A. -

Au propre

1.

"Petit sac ou étui contenant divers objets à protéger, à transporter" : ...un quartier de veluyau asuré, 2 onces d'or de Chippre, et 2 onces de soie ardant, tout baillié à Thomas de Chaalons pour broder, faire et estoffer la bourse au séel du secrè du Roy (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 110). ...une grant bourse à mettre la cendre pour laver le chief de ma dicte dame, et 2 autres bourses pour crochès (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 299). Vez cy les heures ["le livre d'heures"] en leur bource ["dans leur étui en cuir"] (Mir. enf. ress., 1353, 3). ...uns pastouriaus Qui en bourses et en fouriaus Avoit usage de porter Ce dont il se sceut deporter. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 81). Vezci vostre livre en sa bource, Qu'en mon braz port. (Mir. fille roy, c.1379, 5).

2.

En partic. "Petit sac de cuir ou d'étoffe, que l'on ferme à l'aide d'un cordon resserré, utilisé pour porter sur soi des pièces de monnaie" : Lors mist main a la bourche, a Regnaut dist briefment : "Tenez .IIII. besans pour vostre pencement..." (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 445). Car celui qui porte la bourse a son tour a un pou d'auctorité sus les autres. (ORESME, E.A.C., c.1370, 437). DEUXIESME POVRE. (...) A il point de pain en ton sac Pour aler boire ? PREMIER POVRE. Nanil, amis, par saint Magloire, N'en ma bource denier ne maille. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 231). ...il qui parle ala à la tasse ou bourse dudit preste, qu'il avoit mise et musiée soubz le chevez de son lit, et en celle bourse print la somme de IIIJ frans en or (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 281). ...une bourse de soye à boutons d'argent dorez (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 81). ...une bourse qui pendoit à sa poitrine (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 106). Lors vint uns homs que vostre pere n'avoit oncques mais veu, ce disoit il, qui lui conseilla que, le derrenier jour d'aoust, meist XXX. pieces d'argent, dont chascune vaulzist IIIJ. deniers, en une bourse, et les feist porter, entre nonne et vespres, ou derrenier estage de la tour, et feussent mis ces X. solz en la bourse de cuir de cerf dessus la piece de bois qui soustient l'esguille du pommel, et sur quoy il est assiz, et ce feist continuer tous les ans, et le pommel demourroit entier. (ARRAS, c.1392-1393, 296). Puis [Geoffroy] print la bourse ou les XXX. pieces d'argent estoient, qui valoient X. solz, et la pent a son col. (ARRAS, c.1392-1393, 297). Mais, aprés, fault que le compere Sa bourse, s'estre veult absoulz (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 56). Surcot vert, cote jolie J'avoye et graille ceinture, Bourse, espinglier a esture Fait et cotelet faitis Et tous les gentilz outilz Qu'apertiennent a bergiere, Et sus pelice legiere, Chainse crespé et delié, Blanc flairant et bien lié. (CHR. PIZ., Dit Pastoure R., 1403, 234). ...ilx prennent l'argent et le mettent en leur bourse (BAYE, II, 1411-1417, 199). Item sur le burel dud. comptouer, une bourse de cuir blanc que l'en dit estre la bourse dud. deffunt et que il portoit sur soy au temps de sa maladie, neuf angelotz d'or, deux dondretz, deux demis nobles, ung salut d'or, ung réal, I mouton, ung heaumet de Bretaigne (Invent. test. Surreau Foville F., 1435, 104-105). Adonc Saintré, comme josne et volenteis, met main a la bourse et lui bailla les VJ escus. (LA SALE, J.S., 1456, 52). Elle (...) bailla ce qu'elle avoit d'argent, ses verges, ses tixus, aucunes bourses estoffées bien richement (C.N.N., c.1456-1467, 419). Il aura avec ce ung reau En change, affin que sa bourse enffle (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 88). Une bource me presenta A boutons d'argent soubz et faitz Où il y avoit vint escus. (B. veoir, p.1480, 18). Item, une bourse de cuir blanc, en laquelle a dedans deux cens soixante quinze pièces d'argent, de monnoye sarrazine. (Invent. biens Ch. Savoie T., 1484, 357). Sera pas sa bource foillee Devant que jamais il y aille ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 279). Et ce pendant, icelluy bastard releva icelluy homme tumbé, et en le relevant mist la main en sa bource, en laquelle trouva deux pieces d'or et ung signet pesant quatre escus ou envyron. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 178).

