C.N.R.S.
 
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     BATAILLE     
FEW I battualia
BATAILLE, subst. fém.
[T-L : bataille ; GD : bataille ; GDC : bataille ; AND : bataille1 ; DÉCT : bataille ; FEW I, 290a : battualia ; TLF : IV, 261a : bataille]

A. -

Au propre. "Combat, affrontement"

 

1.

[Entre deux personnes]

 

a)

"Duel judiciaire" : Oil, voir, j'en feray bataille Contre toy, et dy que tu mens Et que bons est li jugemens. Vezci mon gant. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 164). Il est une autre manière d'assaut qui est appellée bataille, à esprouver la vérité de la cause d'entre deux hommes ; et celuy qui vaint l'autre fait sa gaigne ; et sont deffandues de droit escript (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1385, 261). Cilz chevaliers, je croy, cuide prendre les grues en voulant. Par foy, il fauldra bien a ce qu'il pense. On ne prent pas tels chaz sans moufles. Sire roy, je vous dy qu'il a menty de quanqu'il vous a dit, car mon pere est preudoms et loyaulx. Et pren la bataille ainsi comme il l'a ordonnee, et veez la mon gaige. (ARRAS, c.1392-1393, 59). Dont, respondy le roy, les lices sont toutes faictes. Je vous ordonne a demain la bataille. Et sachiez que, se vous estes desconfiz, vous et vostre pere, n'eschapperez ja que vous ne soiez tous deux penduz (ARRAS, c.1392-1393, 61).

 

-

Bataille singuliere : Or ci endroit me plaist de retourner à la matiere sur le fait de bataille singuliere c'est à dire de champ clos, car le jugement d'icelle bataille est moult perilleux et tres soubtil. (BOUVET, Arbre bat. N., c.1386-1389, 243).

 

-

Champ/gage de bataille. "Défi lancé pour un duel judiciaire, un combat en champ clos ; duel judiciaire, combat en champ clos" : Biaux amis, ne t'esteut doloir De faire ce champ de bataille, Car tu y es tenuz sanz faille. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 158). "...Se m'en voulez desdire je le voudray prouver En un champ de bataille qu'on fera ordener..." (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 504). Venons a la tierce espece, c'est assavoir a celluy champ qui se fait pour se purger d'aucun crisme, lequel est plus proprement et conmunement appellé champ de bataille. Et tel champ est aussi reprové de Droit divin (Songe verg. S., t.1, 1378, 350). ...or est certain que, en un tel champ de bataille, aucune foys celluy qui est innocent et qui n'y a sa coulpe si est vaincu et est pugny (Songe verg. S., t.1, 1378, 351). Ycest bon roy (...) comme le Decret deffende soubz peine d'escommeniement les champs de bataille, de quoy on use communement es cours des princes, en ordre d'armes, es cas non cogneus et non provez, comme ce soit une maniere de tempter Dieu, oncques ne vout en son temps consentir telles batailles. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 699). Et, dedens cestuy tiers chappitre (...) sont enclavées et deduittes les ordonnances et cerimonies qui se appartiennent à gaige de bataille fait par querelle, selon les constitutions faictes par le bon roy Phelippe de France. (BUEIL, II, 1461-1466, 212).

 

.

[À propos du mariage comme combat] : Mais ce n'est pas lien de paille, Ainçois est gaiges de bataille, Dont il fault que li uns soit mort, Eulx entrez ou dolereus port De ceste loy de mariage. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 21).

 

b)

P. ext. "Dispute, bagarre" : Quand les gens de la rue virent la bataille de ces deux compaignes (C.N.N., c.1456-1467, 524).

 

2.

