C.N.R.S.
 
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     DÉDAIGNEUX     
FEW III dignare
DESDAIGNEUX, adj.
[T-L : desdeignos ; GDC : desdeignos ; AND : dedeignus ; DÉCT : desdeignos ; FEW III, 78a : dignare ; TLF : VI, 900a : dédaigneux]

"Qui dédaigne, qui est méprisant" : Poignant sui et haineuse Impacient, (et) desdaigneuse, Plus aspre que n'est gletonnier, Ronce, espine ne groiseillier (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 274). Par quoy, se li cas avenist Qu'Amours fust vers moy dongereuse Et Biauté fine desdaingneuse, Honte dame, Paour maistresse... (MACH., R. Fort., c.1341, 108). ...on perçoit que dou tout s'encline A ouevre de mauvais couvine Et devient dès lors despiteus, Fols, desdaingneus et po piteus (MACH., D. Aler., a.1349, 242). Lors vient Dongiers li despiteus, Fel, desdaingneus et po piteus (MACH., D. Aler., a.1349, 323). Com plus le sieuch, et plus m'est eslongans, Com plus li pri, et plus m'est desdagneuse, Plus m'offre a li, et plus m'est refusans (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 5). ...avec cestui vice et les aultres inconveniens mal honnestes et infinis ou il te meine, il te fait tant estre desdaigneuse et dongereuse a servir que a peines porra l'en trouver jouel, habit ou parement qui te puist souffire ne ou tu ne treuves a redire (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 18-19).

 

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"Qui marque le dédain ou qui est marqué par le dédain" : Les courtois font approuver Leur bien par mainte et par maint ; Et en eulx ne peut couver Mauvaistié qui n'y remaint. Ilz n'ont jamais semblant faint Ne maniere desdaigneuse, Mais chiere amoureuse, De tout bien soigneuse, A nul dangereuse, Et sans escondis En faiz et en dis. (CHART., B. Nobles, c.1424, 403). Car il avoit vers lez sages de son peuple courage desdaigneux, et despris a leur loyal conseil (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 40).

 

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"Marqué par le dédain, le refus de qqc." : Et, se les clercs ne puent abuser des possessions sans damnation, il ne s'ensuyt pas que Costentin ne fist chose de bonne entente le donner sans pechié. Ainçoys doit la punition tourner sur les abusans, non pas sur lui qui les donna pour en bien user, et affin que necessité de vivre ne induisit a pechié, ou que la simple povreté de l'Eglise ne fust foullee trop de legier par temporelle puissance, ou de sa desdaigneuse disete. Vray est qu'il ne les donna pas aux hommes, maiz a Dieu, pour ce qu'il veoit que l'Eglise, et mesmez l'ordre catholique, estoit comme en voye d'estre delaissié pour ce que peu de gens se ingeroient au lieu saint Pierre recuillir, pour le petit prouffit ou revenue qui y estoit. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 57).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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