-

Bourse à cul de vilain. "Bourse à deux poches courbes et accolées" : ...une bourse de satanin, à cul de villain, à quatre escussons de France de brodeure pourfillez de perles (Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 91).

Rem. GAY, s.v. bourse (bourse gemelle dite à cul de vilain).

-

Bourse d'espousee. "Accessoire du costume de mariée" : ...une longue saincture de brodure, garnye de semence de perles et de petis rubis avec une vielle bourse d'espousée (Comptes Lille L., t.2, a.1467, 114).

-

Une bourse peut pleurer. "Une bourse peut laisser échapper ses pièces" : Rondement ayment toute gent Et rient lors quant bourse pleure. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 60).

-

Ferrer / murer la bourse. "Garnir la bourse (par butin, en graissant la patte...)" : Lors qui d'un tesmoing eust mestier, Assez tost a moy le trouvast, Mais que bien ma bourse murast. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 27). Pour ce venons de fere course Et avons bien ferree la bource. (Pac. Job M., c.1448-1478, 275).

-

Sans bourse delier : Car il vous fauldra, sire, ma raençon a paier, Maiz ce sera, se croy, sans bource deslÿer. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 133).

-

[P. personnification] : Baillis, prevos, sergens, merencolie N'aiez des clers : la bourse est leur amie Qui les purge de mourdre et traison. (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 31).

-

Prov. : De bourse wide il n'est coeur qui s'esjoye. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 768). Le petit gaing emplit la boursse. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 40).

B. -

P. méton.

1.

"La monnaie contenue dans la bourse" : Vous [la servante de son épouse que le séducteur cherche à convaincre] et elle n'y perdrez rien, Car vous arez dix deniers d'or. Et si sachiez que j'ay encor Pour donner bourses [contenant et contenu] et anniaulx (DESCH., M.M., c.1385-1403, 95).

2.

P. ext. "Argent que l'on possède" : ...[l'official] le renvoya a sa cure, ou il se maintint et conduisit haultement, gardant ceste derreniere maniere qu'il avoit aprinse a la sueur de sa bourse. [À propos d'un curé qui a été condamné à payer de lourdes amendes du fait de ses extravagances] (C.N.N., c.1456-1467, 533).

-

Ami de bourse. "Ami qui aide de son argent" : Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing (GERS., Concept., 1401, 409).

Rem. Cf. aussi FEW XXIV, 446a : amicus : «ami de bourse (16^e s.)».

3.

"Somme d'argent ; fortune, richesse"

-

Bourse coutumiere. "Argent roturier" : Au regard des acquestz et conquestz soient tenuz à foy ou autrement, pour ce que tous acquestz et conquestz sont faiz de bource coustumière, se départent routurièrement avec tous héritaiges tenuz en censive ou à devoir ilz se départiront entre eulx esgalement sans avantaige. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 491). ...du fait de marchandie ou d'autre exercice de bourse coutumiere (Très anc. cout. Bret. P., Textes divers, 1448, 403). [Ou synon. de bourse commune comme le pense l'Éd. ?]

Rem. Fr. Ragueau, E. de Laurière, Gloss. du dr. fr., 1969 [1704], 152, s.v. coustumier : «Bourse coustumiere. Quand un roturier acquiert heritage noble ou non».

-

Bourse deliee. "Appoint en argent donné pour surplus dans des échanges inégaux" : En tout contract de heritage où il y a bourse desliée, argent baillé ou promis à bailler, ou autre meuble equipolent à ce, a retrait aux lignagiers du vendeur (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1464, 223).

Rem. Fr. Ragueau, E. de Laurière, Gloss. du dr. fr., 1969 [1704], 93b : «Bourse déliée. (...) quand il y argent baillé ou déboursé» ; cf. LA CURNE III, 92a.

