A. -

"Fendre le bois en frappant sur des coins qu'on y a enfoncés" : ...l'imposicion de tout bois coingné et à coingner (Mét. Blois B., t.2, 1360, 321). ..a Johan Delacrote, carpentier, pour II journées que il fu pour aider a establir les dis seeurs et a cuegnier ledit bosc (Comptes Archev. Rouen J., 1399-1400, 46).

Rem. Doc.1438 ds GD II, 173a.

B. -

"Frapper d'un coin"

1.

"Marquer (la monnaie) du coin, battre (la monnaie)" : ...Jehan et Guillaume Coindés, freres, tailleurs en fié des coins de la monnoie du roy notre seigneur, coignée en conté de Poitiers (Doc. Poitou G., t.2, 1345, 283).

-

Cogné en l'estampe de

.

"Frappé au coin de" : ...et pour ce que ledit besant, cuigne en l'estampe d'une perilleuse arquemie, touche grandement la premiere condicion des troys condicions en cestui livre proposees (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 594).

.

Au fig. "Marqué du sceau de" : "...ceste faulce et horrible costume," dist la royne, "Beau Filz, forgee en la forge et cuignee en l'estampe du serpent, ennemy de l'humaine generacion..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 417).

2.

"Étayer qqc. (ici la croix du Christ) à l'aide d'un coin ou d'une pierre faisant office de coin" : Sy montasmes le mont de Calvaire au lieu ou fu crucifiés N. S. et trouvasmes le lieu où la croix fu fichié et cuignié avec une grande perre. (JEAN LE LONG, Voy. Bieul B., 1351, 274).

3.

"Presser qqc. dans un pressoir à coins" : ...quant il [le "sucre"] est bien molu et rompu, ilz le boutent en ung petit trueill de bois et la le cugnent bien fort, et tout le sustance, que de liens saut, ilz mettent dens grans chaudieres (CAUMONT, Voy. N., p.1420, 70).

C. -

P. ext.

1.

"Enfoncer qqc. (en frappant)" : Je vous vueil advertir d'une chose, qui est bien neccessaire à ung chief de guerre et sert en logeis, en champ et à mettre sièges. Ce sont une manière de chaynes où il y a paulx ferrez d'ung bout, pointuz pour entrer en la terre, et de l'autre bout d'amont, ilz sont ferrez [en] moulgnons, affin que on les puisse cogner avecques un mail de fer. (BUEIL, II, 1461-1466, 39).

2.

"Frapper qqn" : Puis nous feriesmes tant cuignier [des femmes battues par leur mari] Qu'on nous orroit de loingz vuignier. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 187). Alez en, que je ne vous coigne (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 121).

3.

Cogner une femme. "Faire l'amour à une femme" : Un charpentier trouva un prestre Qui avoit sa femme cuingnie. Vit et coulles d'une cuingnie Coppa au prestre par grant ire (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 49). [Phedre] Cogner se fist a son fillastre ; Venus en fist fole marastre (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 87). [aussi p.95, v.1817] Tousjours estoie ou plaine ou yvre, Et plus me fesoie coignier Qu'il n'est de coins en .I. coignier ! (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 158). ...la femme estoit tant luxurieuse (...) que a paine estoit elle contente qu'on la cuignast en plaines rues avant qu'elle ne le fust. (C.N.N., c.1456-1467, 518).

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Cogner la coste à une femme : Eneas (...) fu son hoste [de Dido] Et li avoit congné la coste [à rapprocher de percer le panier ; G. Hasenohr, M.fr. 14-15, 1984, 256] (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 87).

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Inf. subst. : L'euvre me fait avoir amie, Quant j'en puis si bien besongnier, Car toutes aiment le congnier. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 235).