C.N.R.S.
 
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     AVANT-BEC     
FEW I beccus
AVANT-BEC, subst. masc.
[GD : avant-bec ; GDC : avantbec ; FEW I, 310b : beccus ; TLF : III, 1053a : avant-bec]

"Angle d'une pile de pont, d'une avancée, en amont" : ...a reparer les chaucees des moulins de Quiquempois environ les avembees [l. aventbecs ?] et ventaillles (Comptes Lamballe C.-L., 1454, 322).

REM. Doc. 1488 ds GD I, 510b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 2/2 
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     BEC     
FEW I 304b beccus
BEC, subst. masc.
[T-L : bec ; GDC : bec ; AND : bek ; DÉCT : bec ; FEW I, 304b : beccus ; TLF : IV, 335a : bec]

A. -

"Partie cornée et saillante de la bouche des oiseaux, bec (d'oiseau)" : La conquiert honneur en volant, En tous bons endrois assevie, Voire, se li autre partie, Piez, bec et tuit li remenant, Sont disposé a l'avenant. (MACH., D. Aler., a.1349, 352). Mes ongles me fault affiler Au bec d'un coq de blanc plumage. (Mir. parr., 1356, 28). Oyseaulx a leur bec grant foyson Portoyent la endroit poison (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 38). Il m'est souvenu de la fable Du corbiau qui estoit assis Sur une croix de cinq a six Toises de hault, lequel tenoit Ung fromage au bec. (Path. D., c.1456-1469, 88). Et par celle sueur il [l'aigle] oste ses plumes. Et aprez qu' il les a recouvrees, il va et quiert une roche de pierres, et tappe et fiert son bec a la plus aspre et dure pierre de la roche, tant qu'il oste son becq et lui en revient ung nouvel, et prend viande aussi bien qu'il fist onques, et ainsi se renouvelle et ajovenist. (Somme abr., c.1477-1481, 179).

 

-

Avoir le bec à / au vent pour + inf. "Être tout prêt pour" : Ilz avoient le bec au vent pour tirer à leur payz (BUEIL, II, 1461-1466, 234). Celluy qui varye souvent Et baille de grans parabolles A voulentiers ung becq a vent Pour les forgier dures et molles. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 51).

 

-

(Se) defendre au bec et aux ongles. "(Se) défendre par tous les moyens" : ...par orgueil et outrecuidance en [tous] ses fais communaument elle [la femme malcontente de son mariage] eslit la pieur[e] partie ; et se le mari la reprent, au bec et aus ongles elle se deffent et souvent demeure obstinee. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 232). ...et mectent leur proie entre leurs elles et la deffendent aux ongles et au bec (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 151). ...quant les oyseaulx au bec et aux ungles defendent leurs nits (CHART., Q. inv., 1422, 12).

 

Rem. FEW XIV, 37a : ungula : «Mfr. nfr. avoir bec et ongles "être pourvu de moyens de se défendre et savoir en user" (seit Est 1549)» ; cf. DI STEF., 73b : jouer du bec et des ongles.

 

.

Ni d'ongles, ni de bec. "D'aucune façon" : Franchise ne fait mal a personne quelconques, ne de ongles ne de bec, c'est a dire qu'il n'a en ly ne vilaine parole ne malvaise pensee qui puisse nuire a autry, ainz veult a tous, come dit est, aidier. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 669).

 

-

[Valeur minimale] Ne priser qqn un bec de geai : Ne je ne pris un bec de jay Ceuls qui s'en vorroient ruser (MACH., Prol., c.1377, 7).

 

Rem. De bic ou de bec : sans doute valeur onomatopéique, sans rapport au mot bec (comme ds par hic et par hec) ; COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 196.

B. -

P. anal.

 

1.

[P. anal. de fonction et p. plaisant.]

 

a)

"Bouche"

 

-

Faire pendre une chopine au bec de qqn. "Faire vider une chopine à qqn" : ...tu me promis ersoir Une chopine de vin grec ; Vien la me faire pendre au bec Dessus le lieu. (Mir. pape, 1346, 364).

 

-

Saisir son bec. "Garnir son bec, boire" ( (Éd.)) : Puis qu'il fault que nous y alons, Il fust bon de son bec saisir Au mouvoir. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 207). [Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 527]

 

-

Soigner du bec. "Penser à la mangeaille" ( (Éd.)) : Cela n'est pas peler chastaignes ; Tu songnes du bec, Narinart ! Quel groing a porter l'estandart Soubz une vielle cappeline ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 349).

 

-

[Pour le baiser] Tendre / entretendre le bec : On tend le becq (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 28). Nous entretendismes le bec. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 342).

