A. -

[D'une pers., d'un aspect de la pers.]

1.

"Apte à conforter, secourable" : ...Com fisicienne soutive, Sage, aperte et confortative... (MACH., R. Fort., c.1341, 58). ...le doulx Jhesu fu (...) souverainement vertueux et confortatif contre maladie de pechié (Mir. prev., 1352, 230). O vertu preservative, Nutritive, Des doulens confortative, Tresactive, En qui n'a riens a reprendre, De tous biens demonstrative... (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 70).

2.

Confortatif de + inf. "Apte à, habile à" : Aussi firent vivandiers, vivandieres Et de l'armee marchandes portatives, Dames de chambre, mignonnes, lavandieres, De babiller assez confortatives, Sur hacquenees ou sur moulles restives (LA VIGNE, V.N., p.1495, 219).

B. -

[D'une chose]

1.

"Qui fortifie (au propre ou au fig.)" : Mais Simplicius en son comment veult dire que l'en pourroit bien soustenir que le ciel fait son, et dire que tel son n'est pas corrompant ne violent mais est confortatif et vivifiant aussi comme sont les mouvemens du ciel. (ORESME, C.M., c.1377, 472). Elle [la vertu du soleil] est aussy conservative des choses de Nature et confortative de toutes leurs vertus (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 16). Remply seras de finne odours confortativez des ouvres de pitié et charité (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 284).

Rem. DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 207.

2.

En partic. [Domaine de la santé] "Qui redonne des forces" : ...et leur donnerent a boire puisons si precieuses et si confortatives qu'ilz ne sentirent ne lasse ne playe (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 497). Et je vois penser de ses viandes et d'aucuns laituaires confortatis. (LA SALE, J.S., 1456, 243). ...se leva, et pour festoier son mary et luy donner quelque chose confortative après la medicine laxative qu'il avoit prinse celle nuyt (C.N.N., c.1456-1467, 368). La tierce [chose] est que le vin bien flairent est grandement confortatif et generatif d'esperis subtil, comme il est declaré. La quarte est que le vin doit estre froit quant au touchement ou saveur et non pas quant a son effect (Rég. santé corps C., 1480, 36).

-

MÉD. [D'une substance médicinale, d'une médication] : Et de cela si lui avient Ainsi que les Acteurs le dient Qu'elle [l'ambre] a vertu confortative, Et aussi multiplicative, Des esperiz et leur substance, Et si donne grant allégance Et réconfors espéciaulx Aux quatre membres principaulx (LA HAYE, P. peste, 1426, 147). Medicine confortative est celle qui atrempe l'essence et la complexion du membre tellement que soyt gardé de recepvoir superfluités (PANIS, Guidon, 1478, tr.VII, doct.1, chap.5). Des medicines repercussives et confortatives les unes sont chauldes et les aultres sont froides (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, V, 3).

-

Empl. subst. "Fortifiant" : ...c'est le meilleur confortatif pour extenués ou affoiblissans fievre que le benoit Dieu ne vault oncques reveler meilleur jusques aujourd'uy (GORDON, Prat., c.1450-1500, IV, 12).

Rem. MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, gloss.