[Entre deux armées] "Affrontement, engagement armé" : Moult fu grant la bataille vers la forest ramee (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 227). En celle bataille fu souvereynement grande la gloire des gens de cheval qui estoient en [deux] corns de la bataille a dextre et a senestre (BERS., I, 1, c.1354-1359, 37.3, 64). [Ex. passim] Lors virent le bataille et le pesant estry. Huez c'est arestez (...) Pour regarder l'estour (Hugues Capet L., c.1358, 77). Là ot grant poussieu et boutois de lances, et renversé des nostres et des leurs, et dura la bataille ung grant temps sans branler ne d'une part ne d'aultre. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 7). Et la ot fiere bataille et horrible d'un costé et d'autre, et foison de mors et de navrez. (ARRAS, c.1392-1393, 138). Oultre m'a chargé le Roy vous remonstrer trois poins en quoy fault que tout chief se gouverne: c'est assavoir, quant il chevauche aux champs, ou qu'il est en bataille ou en guerre, qu'il ne doit avoir nul amy ne faveur à nul qui rompent ses ordonnances, que incontinent n'en face pugnicion. (BUEIL, II, 1461-1466, 32).

 

3.

[L'affrontement (entre deux pers. ou deux armées) considéré dans ses différentes phases]

 

a)

[Les préliminaires]

 

-

Appeler qqn de gage (de champ) de bataille. "Provoquer qqn en duel judiciaire" : ...se notre hommes habitans de la ville de Grancey appeloient li uns l'autre de gaige de champ de baitaille, ils pourroient escorder li uns à l'autre se il leur plaisoit, parmi paiant à nous sexante et cinc soulz de celui qui seroit trovez en tort, et s'il antroient en champs sanz cop doner ou se li premiers cops etoient donez, il pouroient acorder parmi la dicte amande (Chartes communes Bourg. G., t.2, 1340, 482). Semblablement quant aucun appelle aultre de gage de bataille, ils se pouvent accorder et desister supposé qu'ilz soient en champ de bataille jusques ad ce qu'ilz aient commaincé la bataille (Vieux cout. Poitou F., c.1451-1454, 255).

 

-

Appeler qqn en champ de bataille. "Appeler en champ clos" : Mais ce forment li desplaisoit Que rudement li escrivoit Et qu'il li disoit villenie, Ce que faire ne deüst mie. Si pensa longuement, sans faille, Quant il vit qu'en champ de bataille Estoit appellez tellement. (MACH., P. Alex., p.1369, 231).

 

-

Accorder la bataille. "Accepter le combat auquel on est prié par l'adversaire" : Li consauls dou duch de Normendie respondi a ce et dist que (...) d'acorder la bataille il n'avoit pas mis encores son consel ensamble, et que il en averoit avis de respondre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 402).

 

-

S'appareiller à la bataille. "Se préparer au combat" : ...mais endementieres que l'une partie et l'autre s'appareilloit a la bataille, li legat des Tarentins vindrent en l'ost qui denoncierent aus Samnites et aus Rommainz que il ne se combatissent point (BERS., I, 9, c.1354-1359, 14.1, 24).

 

-

Attendre qqn à bataille. "Attendre l'adversaire qui va vous attaquer, pour l'affronter" : ...je n'ose à bataille attendre les oncles du roy, car, se ilz me tiennent, ilz me feront morir honteusement. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 70).

 

-

Briser la bataille. "Empêcher un affrontement d'avoir lieu" : ...li dus de Braibant, qui cousins germains estoit dou roi d'Engleterre (...) brisoit et brisa toutdis couvertement la bataille avoecques un grant moiien qui la estoit pour tretiier paix, trieuwes ou respit : madame Jehane de Valois qui contese avoit esté de Hainnau (FROISS., Chron. D., p.1400, 454).

 

-

Demander/(re)quérir bataille : ..Contre moy vous faulra combatre corps a corps, Se vien querre bataille au lez de par dela (Ren. Gennes D.B., c.1350-1400, 111). Et envoioient souvent leurs hiraus devers les signeurs qui les poursievoient, en requerant bataille et en donnant et faisant pluiseurs pareçons, mès onques li François n'en veurent riens accepter (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 170). Se le duc d'Irlande demande la bataille à nous, legierement l'auera. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 62). ...il fault aller sur les champs Pour mener guerre a ces meschans Rommains qui demandent bataille (Myst. st Laur. S.W., 1499, 137).

