C.N.R.S.
 
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     DEMI-DIEU     
FEW III deus
DEMI-DIEU, subst. masc.
[FEW III, 57b : deus ; TLF : VI, 1076b : demi-dieu]

"Demi-dieu" : ...aus diex ou aus demidiex (...) ...entre les demideus... (FOUL., Policrat. B., VII, 1372, 315). Les paiens appelloient heroes les ames de ceulz qui avoient esté tres excellens en vertu et en bien, et disoient qu'il estoient deifiés ou faiz diex, ou selon aucuns, demi-diex, semidii. Et en leur vivant meismes estoient aucuns appellés heroes. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 372).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Jean-Loup Ringenbach

 Article 2/4 
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     DIEU     
FEW III deus
DIEU, subst. masc.
[T-L : dieu ; GD : dieu ; GDC : dieu ; AND : deu1 ; DÉCT : dieu ; FEW III, 57a : deus ; TLF : VII, 179a : dieu]

I. -

[Le Dieu des Chrétiens] "Être suprême, objet du culte des hommes, dans la religion chrétienne et biblique"

A. -

[Conception chrétienne de Dieu]

 

1.

[Dieu et la Trinité] : ...nostre loy crestienne dit qu'il est ung Dieu le Pere, ung Dieu le Filz, ung Dieu le Saint Esperit, une Trinité (GERS., Trin., 1402, 161). ...un vray seul Dieu en trois noms et en trois personnes (LA SALE, J.S., 1456, 203). Ung seul Dieu en trinité (Pass. Auv., 1477, 225). ...la confession de la foy faite par Saint Anastase de l'unité et trinité, confessant ung Dieu en trois personnes en unité de ung Dieu, auquel devons honneur et reverence (Somme abr., c.1477-1481, 104). Et ainsi s' entent ce que est escript ou livre de GENESIS, quant Dieu dit comme ung Dieu en trois personnes : "Faisons l'homme a nostre ymage..." (Somme abr., c.1477-1481, 111).

 

-

Dieu le Pere : Dieu le pere (Path. D., c.1456-1469, 132). Dieu le Pere (Pass. Auv., 1477, 87).

 

-

"Le Christ" : Helas ! Joseph, je sçay de vray Que Dieu et homme l'enfantay, Je sçay bien qu'il a le pooir De faire tout a son voloir, Mais neantmoins nature de mere Me met en doleur moult amere (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 70). Humanité glorifiée Est en luy et déifiée, Dieu homme né de vierge mere Siet a la dextre de son pere (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 285).

 

.

Le Fils de Dieu. V. fils "Jésus-Christ" : ...le benoit Filz de Dieu estoit d'elle nez et formez : Factum de muliere. (GERS., P. Paul, a.1394, 484). ...le filz de Dieu (Pass. Auv., 1477, 125).

 

.

Dieu le fils. V. fils "Jésus-Christ" : Dieu le saint esperit de qui tu as conçeu, et Dieu le filz que tu as de ta chair vestu (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 207). On doit bien la dame prisier En qui prist par dileccion Dieu le filz incarnacion. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 216). ...cogitant comment Dieu le pere daingna envoier son filz en terre pour eulx prendre char humaine, Dieu le filz la seconde personne de la Trinité (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 51).

 

.

La Mere (de) Dieu : Doulce mere Dieu... (Mir. enf. ress., 1353, 23). ...Mere de Dieu (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 164).

 

-

"Le Saint Esprit" : ...le Saint Esperit est Dieu (Somme abr., c.1477-1481, 115).

 

.

Dieu le Saint Esprit : Dieu le saint esperit de qui tu as conçeu, et Dieu le filz que tu as de ta chair vestu (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 207).

 

2.

[Attributs de Dieu]

 

-

Dieu est : Pour tant on seult dire d'une chose bien certaine : il est aussy certain comme Dieu est. (GERS., Trin., 1402, 159). Maiz pour aussi vray que Dieu est, s'il m'en venoit de nouvel ung a mon plaisir, bel et jenne, ja n'en seroit escondi (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 118). Dieu est en soy mesmes comme alpha et o, principe et fin (Somme abr., c.1477-1481, 139).

 

-

Dieu est partout : Dieu est par tout (ORESME, E.A.C., c.1370, 483). Dieu est par tout (Somme abr., c.1477-1481, 137).

 

-

Dieu est tout : ...nulle chose composee est tout sans estre, pour quoy s'ensieut que Dieu, qui est tout, son estre n'est, ne ne puet estre composé. (Somme abr., c.1477-1481, 148).

 

-

Dieu est + attribut/Dieu + épithète : Dieu, qui est cause general et universel de toutes choses... (ORESME, E.A.C., c.1370, 105). ...Dieu, qui est la fin de toutes choses (ORESME, E.A.C., c.1370, 113). ...Dieu, qui est par sus nature... (ORESME, C.M., c.1377, 250). Dieu, qui est immortel, eternel et pardurable... (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 72). Dieu, qui est Verité... (Gris., 1395, 40). Souverain Dieu (Pass. Auv., 1477, 98). Dieu tout puissant. (Pass. Auv., 1477, 165). Adonaÿ, souverain Dieu, Il est encore chault (Pass. Auv., 1477, 250). ...le hault Dieu des premiers et extresmes (Cene dieux, c.1492, 107). Dieux immortelz, j'ay devant vostre honneur A proposer une piteuse plainte. (Cene dieux, c.1492, 109).

 

-

Déterm. + subst. + de Dieu : ...l'eternité indivisible de Dieu (ORESME, C.M., c.1377, 270). ...l'immensité de Dieu (ORESME, C.M., c.1377, 270). ...la majesté de Dieu (GERS., Trin., 1402, 151). ...la incomprehensibilité de Dieu (Somme abr., c.1477-1481, 133). ...la infinité de Dieu (Somme abr., c.1477-1481, 87). ...l'excellence de Dieu (Somme abr., c.1477-1481, 148).

 

-

Dieu du ciel / des cieux / du firmament : Dame, Dieu du ciel, qui tout a Creé, vous doint beneiçon ! (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 209). ...mon Dieu des cieulx. (Pass. Auv., 1477, 99). Le benoit Dieu du firmement... (Pass. Auv., 1477, 160).

 

-

Dieu des chrestiens : Par Mahon, dist le soudant, ce n'est pas uns homs, mais est un mauffez ou c'est le dieu des crestiens qui cy est venus pour destruire nostre loy. (ARRAS, c.1392-1393, 232).

 

-

Dieu de paradis : ...par Dieu de paradis (Mir. Amis, c.1365, 12). J'en prie a Dieu de paradis, Que... (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 46). ...Dieu de Paradiz (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 65).

 

-

Dieu de nature : ...le Dieu de nature Qui crea toute creature (MACH., C. ami, 1357, 31). A peu que n'en ay encouru La mort par le Dieu de nature. (Gent. moun. T., c.1500, 343).

 

-

Dieu des dieux : C'est Jhesu Crist, le roy des cieulx, Le roy des roys, le Dieu des dieux. (Mir. march. juif, c.1377, 191). O (grant) Dieu des dieu... (Jeu Etoile T., c.1400-1500, 104). Paix eureuse, fille du Dieu des dieux... (CHART., L. Paix, a.1426, 411). Si supplie le Dieu des dieux Qu'i leur doint faire bon voyage. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 139). Puis qu'ainsi est que Dieu des dieux est vray Pour gerre humain a créé toute chose... (Cene dieux, c.1492, 111).

 

3.

[Dieu incarné, présent dans l'Eucharistie] : ...Et reçut Dieu souventefois Corporelement (DESCH., M.M., c.1385-1403, 325). ...d'ilec s'en ala veoir Dieu à Nostre-Dame de Paris, et en après s'en retourna en l'ostel dudit cousturier (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 112). Chascun si doit estre paré Et tout son peché esparé Pour recevoir le Dieu des dieux, Qui d'enfer nous a desparé (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 50). Tant que d'oyr messe, il est meshuy trop tard ; mais je sçay une eglise en ceste ville ou nous ne fauldrons point de veoir Dieu (C.N.N., c.1456-1467, 399). ...[le prêtre] laissa Dieu qu'il tenoit en ses mains, et print la paix et la porta a monseigneur le seneschal (C.N.N., c.1456-1467, 448). ...car pour plus s'obliger au perpétuel bien et service du royaume, confès comme un prince catholique (...), prit le corps Nostre-Sauveur (...). Et lors, soy sentant garny de son Dieu, de son protecteur, qui est tout miséricorde et ne veut pas la mort du pécheur... (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 31).

 

-

Agneau de Dieu. V. agneau

 

-

Lever Dieu. "Élever l'hostie et le calice au moment de la Consécration" : Quand il [le prêtre] eut levé Dieu et calice, et fait ainsi comme il appartient (...), il appella son clerc (C.N.N., c.1456-1467, 447). ...à l'heure de lever Dieu (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 60). ...quant ce vendra a lever Dieu... (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 104). ...lorsqu'on levoit Dieu et que les aultres l'aouroient devotement a genoux, ly [un ambassadeur d'Orient de la religion musulmane] n'en fit semblant et se tenoit ou assiz a terre sur ung tapis ou coucié des bras sur ung banquet (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 287).

 

4.

[Dieu et l'Église] : ...[il] leur encommença à dire que c'estoit et qui ilz estoient qui ainsi gastoient le monstier et l'eglise de Dieu ; lesquieulx lui respondirent : Mais toy, qui es-tu ? Lequel leur respondi : Je suis un presbtre de ceste ville qui vien de Paris. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 223). ...on doit honnorer ce qu'a Honnoré l'Eglise de Dieu. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 98).

 

-

Les Saints Evangiles de Dieu : ...fu de rechef fait venir le dessus dit Gervaise Caussois, lequel, après ce qu'il ot juré et affermé, en sa conscience et sur les saintes Euvangilles de Dieu, que il diroit verité de tous les larrecins et mauvestiez [que] faites avoit, et que il ne voult autre chose congnoistre que dit a dessus, par l'advis et oppinion desdiz conseillers, ledit prisonnier fut fait despoiller, lié et attaché à la question (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 38). ...et après ce qu'elle ot fait serement aus sains Evangiles de Dieu dire verité (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 336).

 

Rem. Sur feste Dieu, Pasque Dieu, cf. H. Lewicka, Les Comp., 1968, 65-66. Le jour de bon Dieu "jeudi saint (?)", STAVELOT, Chron. B., a.1447, 170.

 

5.

[Représentations de Dieu]

 

-

Un Dieu de majesté. "Représentation du Seigneur assis sur un trône, pourvu des insignes du pouvoir royal" : ...un livre d'Euvangiles (...) à semblables (...) ais d'argent esmaillé (...) en l'un des costez un Cruxifis (...) et en l'autre un Dieu de magesté (Ch. VI, D., t.2, 1421, 390).

