II. - | "(Celui) qui est niais, sot, imbécile" : Aussi te vueil je supplier, Les deffaus vueilles supplier ; Car je say po et petit vail, Si n'est merveille, se je fail. Mais uns cornars [var. couars] a teste fole Dit bien une bonne parole. ([MACH., C. ami, 1357, 140]). LE ROY DE ARABIZ. Aussi pour nient nous serions mis A estre jusques ci venuz Et pour couars [l. cornars] failliz tenuz, Puis qu'empris avons cest affaire, Se nous en ralions sanz riens faire Et sanz combatre [cornars est la leçon du ms., comme le signale R. Glutz]. ([Mir. fille roy, c.1379, 71]). He ! sire, je vueil qu'on me tonde Se vous n'estes un fol cornart, Qui par ce cuidiez avoir part En honneur plus que je n'aray. ([Gris., 1395, 46]). Tei te, senglant, merdous garçon, vilain mastin, meschant paillart, cornart qui tu es, ou tu en auras des horions, que tu les sentiras de cy à quatre jours. ([Man. lang. G., 1396, 85]). Par mon ame, il est bien cornart Et aveugle : c'est son ymaige Qui au dessus de l'ewe naige ! ([Narcissus, p.1426, 309]). Damoiselle, ce dist Gerart, pas ne dittes ainsy. Je ne vous escondis ne ottroye. D'aultre part vous savés que pour parjur seroye tenus se mon maryage faussoye. Et sy vous dy que pour fol et cornart seroye tenu se en sy hault lieu je pensoye. Chascun porroit dire que seroye fol et oultrecuidyé ([Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 70]). Sire de Saintré, nous voulons et vous commandons que sur peine d'encheoir en nostre indignacion, incontinant tous deux vous desarmez, et se ne le faites, comme fol et cornart nous vous ferons du corps et de la vie couroucier et pugnir. ([LA SALE, J.S., 1456, 295]). En disant : "Hé ! cornard puant, Dieu vous [mette] en mal an ! ..." ([Path. D., c.1456-1469, 150]). Quant le duc Baudouyn les vit, il les fit tous prendre et lier les jambes soubz le ventre des chevaulx et dist qu'il les feroit à tous trencher les testes. Aussi fit prendre le cadet cosnart du Jouvencel, qui les conduisoit ([BUEIL, II, 1461-1466, 132]). Ha seurement g'iroye marchant Parmy les rues de Paris, Faisant monsieur du gros bis, Fouré de robes de regnars, Comme font ung tas de cornars Qui n'ont vaillant ung seul denier, Ilz la doybvent au peletier, Mais cela ce n'est que du moins. ([S. fol, c.1480-1490, 7]). Cuidés vous qu'entre nous conars Qui ne sommes point papelartz ([C. Riffl., c.1480-1520, 58]). Je ne fais pas conart ne lourt Pour ce que mon curé est sourd ([C. Riffl., c.1480-1520, 59]). Qu'est celly qui se porroit taire De respondre a tel cornart ([OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 80]). Venez avant, coquineaux, babillars, Cornars, coquars ([LA VIGNE, S.M., 1496, 350]). SECOND GENTIL. A les servir je suis propice Ainsi que haulx dieux immortelz ; Celuy est bien cornart et nyce Qui pence qu'il en soit de telz. ([LA VIGNE, S.M., 1496, 433]). |