 

-

Fournir (la) bataille. "Accepter le combat, se présenter pour se battre" : Quant ceulx d'Oliferne oyrent le record de ce mandement, (...) ilz dirent tout hault que le geant Corfus estoit cil qui avoit mis a mort toute la noblesse d'Olyferne et qu'il leur sambloit que ce seroit follie de luy furnir la bataille qu'il demandoit. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 141). Le bon chevalier (...) se partit prestement de Calaix, et retourna en Savoye pour fournir sa bataille (LA MARCHE, Avis gage bat. P., c.1494, 6). ...offrant de comparoir au jour qui luy sera baillé pour fournir la bataille par luy requise, à l'encontre de tel son adversaire et offenseur. (LA MARCHE, Avis gage bat. P., c.1494, 25).

 

.

Fournir qqn de bataille. "Accepter de livrer bataille à" : ...il fu plain de lyesse, car il ne desiroit rien tant que soy trouver en armes, et conclud avec ses gens qu'il assauldroit l'endemain la cité ou cas que Titan ne le furniroit de bataille (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 166). Il le fault furnir de bataille. Certes la bataille sera perileuse. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 399). C'est ung prince meur et de grant conduite. Disposez vous bien ! Il le fault fournir de bataille. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 399).

 

-

Offrir/présenter la bataille à qqn. "Montrer à l'ennemi qu'on a l'intention d'engager le combat" : ...si vostre plaisir est d'envoier douze hommes des vostres aux champs, ilz envoyeront douze hommes des leurs pour eslire ung champ, qui ne sera avantaigeux d'une part ne d'autre, et là vous offrent la bataille. (BUEIL, I, 1461-1466, 210). ...ilz lui presenterent la bataille, qu'ilz perdirent, et y furent mors et prins grand nombre de gens. (BUEIL, II, 1461-1466, 188). Depuis, non contens à tant, yssirent à plus grant puissance, faisans manière de presenter bataille. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 72). Je manderay tous mes amys A ce jour sans que nul en faille Et luy presenteray bataille au dit lieu [à l'empereur de Rome] (Myst. st Laur. S.W., 1499, 135).

 

-

Prendre la bataille (contre qqn.). "Accepter le combat contre" : ...je demandoie se c'est bonne chose et deue de soy mettre en champ ou de prendre bataille pour son droit prouver. (BOUVET, Arbre bat. N., c.1386-1389, 70). Beaulx cousins, ne vous esbahissez point et prenez hardiement la bataille contre cinq des traictours, pour vous et pour nous deux, car nous en vendrons, au plaisir de Dieu, bien a chief. (ARRAS, c.1392-1393, 60).

 

-

Signifier la bataille à qqn. "Inviter à se présenter au combat" : Le message se parti lors et vint devant le soudan, qui mie n'estoit meschamment acompaignié, ains avoit dez plus haulz et noblez princez sarrasins qui fussent au monde, et leur segnifia bataille a l'endemain matin de par le Bastard de Buillon. (Saladin C., c.1465-1468, 43).

 

b)

[Le déroulement du combat]

 

-

Champ de (la) bataille. "Lieu des combats" : Et là fut le grant murdre plus la moitié que ou champ de la bataille, car ceulx qui se gectoient en l'eaue estoient tuez par lesdiz Suixes qui y vindrent, et ceulx de l'autre partie se noioient eulx mesmes, et le demourant fut mort ou prins et bien peu s'en sauva. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 39). Et moy, qui suis homme d'armes et porte armes, je dois courrir sus à tous ceux qui portent armes, s'ilz sont mes ennemiz, soit en champ de bataille ou en lisse close. (BUEIL, II, 1461-1466, 81).

 

-

Avoir bataille. "Avoir à se battre" : Atant est venus a ses gens, qui bien veoient qu'il ne revient pas si freschement qu'il en ala, et lui demanderent : Monseigneur, estes vous bleciez ? Avez vous eu bataille la ou vous avez esté ? Et cil leur respond : Un pou sui je bleciez, mais bataille n'ay je pas eue, mais j'ay trop bien esté batuz, et si ne scay de qui (ARRAS, c.1392-1393, 306).

