

-

[Forme el (gén. pour les besoins de la métrique)] : Penson donques que l'ame vaille Et du corps polir ne nous chaille, Quar se l'ame vault, el vauldra De valour qui ja ne fauldra (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 88). Elle s'est mise en la subjection D'Amours a qui elle a fait de li don Entierement, Et vuet qu'elle ait trés souvereinnement, Com ses souvreins, seur li commandement Si qu'el ne puet contrester nullement A son plaisir, Eins li couvient en tous cas obeïr. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 85). Quant venra a celle journée, Que tu diz que tout ressourdront, A qui sera el femme adonc ? (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 237). Et l'autre heure ne pora el mouvoir, Fors chanter chans tous garnis de tristrece, Plains de soussis et tous vuis de lïece (FROISS., Orl., 1368, 99). Car, quant Nature a enchassez En vous des biens a tel effors, El ne les a pas amassez Pour en mectre Pitié dehors. (CHART., B. Dame, 1424, 355). Comme souvent el prent racine En temps brehaign et de famine, Toutesfoiz cele maladie, Dicte boce ou épidémie... (LA HAYE, P. peste, 1426, 43). Si luy demanday qu'elle avoit, Elle respond qu'el ne scavoit. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 89). Or est il ainsi, dit il, que je suis mal fourny de grosse lance telle que j'espere et voy bien qu'el desire d'estre rencontrée. (C.N.N., c.1456-1467, 107). Et entretant la chambriere monta en la chambre et esveilla madame, et luy compta comment monseigneur par cy devant d'amours l'avoit priée et qu'il l'avoit assaillie a ceste heure ou el tamisoit. (C.N.N., c.1456-1467, 119). [autres ex. dans ce texte] El le scet bien, la povre femme ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 42). Mais quant el t'a ainsi debilité, Souviegne toy d'avoir virilité, Qui trop mieulx vault que mil escus contens. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 20).

 

Rem. Très rare au plur. : Elle est allee faire labourer Sa mote pour mieulx reverdir, Ja mais ne s'en pourroit tenir, Quant ainsi sont atintelees, Qu'el ne soient tantost appellees De tous costez par my la villle. (P. Jouh. D.R., a.1488, 33).

 

2.

Au plur. Elles : Dames sont d'une aultre maniere Que je loe moult et ay chiere, Qui, pour chou qu'elles ont maris, N'osent, sy que firent jadis, Faire a tel gent avanchement (Dit prunier B., c.1330-1350, 43). ...de faire labourer et cultiver les dictes terres appartenans a la dicte granche (...) en quelcunque lieu ou parroisse que elles soient assises (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1341, 110).

B. -

[Pron. pers. sujet de troisième pers., du fém. ; en position tonique] : Quant ly peres se vault partir, Sa dame congiet demanda Et elle au partir lui donna Ung moult gracieux diamant (Dit prunier B., c.1330-1350, 65). ...mais elle, qui entendoit a autre chose que au deduit de son mary acomplir, si tost comme elle vit qu'il fu eschauffé et esmeü sur elle, si se commença a estordre de lui et a faire sa volenté contre lui (Bérinus, I, c.1350-1370, 25). ...en disant que elle et Joseph l'avoient quis en grand doleur. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 422). ...des quelles trente deux livr. par. par an elle et le dit feu Jehan avoient douee laditte chappelle (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1365, 312). Che nous seroit virgongne et blames, Quant elles, qui confort demandent Et qui leur droit nous recommandent Et qu'Orgoels a si essillies, N'estoient de nous consillies. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 125). Et, ce fait, se partirent, elle qui parle et ladite Katherine, de l'ostel dudit chevalier (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 44). Elle qui ot tout jours corage de honme et de lion, ne s'esbahi noient, mais ordonna et entendi a ses besongnes mettre en bon point. (FROISS., Chron. D., p.1400, 504).

 

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Elle mesme : Et jasoit qu'elle attendist la bataille dont elle mesme avoit l'heure et le jour assigné, si ne s'arma elle que de sa chemise (C.N.N., c.1456-1467, 194).

 

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C'est elle : Mais je tien, sire, vraiement Que c'est elle, et vezcy conment : Quant l'en parle, couleur li mue, Ne respont mot, ains devient mue Et esbahie. (Mir. Berthe, c.1373, 249). CLOVIS. (...) Or ça ! dites moy, Je vous em pri, mais qu'il vous siesse, Est ce de Gondebaut la niéce Que ci voy estre ? DEUXIESME CHEVALIER. Sire, sanz plus debat y mettre, Oil, c'est elle. (Mir. Clov., c.1381, 227).

 

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Plus qu'elle : Celle fu en un beguinage, Au temple Minerve sacree, Et tant fu sçavent et lettree Et remplie de grant science Qu'elle avoit souvent cognoiscence De ce que avenir devoit, Ne plus qu'elle nul ne savoit. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 55).

C. -

[Pron. pers. "prédicatif" de troisième pers., du fém. (et non plus l'ancien fém. li)] : ..et, ce fait, ycellui chevalier appella elle qui parle à part, lui requist que elle voulsist estre s'amie (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 43).

 

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[Comme régime prép.] : La vierge benoite, espouse du souverain roy, qui est le roy de paradis, selon divers temps a elle convenables, propose et fait diverses chançons (Mir. ev. arced., c.1341, 103). ...Car humains par elle des laz A l'ennemi seront hors mis, Et seront fait a Dieu amis (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 215). Certes, je l'ains tant que mon cuer Ne puis d'elle oster a nul fuer (Mir. nonne, 1345, 313). ...onques mais de dame n' oy Parler, dont j'ay cuer esbahy, Qui tant biauté en elle eust (Mir. march. larr., c.1349, 104). ...mais elle, qui entendoit a autre chose que au deduit de son mary acomplir, si tost comme elle vit qu'il fu eschauffé et esmeü sur elle, si se commença a estordre de lui et a faire sa volenté contre lui (Bérinus, I, c.1350-1370, 25). ...et aperçut bien que la duchesse l'avoit deceü, quant pour elle il avoit mis en oubli la riens ou monde que plus aimoit. (Bérinus, II, c.1350-1370, 151). ...de la quelle eglise le droit de patronage nous appartient, sachens et de ce estans souffisamment enfourmés a la dite eglise estre deue et a elle appartenir certaine rente annuelle appartenant au prestre de l'eglise parrochal (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1352, 179). ...elle dist à icellui prisonnier qu'elle ne vouloit plus que icellui prisonnier repairast envers elle, s'il ne ly promettoit à estre son mary (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 151). ...après ce que elle ot dit lesdites paroles audit prisonnier, il lui dist qu'il n'yroit ne vendroit plus vers elle (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 270).

 

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[Au plur.] : ...sicomme plus clerement pooit apparoir ou previlege sur ce otroié a elles (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1341, 110). Aucunes en y avoit d'elles Qui savoient tours et cautelles (MACH., D. Lyon, 1342, 215). Car aussi ne dit l'en pas que femmes soient incontinentes pour ce que ilz ne mainnent pas ou gouvernent les concupiscences, mais sont menees par elles. (ORESME, E.A., c.1370, 381).
 

DMF 2020 - Synthèse de mot grammatical Robert Martin

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