 

-

[Dans des représentations plaisantes et irrévérencieuses] : C'est ung doulx dieu sur une pele. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 193). Regardez Jouan, est il doulx ? Il semble Dieu sur une pelle. (P. Jouh. D.R., a.1488, 40).

 

.

Faire a Dieu barbe de feurre : On fait souvent a Dieu barbe de feurre. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 66).

 

Rem. N. Dupire, Molinet, 1932, 209 (et J. Morawski, Arch. rom. 23, 79-83).

 

.

Tenir Dieu par les pieds. V. pied

B. -

[Dieu dans la création et dans la vie des hommes]

 

1.

[Dieu tout puissant, source de toute chose]

 

a)

[Dieu tout puissant (et secret) ; la Providence] : ...je cuide qu'onques homme, se Adam non, n'ot parfaicte congnoissance des euvres invisibles de Dieu, pour quoy il ne puist de jour en jour prouffiter en science et oïr ou veoir chose qu'il ne puist croire estre veritables, lesquelles le sont. (ARRAS, c.1392-1393, 3). Mon amy, puis que je me sui mise si avant, il m'en fault attendre la voulenté de Dieu et moy confier en vostre promesse. (ARRAS, c.1392-1393, 42). Et, se Dieu vous donne du bien, departez en a voz compaignons selon ce que chascun en sera dignes. (ARRAS, c.1392-1393, 87). ...tant pou d'onneur que Dieu m'avoit prestee me venoit de vous, ma doulce amour. (ARRAS, c.1392-1393, 243). Combien que saint Pol die en l'epistre aux Rommains que toutes choses sont sceues par humaine nature, voire sans les secretes choses de Dieu, et qu'il a retenues en sa congnoissance, sans autre, la nature aux humains si est a entendre pluseurs hommes vacquans par universes contrees. Par ceulx sont sceues les choses, et sont toutes les choses sceues, non pas par un seulement, mais par pluseurs. (ARRAS, c.1392-1393, 311). Et la puissance de Dieu y puet adjouster [à l'aspect spirituel] ce qu'il lui plaist, comme on raconte, en pluseurs histoires, de pluseurs faees, avoir esté mariees et avoir eu enfans. Comment ce se puet faire ne puet savoir humaine creature, car ces poins et autres a Dieu retenu en son secret, et en monstre les exemples es lieux et aux personnes ou il lui plaist. (ARRAS, c.1392-1393, 311). Et pour ce que ce vient de moult grant grace que Dieu a fait à ce royaume (BAYE, II, 1411-1417, 84). En la parfin, comme Dieu le voulut (...), elle arriva par ung jour de dimenche en ung gros village (C.N.N., c.1456-1467, 69). ...il fut festoié a son retour du tant pou de biens que Dieu leur avoit donné. (C.N.N., c.1456-1467, 324). ...n'a pas Dieu mis en vous tant de belles vertuz sans les accompaigner d'amys (C.N.N., c.1456-1467, 334). Certes, je suis Le pire gars qu'onque Dieu fit. (Pass. Auv., 1477, 109).

 

-

Prov. Tout vient de Dieu, tout retourne à Dieu : Tout vient de Dieu tout y retourne (Danse macabre femmes H., p.1480, 106).

 

-

Prov. L'homme propose / prend en gré... et Dieu dispose / ordonne / consent... : Car che que Dieux consent doit ly hons prendre en gré (Belle Hélène Const. R., c.1350, 240). Et [les Sarrazins] avoient juré que ilz feroient le roy Uriien mourir en croix crucifié, et sa femme ardoir et ses enfans, mais, comme dit le saige : Fol pense et Dieu ordonne. (ARRAS, c.1392-1393, 213). ...l'homme propose et Dieu dispose (BUEIL, I, 1461-1466, 63). Dieu dispose, Fortune regne (Devin. R., c.1470, 96). ...l'homme propose et Dieu dispose (COMM., I, 1489-1491, 232).

 

-

Prov. Dieu ne fait rien pour neant / sans raison (sans but, sans raison) : Et Dieu et nature ne font rien pour noient. (ORESME, C.M., c.1377, 94). Car Dieu ne fait riens sans raison. (Compl. Dinant T., 1466, 32).

 

-

Prov. En peu d'heure Dieu labeure : En pou de heure Dieu labeure. (ARRAS, c.1392-1393, 163). ...Car en peu d'heure Dieu labeure. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 78). Dea, en peu d'eure Dieu labeure ! (Path. D., c.1456-1469, 50). En peu d'heure, Dieu labeure (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 58). En petit d'heure Dieu labeure (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 198). En bien peu d'heure Dieu labeure (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 663). En petit d'eure Dieu labeure. (LA VIGNE, S.M., 1496, 522).

 

Rem. Prov. H., 96 [D87].

 

-

Prov. Dieu donne la victoire à qui lui plaist : Ne homme ne s'en doit donner gloire, Fors à Dieu qui fait la victoire. (MACH., P. Alex., p.1369, 63). ...Dieu qui victoire donne (MACH., P. Alex., p.1369, 82). ...car les gens combatent et Dieu donne les victoires (LA SALE, J.S., 1456, 151).

 

.

Prov. Qui Dieu veut aider nul ne lui peut nuire : Mais qui Dieux veult aisier [l. aidier ?], tousjours a bon garant. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 390). ...ja n'est desconfis qui Dieu vouldra aider. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 423). ...se vous n'avez pas Dieu avecques vous, vous ne povez faire chose qui vaille (...) ; et se vous l'avez avec vous, voz ennemis ne vous pourroient nuyre avec la bonne paine que vous y mectrez. Car a qui Dieu veult aidier, nul ne lui puet nuyre. (Honn. cour. Fr. P., 1418-1420, 77). On dist en ung proverbe que que dieu veult aydier nul ne lui peut nuyre. (Gil. Tras. W., c.1450, 24).

 

Rem. Prov. H., 96 [D95].

 

-

Par la grace de Dieu : Ou nom de Dieu, ci commence le livre d'Aristote appelé Du Ciel et du monde, lequel du commandement de tres souverain et tres excellent prince Charles, quint de cest nom, par la grace de Dieu roy de France, desirant et amant toutes nobles sciences, je, Nychole Oresme, doien de l'eglise de Rouen, propose translater et exposer en françoys. (ORESME, C.M., c.1377, 38).

 

.

Dieu donnant. "Par la grâce de Dieu" : Cy define maintenant Ce livret lequel, Dieu donnant, Je, nommé... (CH. D'ORLÉANS, L. péché C., 1404, 549). Et quant viendras Qu'a parfaict aage, Dieu donnant, parviendras, Fort et puissant de ton corps deviendras (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 84).

 

-

[Pour exprimer à Dieu sa reconnaissance] Dieu merci : ...Dieu mercy, la charité de la maison des nonnains estoit si tresgrande que pou de gens estoient esconduiz de l'amoureuse distribucion (C.N.N., c.1456-1467, 105). Sy me souvient bien, Dieu mercis, Que je feiz a mon partement Certains laiz (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 71). J'ay autresfoys tenu les rencz, Dieu mercy, et gaigné le pris Contre cinq Angloys que je pris (Fr. arch. B., c.1468-1480, 29).

 

.

Pour Dieu merci. V. merci "Par la grâce de Dieu" : Et, après ce, nous dist et requist que pour Dieu merci nous le feissions mettre jus, et que il nous diroit tout, et que nous feissions de lui ce qu'il nous plairoit. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 17).

 

.

La Dieu merci : ...o l'ayde de sa femme, la Dieu mercy, il fut remis sur piez. (C.N.N., c.1456-1467, 52).

 

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La merci Dieu : ...vous savez qu'il est a moy, la mercy Dieu, qui suys seulle heritiere de monseigneur mon pere, de vous faire beaucop de biens (C.N.N., c.1456-1467, 172).

 

-

Si Dieu plaist. "S'il plaît à Dieu, si rien ne s'y oppose" : Mais facent de moy leur voulenté, car je prens sur Dieu et sur l'ame de moy que ce que j'ay dit n'est pas vray, ne jà, se Dieu plaist, l'ame de moy n'en sera encoulpée (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 551). A cestuy parler estes vous venu Remondin, qui s'enclina devant le conte et le remercia de l'onneur et de la courtoisie qu'il lui avoit faicte. Par foy, Remondin, dist le conte, c'est petit de chose ; mais, se Dieu plaist, je vous feray mieulx. (ARRAS, c.1392-1393, 34). Vous serez tantost en bon point, si Dieu plaist, madame, dist la religieuse messagiere (C.N.N., c.1456-1467, 140). A l'adventure, se Dieu plaist, nous avons fait ennuyt, a vostre ayde, chascun ung bel enfant (C.N.N., c.1456-1467, 205).

 

.

Il plaist à Dieu : Mon enfant, de vous suis deslivre, Puis qu'a Dieu plait. (Pass. Auv., 1477, 130).

 

-

Si Dieu leur donne vie : ...les enfans ne povoient faillir, se Dieu leur donnoit vie, de venir a grant perfection de bien et de tres haute honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 156).

 

-

Les biens de Dieu. "Tous les biens du monde, tout ce que l'on peut imaginer" : Il fist tantost (...) faire pastez, tartres et ypocras, et le surplus des biens de Dieu (C.N.N., c.1456-1467, 24). ...monseigneur se disne et souppe de bescuit et de la belle fontaine, et madame a de tous les biens de Dieu (C.N.N., c.1456-1467, 110). ...jeune estoit et en bon point, et (...) point n' avoit de faulte des biens de Dieu (C.N.N., c.1456-1467, 127).

 

b)

En partic. [Dieu comme source des phénomènes naturels]

 

-

Dieu tonnant : Mais noise faisoient si grant Qu'on n i oïst pas Dieu tonnant. (MACH., P. Alex., p.1369, 167). ...Ou tant ot menestriers cornans Que l'en n'y ouÿst Dieu tonnans (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 39). Vont a Troye si grant menant Que l'en n'y oyst Dieu tonnant. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 108).

 

.

Ne pas entendre Dieu tonner. "Être dans le tumulte" : J'ay veu qu'on n'oyst pas Dieu tonner en une compaignie ou il fust (C.N.N., c.1456-1467, 199).

 

-

Où Dieu veut il pleut : ...car, où Dieu veult, il pleut. (BUEIL, II, 1461-1466, 119). [Autre ex. p.197]

 

2.

[Dieu parfait] : ...puisque Dieu, duquel les oeuvres sont parfaictez... (GERS., Annonc., a.1400, 229).

 

-

Dieu ne devie / ne faut / ne ment : Li Dieus qui point ne faut ne ment... (MACH., C. ami, 1357, 32). ...mére au vray Dieu qui ne ment (Mir. Amis, c.1365, 31). ...Au regne de Dieu qui ne fault (DESCH., M.M., c.1385-1403, 233). ...li Dieux qui ne devie... (Gris., 1395, 61).

 

Rem. Prov. H., 94 [D77].

 

3.

