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     COQUIN     
FEW II-2 kok-
COQUIN, subst. masc.
[T-L : coquin ; GDC : coquin ; FEW II-2, 862b, 863a : kok- ; TLF : VI, 167a : coquin]

A. -

"Mendiant, gueux, vaurien, truand" : PENITENCE (...) Savoir devez, (que) chancelliere Du relief sui et portiere. Sans moi aprouchier n'i devez, Se meffaire ne vous voulez. N'est pas relief à garçonner À coquins n'a truans donner (...) C'est un relief pour langoureus, Pour malades et dangereus, Du quel qui gouste dignement Ne peut qu'il n'ait alegement. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S.C., c.1330-1331, 272). Quant venistes servir le roy qui est puissants N'estiés que garçons et quoquins et truants, De terre n'aveëz qui vaulsist deux besans (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 173). Lors courent au palais et coquin et ribault, Quant Hunault les choysi si leur dit par ravault : "Que feussent d'entre vous empli le four tout chault." (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 6). Mieus amoit les koquins ou ung povre mesquant Que trestous les plus rices à lui aconseillant (God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 341-342). ...Pour gouverner un grant tropel De merdailles et de coquins. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 160). Visage de baffe venu, Confit en composte de vin, Menton rongneux et peu barbu, Et dessiré comme un coquin, Malade du mal saint Martin Et aussi ront q'un tonnellet (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 145). ...tous coquins qui encore estoient ou Chastellet de Paris, qu'on gardoit pour certaines causes, et par espécial jusques à ce qu'on eust peu prendre certains autres coquins qui estoient de leur bande et ligue, qui hantoient les pardons en plusieurs et divers lieux de ce royaume (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.2, c.1437-1464, 68). LE SOT Porchiers, vachers aussi boviers, Coquins, maraulx, larrons, murtriers Y venoient sans faire arreste. (Gaud. sot, c.1450, 13). Ung coquin de Greve si porte Encore cinq ou six cotherés. (Est., p.1460, 24). MALOSTRU. J'ay la Farce des troys coquins. (Copp. lard., a.1488, 164). Qu'a tous les deables soit le paillart pendu, Quoquin, poilleux, marault, belistrien ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 367). Au fin fons d'enffer soyent ars Les coquins, truans, glorïeux, Les belistres, poilleux, coquars, Tant sont ilz lours et maleureux ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 514).

 

Rem. Ex. d'a.fr. ds T-L et GDC. GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum., v. Lexique de B. Stumpf. Prov. H, 83 [C300]. Tristan Nant. S., c.1350, 18298 ; BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 11 ; JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 193 ; STAVELOT, Chron. B., a.1447, 515 (cokiens) ; WAUQUELIN, Belle Hélène Const. C., c.1448-1452, gloss. ; Poés. lyr. court. XVe I., c.1454-1456, 78 ; Gens nouv. T., c.1461-1500, 329 ; Pasté T., c.1475-1500, 200 ; MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 1477 ; LA VIGNE, Munyer T., 1496, 228...

 

-

Femme coquine : L'an mille quatre cent quarante neuf, le samedy dix-huictiesme jour d'avril, furent jugez et condamnez par la cour de parlement deux coquins et une femme coquine à estre pendus et estranglez ; et pour ce faire, furent levées deux potences de bois, pour plus manifester leur cas, qui estoit maulvaiz et dampnable, comme d'avoir crevé les deux yeulx à ung petit enfant estant lors en l'aage de deux ans ou environ, et d'avoir fait ce délict avec des espingles, qui estoit grant tyrannye ; et aussi d'estre larrons et actaints de plusieurs autres maléfices par eux avérez et recognus. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.2, c.1437-1464, 67).

 

-

[Par allusion à a révolte des Maillotins à Paris, le 1er mars 1381] : L'an mil .ccc. ung avec quatre vins, Le premier jour du doubteux mois de mars, Leva grant vent de paillars et coquins, Qui a Paris couru de toutes pars. Es halles fu leur douloureux essars ; Le Chastellet despoullerent adonc Des prisonniers (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 139).

 

-

Coquin de Greve. "Porteur aux halles" : Ung coquin de Greve si porte Bien aise douze coterez. (Menus propos P., 1461, 73).

 

-

[Simple terme dépréciatif] : Or ça, coquin, et sans rïote, De par le diable, laissez la cote. Je te feray la destinee ; Ta pel sera toute tranchee. (Myst. Pass. Amb. R., c.1474-1500, 51). Auquel suppliant ladicte Matheline respondit et dist telles parolles ou semblables : «Tu feras tes fièvres quartaines, coquin paillart que tu es.» (Doc. Poitou G., t.12, 1475-1483, 26). Fault il que je porte l'enseigne De ce cocquin de saint Eustache ? (Tr. Men., c.1480-1500, 294). Harquebuches, ribaudequins, Bonnes couleuvrines a main Veul desployer sur ces coquins Qui respendent le sang humain ! (FLAMANG, Vie Pass. st Didier S., 1482, v.5490).

B. -

Au fig. "Solliciteur" : Je suis René d'Anjou, qui se vieult acquiter Comme coquin d'Amours, servant de caymander En cuidant mainte belle a moy acoquiner Et ma caymandrïe coquinant esprouver De maintes qu'ont voulu mon cueur racoquiner Par leurs coquinans yeulx, de plain bout l'emporter Et par leurs doulx langaiges atraire et enorter D'estre leur serviteur (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 137).

C. -

Vin coquin. "Vin espiègle" : Et se vous voulez d'autre vin, J'en ay de blanc et de coquin Et de vermeil et de cleret (Myst. Résurr. Angers S., 1456, 81).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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     VER COQUIN     
FEW XIV vermis
VER COQUIN, subst. masc.
[GDC : vercoquin ; FEW XIV, 292a : vermis]

A. -

"Ver qui provoque la tremblante du mouton ; ver qui est censé se trouver dans le cerveau et qui rend fou" : LA FILLE. Dyables, mettés vous en deffense, Mon ver coquin me veult combatre (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 111).

B. -

"Folie, comportement extravagant" : Et, quant le ver coquin au front le picque, Il romproit tout, s'il n'estoit enchené, L'homme enragé (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 232). On les doit laysser a par elles [les femmes rebelles], Fumer, passer leur ver coquin (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 386).

REM. H. Lewicka, Les Comp., 1968, 112 (cf. aussi p.113, ver pelu).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

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