C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/dragon 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     DRAGON     
FEW III draco
DRAGON, subst. masc.
[T-L : dragon ; GDC : dragon ; AND : dragon ; DÉCT : dragon ; FEW III, 150a : draco ; TLF : VII, 485a : dragon1/dragon2]

A. -

"Animal fabuleux (avec des griffes, des ailes, une queue de serpent), dragon (symbole du démon)" : ...Que devers Babilone istra Le dragon de faulse nature. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 210). Car j'y vi de maintes manieres De bestes crueuses et fieres, Dragons, serpens, escorpions, De toutes generations, Buglos, chameus, tygres, pantheres... (MACH., D. Lyon, 1342, 172). Si en veismes nous de divers, Gittant feu orrible et pervers, Cocodrilles, dragons et guievres (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 60). Après ces deux dragons, entre l'en en une estroite cave ou l'en ne puelt aller que l'un après l'autre [il s'agit ici de statues] (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 86). Mordant dragon qui en enffert habite, Par toy [Flaterie] Pluseurs le Povre desherite (Pouvre peuple H., c.1450-1492, 196). Il tua le dragon veillant qui gardoit le pommier d'or ou jardin Atlas, puis ala en Auffricque et en Libe et là aida à Effram, filz Abraham et de Cethura à conquester Libe (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 v°). Pis c'un dragon ta langue va sifflant (LA VIGNE, S.M., 1496, 350).

 

Rem. Flor. Octav. L., t.2, c.1400, gloss. (draglon) ; Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss. ; MAMEROT, Romuleon D., 1466, gloss. ...

B. -

P. anal.

 

1.

ASTR.

 

a)

"La tête et la queue du Dragon sont les points ascendant et descendant d'intersection de l'orbite de la Lune avec le plan de l'écliptique. Du point de vue astrologique, ils sont quasiment considérés comme des planètes à part entière, du fait que leur localisation détermine les éclipses" : [Lune] Li 5 cercles est li cercles de se latitude ens u quelle li Lune est hors du zodiac aucune fois vers septentrion, et li poins du trencement d'ichelui est apiellés li tieste du Dragon, et aucunes fois vers miedi, et cis poins est appiellés keuwe dou Dragon ; et sont trouvé par l'argument de le leesche. (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 75-76). Et li trenchement par le quel li ecentriques de le Lune hors de le voie dou Soleil viers septentrion est apiellés li chiés dou Dragon (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 79). ...donques convient mectre les planetes 7 et le chief de dragon et la keue dedenz la figure, chascune en telle maniere comme sera le signe qui tient le planete dedenz le almenach sur la journee sur quoy nostre racine et nostre figure est dressee. (PÈLER. PRUSSE, Élect. L.F., 1361, 98). Derechief, quant la lune est droitement entre nous et le soleil, il est ecclipse de soleil, qui ne advient oncques par nature fors en conjonction du soleil et de la lune, et quant le soleil est au chief du Dragon et la lune est en la queue, si comme dit Albumasar ou livre du Mouvement des planettes. (CORBECHON, Soleil Lune S., 1372, 351). ...et disoit, quand il y avoit aspect de la Lune à la queue du Dragon en l'ascendant, que l'année devoit estre froide et pestillencialle (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 23 r°).

 

Rem. Cf. A. Le Boeuffle, Astr., 1987, s.v. draco et J.-P. Boudet, Le Recueil des plus célèbres astrologues de Simon de Phares (Thèse), t. 3, 1990, 652, s.v. dragon.

 

b)

"Pour les autres planètes : points d'intersection des plans des déférents planétaires avec le zodiaque" : Li dragons de le Lune est mus encontre les signes (...) mais li dragons des autres planettes sont fixe et nient mouvable selonc l'ordene des signes. (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 79).

 

c)

Dragon volant. "Aurore boréale (?)" (Éd. de Fusoris) : La quarte partie parle des impressions de diverses manieres et de pluseurs merveilles qui sont faites en l'air et es elemens qui sont entour nous, sy come de rousee, de pruine, de pluie, de naige, de gresle, de vent, de tonnerre et d'espars, des estoilles cheans, de dragons volans, et de moult de diverses manieres de rougeurs et de flammes qui se font hault en l'air (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 229). La seconde fumee est eslevee des choses grasses, si comme des fiens des corps mors et d'autre graisse de la Terre, et ycelle fumee on appelle exalacion. Et d'icelles sont engendreez les tonnerres, les dragons volans, les estoilles volans que l'on voit ardoir de nuit. (FUSORIS, Traité cosmogr. G., 1432, 26-27).

 

Rem. Cf. gloss. de l'éd. de Fusoris et FEW III, 150b : draco : «"météore qui se forme de quelques nuées enflammée, qui jettent des étincelles" (Fur 1690 - Trév 1771)».

 

d)

"Météore igné" : La seconde impression de l'air est un feu long et estroit qui est aussi engendré en l'air de fumees seiches et chaudes et est ce feu appellé du puepple de dragon qui vomyst le feu. (CORBECHON, Propriétés, 1372, XI, 2, 183 v°).

 

Rem. MARTIN LE FRANC, Estrif D., 1447-1448, 40/12.

 

2.

Baniere des dragons. "À Rome, enseigne de la cohorte représentant un dragon" : Les banieres des dragons sont portees par chascune des cohortes des draglonnaires ["Les banieres des dragons" trad. lat. dracones] (VEGECE, 1380, II.13).

 

3.

Sang de dragon. "Résine rouge employée comme teinture et comme astringent" : Sinobre est denommé du dragon et de l'elephant car, selon Avicenne, quant le dragon lie de sa queue les jambes de l'elephant, le elephant se laisse cheoir sur le dragon et le sanc du dragon rougist la terre ; et toute la terre que le sanc touche devient sinobre, que Avicenne appelle "sanc de dragon". Et est sinobre une pouldre de rouge couleur, sicomme dit Ysidoire. (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 382).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

Fermer la fenêtre