 

b)

[La bouche comme lieu de la parole] : Mais moult lui plaist de ce qu'on l'en rigolle, Et de son beq mainte parole volle Qui blasme vault, combien qu'il s'en excuse (CHR. PIZ., Ep. dieu d'amours F.E., 1399, 40). Mal se tendroit De fuire au peril qui vendroit, Quant du bien qui lui advendroit Sa lengue point ne retendroit Qu'il n'en parlast Et que du beq ne lui volast, Quoy que droit fust qu'il le celast Ou que traÿtre on l'appellast. (CHART., L. Dames, 1416, 280). Escoutez ung peu plus avant, Il a esté en bonne escole, Car du becq tres bien il gaiole. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 72). Mais soient Lombardes, Roumaines, Genevoyses, a mes perilz, Pimontoises, Savoysïennes, Il n'est bon bec que de Paris. De beau parler tiennent chayeres, Ce dit on, Neappolitaines, Et que bonnes sont cacquetieres Allemandes et Prucïennes. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 119). ...à tous propos ont une loy au bec ou une hystoire (COMM., I, 1489-1491, 128).

 

-

Avoir bon bec. "Savoir parler, avoir de l'éloquence" : Il eult bon geste, bonne myne, bon bec, Ferme propos, sans point se deschamper (LA VIGNE, V.N., p.1495, 176).

 

-

Avoir le bec affilé. V. affilé "Avoir la langue bien pendue" : Le feu saint Anthoyne vous arde Le bec que si affillé l'avés. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 123). Item, pour ce que scet sa Bille Madamoiselle de Bruyeres, Donne prescher hors l'Euvangille A elle et a ses bachelieres, Pour retraire ces villotieres Qui ont le bec si affilé, Mais que ce soit hors cymetieres, Trop bien au Merchié au fillé. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 119).

 

-

Bien jouer du bec. "Se montrer beau parleur" : ...au plus tost qu'il sceut trouver la meschine, Dieu scet s'il joa bien du bec. [À propos d'un valet que son maître a chargé de séduire en son nom une jeune fille "sans espergner bourdes ne promesses"] (C.N.N., c.1456-1467, 121).

 

-

Le bec t'en abaissera. "Ton caquet sera rabaissé, tu devras en rabattre, tu t'en repentiras" : Bien t'en abeysera le bec De cella dire. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 82).

 

-

Prendre qqn par le bec. "Confondre qqn par ses propres paroles (?)" : Irbouga hucha Nassardin ; Si li a dit en son latin, C'est à dire en Arabech : "Crestiens penrons par lebech [l. le bech (?)]. Se li roys Chypriens envoie Vers le soudan, je loeroie Qu'à ses gens faciens bone chiere, Lie, honnourable et esclatiere, Et qu'il aient vins et vitaille Que li soudans leur paie et baille. Par nos villes le manderons, Si qu'einsi les deceverons, N'il ne porront apercevoir Que nous les vueillons decevoir, Ainsois penseront que jamais Ne doie faillir ceste pais..." ["Entrer dans le jeu de qqn" : Yelboga et Nassardin se proposent de paraître favorables aux ambassadeurs chrétiens, pour mieux les tromper] (MACH., P. Alex., p.1369, 185).

 

-

Remettre qqc. au bec à qqn. "Faire avaler à qqn ce qu'il a dit" : ...ne l'ay pas voulu remettre au bec ce qu'il m'avoit ja confessé (Lettres Louis XI, V.M., t.10, 1450-1460, 155).

 

-

Repaistre qqn du bec. "Payer qqn de mots" : Trop mieulx vaudroit content payer Que repaistre les gens du bec ! (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 196).

 

-

Tirer qqc. du bec de qqn. "Faire dire qqc. à qqn" : Et si liu ay tiré du bec par force de priere ce que je vous ay dit. (BEAUVAU, Troyle B., c.1455, 572).

 

c)

P. méton. "Figure" : Et si ventast li vens de bise Taillans, bruians, fort, roide et sec, Et l'eüssent enmi le bec, Par qu'il fussent bien esgroé (MACH., D. Lyon, 1342, 204).

 

-

Bec à bec. "Face à face" : Mes mains lavay et puis m'assis, Et souspasmes à sang rassis, Moy et ma femme, bec à bec, Du pain et du potage avec (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 40). ...et le preu chevallier et la pucelle, qui le servy a ce souper moult courtoisement, furent assis bec a bec (Percef. Compl. R., c.1450 [c.1340], 85). On se rencontre bec a bec. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 255). [Autre ex. p.315]

 

-

Luer au bec (de qqn). "Regarder au nez (de qqn) ; regarder bien" : Luez au bec que ne soiez greffis (VILLON, Ball. jarg. S., c.1455-1460, 124). [Levés au bec ds l'éd. T., 325] Luez au bec que roastre ["sergent"] ne passe (VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 339). Luez au becq que l'en ne vous encloue (VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 351). [L]ue au bec, ferme de la muze, Chante quatre pour ces becqués. (Gaut. Mart. A., c.1480-1500, 168). Nous y allons luer au bec Pour le vendenger a l'effray. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 263).

