I. -

Empl. trans.

A. -

Au propre

1.

Decasser qqc. "Casser, briser complètement, mettre en morceaux, déchirer" : Et lui, qui est infiny en hault povoir, met commencement, moyen, et fin en toutes ses oevres soubz le mouvement des cieulx, comme le potier qui a tour de sa roe fait d'une mesme masse divers pots de differentes façons et grandeurs, et les grans decasse et derompt, se bien ne lui plaisent, pour en faire des petiz, et de la matiere des mendres refait il les plus grans. (CHART., Q. inv., 1422, 2). Mon pourpoint est de vieille soye, Derompu et tout decassé (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 318).

2.

Decasser qqn. "Malmener qqn" : ...Et monta la ou cil pendi, Pour le despendre isnellement ; Et le pendu dist simplement (...). Puis li enquist en quel maniere Il pouoit sans perdre l'aleine Vivre .III. jours en ceste peine. Celi qui fu tout decassé Lors dist : ... (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 237).

-

Part. passé en empl. adj. "Éreinté, harassé" : Adont se trouva le chevallier si dequassé et debrisié du traveil et de la paine qu'il avoit souffert ou tournoy le jour devant qu'a paines s'il se pouoit drescer (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 488).

B. -

Au fig. "Accabler, abattre" : Dois tu atourner et atremper ta voix, ton esperit et tous les mouvemens du corps et de la langue à amendrir les parolles à l'issue de ta bouche en telle maniere que elles ne soient enflées ne decassées au parler trop resoinans ne de fiers voix, ne aspre à la levée des leuvres (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 167).

II. -

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

"Se casser, se briser" : Jourdain (...) Nous a ociz Fromon (...) Et moult de noz noz amis dont no honneur descace (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 620).

B. -

"Se démener, (fam.) se fendre ?" : Et qui du pité ["de pitié"] se desquasse Et donne au povre la myaille Du pain... (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 181).