C.N.R.S.
 
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     COUCHE     
FEW II-2 collocare
COUCHE, subst. fém.
[T-L : couche ; GD : couche2 ; GDC : colche ; AND : couche ; DÉCT : couche ; FEW II-2, 905b, 907b, 908a : collocare ; TLF : VI, 282b : couche]

I. -

"Lit ou divan"

A. -

"Lit, couche" : Ains que ma cousine s'eveille, Qui delez mon seigneur someille, Son pié lieray a la couche (Mir. femme roy Port., c.1342, 185). Dedens la chambre ou Dieus de sommeil couche Avoit un lit trop riche et une couche. La dedens gist, aussi comme une souche, De tel maintien Que ses mentons a sa poitrine touche, N'il ne remuet ne piet ne main ne bouche (MACH., F. am., c.1361, 164). Deulz lis [elles] trouverent tout a point. Lors sa sereur n'attendi point, Ains se coucha en un des lis Acouve(r)té de fleurs de lis. Ma dame en l'autre se coucha Et .II. fois ou .III. me hucha (...) "Venés couchier entre nous deulz, Et ne faites pas le honteus : Vesci tout a point vostre place." (...) Et la ma dame s'endormi, Tousdis l'un de ses bras sur mi. La fui longuement delés elle Plus simplement c'une pucelle (...). La vi je d'Amour la maistrie, Car j'estoie comme une souche Delez ma dame en ceste couche (MACH., Voir, 1364, 338). "...je vous pri, se on puet veoir ce roi d'Escoce, que je le voie." - "Oil", respondi Jehans de Qopelant. Il li fist veoir, qant il fu heure, et le mena dedens la cambre ou il se gissoit sus une couce. (FROISS., Chron. D., p.1400, 785). Les uns se sont couchiez souvins Sur lis, sur formes et sur couches (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 205). Aprés mynuit, entre deux sommes, Lors qu'Amours les amans resveille, En ce païs cy ou nous sommes, Pensoye ou lit ainsi qu'on veille Quant on a la puce en l'oreille ; Si escoutay un amoureux Qui a un autre se conseille Du mal dont il est doloreux. Deux gisoient en une couche, Dont l'un veilloit qui fort amoit ; Mais de long temps n'ovrry sa bouche, En pensant que l'autre dormoit. (CHART., D. Rev., a.1424, 306). Item, ung ciel dossier et trois rideaux de toille blanche, prisé le tout 4 l. 10 s. Item, une couche et les marchepiez, 25 s. Item, une petite couchecte qui est dessoubz le lit, prisée 15 s. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 114). ...la pouvre fille se laissa ferrer. Et fut mise sur une cousche les dens dessoubz (C.N.N., c.1456-1467, 33). ...sembloit mieulx le lit d'une espousée que couche de femme malade. (C.N.N., c.1456-1467, 244). Quand il cogneut et perceut a la lettre que sa dame n'avoit loisir ne volunté de l'entretenir, il se bouta sur une couche et se coucha (C.N.N., c.1456-1467, 253). Quant en quelque chambre voulez adouber lit ou couche a dormir, mettez le dossal vers midi affin que, se quelque pacient y couchoit, qu'il ait tousjours la clarté du jour sans grant veue de soleil, et au serain et au matin, le air de levant et ponent qui sentent ayr de montaignes et de fontaines (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 140). Au fustier de Saint-Rémi VII fl. I g., qui lui est deuz, tant pour avoir fait une couche pour Oline, une autre petite couche, ung marchepied devant le lit du roy, un escabeau devant ledit lit, deux petiz escabeaux, ung banc devant la table, une table et ung tauleron (Comptes roi René A., t.2, 1476, 340). Or escoutons tous sotz parfais, Triboullet gyst en ceste couche, Le lieutenant de maistre Mousche Jadis fut fort en sotoyant. (Vig. Trib., c.1480, 229). Pourquoy est il mis donc en couche ? (Vig. Trib., c.1480, 233). ...lit, couverture et couche (LA VIGNE, V.N., p.1495, 147). Trop esronflé, par dormitoire enflé, De voir niflé, assombré, mytouflé, Non desenflé, gisant sur une couche D'avoir le soir Bachus escorniflé (LA VIGNE, Compl. roy Bazoche M.R., 1501, 389).

