C.N.R.S.
 
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     COMMUNAL     
FEW II-2 communis
COMMUNAL, adj. et subst. masc.
[T-L : comunal ; GD : communal1 ; AND : communal ; FEW II-2, 962b, 963a : communis ; TLF : V, 1135a : communal]

I. -

Adj.

A. -

[De pers.]

 

1.

[Correspond au subst commun ; qualifiant gent] "Du peuple" : Souvent prioit a Dieu (...) Qu'il voulsist donner grace a Regnaut le loyal De convertir son pere a le loy general Et son frere enssement et le gent communial. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 511).

 

2.

[D'une pers.] "Ouvert à tous, accessible, serviable" : ...à ce ne failloit mie nostre prince ; doulz et humain, communal entre ses amis, fier et hardi contre ses adversaires ; lesquelles condicions et toutes autres bonnes furent ou roy Charles. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 32-33). ...trop enclose en chambre ne trop solitaire ne se doit tenir, ne aussi trop commune a la veue des gens, mais a certaine heure retraicte et aultres fois plus communalle. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 112). Non pas, pourtant, que on doie entendre que ceste benignité doye estre nice et sans maniere, si que à tous se rende trop privé et communal, qui est chose non partinant à grant seigneur ne meismement à quelconques homme sage, comme il en fust moins prisiéz et tenus à fol ou vil. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 141).

 

-

[D'un animal] "Docile, dévoué" : La damme lait aller le destrier communalz (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 71). Ains qu'il fut remonté au destrier communal En y eut geté jus maint nobile vassal. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 127).

B. -

[De choses]

 

1.

"Commun"

 

a)

"Commun (à plusieurs)" : Mais quant bien orent regardé Par tout, a la fin accordé Se sont par communal accort Que ilz s'en mettroient au recort Des princes francois (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 264).

 

Rem. Ex. d'a.fr. ds T-L et GD.

 

-

"Commun à beaucoup de personnes, répandu, ordinaire" : A le voie se mist en baissant le nasal, Car on dist bien souvent ung parler communal : Que tout adez se doute ly hons qui a fait mal. (Hugues Capet L., c.1358, 215). Puet estre que de mains beaux Jouvenceaux Est priée tire a tire, Par quoy ses pensers roiaulx Communaulx Seront tousjours a desdireVos vouloirs (Cent ball. R., c.1388-1396, 141).

 

.

Commun à... et à : Mais malheür est communaulx Aulx debonnaires et aux faulx. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 89).

 

.

"Su par beaucoup de personnes, notoire"

 

Rem. Scheler, Gloss. Geste Liège, 72 (Que vous eslongeroie la chouse communale ?).

 

-

En communal. "Commun"

 

Rem. Doc.1435 ds GD II, 197c

 

b)

"Commun à deux ou plusieurs propriétés" : En covertes de maisons, en goutieres communaulx ne convient point de plait (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 160).

 

c)

P. ext.

 

-

[D'une pers.] Communal à qqc. "Habitué à qqc." : Par Fausseté [Amours] fait tourmenter Ceulx qui sont si desnaturaulx Qu'a ses euvres sont communaulx (Cent ball. R., c.1388-1396, 98).

 

-

[D'une chose] Communal à qqn. "Ordinaire, habituel à qqn" : L'anffe croit et amande sans avoir nulz trovalz, Car ceu qu'il li failloit ["fallait"] li estoit communalz. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 30). Car puis qu'en ce meffait mortal Serés, c'est nëant du retraire, Tantost vous sera communal (Cent ball. R., c.1388-1396, 50).

 

-

Empl. adv. "Communément, habituellement" : [Avant le péché originel] Tretout estoit bon communal, Riens ne lui pouoit faire mal [à Adam] (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 73). Chevauchier encor ne sçavoient ; Alloient a piet communal (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 87).

 

-

[Renforçant l'idée de totalité] Trestout en communal. "Communément, habituellement, toujours" : Tous lez dymengne Albiers l'evesque especials, Si celebroit la messe trestot en commonals (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 720).

 

2.

"De la commune, de la communauté" : La chité avironnent, les portes communaus (Bât. Bouillon C., c.1350, 52). ...ainsi qu'il eut laissé de faire sa besongne comme les autres de son estat ont acoustumé faire, print soubz son braz à l'ostel de sondit pere cinq ou six ripoisses à prendre oyseaulx et s'en alla droit à certaines brandes appartenans à sondit père et ses freres cheurs, assises comme à trois traiz ou gectz d'arc dudit lieu de la Cepaie, près autres brandes appellées les brandes communaulx, pour veoir s'il trouveroit point de repaire d'assées ou becaces, pour illec y tendre lesdiz ripoisses. (Doc. Poitou G., t.12, 1475-1483, 244).

 

-

"Commun, public" : Il ne chaut du bien communal (...) Tout est reversé contreval. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 274).

II. -

Subst.

A. -

[À propos de biens]

 

1.

"Terrain appartenant à une communauté, une commune" : ...la moitié des amendes des bois de communaulx dudit lieu et finaige de Beze (Chartes communes Bourg. G., t.1, 1444-1445, 561). ...l'une [piece de prez] toichant, d'une part, a biefz appelez le biefz de Rupt et, d'aultre part, a communal dudit [lieu de] Clairon (Test. Besanç. R., t.2, 1453, 102).

 

2.

"Terrain dont le cens est commun à plusieurs" : ...les cens du communel, où led. Simon prent la moitié et autre personne qui les tient de moy, c'est assavoir messire Tiercelet et peuvent bien valoir x s. p. (Doc. 1399. In : L. Mirot, Le Moy. Âge 15, 1911, page).

B. -

[À propos de pers.] "Homme lige commun à deux suzerains" : ...en la ville de Chastillon a plusieurs condicions d'ommes et de femmes ; les ungs sont nobles [ils relèvent tous du duc de Bourgogne] ; les autres clercs [ils relèvent de l'Evêque de Langres] ; les autres hommes et femmes liges originalement à Monseigneur de Langres ; les autres sont hommes et femmes liges à l'un des deux seigneurs ou à l'autre par convenances ; les autres sont communs à deux seigneurs justiciables et tailliables ; les autres sont communs à deux seigneurs justiciables et non tailliables et sont appelez communaus et ne doivent à deux seigneurs chacun an, fors que à chacun vi deniers tournois le jour de la Saint Remy pour recongnoissance (Chartes communes Bourg. G., t.1, 1371, 349).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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