[Dieu omniscient] : Dieu scet tout (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 55). Dieu scet toutes choses (Somme abr., c.1477-1481, 88).

 

-

Dieu sait + interr. indir. (souvent à valeur exclamative) : Apprès y fait on les cordes des vaisseaulx, et Dieu scet se les maisons ou l'en les fait sont longues. (Voy. Jérus., c.1395, 98). Et Dieu scet se, tant qu'iver dure, Il a par leens grant froidure ! (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 126). De ce faulx vilain aveugler, Dieu scet se j'en suy desireux (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 94). ...a l'entrée qu'il fist, Dieu scet s'il fut servy d'une chere bien rechignée (C.N.N., c.1456-1467, 28). ...[le moine] vint tout droit devers frere Conrard, l'un de ses compaignons, qui estoit oustillé, Dieu scet comment ! (C.N.N., c.1456-1467, 106). LE DRAPPIER. Ouÿ, veez le la qui ne sonne Mot, mais Dieu scet ce qu'il en pense. (Path. D., c.1456-1469, 156). Dieu scet comme il me fust mescheu. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 43). Et Dieu sçait s'i font la besongne Quant il se treuvent a l'escart Avec le glorïeux couart, Comment elle est bien decrotee ! (P. Jouh. D.R., a.1488, 34).

 

-

Prov. Dieu sait qui bon pelerin est : Dieus scet qui est bons pelerins Et qui est bonne pelerine (MACH., Compl., 1340-1377, 269). ...n'y avoit ne roy ne duc qui n'en prist chescun couverte ymagination sur son compaignon et par quoy chescun se douloit et doutoit, dont Dieu scet toutevoiez qui bon pelerin estoit et net en sa cause, car a luy sont cogneues les consciences et les humains secretz. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 90).

 

Rem. Cf. aussi N. Dupire, Molinet, 1932, 207. Morawski, 143. Prov. H., 95 [D83].

 

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Dieu sait que : Mais Dieux scet qu'il n'en estoit rien (DESCH., M.M., c.1385-1403, 90). ...le beau soupper fut en haste couvert et servy. Et Dieu scet qu'on y beut d'autant et souvent et largement. (C.N.N., c.1456-1467, 25). ...le cas me desplait Que j'ay fait. Dieu scet bien que l'ay fait envis (Pass. Auv., 1477, 109).

 

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Dieu sait + subst. (ou pronom) : Et quant Saintré fut retourné devers le roy, Dieu sceit l'onneur et la tresbonne chiere que il lui fist (LA SALE, J.S., 1456, 180). Or vient une matrone qui (...) fait virer et revirer puis ça, puis la, la tresdolente patiente, a tresgrand regret, Dieu le scet (C.N.N., c.1456-1467, 32). ...Dieu scet le dueil que j'en porte et en porteray tant que je vive (C.N.N., c.1456-1467, 52). ...il en invita deux ou troys tout secretement ; et Dieu scet la grand chere qu' on fist a ce disner (C.N.N., c.1456-1467, 274).

 

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[Pour indiquer le fond réel, secret de la pensée de qqn] Entre Dieu et soi : Mes, entre Dieu et moy, ce fut a son tord et en estoit l'oppinion mal fondee (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 261).

 

4.

[Dieu guide, aide, Dieu secourable...] : ...et nous en alons a vostre congié. Beaulx seigneurs, dist Remondin, alez en la garde de Dieu, qui vous conduise, et me vueilliez recommander au roy tres humblement. (ARRAS, c.1392-1393, 52). Reprenons cueur, ayons en Dieu confort (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 63).

 

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À l'aide de Dieu : Alons nous en tout constrant l'ost, sans eulx meffaire, et alons assaillir ceulx qui assaillent la ville, et je croy que, a l'aide de Dieu, ilz ne se pourront tenir contre nous. (ARRAS, c.1392-1393, 111).

 

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Prov. : Ayde-toy, Dieu te aidera (BUEIL, II, 1461-1466, 33).

 

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Dieu qui aux choses pourvoit : Quant Dieu qui aux choses pourvoit Fist cesser l' euvre par son sens... (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 151).

 

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Prov. Dieu ne prend pas sur les droits d'autrui : Dieu n'emprent jamais sur le droit d'autrui et aprés il pardonne (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 101). [Autre ex. II, 132]

 

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Le doigt de Dieu : Comme est escript ou livre d'EXODUS, quant les enchanteurs du roy d'Egipte veirent les choses merveilleuses que faisoit Moyse, lesquelles ne pouoient faire, disoient : "C'est icy le doigt de Dieu..." (Somme abr., c.1477-1481, 138).

 

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La main de Dieu : S[y] il n'y a tel comme de soy humilier tousjours dessoubz la puissant main de Dieu, et attendre sa grace (GERS., Trin., 1402, 163). Et à l'exemple des princes ou puissans personnes qui, par leur force, en grant orgueil presumeroient de tout subjuguer, sanz que riens leur peust nuire, sans aviser la main de Dieu qui est sur toutes choses. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 146). ...j'ay conclut en ma pensee que la main de Dieu est sur nous et que sa fureur a mis en oevre ce flaiel de persecution (CHART., Q. inv., 1422, 4).

 

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[Pour marquer le sentiment de suivre Dieu dans ce que l'on entreprend] Dieu avant / devant : Seigneurs barons, dist Uriiens, ces gens sont grant foison, mais sachiez que, Dieu devant, ilz sont tuit nostre (ARRAS, c.1392-1393, 111). ...depuis il confessa Dieu devant tous les tirans sans doubtance quelconque jusques a mort soustenir (GERS., P. Paul, a.1394, 489). Et, Dieu avant ! quant je fus a l'entree je encontray un tresbel de corps chevalier... (LA SALE, J.S., 1456, 101). ...la cause si est qu'ilz ont volunté, Dieu devant [ici peut-être l'Eucharistie], dedans bref temps de faire une belle procession et devote a la loange de Nostre Seigneur Jhesucrist et de sa glorieuse mere. (C.N.N., c.1456-1467, 222). Le marché fut fait, et entreprint garir net cest oeil, Dieu avant (C.N.N., c.1456-1467, 503). ...je feray bien avec mon fils, Dieu devant, et avecq la mère aussi (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 237). Et pour ce ne devez pas faire doubte en vostre secours, Dieu devant (BUEIL, I, 1461-1466, 175). Et suis d'oppinion que demain au matin, Dieu devant, vous montez à cheval et que... (BUEIL, I, 1461-1466, 184). Et, le lendemain, Dieu devant, aprez qu'ilz eurent ouy la messe et qu'ilz eurent desjeuné, partirent de Crathor (BUEIL, II, 1461-1466, 84). Et que ferons-nous, Dieu devant ? (Maistre Mim. T., c.1480-1490, 232). [Autre ex. p.255] Et lendemain samedi, Dieu devant, Ilz deslogerent avant soleil levant. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 143).

 

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Demander / querir pour Dieu. "Demander l'aumône" : ...[ils] au-devant de l'uys et chappelle Estienne Haudry, prindrent une relique d'argent que l'en avoit mis à l'uys d'icelle chappelle, pour demander pour Dieu , et afin que les bonnes gens feissent leurs aumosnes (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 92). ...en la compoingnie d'autres povres hommes mendiens et querans leurs vies pour Dieu (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 453).

 

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Donner pour Dieu. "Donner pour les pauvres, pour les oeuvres charitables" : ...ilz avoient tout vendu et donné pour Dieu. (MANSEL, Fleur hist., c.1446-1451. In : Chrestom. R., 114).

 

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Les membres de Dieu. V. membre "Les pauvres"

 

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Hostel Dieu. V. hostel : Chier sire, je vous pry Qu'a l'Ostel Dieu me faites porter sans nul detry (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 446).

 

5.

[Dieu juge ; Dieu punit ; Dieu miséricordieux]

 

a)

[Dieu juge] : ...Dieu qui a droit juge (MACH., C. ami, 1357, 65). Dieu, notre juge... (GERS., Déf., 1400, 242). Dieu, qui tout juge... (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 151). ...la justice de Dieu (Somme abr., c.1477-1481, 175).

 

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Dieu paie : Dieu payera celuy qui le compere. (LA VIGNE, S.M., 1496, 147).

 

-

Selon Dieu. "Selon la loi de Dieu" : LE PRINCIPAL. Pour le vous dire en general, Enfans, vous estes gardonnez Et vous ay assez ordonnez Selon Dieu et selon police. (Sots gard., a.1488, 113).

 

b)

[Dieu punit] : David le prophete dit que les jugemens et punicions de Dieu sont comme abysme sans rive et sans fons, et n'est pas saige qui les cuide comprendre en son engin. (ARRAS, c.1392-1393, 2). ...car communement et souvent Dieu punist les gens pecheurs par pires pecheurs que eulx, et les bons mesmes sont affligés par les maulvaix. (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 196). Dieu pugnist tout, quant bon luy semble. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 60).

 

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Honni soit il de Dieu : Avant, seigneurs bacheliers, veez la Gieffroy qui se combat tous seulz a la gent Mahommet. Qui ore ne lui aidera, honny soit il de Dieu ! (ARRAS, c.1392-1393, 232).

 

-

Dieu rend mal pour mal : Saint Augustin dist que Dieu rend mal pour mal, c'est a dire paine pour pechiéz, et ce par justice, car il est juste. (Somme abr., c.1477-1481, 177).

 

Rem. À qui Dieu veut mal, il lui leve le sens (Prov. H, 94 [D68]).

 

-

L'ire de Dieu : ...par le ire de Dieu eslevee contre l'omme, discipline de reprinse ou de constrainte est venue contre l'omme (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 195). ...il voloit apaisier l'ire De Dieu (MACH., Prol., c.1377, 10). Avisez la grant ordure de vostre maniere de vivre tant abhominable que avec ce que vous estes en l'ire de Dieu, le monde tant vous desprise que toute personne honneste vous fuit comme chose escommeniee (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 212). ...troys principalles choses donnent signe de divine fureur sur lez nations et de l'ire de Dieu contre les seigneuries (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 78).

 

c)

[Dieu est miséricordieux] : Dieu a tousjours les braz estendus pour recevoir le pecheur a misericorde. (FRÈRE ROBERT, Chastel perill. B., c.1368, 259). Sachiez qu'il n'a si grant pecheur ou monde que Dieu ne soit plus grant pardonneur et plus debonnaire, quant le pecheur se repent et lui crie mercy de bon cuer et de bonne voulenté. (ARRAS, c.1392-1393, 255).

 

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Bon dieu : ...elle est de bonté plaine comme du bon Dieu donnee (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 145). O vray bon Dieu, quelle chouse as tu trouvé en moy, que tu as voullu tant et si griefment souffrir pour moy, fors que par ta bonté et charitey ? (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 277).

 

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Dieu d'amour : Vray Dieu d'amours, tres glourieux, Puissant, parfait, tres curieux De ceulx qui en toy se conferment... (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 81).