-

Bourse de l'audience./Bourse de collation. "Somme prélevée sur les taxes versées lors de la rédaction des lettres de chancellerie, que l'audiencier répartit entre les différents ayants droit (le roi, les notaires - boursiers et gagers-, les chauffe-cire...)" : ...icellui testateur voult et ordonna que cent escus soient baillez à l'audiencier et à ceulx qui feront les bourses tant de l'audience comme des collacions, pour les distribuer selon ce qu'il leur semblera à faire de raison (Test. Parlem. Paris T., 1404, 367).

4.

"Compte, caisse" : Tu fais tes plaintes de la vanité des pompes et dissolucion des estas de nous et semble que trop fort te dueilles de la consumption des finances dont la despence est sur la bourse des nobles et les tresors en sont en tes coffres. (CHART., Q. inv., 1422, 40). ...je viendray a avoir de bon prouffit lequel (...) par vous sera mis en une bourse laquelle a toute heure vous sera ouverte pour vous servir comme du votre (Pol. Louis XI, G., Pièces justif., 1462,,, 415).

-

Bourse royale. "Caisse de l'État" : ...c'est assavoir des aides qui gracieusement te seront octroyees, lesquelles sont mal levees et robees et ne viennent pas comme elles devroient a la bource royalle. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 392).

-

Bourse commune. "Caisse commune, mise en commun d'argent d'origine différente (dans un but commercial)" : Et lors avroit lieu la raison que dient les olygarchiques, car il dient que ce ne est pas juste chose ne equité que un homme qui mist un seul bezant en la bourse commune participe en cent bezans equalement oveques celui qui mist en la bourse tout le residu (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 131). ...gens de noble naissance usans de marchandise et bourse commune, avocatz, clercs, tabellions ou autres gens de pratique... (Très anc. cout. Bret. P., Textes divers, 1451, 418). ...afin que esdites bourses communes ne se facent aucuns abbuz et qu'ilz n'emploient les deniers ailleurs que en marchandises de laines, voulons (...) que desdites bourses iceulx boursiers seront tenuz rendre (...) bon compte et loyal (Pol. Louis XI, G., Pièces justif., 1482,,, 448).

-

Faire une bourse. "Mettre en commun l'argent de plusieurs personnes, pour subvenir ensemble à leurs besoins" : Ferez vous tous une boursse, ou comment ? (LA SALE, J.S., 1456, 239).

5.

DR. (Clameur de) bourse. "Action en justice par laquelle une personne, qui se prévaut du droit de lignage, peut rentrer en possession d'un bien moyennant le remboursement du montant de la vente"

-

Delaisser(un bien) par (clameur de) bourse. "Restituer un bien, contre le montant de la vente, en raison de l'action en justice dite clameur de bourse, introduite par une personne qui se prévaut du droit de lignage" : ...pour icelluy pris, le delaissa [led. hostel] par clameur de marché de bourse et raison de lingnage à ung nommé Jehan de Vivefay (Commerce marit. Rouen F., Pièces justif., 1418, 290). Item une lettre, passée par devant Pierre Charitté (...), faisant mencion comme Guillemot Lalemant avoit vendu à Guillemot Lebateur et à sa femme X l. t. de rente du nombre de X l. t. de rente que lui faisoit led. Bateur. Item ung mémorial ennexe ès plaiz d'éritages de Rouen, (...) faisant mencion comme led. Bateur avoit délaissié par boursse de lignage aud. Guillaume Lalement icelles X l. de rente, mises en ung sac. (Invent. test. Surreau Foville F., 1435, 132-133). [Éd. : "la Coutume de Normandie (...) comprend quatre retraits : le retrait lignager qui fait rentrer dans la famille les immeubles qui en étaient sortis, le retrait féodal (...), le retrait à droit de lettre lue (...), le retrait conventionnel qui remet le vendeur en possession des immeubles que le contrat de vente lui avait réservé le droit de reprendre. Les titres anciens se bornent souvent à énoncer que le retrait a lieu per bursam ; c'est ce qui a sans doute introduit l'usage de mentionner cette procédure sous la forme abrégée que le rédacteur de l'inventaire a adoptée"]

-

Offrir bourses et deniers. "Dans l'action en justice dite clameur de bourse, offrir, en vue de la restitution d'un bien, de rembourser l'acheteur du prix qu'il a payé" : Or disoit le dict demandeur qu'il estoit le prochain lignagier d'iceluy vendeur, par quoy a venir au retraict avoit droit, et pour ce requeroit que le dict deffendeur fut condempné a lui delaissier le dit baiser ; et offroit bourses et deniers et en cas de delay demandoit despens, dommaiges et interest. (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 61).