 

2.

[P. anal. de forme]

 

a)

"Extrémité en forme de bec"

 

-

"Extrémité (en forme de bec) d'une ancre" : [Contexte métaph.] Et l'autre main tenoit l'anel de la verge d'une ancre d'or dont le bec estoit fiché dedens lez cieulx, affermé a la seurté de la profonde misericorde du Createur. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 89).

 

-

"Extrémité (en forme de bec) d'une faux, d'une faucille" : ...ycelui suppliant le frappa du bec d'une faux à fauchier prez, et lui fist une plaie en la teste, dont le dit Huguet ne tint oncques compte, et fist sa besongne, sa teste toute descouverte, et tant que la pluye entra dedens sa dicte plaie (Doc. Poitou G., t.6, 1395, 211). Se becq y vient [dans la pièce forgée], faulcille soit. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 61).

 

-

"Extrémité (en forme de bec) d'un navire" : Prora : bec de nef (Abavus IV, R., c.1350, 445). Ce lieu avoit nom porrastre, qui sonne "bec de nef", car illecques estoient les becs des nefz d'Auffrique dont Cartaige fu prinse, en remembrance de la victoire des Rommains. (Faits Romains M., c.1400-1500, 46).

 

-

"Extrémité (en forme de bec) de l'ongle, d'un os..." : ...fetes leur acourcier le bec des ongles d'unnes tenailles avant qu'ilz chascent [les chiens] (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 121). ...es espaulles ne sont aultres os que la spatulle recepvante avec deux becs et la furculle cloyante et l'adjutoire entrant, comme en l'anathomie a esté dit (PANIS, Guidon, 1478, tr.V, doct.2, chap.5).

 

-

"Extrémité (en forme de bec) allongée et relevée, de chaussures" : ...de pierrie son col aourner, de chaineure precieuse soy chaindre pour soy au peuple moustrer, soulers au bec desordonnéz porter (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 35). ...et doivent estre les souliers des savetiers appoinctiez par le bec devant. (Chartes communes Bourg. G., t.1, 1371, 379). ...l' an mil IIJcLXV fit crier le roy Charles a Paris publicquement par les crieurs moult de choses prouffitables, et entre les aultres que aulcun quelque qu'il feust ne osast plus porter becz ou poulaines es solerz, deffendant aux ouvriers de celluy mestier qu' ilz ne feussent si osez de les faire depuis la en avant, ne vendre a nul quel qu'il feust (JUV. URS., T. crest., c.1446, 120).

 

.

Soulier à bec de geai : Or voeult soulliers a becq de gay, Aultres a las... (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 125).

 

b)

Bec (de faucon)

 

-

"Fer d'une arme d'hast, d'une hache de guerre, en forme de bec de faucon" : ......66 guisarmez, 33 haches a bec ["à bec de faucon"] (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1356, 145). Item quatre cens haches de guerre tant à becq de fauchon comme autres. (CHR. PIZ., Fais armes cheval., 1410, 61 r°). Item, troys autres haches à bec de faucon (Comptes roi René A., t.2, 1417, 241). ...ycelui suppliant frapa un cop du doz de sa guiserme de la pointe ou bec de faucon de derriere ledit Sanson par la teste (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1432, 233). ...et quatre cens haches de guerre tant à bec de faulcon que autres. (BUEIL, II, 1461-1466, 48). Et celle que fit presenter messire Bernard fut une hache à bec de faulcon commung, mais la dague de dessoubs fut longue et desliée, et de la façon qu'elle pouvoit legierement entrer ès trous de la visiere d'un bassinet, et de sa longueur pouvoit porter grant dommaige au visaige de son compaignon. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 130).

 