 

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Prov. Dieu ne veut pas la mort du pecheur : Mais Dieux, qui ne veut pas la mort Dou pecheur... (MACH., P. Alex., p.1369, 110). ...Dieu (...) qui est tout miséricorde et ne veut pas la mort du pécheur... (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 31). Dieu ne veult pas la mort du pescheur (JUV. URS., Exort., 1458, 421).

 

6.

[L'homme devant Dieu]

 

a)

[Aimer Dieu, se soumettre à Dieu, prier Dieu...] : ...à la louange de Dieu nostre createur (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 567). Par ma foy, sire, dist la dame, c'est bien dit, car en toutes choses doit on appeller Dieu en son aide. (ARRAS, c.1392-1393, 25). N'ay je pas a Dieu voué chasteté ? Et vous m'apportez la rompture (C.N.N., c.1456-1467, 101). ...après les graces a Dieu de par elle et sa fille rendues, se mettent a chemin (C.N.N., c.1456-1467, 102). Gens hazardeux ont en leur regard (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 836).

 

-

Croire en Dieu : Par foy, c'est grant dommage que ce Turc ne croit en Dieu, car il est moult preux. (ARRAS, c.1392-1393, 112).

 

-

Se commander à Dieu : Et lors prist Gieffroy congié de son pere et de sa mere et entra en mer, et furent les voiles levez et se commanderent a Dieu, puis s'esquippent en la mer, et en pou de heure ot on perdu la veue d'eulx. (ARRAS, c.1392-1393, 213).

 

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Recommander son ame à Dieu : ...il recommenda l'ame de soy à Dieu à la benoite Vierge Marie et à toute la sainte Trinité de Paradis, en eulx requerant que ses meffaiz, torfaiz et peschez lui voulsissent pardonner (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 22).

 

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Estre de par Dieu. "Vivre en croyant" : Et saiches que je scay bien que tu cuides que ce soit fantosme ou euvre dyabolique de mon fait et de mes paroles, mais je te certiffie que je suiz de par Dieu et croy en tout quanque vraye catholique doit croire. (ARRAS, c.1392-1393, 25).

 

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Laisser à Dieu ce qui est à Dieu : ...et laisser à Dieu ce qu'est à Dieu et au prince ce qu'est au prince (Traité politique C., c.1492-1493, 160).

 

-

Louer Dieu : Loué soit Dieu que l'a tramis ! (Pass. Auv., 1477, 114).

 

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Dieu los. "Louange à Dieu, Dieu soit loué" : ...qui n'ay rien fait de mal, Dieu los ! (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 333).

 

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Mercier Dieu. "Action de grâces rendues à Dieu à certains moments de la journée, notamment le repas" : Apriès le Dieu mercier sont au diner asis, Mais Loïs pour diner n'estoit mie famis (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 278).

 

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Prier Dieu : Retournez en vostre maison, et priez Dieu (C.N.N., c.1456-1467, 101). Or tenez, vela ma salade Qui n'est froissee ne coupee : Je la vous rens, et mon espee. Et faictes prier Dieu pour moy. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 40). Donne moy ung peu de loisir Pour Dieu prïer et adourer. (Pass. Auv., 1477, 99).

 

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Prier Dieu pour qqn : ...je vueil ycy user ma vie, et prieray Dieu pour ta mere et pour moy, et aussi que Dieu te veulle admender. (ARRAS, c.1392-1393, 278).

 

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Prier à Dieu que : Et sachiez que je pensoye moult fort a un mien affaire qui moult me touche au cuer, et je prye a Dieu qu'il m'en aide a yssir. (ARRAS, c.1392-1393, 25). TESTE VERTE. Je pry a Dieu qu'on me decolle Se Chacun n'entent tout cela. CHACUN. Il auroit bien la teste folle Qui ne l'entendroit. (Sots triumph., c.1475, 45). LA CHOSE PUBLICQUE. Ung grant tas de sotz estourdis, Gens de mauvais gouvernement. Je prie a Dieu de paradis Que de luy soient ilz mauldictz Car gastee m'ont totalement. (Sots mal., c.1480, 86). D'aultres faultes assez y voy A desclairer en temps et heure Devant Dieu, le souverain roy, Qui ne veult que nul pecheur meure. Ses causes congneues, je demeure Exempte de vostre justice, Priant a Dieu qu'il me sequeure Et me soit en aide propice. (Cene dieux, c.1492, 139).

 

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Rendre l'ame à Dieu. "Mourir"

 

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Aller à Dieu. "Mourir" : ...je m'en vois a Dieu, au quel humblement mon ame recommande (C.N.N., c.1456-1467, 460). Cestuy Blanc donques allé ja a Dieu (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 83).

 

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Renier Dieu : BEAUCOP. Il y eut beau trippot, Le filz de putain regnioit Dieu et sa mere de grant flot, Par le sang bieu qu'i me tueroit. (B. veoir, p.1480, 21).

 

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Servir Dieu : ...cil conte Aymery fu grant pere de l'ayeul saint Guillaume, qui relenqui toute possession mondaine pour servir Dieu Nostre Createur, et se mist en l'ordre et religion des Blans Manteaulx. (ARRAS, c.1392-1393, 16). C'est grant fait que de servir Dieu, Ung chascun doit fuyr le monde. (Sots gard., a.1488, 100).

 

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Prov. : On ne puet servir dieu et dyable. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 197). Servir a dieu est pour regner ["À l'homme de servir Dieu pour son règne" ?] (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 198).

 

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Tenter Dieu. "Demander à Dieu des preuves de sa puissance ; p. ext. se lancer dans des affaires périlleuses, surhumaines comme si on comptait sur l'aide de Dieu" : ...droit cy ont ouvré labeur et vertu de corps, diligence et aguet d'engin, force d'omme et proesse de cuer avecques sens, lesquelles toutes choses ensemble gisans en humain exploit, sans tempter Dieu, ont donné a ce roy victoire sans miracle, mes par nature. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 317).

 

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[En Dieu indique une communauté spirituelle, le partage d'une même foi en Dieu entre le locuteur et les personnes désignées par le subst.] Subst. + en Dieu

 

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Amis en Dieu. V. en

 

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Fils en Dieu. V. fils

 

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Pere en Dieu. V. pere

 

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Soeur en Dieu. V. soeur

 

b)

En partic. [Vie religieuse]

 

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Homme de Dieu / Pasteur / vicaire de Dieu. "Serviteur et représentant de Dieu, en partic. moine ou prêtre" : Homme de Dieu, nous sommes prest De faire quanque tu nous diz (Mir. st Val., c.1367, 157). ...et ton roy Charles, comme vicaire de Dieu, a ceste charge et le doit faire, et toutevoie il est du tout determiné a paix, et la veult (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 228). Helas, sire, les choses ou monde que ung prince doit plus avoir, et par lesquelles il appert mielx qu'il soit et doye estre vicaire de Dieu en terre, c'est clemence, pitié et compassion, non mie de ses subgetz seulement mais de ses ennemis. (JUV. URS., Loquar, 1440, 376). Sy l'envoya au Pape, comme cellui qui vicaire de Dieu estoit (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 101). ...je viens a vous, vicaire de Dieu, pour vous requerir pardon et mercy des offences que j'ay tant faictes a mon Sauveur (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 104). Ad ce faire est propre et ydonne, Car il est ung homme de Dieu. (LA VIGNE, S.M., 1496, 396). ...ung pasteur de Dieu (LA VIGNE, S.M., 1496, 553).

 

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(Reverend) Pere en Dieu : ...lequel clerc dist que, à la requeste de reverend pere en Dieu mons. l'evesque de Paris, ledit mons. le chancellier, son maistre, mandoit audit mons. le prevost [ceci] (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 84). ...ouye certaine requeste de provision faite à ladite court de parlement, par reverend pere en Dieu mons. l'evesque de Paris (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 312). ...et en quatre livres paris.. de rente deuz par an a reverend pere en Dieu monseigneur Jehan de Gonnesse (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1391, 636). ...et ou lieu d'iceulx executeurs a surrogué reverend pere en Dieu maistre Jehan de Corbie, evesque de Mende (FAUQ., I, 1417-1420, 139). Evesque, pere en Dieu, venez Batiser mon pere erranment (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 604). Et, le dimenche ensuivant, quart jour d'aoust, Reverend Pere en Dieu maistre Jehan Balue fut sacré à evesque d'Evreux en l'eglise Notre-Dame de Paris. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 78).

C. -

[P. affaiblissement, dans des tournures de souhait ou bien dans des tournures d'assertion, d'exhortation, de jurement, dans des formules d'invocation (avec valeur interj.), dans des formules de salutation ou d'adieu]

 

1.

[Dans des formules de souhait]

 

a)

[Dans des formules de souhait adressées à Dieu (souvent prononcées quand on aborde qqn ou quand on prend congé de qqn)]

 

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[Avec le subj.] : Amis, Dieu soit avecques toy. (Mir. enf. diable, c.1339, 38). Et te pardonne, et Dieux si face, tous courroux, ires et maltalens que tu peues avoir eux ou encourrous envers moy, par quelque [cause] ou raison que ce soit, de tout le temps passé jusques aujourd'uy. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 272). Je ne scay qu'il advendra du surplus, mais veez la beau commencement et grant apparance de grans noblesces et de grant honneur. Dieux doint que la fin en soit bonne ! (ARRAS, c.1392-1393, 38). Et se vous faictes le contraire, vous et voz hoirs decherront petit a petit, et la terre que vous tendrez alors que vous ferez la faulte, se il est ainsi que vous le faciez, ce que Dieu ne veulle ja consentir, ne sera jamais tenue par nul de voz hoirs ensemble. (ARRAS, c.1392-1393, 42). Sire, dist l'escuier, Dieu vous doint faire bon voyage par sa saincte grace, et a Dieu vous command. (ARRAS, c.1392-1393, 179). ...que Dieu te veulle admender. (ARRAS, c.1392-1393, 278). ...picquez avant : bonne adventure nous doint Dieu (C.N.N., c.1456-1467, 477). COQUILLART. C'est tresbon menger d'une hure, Dieu vous doint bon jour, de senglier. (Est., p.1460, 21). ...ne plaise a Dieu que mondit seigneur le duc voulsist nourrir debat entre le pere et le filz (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 50). CHACUN. Messeigneurs, Dieu vous doint santé. (Sots triumph., c.1475, 39). Dieu vous doint son beau paradis ! (Pass. Auv., 1477, 88). Vostre vouloir Veulhe Dieu en bien augmenter. (Pass. Auv., 1477, 115). Dieu vous doint bonne estraine. (Pass. Auv., 1477, 124). Dieu vous sault ! (Pass. Auv., 1477, 128). Dieu te rende la [l. le] bien Et le plaisir que nous as fait ! (Pass. Auv., 1477, 156). Dieu vous doint bonne vye ! (Pass. Auv., 1477, 185). Dieu vous doint honneur grant ! (Pass. Auv., 1477, 214). Dieu te veulhe joye eslargir (Pass. Auv., 1477, 235). Dieu veulhe que [ces espices] vous soyent propices ! (Pass. Auv., 1477, 236). Dieu nous condue ! (Pass. Auv., 1477, 238). Dieu te veulhe remunerer ! (Pass. Auv., 1477, 238). Plaise a Dieu de vous secourir (Pass. Auv., 1477, 265). Dieu (...) vous veulhe consouler ! (Pass. Auv., 1477, 265). Dieu le vous veulhe pardonner ! (Pass. Auv., 1477, 270). L'AFFINEUR. Cappitayne, Dieu vous benye. (Sots mal., c.1480, 82). AFFRICQUEE. Mon amy, Dieu vous doint bon jour ; Ennement c'est du bien de vous, Si j'avoye quelque courroux Maintenant seroy je joyeuse. (P. Jouh. D.R., a.1488, 29).

