C.N.R.S.
 
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     COMMUNE     
FEW II-2 communis
COMMUNE, subst. fém.
[T-L : comune ; GD : commune ; GDC : commune ; AND : commune ; DÉCT : comune ; FEW II-2, 961b,962b : communis ; TLF : V, 1136b : commune]

A. -

[À propos de pers.]

 

1.

"Association, ensemble organisé (apparaissant comme une personne morale) de personnes liées par une charte, voire par un serment ; ville ainsi organisée, ville franche" : "Et volons et consentons, tant comme en nous, que nostre Saint Père le pape conferme toutes ces coses, en donnant monitions et mandemens generaulz sour l'acomplissement d'icelles contre nous, nos hoirs et successeurs et contre tous nos subgès, soient communes, collèges, universités ou personnes singulières quelconques." (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 31). Les maire et eschevins de la ville d'Arras nous ont fait exposer en complaignant que comme il soient noblement fondéz en corps, Loy et commune et aient en la dicte ville et en la banlieue d'ycelle toute jurisdiction et cognoissance, jugement et decision, en touz cas... (Hist. dr. munic. E., t.1, 1377,,, 392). ...nostre cousin Hugues, duc de Bourgoingne, a donné à ses hommes de Dijon commune à la forme de Soissons, saulve la franchise qu'il avoient avant. Ceste commune, li devant remambrés Hugues, duc, et Odes, ses filz, ont juré à tenir et à garder enterinement. Pour laquelle chose, à la requeste et à la voulenté du duc et de son filz, nous prenons en main ceste commune à garder et à maintenir en tele forme que, se le dux ou si hoirs vouloient enfraindre ceste commune ou il le vousesit saillir arriere des institutions de la commune, nous la ferons estre tenue à nostre povoir. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 26). ...les habitans d'une ville qui n'ont corps, cri ne commune ne puent constituer procureur sanz la licence de leur seigneur (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 125). ...comme les communes de Flandres par mauvais conseil se furent rebellées contre leur seigneur (...) pour ce, par son conseil y ala le roy et toute sa baronnie, à assemblée banie moult noble et moult redoubtable (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 163). ...le procureur de maire et commune de la Rochelle a protesté que ce, quant au fait de capitainne, ne prejudicie au droiz, libertez et franchises de ladicte ville et du maire de la Rochelle (BAYE, II, 1411-1417, 10). ...le vidimus desquelles lettres fait soubz le scel de la baronnie et commune de Charrolois (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 596). ...le commun de Lucques, l'archevesque de Millan et les aultres prelas et princes et communes de Lombardie et de Toscanne, qui tiennent de la couronne de Millan. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 227). ...se chascun trayt a soy les utillitez qui appartiennent a la chose publicque, la commune aura moult a souffrir et ne porra estre longuement sans destruction finale. (LA SALE, Sale D., 1451, 95). ...et luy dist qu'il sçavoit bien que le roy d'Angleterre ne venoit point à sa requeste, mais y estoit contrainct tant par le duc de Bourgongne que par les communes d'Angleterre (COMM., II, 1489-1491, 31). Il predist les grandes innundacions et deluges des eaues et l'eslevacion et rumeur de la commune de Millan, de quoy il fut moult aprecié. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 87 v°). ...et jugea sur la revolution de l'an ensuivant où il predist l'eslevacion de la commune de Paris, qui tuerent les deux mareschaulx de France, present le duc de Normendie et en sa chambre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 141 v°).

 

-

Jurer la commune : Tous les hommes qui sont demourans en la ville de Dijon et dehors dedans la banlieue, en quelque terroir qu'il demoraint, juraint la commune. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 22).

 

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Gens de commune : ...icellui de Saint Savin vint par maniere de siege devant la dicte place, acompaigné de plusieurs tant gens de guerre que commune, cuidans et eulx efforçans prendre icelle (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 299).

 

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Crier "commune". "Appeler «à l'aide» les gens de la commune" : ...s'il avenoit que aucune personne non bourgoise meffesist ou villenast bourgois ou fil de bourgois, nous volons et concedons que la personne villenée puist crier "commugne" (Hist. dr. munic. E., t.1, 1374,,, 95).

 

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P. méton.