6.

"Somme versée sous forme d'allocation, de gages, de pension..."

a)

"Gratification en argent (accordée par le roi, à certains offices)" : Maistre Masse Fréron, pour ses gaiges de nottaire, de 254 jours en ce terme (...) qu'il eut les bourses et gaiges par la mort de maistre Liébaut Bonnet, jusques au premier jour de juillet ensuivant MCCCIIIIxx et un, qu'il a esté en la Chancellerie et devers le Conseil (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 19).

Rem. Cf. LA CURNE III, 91b.

-

"Gages perçus par le personnel du Parlement de Paris" : Ce jour, j'eu les bourses et gages de l'audience par la mort maistre J. Bertaut (BAYE, I, 1400-1410, 3). Maistre Pierre de Nantron requiert estre enregistré comment il est le plus ancien notaire à bourses entre ceulx qui ont requiz les gages que tenoit maistre J. de Crespy (BAYE, II, 1411-1417, 7). ...et sont gouvernées les finances dudit seel par maistre Hanry Mauloe, audiencier, et maistre Jehan Budé, contrerouleur de ladicte chancellerie ; et sur le droit du Roy prennent doubles gaiges, c'est assavoir de nottaire et de secretaire ; sans leurs bourses ["en dehors de leurs gages"] prennent aussi dons et pensions excessivement (Doc. 1413. In : H. Moranvillé, Bibl. Éc. Chartes 51, 1890, 435).

b)

"Solde" : Le marescal de France prent dez gens d'armes a bourses et a gaiges et s'en va encontre lez Angloiz qui sont a Calaiz (BOUVET, Arbre bat. R.-B., c.1386-1389, 282).

c)

"Pension gratuite accordée à un écolier" : ...nous avons ottroié de grâce especial aus povres escoliers appelez les Bons-Enfans (...) que pour leur vivre, et en acroissement de leurs bourses, il puissent acquerre souz nous vint livrées de rente à parisis sanz fié et sanz justice (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.1, 1331, 127). Ce jour, a la Court commiz messeigneurs H. de Marle, president, et R. Mauger à conferer les bourses du college de Dormans (BAYE, I, 1400-1410, 149). J. de Chailly, escuier, demourant à Molins, en la parroice de Mesy, à IJ lieux de Dormans, s'est opposé et oppose que nul ne soit receu à avoir bourses ou college de Dormans, s'il n'est plus prouchain de Dormans que Simonnet, son filx (BAYE, I, 1400-1410, 316).

d)

"Pension" : A Gennevotte Trouvée, povre fille [orpheline] de pere et de mere, pour ses bourses d'aumosnes, qui sont de 2 s. p. pour sepmaine, qu'elle prent chacun an sur la ville, sa vie durant (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1426-1427, 136). Les bources des Dix et Huit Clercs Aront [mes deux pauvres clergeons, deux vieux chanoines de Notre-Dame] (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 107).

C. -

P. anal.

1.

"Membrane en forme de sac, poche anatomique" : Colere naturelle est escume du sanc de couleur rouge et clere, c'est assavoir rouge citrins au dernier degré de citrineté, et est legiere ague et tant plus est chaulde et plus est de couleur rouge. Et icelle colere aprés ce qu'elle est engendree au foie elle est divisee en deux parties. L'une trespasse avec le sanc es vaines, l'autre partie est transmise en unne bourse nommee cestis fellis. (Rég. santé corps C., 1480, 140).