 

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Dieu donne + inf. : Dieu vous doint faire son plaisir (Pass. Auv., 1477, 127). Dieu me doint faire bon messacge ! (Pass. Auv., 1477, 168). Dieu vous doint vivre a honneur (Pass. Auv., 1477, 272).

 

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Dieu garde : Dieu (...) le gart de desperacion ! (Pass. Auv., 1477, 108). Dieu nous veilhe d'elle [Hérodiade] garder ! (Pass. Auv., 1477, 111). Dieu guart raby ! (Pass. Auv., 1477, 161). Dieu te gart de vergoignhe (Pass. Auv., 1477, 177). Plaise a Dieu de garder les bons ! (Pass. Auv., 1477, 269).

 

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[Formule de politesse sans plus] : ...Sans ce que aucun me secourut Si non de dieu gard seulement (Danse macabre femmes H., p.1480, 70).

 

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Dieu y ait part : Et compterent a OEudon, leur frere, comment le roy d'Arragon et la royne vouldrent avoir Bernardon, son filz. Et cil respond : Dieux y ait part, je le tien a bien emploié. (ARRAS, c.1392-1393, 293).

 

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Dieu y soit : PATHELIN. N'est ce pas y la ? J'en fais doubte. Et si est, par saincte Marie : Il se mesle de drapperie. Dieu i(l) soit ! (Path. D., c.1456-1469, 56).

 

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Dieu soit ceans : Dieu soit ceans, Dieu vous gard maistre, Que faictes vous icy de bon ? (Dorib., p.1480, 245). Dieu soit ceans ! bon jour, mon pere. (Nouv. mar. T., c.1490-1500, 87).

 

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Qu'il pleust à Dieu que + subj. : ...ledit prisonnier leur cogneut et confessa que en la ville de Compiengne il avoit une sienne amie nommée Marguerite, laquelle il avoit fiancée, et qu'il vouldroit qu'il pleust à Dieu que elle peust savoir l'estat en quoy il estoit (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 203). Je vouldroye bien qu'il pleust à Dieu que je feusse une fois devant le roy en son bon conseil, et je diroie la verité (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 545).

 

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Pleust à Dieu que : Pleuïst Dieu qu'il me couvenist Rentrer encor en tel estour Et prendre mon certain retour Parmi joneche et tous ses plains ! (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 73). Pleust a Dieu que le roy ne s'en deust courroucier, et je l'eusse occiz, car il [Jossellins de Pont le Leon] tient l'eritaige qui fu de mon oncle, que nous deussions avoir. (ARRAS, c.1392-1393, 55). ...pleust a Dieu que la chose en fust ores bien faicte, ainsi comme je le desire. (C.N.N., c.1456-1467, 296). Pleust or a Dieu qu'i n'y vist goutte ! (Path. D., c.1456-1469, 56). Mon seigneur, il nous en desplait ; Et pleust a Dieu qu'il fut a faire ! (Pass. Auv., 1477, 233).

 

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Dieu le veuille : "...nous avons fait ennuyt, a vostre ayde, chascun ung bel enfant (...) - Or, Dieu le veille, dirent elles..." (C.N.N., c.1456-1467, 205).

 

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La volonté de Dieu soit faite : Non contrestant, la voulenté de Dieu soit faicte, car nous partirons, au plaisir de Dieu, de cy demain, aprez le service, pour lui [le soudant] aler visiter. (ARRAS, c.1392-1393, 94).

 

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[Formules d'imprécation] : LE SOT. Dieu mette en mal an qui en ment (Gaud. sot, c.1450, 12). Dieu te mecte en male sepmaine ! (Pass. Auv., 1477, 203). BEAUCOP. Elle eut par moy de bons morceaux, Que Dieu met en mal an Perrette ! (B. veoir, p.1480, 19). LA LAITIERE. Par saint Bergot, Vous en aurés six parisis. LE SAVETIER. De Dieu puist il estre mauldis, Dame, qui le vous y fera. LA LETIERE. Amen, et qui plus en donra Que je soie ne croix [ne] pille. (Sav. serg. D.L., c.1480-1490, 31). Faulx envieux Dieu vous mauldie ! (S. fol, c.1480-1490, 6).

 

-

[Avec l'impér.] : E ! Biau sire Dieux, faites nous Joieux (Mir. enf. ress., 1353, 22). Mon Dieu, ayés pitié de moy ! (Pass. Auv., 1477, 152).

 

-

Au plaisir de Dieu. V. plaisir : Lesqueles herbes, ainsi liées ensamble oudit drapelet, elle bailla lors audit Hainsselin, li dist que il le meist en sa bourse, et le gardast bien jusques environ XJ jours, et que, dedans ledit temps, il se apercevroit bien qu'il garriroit d'icelles fieuvres au plaisir de Dieu . (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 330). Et ces termes je vous met avant pour les merveilles qui sont en l'ystoire de quoy je vous pense a traictier, au plaisir de Dieu, mon Createur, et au command de mon dessuz dit tres puissant et noble seigneur. (ARRAS, c.1392-1393, 3). Non contrestant, la voulenté de Dieu soit faicte, car nous partirons, au plaisir de Dieu, de cy demain, aprez le service, pour lui [le soudant] aler visiter. (ARRAS, c.1392-1393, 94). ...il ordonna son partement et print congé de sa dame. Et au plaisir de Dieu promect de tantost retourner. (C.N.N., c.1456-1467, 145).

 

b)

[Dans des formules d'invocation adressées à qqn]

 

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De par Dieu : Je laisse, de par Dieu, mon bruyt A maistre Guillaume Villon (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 15). ...[il] luy mect son baston creux a l'oreille, en luy commendant de par Dieu, comme son ange, une foiz pour toutes, qu'elle maine sa fille a l'ermite (C.N.N., c.1456-1467, 102).

 

-

En / ou nom Dieu. "Au nom du Seigneur" : Ou nom de Dieu, ci commence le livre d'Aristote appelé Du Ciel et du monde (ORESME, C.M., c.1377, 38). Damoisiaux, nous sommes moult courrouciez de vostre dommage et de vostre honteuse perte, quant serez desherité de si noble pays comme est Bretaigne. Et il leur respondy : Comment se pourroit ce faire ? Ja n'a le roy plus de hoirs que moy. En non Dieu, dist Jossellins que je voy la, sachiez qu'il a fait son hoir de Hervy de Leon, et croy qu'il l'ait enchanté, et les barons du pays aussi, car les lettres en sont ja passees, et y pendent leurs seaulx avec le seel du roy. (ARRAS, c.1392-1393, 57). Lors ot le roy grant joye, et se dreca en son seant, et print l'espee par la poingnie que Uriiens lui tendoit et lui donna la collee en disant : Ou nom de Dieu, chevalier soiez, qui vous ottroit amendement. Et puis lui baille l'espee. (ARRAS, c.1392-1393, 119).

 

.

[Pour chasser un démon] : Au nom de Dieu fort et puissant, Palhart dampné, laisse cel homme ! (Pass. Auv., 1477, 159).

 

-

[Par référence à l'union souhaitée avec Dieu] Pour (l'amour de) Dieu : ...ycellui chevalier appella elle qui parle à part, lui requist que elle voulsist estre s'amie ; et elle lui respondi que non seroit, et que elle n'avoit que fere à lui, disant : Sire, pour Dieu, lessiez-moy aler ! (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 43). ...entre les autres paroles qu'ilz orent ensamble, dist icelle Perrete à lui qui parle, que, pour l'amour de Dieu, il ne voulsist plus aler ne venir vers elle (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 275). ...laquelle femme dudit Breton supplia à il qui parle, pour l'amour de Dieu, que comme sondit mary feust prisonnier ou Chastellet de Paris, qu'il lui pleust à parler à mons. Olivier de Mauny (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 535). Et pour tant, m'emerveil je de quel part si belle ne si gracieuse creature que ly corps de vous est, puet estre cy venue, si seule de compaignie. Et pour Dieu, pardonnez moy, car je fay grant oultraige de l'enquerre, mais le grant desir de le savoir me fait faire cel oultraige. (ARRAS, c.1392-1393, 7). Et lors lui respondy la pucelle : Tres chier oncle, je n'ay plus de confort ne de conseil que vous. Si vous requier, pour Dieu et pour pitié, que vous y veulliez pourveoir de remede, car il est bien vray qu'a vous je doy obeir plus que a personne du monde, et ainsi le vueil je faire. (ARRAS, c.1392-1393, 188). Pour Dieu, n'y aiés point d'envye (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 18). ...ce sçay je bien, m'amye ; n'en parlez plus, pour Dieu, dist le bon homme. (C.N.N., c.1456-1467, 30). ...[il] eut bien le courage, après les premisses dont ces amoureux scevent les femmes abuser, luy demander a faire pour l'amour de Dieu [Ici empl. iron. eu égard au cont.] (C.N.N., c.1456-1467, 105). ...le maistre curé, a qui les oeufz et le beurre crevoient les yeulz, cria pour Dieu mercy. (C.N.N., c.1456-1467, 446). PATHELIN. Moy je vous jure Qu'aussi n'en vueil [je] riens avoir : Pour Dieu soit ! (Path. D., c.1456-1469, 170). Cy gist et dort en ce sollier Qu'Amours occist de son raillon, Ung povre petit escollier Qui fut nommé Françoys Villon. Oncques de terre n'eust sillon, Il donna tout, chascun le scet, Table, tresteaux, pain, corbillon. Pour Dieu, dictes en ce verset : Repoz eternel donne a cil, Sire, et clarté perpetuelle, Qui vaillant plat ne escüelle N'eust oncques, n'ung brain de percil. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 142). Pour Dieu laissés vostre doleur (Pass. Auv., 1477, 256).

 

-

En l'honneur de Dieu : LE SERGENT. Helas, veillés moy escouter. Vous m'avés fait ung grant dommaige, Lessez moy aller a ma femme, En l'honneur Dieu, je vous requier. (Sav. serg. D.L., c.1480-1490, 35).

 

2.