 

-

[P. allusion au lit du malade] : Et ainsi comme homme esvanouy et pasmé, me vint porter [la vieille] au logeis d'enfermeté, et me getta en la couche d'angoisse et de maladie. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 3). Et lors si durement enferme de corps et de pensee, fus renversé sur ycelle et tres ennuyeuse couche, ou j'ay depuis plusieurs jours demouré a fade bouche, et fally a appetit. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 5).

B. -

"Sorte de divan ou de banquete" : ...il se gerra sur une couche Ou sur un lit ou on se couche (MACH., Voir, 1364, 108). ...elle devint pale et terrine. Si se getta sur une couche, Comme celle qu'Amours au cuer touche (MACH., Voir, 1364, 524). La dame le prist par la main et l'emmena dedans le paveillon, et s'assistrent sur une riche couche, et tuit les autres demeurerent dehors. (ARRAS, c.1392-1393, 30). ...ilz se misrent sur une couche qui estoit en la chambre, et se commencent a deviser de pluseurs choses. [Dans un salon, en plein jour] (C.N.N., c.1456-1467, 320).

 

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Couche champenoise. "?" : Et a Cerie, ou les [s]ors avoient esté apeticiés, l'en commanda a faire par my les rues les couches champenoises ou les lis de repos, et en Algide fist on supplicacion a la deesse Fortune et a Rome lis de repos a Jouvence la deesse ["par my... repos" trad. lat. lectisternium] (BERS., XXI.62, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., fr. 263, f° 213b).

II. -

[Idée de disposition horizontale]

 

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En couche. "L'un au-dessus de l'autre" : LE CRESTIEN. Il [le juif] sera payé, se je puis, Tout sec et son or sera nostre. Vecy ung baston qui est propre Pour le cas, et y servira. (...) Les cent escus mettray icy Et n'en aura aultre mercy. Aussi, le juif est riche assés. LA FEMME. Faictes luy proprement. LE CRESTIEN. Pensés, Car en cela gist nostre fait ! Le baston y est aussi fait Qu'i seroit possible de faire. (...) Vela ces cent escus en couche. Je m'en revois en m'ajournee. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 127).

 

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"Étendue horizontale, étendue d'appui" : Elle est donc appellee Cybeles (...) pour ce que elle est habitacle et aussi come couce et fondemens ou toute chose corporele vivant se repose et appuye. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 323).

 

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Au fig. "Enjeu, objet (?)" : Comme une souche dormant, j'oys la couche D'une farouche querelle de reproche, Que contre Mort proferoit la Bazoche. (LA VIGNE, Compl. roy Bazoche M.R., 1501, 389).

III. -

[En lien avec l'idée de coucher par écrit] "Action d'exposer, de coucher par écrit" : JHEROBOAN [un pharisien]. Mais n'esse pas ung grief trespas Et vient d'un bien felon courage Devant tous, faire tel oultrage, Noz vielz pechéz renouveller ? Jamais je n'osay reveler Ceulx que je voy ycy en couche Que de son doy [Jésus] en terre couche, Dont je me sens estre confus [Réf. à l'épisode de la femme adultère (Jean 7, 3-11)]. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 427).

 

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Mettre en couche. "Mettre par écrit" : C'est a ce coup qu'il fault vostre noblesse Soit par amour, par rigueur ou humblesse Prudentement escrire et mettre en coche. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 153).

REM. Cf. aussi l'attest. suivante : : ...du plat dudit cousteau lui donna deux coups par derrière sur la couche du chapperon. (Doc. Poitou G., t.11, 1467, 85)., citée par GD II, 330a, avec le sens "bourrelet ?", pour laquelle l'éd. émet l'hypothèse d'une mauvaise lecture pour conche.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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