-

"Enveloppe des testicules, scrotum" : Quand le prestre (...) vit (...) que remede n'y avoit qu'il ne luy faillist perdre les genitoires ou estre brullé, se leve et s'encourt, et laisse sa bourse cloée. [Un mari trompé a mis le feu à la maison de l'amant, après l'avoir immobilisé, "cloué", sur un banc] (C.N.N., c.1456-1467, 495).

.

Bourse des couillons : ...se c'est en la bourse dehors, on le congnoit legierement et se c'est en la substance des coillons, on ne le congnoit pas legierement (GORDON, Prat., c.1450-1500, VII, 6). ...les boyaulx ne descendoient pas en la bource des coillons (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, I, 44).

.

[D'un animal] : Aussi avient il aucune foiz mal aux chienz en la bourse des coullons (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 124).

-

Bourse du fiel. "Vésicule biliaire" : ...ou elle est causee pour l'oppillacion de la bourse du fiel ou de l'amer (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 151). Apostume du foye qui est en la cyme du foie ; aulcun en la bourse ; aulcun en la lacerte qui est sur le foye ; aulcun en mirach ; aulcun es veines miseraiques ; aulcuns sont humoureux, aulcuns venteux, aulcuns chaulx ; aulcuns frois ; aulcuns se terminent insensiblement ; aulcuns par sanie ; aulcuns se terminent en duresse et en sclirosim (GORDON, Prat., c.1450-1500, VI, 3). ...la colere qui est envoyee a la bource du fiel, et la melencollie a la ratelle, le flegme aux joinctures et la superfluité aigouse aux rongnons et a la vescie. (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.6).

.

Bourse de la colere : Et la raison peult estre car le printemps multiplie le sanc, et l'esté la colere, et pour ce en printemps et en esté doibvent estre saigniés les vaines esquelles habonde grande quantité de sanc et de colere, et icelles sont les vaines de la partie dextre, car en la partie dextre est citué le membre qui engendre le sanc, c'est assavoir le foie et le cistis, bourse de la colere (Rég. santé corps C., 1480, 165).

-

Bourse de la melancolie. "Rate (censée sécréter la bile noire)" : ...mais le autonne engendre et multiplie la melancolie, laquelle se assemble et acumule en yver sans estre resoluee, et pourtant en autonne et en yver on doit saignier les vaines esquelles habonde la melancolie, comme sont vaines de la partie senestre, a cause que en la partie senestre est situee la ratelle, bourse de la melancolie. (Rég. santé corps C., 1480, 165).

2.

Bourse à pasteur. "[Plante crucifère]" : Item pour stanchir sanc, R. morelh et bourse a pasteure et arsielhe et vin aigre, et broies tot ensemble tres bin, puis en faitez .II. enplaistre, se les meteis desus les .II. temples de chief, et ilh estanchera sens dotte. (Méd. nam. H., c.1400-1500, 200).

Rem. Littré, bourse, 13° ; TLF IV, 838a-b. O. de Serres ds HUG.

3.

"Poche ou filet en forme de sac placé comme piège à l'entrée du terier" : Pour XXIIII bourses à renars achetées du dit Lanchier... (Comté Champ. Brie L., t.3, 1347-1348, 453). Et quant tes pouches [var. bourses] seront faites et ordenees (...), va aus tesriers un poi aprés minuit et tent tes pouches es bouches du tesrrier (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 170). On prent les lievres as levriers et as chiens courans a force, as pouchetes ou bourses, as filez et royzeuls et as cordeletes menues (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 82). [Autres ex., cf. gloss. de l'éd.]

4.

Bourse de braiel./Bourse des braies. "Devant des braies" : Et firent trop de mal en la meslee, que il prenoient les gens par desous, a la bourse du braiel [var. a la bourse des braies], si que il n'estoit nul qui esteurdre leur peust qui ne fust mort. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 168).
 

"Celui qui dérobe les bourses en coupant les cordons" : C'est la main qui le pie baler Fait et les oreilles couper. Coupe Bourse est apellee Et Larrecin la diffamee. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 9491). Il n'est gaires de tricherie De haÿne, de forcerie, Larron, murtrier ne coupebourse, Qui ne naisse de ceste source. (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 117).