C.N.R.S.
 
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     DESPAISER     
FEW VIII pax
DESPAISER, verbe
[T-L : despaisier ; GD : despaisier1 ; FEW VIII, 94a : pax]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Faire perdre la paix à qqn, le troubler, l'agiter" : ...quel hideux langaige Pour ung cueur humain despaisier ! (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 399). ...jalousie (...) l'avoit despaisié (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 371).

 

Rem. FROISS., éd. Kervyn, ds GD II, 619c.

B. -

"Mettre qqn en colère, le rendre furieux" : Encore vouldray je esprouver Se ce peuple tant despaisié Se seroit jamais rappaisié Ou qu'il se voulsist revocquer. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 315). Escoutez quel hideux langaige Pour ung cueur humain despaisier ! (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 399). Escoutez cy quel deablerye, Quel dueil, quel passion, que rage ! Escoutez quel hideux langaige Pour ung cueur humain despaiser ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 878).

II. -

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

"Se troubler, s'agiter, s'inquiéter" : ...bons roys, ne te vas despaisant ; Ch'est hontes qu'ensément vous alés démentant Pour le vostre moillier, qu'alés ensi plourant (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 383). Roy orgueilleus qui des siens convoita L'or et l'argent, dont leurs cuers trop despaise ; Par ce perdit cité, gens (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 29). Je n'en puis plus sans despaisier. - Sire, vueillez vous rapaisier. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 225). Je forsenne, je me despaise Par le courroux qui me destort. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 351). Maximien (...) N'en peult plus de doleurs cruelles, Quant vous ne trouvés les cautelles D'affiner Quentin,, il despaise (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 51).

 

Rem. Boece en rime A., c.1350-1375 (J. K. Atkinson, R. Ling. rom. t.75, 2011, 478).

B. -

"S'agiter, s'emporter" : En Damas oyt [l. oÿt] ont nostre gent despaisier. (God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 301).

III. -

Part. passé en empl. adj.

A. -

"Qui a perdu la paix, troublé, agité, affligé" : Mais ja ne fust si despaisiez [var. desapaisiez] Qu'il ne soit tantost rapaisiez, Car la dame le rapaisoit Toutes les fois qu'il li plaisoit. (MACH., D. Lyon, 1342, 180). Bien cuidoit qu'il fust mors, s'en estoit despaisie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 58). Dieu, que Florantine yert dollante et despaisie ! (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 274). [aussi p.483 ; 715] ...dolante de cuer et forment despaisie (Tristan Nant. S., c.1350, 518). S'en suis au cer mout despaisié. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 501).

 

Rem. GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 166 (T-L II, 1676) ; Belle Hélène Const. R., c.1350, 499, v.9670...

 

-

Empl. subst. : Je rapaise les despaisiez ; Je les norri ; je les alaite ; Je leur sui mere, amie et gaite (MACH., R. Fort., c.1341, 78).

B. -

"Furieux, hors de soi" : "Qui est ceste pucelle qui est si courouchie ?" "Amis, se dist Bohars, elle est moult despaisie..." (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 444). ...ce peuple tant despaisié (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 315).

 

Rem. Doc.1375 ds GD II, 620a.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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