[Dans des tournures d'assertion, d'exhortation, de jurement..., en prenant Dieu à témoin]

 

a)

[Tournures assertives, pour garantir la vérité, la sincérité]

 

-

De par Dieu : Et dist ly varlez a la dame : Ma dame, il est temps de venir quant il vous plaira, car tout est prest. Et celle dist : De par Dieu. Puis a dit au roy : Sire chevaliers, a vostre congié et grans mercis de vostre courtoisie. (ARRAS, c.1392-1393, 7). Or ça, de par Dieu, dist il, puisqu'il fault que ainsi soit, je suis content (C.N.N., c.1456-1467, 522). ESTOURDI. De par Dieu, tu y estois don ? (Est., p.1460, 26). LE PRESTRE. Or dy, bel amy, de par Dieu, Tant a loisir t'as bonne espace. (C. Riffl., c.1480-1520, 59).

 

-

Par Dieu : Et elle [Mélusine], qui bien apperceut que il estoit tous honteux de ce qu'elle savoit tant de son estat, lui dist : Par Dieu, Remondin, je suiz, aprez Dieu, celle qui te puet plus aidier et avancier en ce mortel monde, en tes adversitez, et ton malefice revertir en bien. Rien ne te vault le celer. (ARRAS, c.1392-1393, 25). Et lors s'armerent et se presenterent a Gieffroy et lui dirent qu'ilz lui aideroient a destruire ses ennemis. Par Dieu, seigneurs, dist Gieffroy, vous estes bonnes gens et loyaulx, et je vous mercie de vostre bonne voulenté, mais il n'est besoing quant a present, car j'ay assez gens sans vous traveillier pour acomplir mon affaire, au plaisir de Dieu. (ARRAS, c.1392-1393, 197). ...s'il y vient, je luy fendray la teste jusques aux dens ; voire par Dieu ! s'il estoient trois, j'en seray bien maistre (C.N.N., c.1456-1467, 50). Toute leur cronique j'ay lue Que je [cuydoye] avoir pardue, Mais non est, par Dieu, vela cy. (Est., p.1460, 25). Adieu te dy, faillon, par  ! (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 127).

 

-

Pour la reverence de Dieu : Et vrayement, seigneur, je le veulx Pour la reverence de Dieu ! (Pass. Auv., 1477, 275).

 

-

Appeler Dieu à tesmoin : COQUILLART. Ainsi le crois par Nostre Dame, Comme Coquillart que je suis Et le conferme tant com(me) je puis, J'en appelle Dieu a tesmoing. (Est., p.1460, 26).

 

-

Prendre sur Dieu. "Affirmer en prenant Dieu pour arbitre" : Mais facent de moy leur voulenté, car je prens sur Dieu et sur l'ame de moy que ce que j'ay dit n'est pas vray, ne jà, se Dieu plaist, l'ame de moy n'en sera encoulpée (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 551).

 

b)

[Dans les serments]

 

-

Jurer Dieu : Je suis aussi simple, aussi coy Comme une pucelle, car quoy Dit le second commendement ? Qu'on ne jure Dieu vainement : Non ay je en vain, mais tresferme, Ainsi que fait ung bon gendarme, Car il n'est rien craint, s'il ne jure. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 42).

 

-

Jurer Dieu que. "Faire le serment que" : Et scot comment le seigneur de la terre estoit trespassez, et ne lui estoit demouré que une fille, laquelle estoit moult bonne et tant belle qu'a merveilles. Le roy la fist demander pour femme. Mais la pucelle ne s'y voult accorder. De quoy le roy fu moult doulens, et jura Dieu que, se il povoit, que il l'auroit, comment qu'il feust. Lors fist son mandement et deffia la pucelle et tous ses aidans. (ARRAS, c.1392-1393, 147).

 

-

Jurer la dent Dieu que. V. dent

 

3.

En partic. [Parmi les formules garantissant une assertion] Si m'ait Dieu(s) / Si Dieu(s) m'ait

 

a)

[Si / se est adv.] Si m'ait Dieu(s) : GUILLEMETTE. Se m'aist Dieu, voire ! (Path. D., c.1456-1469, 56). LE PRESTRE. Se m'aïst Dieux, mon amy doulx, (Je ne diray point devant toy) Beau filz, car je ne scay de quoy Tu te veulx confesser a moy. (C. Riffl., c.1480-1520, 59). Je croy que tu fais l'ententrois, Va t'en d'icy, il t'en desplaist ! RIFFLART. Sire, se m'aïst Dieu, non fait. Dolent et desplaisant seroye, S'a les compter je mesprenoye. (C. Riffl., c.1480-1520, 60).

 

Rem. DESCH., M.M., c.1385-1403, 345 ; Gris., 1395, 45 ; CHART., L. Dames, 1416, 239 ; CHART., D. Rev., a.1424, 315 ; CHART., B. Dame, 1424, 335 ; Pac. Job M., c.1448-1478, 237 (se mahydieux) ; Jen. filz de rien T., c.1475-1500, 293 (semy Dieux) ; COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 9 ; 40 ; 233 (Se m'ist Dieux) ; 280 ; Nouv. mar. T., c.1490-1500, 87 (se midieulx) ...

 

-

Ainsi m'aide Dieu : Aucunes gens qui bien peu sentent, Nourriz en simplesse et confiz, Contre le vouloir Dieu attentent, Par ignorance desconfiz, Desirans que [vous, Marie d'Orléans] feussiez ung filz ; Mais qu'ainsy soit, ainsy m'aist Dieux, Je croy que ce soit grans proufiz ; Raison : Dieu fait tout pour le mieulx. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 41). Ainsi m'ayde Dieu, il n'est chose que je ne face pour le [un diamant perdu] ravoir (C.N.N., c.1456-1467, 46). PATHELIN. Or ainsi m'aist dieu, voire ! (Path. D., c.1456-1469, 56). ESTOURDI. Qui sauroit compasser le temps, Il feroit plus fort que Dorie Qui escript a sa theologie, Ainsi que ay trouvé aux cronicques, Qui sont tresnoblement escriptes De sa main, ainsi vous ay Dieux, Et mect tout certain que... (Est., p.1460, 25). Se pour ma mort le bien publicque D'aucune chose vaulsist mieulx, A mourir comme ung homme inique Je me jugasse, ainsi m'est Dieux ! Griefz ne faiz a jeunes ne vieux, Soie sur piez ou soye en bierre : Les mons ne bougent de leurs lieux Pour ung povre, n'avant n'arriere. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 31).

 

-

[Forme réduite à me Dieu, mes Dieu / mi Dieu] : Mesdieu, il n'est aultre vie Que des pastureaulx (Pac. Job M., c.1448-1478, 221). ...Que je luy baillasse, medieu (Pasté T., c.1475-1500, 198). Mes dieux, quant de ce ralias, Six jours a... (LA VIGNE, Aveugle boiteux D., 1496, 61). Meshui ne cessera, mi dieux ! (Gent. Naudet T., c.1500, 276).

 

b)

[Si / se est vraisemblablement conjonctionnel] Si Dieu(s) m'ait : Ce n'est que bien dit, si Dieu m'eist ! (Pass. Auv., 1477, 134). Par mon serment, se Dieu ne m'ayde... (Pont aux ânes T., c.1480-1500, 91). Se Dieu m'aïst, je me repens Quant au jourd'huy te confessay. (C. Riffl., c.1480-1520, 61).

 

Rem. MACH., C. ami, 1357, 2 ; Gris., 1395, 27 ; Pass. Auv., 1477, 153... ; forme si vous ait Dieu : GARENC., Poésies N., 1407, 44.

 

c)

[Dans cette dernière forme, aider cède fréquemment la place à d'autres verbes] : Sire, se Dieu me gart de haire, Vostre faulcon a ja saisi Le hairon et mis dessoubz lui. (Gris., 1395, 6). Je croy, se Dieu me doint pardon, Qu'en ce monde n'a chose nee Plus plaisant (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 118). COQUILLART. Or reculés vous, j'ay senti, Sur ma foy, autre chose qu'a point. DESGOUTTé. Se m'ain Dieux, qui d'argent n'a point Maintenant il n'a nulz varlez. (Est., p.1460, 22).

 

4.

[Dans des formules d'invocation de Dieu, souvent avec valeur interj.] : Beau Sire Dieu tout puissant, qui es un seul en Trinité... (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 7). Beau sire Dieu, nous te rendons grace et mercy pour l'excellence de ce don (GERS., Purif., 1396-1397, 62). O beau sire Dieu, mon createur, mon redempteur, filz de la Vierge Marie... (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 209). Dictes le moy, a vostre advis, Beau sire Dieu, c'est ung mauv(a)is. Or suis je bien hors de grant peine, N'est il pas ennuit la sepmaine Que on doyt boyre de bon vin cler ? (S. fol, c.1480-1490, 6).

 

-

Dieu !/Hé Dieu / Oh Dieu ! : "Et Dieu ! dit il, ce vous est grand reprouche..." (C.N.N., c.1456-1467, 314). GUILLEMETTE. Hé ! Dieu, que vous avez de bave ! Au fort, c'est tousjours vostre guise. (Path. D., c.1456-1469, 100). Dieu, helas, Bien me desplait que te martrye (Pass. Auv., 1477, 100). O Dieu, je ne le puis tirer [le filet] ! (Pass. Auv., 1477, 125). AFFRICQUEE. Dieu ! qu'est cecy ? n'avez vous honte ? Hé Dieu ! comment y allez vous ! (P. Jouh. D.R., a.1488, 30). L'ERMITE. O Dieu, je seroyes appostat Se je delaissoyes mon habit. (Sots gard., a.1488, 101). PERROCQUET. Vous ne scavez pas, cappitaine ? Je fus l'aultryer de la sepmaine Au palais ou vis en ce lieu Tant de chapperons fourrez, Dieu, Comme le vostre. (Sots mal., c.1480, 83). Dieu ! que tu fais piteuse chere ! (Nouv. mar. T., c.1490-1500, 88).

 

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Mon Dieu ! : Mon Dieu, soyés nous amiable. (Feste roys, c.1475-1500, 304). Mon Dieu (Pass. Auv., 1477, 152). A ! mon Dieu, amy, entrés dedens (Retraict T., c.1490, 212). Mon Dieu ! que j'ey le coeur mary ! (Gent. moun. T., c.1500, 362).

 

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Benoit / doux / vrai Dieu : Vray Dieu, se cilz nobles homs avoit prins nostre damoiselle pour moillier, bien nous yroit, nous n'aurions mais doubte de payens, ne d'omme qui nous voulzist mal. (ARRAS, c.1392-1393, 119). Et vray Dieu, qu'est cecy ? (C.N.N., c.1456-1467, 101). - Comment ! quelle chose y a il ? dist le bon mary. - Quelle chose ? vray Dieu de paradis ! dit elle ; helas ! (C.N.N., c.1456-1467, 508). Vray Dieu, comment en va le monde ! Toute joyeuseté (y) abonde Maintenant en ceste cité. (Est., p.1460, 21). Benoist Dieu, que le temps est rouge ! (Rapp., c.1480, 58). Vray Dieu ! où me pourai-ge mestre ? (Retraict T., c.1490, 219). Et ! doulx Dieu, que pouroit-se estre ? (Retraict T., c.1490, 236).