-

"Arme double, présentant d'un côté du manche (court) un maillet ou un fer de hache et de l'autre une longue pointe incurvée en forme de bec" : ...ledit Pitoye print un fort gippon fait de plusieurs toiles, une espée, une dague et un bec de faucon. (Ch. VI, D., t.2, 1408, 30). ...uns siergans au roy li vint par le party, Qui d'un biec de faucon qui fu cler et bruny, L'euist esciervelet, quant il cria à haut cry... (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 470). ...sur lequel Pierre il esma et rua un cop de sondit bec de faulcon, et lui assena sur la teste, et lui fist sang et plaie pres du front (Paris domin. angl. L., 1425, 189). ...et prindrent leurs espées, haches, mailletz et becs de faulcons et autres bastons de guerre, et frapans sur les François les occioient et ruoient mors par terre. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 108). Puis apres, faictes porter pierres De fais, tantoust sus la muraille, Broches ardant a grosses quarres Pour percer jalerant a maille (...) Vouges et gran(z)[t] bec de faucons, Salades et grans bassinez, Oveq arbalestes de passe, Lances et fers bien affinez, Qu'i ne soit riens qu'on ne trespasse. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 551). Faictes et soyez diligens De charger bombardes, canons Serpentines a grant puissance, Arbalestes, bez de faucons, Pouldres, pierres, maillez de plon (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 208). Dagues, espees, talloches, javelines, Bec de faulcons, voulges et albardes (LA VIGNE, V.N., p.1495, 178).

 

Rem. Myst. Viel test. R., t.5, c.1450,247 ; LEFÈVRE ST-RÉMY, Chron. M., t.2, c.1462-1468, 317 ; MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 264... Cf. GAY I, 141b.

 

-

Bec d'oustarde : ...Voz grans bastons, voz becs d'ouscardes [l. oustardes] (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 129).

 

Rem. Le Moy. Âge 92, 1986, 16-17.

 

c)

Bec d'ane./Bedane. "Littér. bec de canard"

 

-

À bec d'ane. "En forme de bec de canard" : Item, miler de clo à bec d'ane reforcé (Doc. Poitou G., t.7, 1422, 386). ....et demy millier de clou a bet [ l. bec] d'anne et demy milier de clou palaterret fort et ung milier et demy de clou palaterret simple (Reg. Poitiers F., t.2, 1450, 344).

 

-

"Bec verseur d'un pot" : ...I grant coquemart pour tenir l'eau chaude lez le feu, a bez d'asne (...) et 2 autres bez d'asne (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1371, 251).

 

-

"Pot à eau avec ou sans couvercle, à fond plat, à bec saillant, étroit et terminé dans le prolongement horizontal du bord supérieur du vase"( (GAY)) v. bédane : ...I grant coquemart pour tenir l'eau chaude lez le feu, a bez d'asne (...) et 2 autres bez d'asne (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1371, 251). Item, deux aultres bacins à laver sur table, tout d'une façon, et deux chauffectes sans couvescle et à façon de bec d'asne (FAUQ., III, Pièces diverses, 138, LXXI).

 

Rem. Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.2, 1389, 517 (2 bedanes et deux coquemars). FEW XXIV, 524b, et XXV, 445a : ane, issu de anas, est réinterprété à tort par asne de asinus. GAY I, 141a : becdasne ;Romania 22, 1893, 549. Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 199 ; 200.

 

d)

MAR. Bec de faucon. "Ouvrage fortifié sur une embarcation" : "...Et d'autre partie devers la mer," dirent Gennois "avons intencion de faire sur quatre gallées deux becs de faulcon, et en chascun bec de faulcon une eschiffe à mettre quinze hommes d'armes, et dix arbalestiers.(...)" (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 239).

 

e)

"Relief en forme de bec, pointe, pic" : Et souffist bien [pour chasser le bouc sauvage] de laissier courre dis ou douze chienz de muete et fere au moinz quatre releix, chaschun de quatre chienz, es becs et plus haut des montaignes (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 214).

 

f)

"Pointe de terre avançant dans la mer" : Lequel Guillaume, par ceste maniere, assembla bien environ LV ou LXV hommes armez que il mist en certains vaisseaux en la mer, environ miedi, et d'ileques s'en alerent juques au bec d'Ambais qui est en la mer, près du Bouret, environ une liue, où il se arresterent. (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1345, 167).

C. -

Loc. fig. Bec jaune./Bejaune. V. béjaune "Sot, niais (comme l'oiseau qui sort du nid avec le bec encore jaune)"

 

-

Avoir le bec jaune. "Être inexpérimenté" : ...Pour ce qu'avoye le bec jaune et nouvel. (Recueil galant. V.-B., c.1350-1400, 163).

 

-

Jaune bec : Tu as mains jaunes becs trompés Puis vingt ans (Pipée R., c.1470-1480, 170). Vous jouriez bien le Jaune bec, Ou, au besoing, la damoiselle Aussi doulcet qu'une pucelle. (Copp. lard., a.1488, 165).

 

Rem. Nom de l'un des oiseaux de la Farce de la Pipee (Pipée R., c.1470-1480, 153, 154...). "[Oiseau]" : Bruions, Jaune Becs et Verdiers, Qui estes en vous grans cuidiers, Tenez vous sarrés ! Car s'il advient que je vous happe A la pippée ou a la trappe, Vous y demourrés (Pipée R., c.1470-1480, 218).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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