C.N.R.S.
 
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     DÉSAPPOINTER     
FEW IX punctum
DESAPPOINTER, verbe
[GD : desapointier ; FEW IX, 592a : punctum ; TLF : VI, 1241a : désappointer1]

A. -

[Idée de privation]

 

1.

"Débarrasser (qqn) de ses vêtements, le déshabiller" : ...et commencent à deviser ensemble en actendant que Meliadice feust couchee, laquelle on desappointoit et n'y avoit à la couschier que la royne, sa mere, les deux autres roynes et la contesse d'Esture (Cleriadus Z., c.1440-1444, 647).

 

-

Se desappointer. "Retirer ses vêtements, se dévêtir"

 

Rem. Erec C.T., c.1450-1500, gloss.

 

2.

Desappointer qqn de qqc. "Déposséder qqn de qqc." : Certes nul ne pourroit plus oultrageux vitupere penser que desapointer son roy de toute auctorité, et le desgarder reprouchablement de honneur et de l'estat et enseignez de chevalerie. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 144). ...veans que en ce faisant on leur faisoit tort, et que lui et le frere de sa dicte femme pourroient perdre la part de leur dit bois et le bon droit qu'ilz y pretendoient avoir, avecques ce qu'ilz seroient desappoinctez de leur possession, s'il le souffroyent, conclurrent et proposerent entre eulx de aler audit jour de mardi, avec leurs beufz et charettes audit bois, pour en avoir leur part. (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 361).

 

-

Desappointer qqc. à qqn. "Retirer qqc. à qqn"

 

Rem. COMM., Lettres B., c.1476-1511, 140.

B. -

[Idée d'éviction]

 

1.

Desappointer qqn (un aspect de qqn). "Évincer, écarter, destituer qqn" : ...et fist tenir le concille, ouquel ilz desapointerent ledit pappe Eugenne et esleurent ledit pappe Felix. (LE BOUVIER, Chron. Ch. VII, C.C.J., c.1451-1455, 286). Et à ceste cause, paravant la prinse dudit Cuer, et depuis au paravant ladicte main mise du Roy faicte par ledit de Tuillières, mondit seigneur avoit fait mectre et aposer sa main en et sur lesdictes terres. Et luy sembloit que ladicte main du Roy ne désapointoit point la sienne. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 427). Pareillement aussi desapointa plusieurs maistres des requestes, secretaires, conseillers et clers des comptes, de la court de parlement, des generaulx des aides, de la chambre du tresor, des generaulx des monnoyes et autres, et en leurs lieux y en mist de tous nouveaulx. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 30). En ce temps, le roy, qui ainsi avoit desappoincté ledit seigneur de la Borde de ladicte cappitainerie de la Bastide Saint-Anthoine, donna ladicte cappitainerie au seigneur de Blot, seneschal de Bourbonnois, que on disoit estre homme de grant conduicte. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 159). Et le cas advient que le Roy meurt, ou son commyz, ou est desapointé (BUEIL, II, 1461-1466, 29). ...qui avoyent en leur compaignie de saiges et notables chevaliers, que le roy Loys avoit desapointéz à l'heure qu'il vint à la couronne, nonobstant qu'ilz eussent bien servy son père au recouvrement et pacification du royaulme (COMM., I, 1489-1491, 20). ...lequel avoit autresfois esté chancellier du roy Edouard et depuis desappoincta et tint en prison (encores en print argent), à sa delivrance il feït l'exploict dont cy-après orrez parler. (COMM., II, 1489-1491, 232).

 

Rem. Doc.1395 ds GDC IX, 312b.

 

-

"Déposséder, spolier"

 

Rem. Mabrien V., 1462, gloss.

 

-

Empl. pronom. à sens passif "Être révoqué" : Peu souvent nul ne se desappointe, et soustient la cour de parlement cest article, et est raison ; mais aussi il touche presque à tous. (COMM., I, 1489-1491, 51).

 

2.

Desappointer qqn de. "Évincer, destituer qqn de (d'un office)" : ...apres le partement de mondit seigneur de son pays de Flandres sesdiz tresorier et commis furent par lui desapointiez de leurs offices (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1416-1418, 284). Et entre les autres fist noyer à Bar-sur-Aube le bastard de Bourbon, lequel avoit grant compaignie de gens d'armes sur les champs, et désappoincta de leurs offices plussieurs officiers et cappitaines de villes et de chasteaulx d'icelle contrée, pour les grandes pilleries qu'ilz faisoient èsdits lieux. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.2, c.1437-1464, 12). Et, le samedi ensuivant, IXe jour dudit moys de novembre, messire Pierre de Morviller, chevalier, qui avoit esté chancellier de France, fut desappoincté dudit office, et y fut mis en son lieu messire Jehan Juvenel des Ursins, qui aussi avoit esté chancelier de France, et qui encores l'estoit au jour du trespas dudit feu roy Charles. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 140).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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