A. -

"Celui qui marche, marcheur" : Et aussi comme se le chemineur si s'arrachoit son oil a fin qu'il alast plus droit et plus sagement quant on li a moustré la voie. (FOUL., Policrat. B., VII, 1372, 293). Aulcune fois quant elle aloit à piet et quant elle estoit en fort et difficille chemin et plain de pierres, plusieurs fois il sambloit qu'elle ne touchoit point à terre (...) et ainssy à petit d'espace elle faisoit sy grant chemin que nulz tant fuist fort ne bon chemineulx ne le point consuir [var. chemineur ne la point a consuir]. (PIERRE DE REIMS, Vie ste Colette U.A., 1447, 34).

-

En partic. "Piéton (p. oppos. au cavalier)" : Ce village estoit assez estrange de la voye commune des chevaucheurs et chemineurs (C.N.N., c.1456-1467, 547).

-

"Messager" : Cesar, ne vous departés pas, Vecy ung chemineur virant Qui vient acourant le grant pas Devers vostre face imperant. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 234).

B. -

"Voyageur" : ...il [saint Antoine] trouva une escuelle d'argent et dist a soy mesmes : "Dont vient cy ceste escuelle d'argent, la ou nul homme ne va ? Se elle fust cheute a ung viateur ou chemineur, il [var. errier il le] eust ouy le son par sa pesanteur..." [Var. ds VIGNAY, ms BNF fr. 241, a.1348] (BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 224). Cornille de meilleur emprinse Et Zachée tous deux coururent, En euvre et en foy apparurent Vraiz chemineurs de paradis (DESCH., M.M., c.1385-1403, 235). ...Il fist cerchier et guettier les chemins communs par toutes ses gens, l'un deça, l'autre dela. Et lui avec sa dicte amie tant seullement cheminoit par voyes non usaigees et de travers champs. Et quant ilz eurent allé tout le jour jusques apres disner, ilz arriverent en une ville assez estrange et loingtaine de chemineurs (RASSE BRUNH., Flor. Elvide B.N. C., a.1456, 8).

-

Chemineur de mer. "Voyageur en mer" : Toutesfois se le vomissement debilitoit fort le chemineur de mer a cause qu'il est suparflu, il le doit restraindre en mengent fruys stiptiques et aigres (Rég. santé corps C., 1480, 57). Et universalement valent au viateurs et chemineurs de mer toutes choses aigres et aceteuses, a cause qu'elle confortent l'estomac (Rég. santé corps C., 1480, 57).