C.N.R.S.
 
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     COUSINE     
FEW II-2 consobrinus
COUSINE, subst. fém.
[T-L : cosin (cosine) ; GDC : cousin1 (cousine) ; AND : cosine1 ; FEW II-2, 1073b : consobrinus ; TLF : VI, 376a : cousin1 (cousine)]

A. -

"Parente collatérale (en partic. par l'oncle ou par la tante), cousine" : [Lacunaire] Pourquoy ly sires de Warfezéez deseurnomeis, freires al dit monssaingnor Waltier, dotans les peris et considerans qu'il n'avoit nulle hoir, donnat ... sa dicte cusine en mariage, ... avoir après son decès, sa dicte terre de Warfezéez et de Herypont (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 26). D'autre partie, par semblable raison pourroit l'en dire ou cas d'un autre decretale dessus alleguee, que le marié peut cognoistre sa cousine, non pas comme son cousin, mais comme son mari adjugié par l'eglise. (ORESME, E.A.C., c.1370, 320). ...la dame de Montauban, nommée Bonne d'Armignac, cousine de la Royne et sa chancelliere (BAYE, II, 1411-1417, 114). Voy Elizabeth ta cosine, Quil a conceu - chose est certainne - Et s'a esté tout son temps brainne. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 55). Et quant le roy entend ceste nouvelle (...) ne fut pas bien contens, pour quoy il leur dist : "Mes amis, vous faites comme cellui qui espouse sa cousine, puis en demande dispensacion..." (LA SALE, J.S., 1456, 237). Et par saint Jehan, dirent sa mere, sa seur, sa tante, sa cousine, sa voisine (C.N.N., c.1456-1467, 471). ...Henri, duc de Normandie, qui print la femme dudit roy Loys qu'il avoit repudiée, pour ce qu'elle estoit sa cousine, à cause de quoy ledit duc de Normandie pretendit la duché de Guienne qui appartenoit à elle, et en fut desaisi ledit roy Loys. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 117 v°).

 

-

[En apostrophe] : Par foy, vous dites verité, Cousine, ja ne vous faudray (Mir. femme roy Port., c.1342, 176). Ma cousine, vous ariez droit (Mir. femme roy Port., c.1342, 176). ...dist a la contesse : "Ma cousine, vous me laisserés ces deus enfans, et je lor serai peres." (FROISS., Chron. D., p.1400, 563). LE NEPVEU. Hellas, ma cousine, m'amye, Du mal ne se sentoit hÿer (LA VIGNE, S.M., 1496, 489).

 

-

Cousine germaine. V. germain "La plus proche parente en ligne collatérale" : ...il s'estoit mal acquittez et portez envers la fille de sa cousine germaine, madame Ysabel d'Angleterre (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 73). ...un nommé Thibaut des Quarreaux, qui avoit espousée la cousine germaine dudit maistre Guillaume. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 375). ...li contes de Hainnau acorda Phelippe sa fille, en cause de mariage, au jone roi d'Engleterre, voires la ou li papes les vodroit dispenser pour le linage, car il estoient moult proçain, lors deus meres cousines germainnes. (FROISS., Chron. D., p.1400, 157). Maroie Ployarde dist sur ce chappitre que de sa cousine germaine en avint ainsy. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 85).

 

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Au fig. Estre la cousine germaine de qqn. "Etre proche de qqn (ici par l'état, la beauté)" : Dictes moy ou n'en quel pays Est Flora la belle Romaine, Archipïadés ne Thaÿs, Qui fut sa cousine germaine, Echo parlant quant bruyt on maine Dessus riviere ou sur estan, Qui beaulté ot trop plus qu'umaine. Mais ou sont les neiges d'anten ? (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 44).

 

Rem. R.H., Comment. Test., 53 ; Thiry, 116.

 

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[Par alliance] : Par ma foy, biaulx cousins, quant de ma part, je ne vous en pense plus a enquester, car comme vous nous avez saigement mis en termes de haulte honneur, richesse et noble maintieng de ma cousine, vostre moillier, nous devons de nous mesmes concevoir qu'elle vient de tres noble estraction et tres puissant. (ARRAS, c.1392-1393, 44).

 

-

P. ext. "Parente" : Ceste femme est une jeune pucelle, ma cousine prochaine, yssue de noble maison. (C.N.N., c.1456-1467, 550).

B. -

P. anal.

 

1.

[Terme d'affection dont les rois honorent de très hauts personnages] : ...et moyennans les mariages concluz, accordez et fermez entre nous, Jehan, regent, duc de Bedford, et de nostre très chiere et très amée seur et cousine, Anne de Bourgongne (FAUQ., II, 1421-1430, 94).

 

2.

P. iron.

 

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"Femme entretenue par un prêtre" : Entour lour cure et lour chapelle Font de cosine et de commere. Pluseurs en sont putains clamees. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 65).

 

-

Nos cousines. "Prostituées" : ...on la trouveroit aujourd'huy ou reng de noz cousines, en Avignon, a Vienne, a Valence, ou en quelque aultre lieu ou Daulphiné. (C.N.N., c.1456-1467, 350). ...faisons venir a nostre logis deux jeunes filles de noz cousines, et couchons avec elles (C.N.N., c.1456-1467, 363).

C. -

Au fig. [À propos d'une chose] Cousine à. "Chose considérée comme apparentée à une autre" : ...charnalité qui est cousine à delices (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 117). En aprés disant la fleume en bonté, premierement car la fleume est disposee et apte en temps [d'] indigence de sanc de convertir en sanc, et pour ycelle cause nature ne lui a pas ordonné propre receptacle, mais elle court dedens les vaines avec le sanc ; secondement elle est voisine et samblable a la humidité radicale. En aprés s'ensuivent la colere, laquelle participe en sinbolsie avec la chaleur naturelle aussi longuement qu'elle garde sa mesure convenable. En aprés est la melancolie, comme feces et sordices eslongiés des principes de la vie, anemie a joye, cousine a villennie et a la mort. (Rég. santé corps C., 1480, 136).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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