C.N.R.S.
 
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     COLÉE     
FEW II-2 collum
COLEE, subst. fém.
[T-L : colee ; GD : colee ; AND : colee ; DÉCT : colee ; FEW II-2, 912a : collum]

A. -

"Coup donné sur le cou, sur la nuque, sur l'épaule ; p. ext. coup" : La fu le conte de Genoive, Qui pour colée qu'il reçoive, Pour grevance ne pour labour, Pour froidure ne pour chalour, De l'estour ne se partira, Ne le bon roy ne guerpira. (MACH., P. Alex., p.1369, 69). Lors donna au roy tel colée, D'une fort lance bien ferrée, Qu'il le fist reculer IIJ. pas. Li roy li dist : "Tu ne scez pas Encor comment m'espée taille, Mais briefment le saras, sans faille." (MACH., P. Alex., p.1369, 71). Mais la nuit, qui fu noire et bleue, Les fist par force departir Et retourner. Là departir Maintes colées veïssiez, Et maint mort, se vous y fussiez. Là ot mervilleuse meslée, Là ot feru maint cop d'espée ; Là ot grant hui et grant debat. (MACH., P. Alex., p.1369, 167). ...en l'eure trestouz mourrez. Tien, tu aras ceste colée. Et toy, di, taille bien m'espée ? (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 24). ...un an a ou environ, Estienne Giraudeau se print au corps de Mery Roy, clerc, de l'aage de XVI. ans ou environ, filz du dit exposant, et le frappa en lui donnant coups et collées, pour laquelle bateure ledit Giraudeau fu mis en procès par devant l'official de Maillezois, et finalement parties oyes sur ce, ledit Giraudeau fu declairié excommunié (Doc. Poitou G., t.5, 1385, 250). Mainte collee, qui pesa, En donna puis plus fel que loups (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 95). ...en icelle eschauffeture et conflict ilz leur donnerent aucuns cops et colées, telement que lors mort s'en ensuy en leurs personnes. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 170). Si ung coustumier desment ung gentil homme, le gentil homme lui peut donner une collée du poing et non plus sans en courre en amende. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 496). Or parle SAINT PERRE es Juifz. Seigneurs, que voulés a mon maistre ? Qui vous fait a luy la main mectre ? Certes, je pourte une espee De quoy donray telle colee, A ce ribaulx fandray la teste : Ne l'en gardera ne clers ne preste ! Cil couz ly donray en l'oraille Qu'onque ne receuz la paraille. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 82). ...lequel suppliant s'enfouyt et osta d'illec le plus tost qu'il peut, sans aucunement frapper ne bailler aucuns coups ne collies à icellui feu Le Bascle (Doc. Poitou G., t.12, 1481, 428). Tent le col, chevalier Rommain, Ne te fain, Affin d'avoir mieulx la collee ; Je ne te fierray pas en vain. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 242). Regardez par la maistresse veine Me frappa si tresgrand collee Que vne vache en fust affollee (Myst. st Martin K., a.1500, 327).

B. -

En partic. [Dans la cérémonie de l'adoubement] "Coup d'épée donné sur le cou, sur l'épaule du nouveau chevalier" : Lors ot le roy grant joye, et se dreca en son seant, et print l'espee par la poingnie que Uriiens lui tendoit et lui donna la collee en disant : Ou nom de Dieu, chevalier soiez, qui vous ottroit amendement. Et puis lui baille l'espee. (ARRAS, c.1392-1393, 119). Lors le prince ou aucum aultre seigneur chevalier luy [au nouveau chevalier] donne la collee et lui chainst l'espee doree (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 234). Nous te donnons la seigneurie Du hault don de chevalerie Par ceste presente coulée Que tu reçois de nostre espée. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 58). Si haulça alors l'espee, dont il fery Salhadin grand cop sur le col. Et luy dist de rechief : "Va ! Dieux te face preudomme !" "Que segniffie ceste collee, Huon, beau sire", fet lors Salhadin, "quant vous le m'avés donnee si grande ?" "C'est fet, ce respondi Huon, ad ce qu'il souviengne de l'ordre qu'on reçoipt, quant quelque temptacion sourvient" (Saladin C., c.1465-1468, 76). Ilz furent armés de toutes pieces jucques au heaume et deux des plus belles filles de l'oustel leurs chausserent a chacun leurs esperons. Et aprés cela fait, le duc les fist touz chevaliers et leur saignit leur espees et leur donna la collee et puis les baisa en la bouche, ainssi que acoustumé estoit en yceluy temps. (Charles de Hongrie C., c.1495-1498, 20). EMPEREUR. Or, mon enffant, pour la chose parfaire Ne plus ne moins qu'en ceste ordre convient, Vous promectez de jamais ne meffaire Encontre moy, durant le temps qui vient ; Si, se pendent, quelque chose m'avient, Vostre prouesse ne me sera celee Et de l'espee, tandis qu'il m'en souvient, Je vous donray devant tous la colee. (LA VIGNE, S.M., 1496, 173).

 

-

P. iron. [Lors d'une décapitation] : Estens le col, besse la teste (...) Tien : chevalier soies en gaigne ; De moy as eu la colée. Je vueil en sauf mettre m'espée. (Mir. st Val., c.1367, 168).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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