 

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"Corps des bourgeois qui ont juré la commune" : ...la supplicacion de noz amez et feaulx les maire, eschevins, bourgois, conseilliers jurez et de toute la commune de nostre ville de Poictiers (Doc. Poitou G., t.4, 1372, 230).

 

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"L'ensemble des hommes réunis pour combattre sous l'étendard de leur commune" : De l'autre part y avoit maint homme, Car la feurent, n'en doutez mie, Les communes de Pikardie (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 55).

 

2.

"Ensemble de gens du commun peuple, le commun peuple, le peuple" : Si avint un jour que li dus de Normendie estoit ou palais à Paris à tout grant fuison de chevaliers, de nobles et de prelas, li prevos des marchans assambla ossi grant fuison de commugnes de Paris qui estoient de sa secte et de son acord. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 96). Et me fist mondit seigneur capitaine de Rotredam, soubz moy deux cens combatans, où nous eusmes une aventure de la commune de la ville qui s'esmeut contre nous (LANNOY, Voy. amb. P.H., p.1450, 163). Je vous prie, soyés commandant A la clergie, a la commune Qu'il soyent apresté tout digne. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 56). Et à ce jour et depuis vindrent certaines nouvelles en France que lesdiz de Clairence, Warwyk, qui ainsi estoient sur les champs et en armes oudit royaume d'Angleterre, cuidans trouver ledit Edouart, prospererent ilec tellement que tous les princes, seigneurs, nobles, prelas, bourgois et commune dudit pays d'Angleterre, et singulierement tout le populaire de Londres, vindrent au devant dudit Warwyk (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 247). Grans et petiz et la commune, De luy chacun estoit contant, Mes en mille heures ne fault que une, Qui n'adviendra pas en mille ans. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 217). Vaillant capitaine, il vous mande Que vous et toute vostre armee Soit tost et promptement paree, Et que vous veniez a sa court, Car je vous dy a ung mot court Que ceulx de Gaule ont prins journee A la my may, et adjournee Est ja trestoute la commune ; Vous y envoirriez cent pour une. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 143).

 

-

[Dans une armée] "Soldats du commun peuple, hommes de troupe" : ...et de telz coups fiert Fortune, quant elle s'y met, Que souvent le bas hault remet ; Et voirement fut ce Fortune, Car [les Romains] n'avoyent tant de commune, Ne de chevalerie en toutes Leur batailles, com les grans routes De Hanibal (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 219). ...et dit ad ce propos le dit livre que se le prince ou chevetaine de l'ost a mestier de gent de commune, qu'il doit eslire gens de mestiers plus de bras travaillans (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 189). A tenir lequel siege y estoit le bailly de Sens, nommé messire Charles de Meleun et plusieurs communes avecques lui. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 48). Si descendirent les nobles barons françois et commencerent a entrer en pays fierement arroiéz, la ou assez tost et sans gueires aller avant trouverent en barbe ung abbé nommé [...] atous VIm de communes, bons combatans et fors (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 293).

 

3.

P. ext. "Ensemble de gens, assemblée de gens, communauté quelconque" : ...le commune en fu courouciés et irée Qui volentiers euissent ceste voie akievée (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 382). La quemugne vint là qui fu toute diervée (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 421). ...par quelque infortune, Se rebelloit celle commune Dyabolique et tres crueuse (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 18). ...toutesfoiz, enquerez vous tousjours de leur commune pour y resister [Éd. : «Paysans levés en masse»] (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 111). Mais quant ilz virent nostre comune, et que nous estions pou de gens, à la fin ilz nous cuiderent trayr. (BÉTHENCOURT, Canarien G., c.1490, 110).

 

-

Au masc. : ...et furent là XV. jours et entreux apprindrent-ilz biaucop de l'estat et du comune de la ville (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 201).

B. -

[À propos de choses] "Ensemble plus ou moins structuré"

 

-

La commune des estoiles. "L'ensemble des étoiles" : Quant li dieu par amors amoient, Et les deesses se jouoient Aus dous gieus, courtois, savoureus, Qui sont fais pour les amoureus, Li clers solaus, la belle lune, Et des estoiles la commune, Li XIJ. signe et les planettes, Qui sont cleres, luisans et nettes, Ordenerent un parlement, Fait de commun assentement. (MACH., P. Alex., p.1369, 1).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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