 

5.

[Dans des formules de salutation pour aborder qqn ou pour prendre congé]

 

-

[Formule de salut pour aborder qqn] Dieu (vous) garde ! : ...il ala d'aventure ès halles de Paris, où l'en vent le pain, soubz les pilliers, et là trouva trois compoingnons, lesquieulx il n'avoit oncque maiz veuz, et se adreça à eulx et leur dist : Dieu gart les compoingnons ! (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 433). ...et là, ledit Raimbaut, lequel avoit assez congnoissance de lui qui parle, lui dist telles parolles : Dieu gart Jehan de Coingnat ! Et il qui parle lui respondi son salut (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 548). Elle ala devers Raymonnet et luy dist : "Dieu vous gard, vous estes bien eureux quant la plus belle de toute ceste terre vous ayme..." (Nouvelles inéd. L., p.1452, 20). Dieu gard [,] Marchus. (Nouvelles inéd. L., p.1452, 112). LE DRAPPIER. Dieu vous gart, dame ! GUILLEMETTE. Ho ! plus bas ! (Path. D., c.1456-1469, 94). Calbain, mon amy, Dieu vous gard ! Comment se porte la santé ? (Sav. Calb. T., c.1475-1500, 157). JOYEULX. Dieu gard le gueux ! BEAUCOP. Bonne sepmaine Vous envoye Dieu. (B. veoir, p.1480, 14).

 

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[Formules de salut pour prendre congé]

 

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À Dieu vous commande : Sire, dist l'escuier, Dieu vous doint faire bon voyage par sa saincte grace, et a Dieu vous command. (ARRAS, c.1392-1393, 179). Seigneurs, je vous commant a Dieu, Et se l'on vous vient demander Qu'est devenu le franc archier, Dictes qu'il n'est pas mort encor, Et qu'il emporte dague et cor, Et reviendra par cy de brief. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 46). Allez (...), je vous commande à Dieu. (Cuv. T., c.1475-1500, 60). A Dieu, a Dieu vous comandons. (Pass. Auv., 1477, 106).

 

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À Dieu soyez : Adieu, petit musequin, A Dieu soyez, ma propine. (Chans. XVe s. P., c.1430-1500, 9). Et alors convint que le tres doloreux departir se feist, et au prendre le congié, Madame, le baisant, en l'un de ses doiz un tresbel et riche dyamant lui mist : "Et a Dieu soyez." (LA SALE, J.S., 1456, 97). Et au prendre congié de messire Anguerran, il me dist : "Roy, vous me recommanderez bien a mon frere Jehan de Saintré, et lui direz que au plaisir de Dieu je seray tout en point a la journee que le roy nous a donnee, et aussi me recommandez a toute sa compaignie, et a Dieu soyez" (LA SALE, J.S., 1456, 105). "...et au surplus demain nous verrons que ce sera ; et a Dieu soiez." (C.N.N., c.1456-1467, 101).

 

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[Forme abrégée] À Dieu. V. adieu "Adieu" : LE FIL. (...) Frére, a Dieu, qui vous gart de mal Et vous rende ceste bonté ! PREMIER HERMITE. Amis, sachez en a Dieu gré (...). Alez a Dieu ; priez pour moy (Mir. enf. diable, c.1339, 38). LE SOT. Prenez en gré l'esbatement, Seigneurs et dames, je vous en prie. Aprés luy m'en voys vistement, A Dieu toute la compaignie. (Gaud. sot, c.1450, 15). A Dieu ; je m'en vois au relief. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 46). Et maintenant, vecy le temps Que tous vous feray bien contens, Pensez toujours de bien servir Et a Dieu jusque(s) au revenir. (Sots gard., a.1488, 114).

 

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Dire à Dieu. "Prendre congé" : Quand ce fut fait, elle voulut bien adonc dire a Dieu et se partir. (C.N.N., c.1456-1467, 522).

 

Rem. Cf. H. Lewicka, "Les formules pour prendre congé dans le théâtre profane français du Moyen Âge", Mél. K. Baldinger 1979, 283-292.

 

6.

[Dans des jurements ou des jurons] Par Dieu : Elle en ressemble la mere, Et par Dieu je l'en aime mieulx. (Pass. Auv., 1477, 91).

 

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Par la chair Dieu : Par la chair bieu, il a vesy. (Retraict T., c.1490, 233). Par la chair bieu, vieille mastine... (Deux hommes deux femmes T., c.1500, 449).

 

-

Par le coeur Dieu : Par le cuer  ! n'eschapera (Renart contref.,, 1ère réd. R.L., t.2, c.1319-1322, 197).

 

-

(Par) le corps Dieu : ...par le corps (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 49). Par le corps bieu, vous avés tort ! (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 29). Le corps bieu, vous ne valez rien (Deux hommes deux femmes T., c.1500, 449).

 

Rem. Corbieu : Gent. Naudet T., c.1500, 281 ; Deux hommes deux femmes T., c.1500, 457...

 

.

Corps de moi Dieu : Corps de moy Dieu ! (Deux hommes deux femmes T., c.1500, 417).

 

-

(Par) la croix Dieu : Par la croix bieu, se tu me touche, Je t'arracheray la bouche. (Deux hommes deux femmes T., c.1500, 449).

 

-

Par les dents Dieu. V. dent

 

Rem. ARRAS, c.1392-1393, 20 ; 240 ; 295...

 

-

(Par) la mort Dieu : Par la mort bieu, il dance bien ! (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 304). La mort bieu, vous y viendrés ! (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 316). Mort bieu, comme il riroyt des dens ! (Retraict T., c.1490, 212).

 

Rem. Morbieu : Gent. Naudet T., c.1500, 293 ; 299...

 

-

(Par) le sang Dieu. V. sang : Et par le sang Dieu, les François Avront fait cincq cens mille biens (CHART., D. Her., p.1415, 432). BEAUCOP VEOIR. Par le sang Dieu, c'est la nature De tous ces jeunes coquardeaux, Seulement pour une serrure J'en declique bien vingt reaulx. (B. veoir, p.1480, 16). Sang bieu ! vous petés bien de gresse. (Retraict T., c.1490, 216). Par le sainct sang bieu ! (Gent. moun. T., c.1500, 364).

 

.

Par le sang que Dieu me fist : Mais, par le sang que Dieu me fist, Je seray maistre en ma maison. (Cuv. T., c.1475-1500, 42).

 

-

Par le foutre Dieu. V. foutre

 

-

Ventre (de) Dieu : PATHELIN. Mere de Dieu, la coronade, Par [ma] fye, y m'en vuol anar, Or [regnie] biou, oultre la mar ! Ventre de Diou, z'en dis gigone ! Çastuy ça rible et res ne done. (Path. D., c.1456-1469, 126). Par le ventre bieu ! (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 9). Et ventre bieu ! où est mon maistre ? (Retraict T., c.1490, 213).

 

-

Vertu Dieu : Vertu bieu, comme elle esgratigne ! (Deux hommes deux femmes T., c.1500, 455).

 

Rem. Dans les jurements et les jurons, le nom de Dieu subit de nombreuses altérations euphémiques (bahu, bieu, dienne, tieu...). La forme bieu est représentée dans les bases du DMF par plus de 200 ex. ; cf. aussi, tout particulièrement, les glossaires des Farces ds l'éd. Tissier (très nombreux ex., bien analysés) et H. Lewicka, Les Comp., 1968, 63-66.

II. -

[Dieux païens]

A. -

Un dieu / les dieux. "Être supérieur, doué d'un pouvoir sur l'homme et d'attributs particuliers ; divinité" : Et la fu ung temple fondé D'une dëesse et d'un leur . (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 115). ...qu'a bonne garison Vous vueillent noz dieux avoier (Mir. st Sev., 1362, 201). La leur oïst on souvent reclamer leurs dieux. (ARRAS, c.1392-1393, 129). ...tous les dieux Anciens y vindrent des cieux. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 260). Il est assavoir que les poètes appellent aucunes foiz les planètes et autres estoilles dieux, pour les grans vertuz et puissances qu'ilz ont de et soubz Dieu souverain qui est un seul Dieu. (LA HAYE, P. peste, 1426, 192). Nous fusmes bannis en tous lieux En la malle grace des dieux (Sots gard., a.1488, 104). Je vous mercie cherement Et vous serviray loyaulment, Tant que les dieux me donront vie. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 152).

 

-

[Dans une formule d'adieu ou de recommandation] : Aux dieux, à nos dieux : NACOR. Adieu sire. PILATE. Aux dieux alez. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 233). LAOMEDON. Aux dieux Barbe ! ADRASCUS. Aux dieux pour tous. Les Dieux vous soient familiers. BARBARA. A Dieu, Barons et Chevalliers. Dieu vous conduise à sauveté. (Myst. ste Barbe P., 1493, 37). A noz dieux vous dy, noble sire. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 166).

 

-

Le dieu d'amour. V. amour : Madame, qui jeunoit et ne pensoit prendre que des espices et du vin, trouva ces tables ainsin garnies, et car le traitre dieu d'amours a son disner l'avoit si fierement assaillie que de ses amoreux dars l'eust de mangier toute remplie, neantmoins Nature se voult acquictier (LA SALE, J.S., 1456, 252). ...le dieu d'Amours l'avoit ad ce menée qu'il estoit le seul homme ou monde qui plus luy plaisoit. (C.N.N., c.1456-1467, 91). Le dieu d'amours, qui n'est jamais oiseux, luy mist en bouche et en termes les haulx biens (...) d'un marchant (C.N.N., c.1456-1467, 146). ...entrerent tous deux ou lit, car ilz firent armes en sacrifiant au dieu d'Amours (C.N.N., c.1456-1467, 391). C'est une doulce amourete Et l'amie du Dieu d'Amours. (Pass. Auv., 1477, 91).

 

.

Dieux venerieux. "Les dieux d'amour (surtout Cupidon et Vénus)" : ...je me dueil et plains aux cieulx, En requerant d'elle vengence A tous les dieux venerïeux, Et du grief d'amours allegence. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 12).

 

-

Le dieu de fortune : Item, il appert par un proverbe commun qui dit que quant le dieu de fortune ou destinee donne du bien asséz, quel mestier est il d'amis ? Nul. (ORESME, E.A., c.1370, 484).

 

-

P. ext.

 

.

Dire / jurer par ses bons dieux que. "Jurer ses grands dieux que" : Lors fait Geffroy les mors gecter en la mer, et advise la ville, qui fu forte a merveilles, et le chastel qui siet sur la mer, et le beau cloz garni de grosses tours pour mettre le navire. Lors dist par ses bons dieux que cestui port vouldroit il retenir pour lui, et y laissa VIJxx. arbalestriers et IJc. hommes d'armes de ses gens, et y sejourna toute celle nuit. (ARRAS, c.1392-1393, 225). ...le bailly, si tost qu'il le vit, dist et jura par ses bons dieux qu'il seroit pendu (C.N.N., c.1456-1467, 450). Quand la mere entendit ces doloreuses nouvelles, Dieu scet quelle vie elle mena, disant que par ses bons dieux elle y mettroit remede (C.N.N., c.1456-1467, 499).

 

.

Jurer ses dieux / les bons dieux que. V. jurer : Selodus (...) jura ses dieux que tous seroient ars en pouldre. (ARRAS, c.1392-1393, 181). Si ala jurer les bons dieux Qu'elle aroit brief plus belle cocte Que n'avoit la deffuncte morte (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 32).

 

Rem. CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 200 ; 206.

 

-

P. méton. "Statue d'une divinité" : Pour ung petit dieu d'albastre que le roy a envoyé à Hellène, et pour une boette et du coton pour l'envelopper, VI go II p. (Roi René vie L., 1476, 370).

B. -

En partic.

 

1.

[Dieux des Anciens, mythologie grecque et romaine] : Nepturnus, le dieu de la mer... (MACH., J. R. Nav., 1349, 250). Pluto, le dieu d'enfer (MACH., C. ami, 1357, 85). Mars, qui est dieus de bataille (MACH., F. am., c.1361, 202). ...Neptunus, li diex de mer (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 52). ...Morpheüs le dieu dormant (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 82). ...Jupiter, li diex des planetes (FROISS., Past. M., c.1362-1394, 187). Et pour ce, selon Tulles ou livre De la Nature des dieux, aussi comme d'un horloge qui est meu tres ordeneement nul ne diroit que ce peust estre a cas d'aventure et sanz avoir esté fait par cause intellective, par plus forte raison il convient que les mouvemens du ciel dependent d'aucune vertu intellective plus haute et plus grande que entendement humain. (ORESME, C.M., c.1377, 282). Recite à ce propos les histoires de Troies, d'Achilles qui fut tué ou temple d'un des Diex, de Helene qui fut ravie ou temple Venus (BAYE, I, 1400-1410, 101). Grant debat ot devant les dieux Pour ce fait, au derrain fu tieulx Leur accort : Pour le mal talent N'avoir de nulle, a l'excellent Bergier de Troie ilz sousmistrent Le jugement, sus lui s'en mistrent (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 261). Eolus qui est diex des vens... (Pastor. B., c.1422-1425, 113). Le dieu d'eloquence, Mercure, Vous y vueille ayder en ce fait (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 44). Helas ! nous sommes sur le point De cy pereiller par fortune. Ha ! vray dieu de la mer, Neptune, Tu nous vuelle trayre a bon port ! (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 180). Le dieu Mars m'a mys en pourpoint. (Sots, c.1480-1500, 274). SATURNE. Juno, ma fille et ma mignotte, Vien souldain, il te fault complaire A ton pere, comme devotte, Et le vouloir des dieux parfaire. (Cene dieux, c.1492, 130). Cestui fut appellé le grant et antique Mercure et de plusieurs tenu à dieu, et ont esté XV ou XVI Mercures, mais cestui est repputé le plus grant (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 23 r°).

 

-

Les faux dieux : Et à Romme ay vescu dessoubz le bon Auguste, Du temps que les faulx dieulx regnoient sans verité. (Doc. 1400-1500. In : C. Casati, Bibl. Éc. Chartes 25, 1863-1864, 307). [Fragments d'une trad. fr. de Dante]

 

2.

[Mahomet] : ...per Mahommet mon dez (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 839). Et saiches que je ne feusse pas si liez qui me eust donné cent mille besans d'or que de toy avoir trouvé si a mon aise. Car tu ne me pues eschapper. Je te deffy de par Mahon, mon dieu. Par mon chief, dist Gieffroy, toy ne ton dieu ne prise pas un chief d'ail pourry. Car ja me trouveras de plus prez a ta pute estraine, se Dieu plaist. (ARRAS, c.1392-1393, 231).

C. -

"Être humain divinisé" : Vray est que Dieu scet sans doubtance, Quant vous en mengerés vous deux, Que vous ariés la congnoissance De ses haulx secretz vertueux, Car lors seront ouvers les yeulx De vostre arbitre liberal, Et serés ainsi que deux dieux, Congnoissans tout bien et tout mal. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 54). [Réf. à Gen. 3,5]

 

-

[Création iron. de Villon pour cractériser les âmes montées au paradis] Estre fait petit dieu : Et vecy le commancement [de mon testament]. Ou nom de Dieu, Pere eternel, Et du Filz que vierge parit, Dieu au Pere coeternel Ensemble et le Saint Esperit, Qui sauva ce qu'Adam perit Et du pery parre les cyeulx... Qui bien ce croit peu ne merit, Gens mors estre faiz petiz dieux. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 74).

 

-

[À propos d'apôtres que Constantin prend pour des dieux] : Car deux des diex celestiens Qui se font de son Crist amis En avision m'ont promis Qu'il me fera par verité Un bain par quoy j'aray santé. (Mir. st Sev., 1362, 205). L'un a nom Pol et l'autre Pierre. Ces deux diex de fust ne de pierre Ne sont, mais sont droitement hommes (Mir. st Sev., 1362, 208).

 

-

[P. exag.] "Être humain admiré pour sa valeur, ses qualités"

 

.

[À propos d'un valeureux combattant] Dieu d'armes. V. arme : ...il doit estre tenu le dieu de chevalerie en terre, et a bonne cause. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 44).

D. -

[À propos d'une chose]

 

1.

Faire de qqc. un dieu : Veritez vint de paradis, Et les bons la veulent toudis, Et les mauvais la menterie : Ailleurs va qu'en courraterie, Et monte sur les haulz degrez Es clercs, es chaperons fourrez Qui fait en ont dieu et dieuesse, Et l'orde vieille manteresse Soustiennent contre verité. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 145).

 

-

Faire de son ventre / de sa panse son dieu : Car ton dieu as fait de ton ventre (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 239). Cilz qui fait son Dieu de sa pance... (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 204). Les gloutz, combien qu'ilz ne beuvent ne mangent pas tousjours, car nature ne le puet souffrir, ne ilz ne pourroient tant y digerer, toutesfoiz quant a leur volunte ilz ne vouldroient faire autre. Car ilz ont fait de leur ventre leur dieu, sicomme dit saint Paul. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 245). ...et fait ung dieu de son ventre, comme dit l'appostre (GERS., Gourm. II, G., 1402, 809). ...la fin de ceulz qui assavourent les choses terriennes est la mort, desquelz aussi font de leur ventre leur Dieu (LA SALE, J.S., 1456, 26). Item les hommes charnelz, qui vivent selon la char, qui font de leur ventre leur Dieu, comme gloutons, qui aourent leur ventre (Somme abr., c.1477-1481, 105).

 

2.

Le dieu terrien. "Ce qu'on a de précieux sur terre" : Einsois serez ma dame et mes cuers dous, Mes dieus terriens, aourez dessus tous (MACH., J. R. Beh., c.1340, 82). Si me moustra la droite voie, Comment ma dame amer devoie, Servir, oubeïr, honnourer, Humblement croire et aourer Et cremir seur toute autre rien Com m' amour et mon dieu terrien (MACH., R. Fort., c.1341, 6).

 

Rem. MACH., Compl., 1340-1377, 252 ; MACH., F. am., c.1361, 179.

 

3.

Arg. Beau (sire) dieu./Doux dieu. "Écu d'or" : Et n'espargne point la flogie [les astuces ?] Des doulx dieux sue les patis [éd : "Faites suer le poids (patis "étalon d'une pièce de monnaie") des écus ; rognez les écus (pour réutiliser le métal)"] (VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 337). Si je pouoie vendre de ma santé A ung Lombart, usurier par nature, Faulte d'argent m'a si fort enchanté Que j'en prendroie, ce croy bien, l'avanture. Argent ne pend a gipon n'a saincture. Biau Sire Dieux ["il n'y a pas d'argent qui pende à ma tunique ni d'écu à ma ceinture" ; mais cette interprétation exigerait ici un point ; peut-être est-ce tout simplement ici l'invocation "Beau sire Dieu", v. supra], je m'esbahis que c'est, Car devant moy croix ne se comparest, Sinon de bois ou pierre, que ne mente ; Mais s'une foiz la vraye s'apparest, Vous n'y perdrez [mon seigneur et prince redouté] seullement que l'attente. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 50).

REM. Une précédente version de cet article a été rédigée par Jocelyne Bernardoff.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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     HOSTEL-DIEU     
FEW IV hospitalis
HOSTEL-DIEU, subst. masc.
[GDC : hostelDieu ; FEW IV, 493b : hospitalis ; TLF : IX, 943b : hôtel]

"Hospice où sont recueillis les indigents, les pèlerins" : ...l'ostel Dieu et l'ospital du Saint Esperit (GERS., Pent., p.1389, 75). ...et passant par la Ferté-Gaucher, ainsi comme ilz estoient logez en un hostel Dieu en ladite ville, ycellui Perrin print de nuit, en une bourse d'un homme estant couché en ladite hostellerie, XL sols en menue monnoye (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 13). Nous te conduirons, moy et ton frere, a l'Ostel Dieu (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1400, 777). En l'hostel Dieu par grant humilité, Hors de Joigny esleut sa sepulture, Avec les povres, priant la deité Qu'il luy plaise recevoir en pitié Celle qui est de mort en adventure. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 183). ...à l'endroit de la muraille et portail dudit Hostel Dieu (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 276). Les sept oeuvres de charité Sont acomplies a l'ostel Dieu (Menus propos P., 1461, 85). Item, ne sçay qu'a l'Ostel Dieu Donner n'a povres hospitaulx. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 127).

REM. Nombreux ex. ds la doc. J. Dufournet, Mél. A. Lanly, 1980, 98-100. G. Gros, Senefiance 26, 1989, 497-498 (NESSON, Lay guerre P.D., c.1424-1429). Dict. encyclop. du Moy. Âge, t.2, 1997, 486.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 4/4 
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     PORTE-DIEU     
*FEW IX portare
PORTE-DIEU, subst. masc.
[]

"Ostensoir" : ...sur le milieu hault d'icelle fleur de liz et coronne sert un porte Dieu, où l'en porte le Saint Sacrement, fait de deux rons beriques, bordez d'or (Comptes Lille L., t.2, 1420, 236).

REM. À rattacher à FEW IX, 211a : portare où ce sens n'est pas att. ; GDC donne 2 attest. sous la déf. "prêtre qui porte le saint viatique à un malade", mais la 1re attest. de 1527 recouvre le sens donné supra.
 

DMF 2020 - Chartes et Coutumes Edmonde Papin

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