 

-

Assembler à bataille à l'encontre de/à qqn. "Combattre qqn" : ...a ce que je puis veoir de vostre hardement, vous serez le premier qui assemblera a la bataille a cellui au grant dent. (ARRAS, c.1392-1393, 224). ...et se Bethidés assamble a bataille a l'encontre de vous, qu'il ne soit pas pris a renchon, ainçois soit mis a mort sans delay. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 526).

 

-

Donner/faire/livrer/prester bataille : ...se il ne leur voloit tantost donner bataille il le suyroient en Etrurie par le païs des Marsez et des Sabins. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 38.7, 70). ...le roy charles (...) livra ung jour une grosse bataille contre ce roy Aquin (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 10). Et quant le gallaffre et le soudant virent leurs gens qui estoient traiz a terre, ilz manderent par druchemant au roy Uriien trieves trois jours, et qu'il venist prendre place et se logast et rafrechesist ses gens, et au quart jour il lui livreroit bataille (ARRAS, c.1392-1393, 221). Le roy Marsilles suit [Charles], tant fist qu'il le trouva Et livrerent bataille dont mout leur ennuia. (Galien D.B., c.1400-1500, 100). ...ordenet estoient pour commenchier estry Et pour faire bataille (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 300). ...sans ce que nul luy prestast bataille ny ne se trouvast aux champs en puissance contre luy (COMM., II, 1489-1491, 9).

 

-

S'embattre/se ferir/se bouter en la bataille. "Se jeter dans la mêlée" : ...et lors leurs chevaucheurs pristrent une traverse entre les deux batailles et s'embatirent en la bataille en lieu de leurs peons (BERS., I, 9, c.1354-1359, 27.10, 50). Et alors vint Guyon de Lusignen qui se fery en la bataille a bien deux mille hommes (ARRAS, c.1392-1393, 138). Salhadin se bouta lors en la bataille, ayrié comme ung lyon, cruel comme ung serpent, eschauffé comme ung porc, et toute mist son estudie a serchier Baudoyn (Saladin C., c.1465-1468, 46).

 

-

Esmouvoir à la bataille. "Exciter au combat" : Cestez chosez furent oïes par les chevaliers si tres alegrement que uns granz cris se leva entre eulx, qui, le duc encorez parlant, esmut a la bataille en telle maniere que avant tout commandement et avant toute ordenance de tourbez et de cornez il s'en alerent a la bataille et s'enbatirent es ennemis (BERS., I, 9, c.1354-1359, 41.17, 77).

 

-

Restituer la bataille. "Reprendre les opérations, le combat" : ...liquel quant il vit que li autres avoit chevauchié si fierement, il fu indignés que d'ilueques il le couvenist fouir et departir, et pour ce, en priant et en amonnestant ses chevaucheurs, se reenterina il et restitua la bataille (BERS., I, 9, c.1354-1359, 22.6, 40). ...quant il oyrent la victoire de l'autre partie, il restituerent leur bataille [lat. iteravit proelium], si que tant de ça comme de la li Rommain commencierent [a] estre victeur et li Sampnicien a estre pris et occis. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 27.13, 51).

 

-

Outrer la bataille. "Mener le combat jusqu'au bout" : Mais le duc Phelippe ne laissa point outrer la bataille, les fist prendre et amener devant luy et, par l'accord de tous les deux, la question fut mise ès mains du duc Phelippe qui les appaisa (LA MARCHE, Avis gage bat. P., c.1494, 21).

 

.

Bataille à outrance. "Combat sans merci" : Et pour monstrer son innocence, franchement et liberallement accepta le gaige de bataille, [et] se tira par devers le roy, luy suppliant humblement que son plaisir fust le recepvoir et admettre à deffendre sa juste querelle par bataille à oultrance contre ledit Julio (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 354).

 

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Prov. Les hommes font la bataille, mais Dieu donne la victoire : Et, pour tant, dit le prophete : "L'omme ne se doit point fier en sa force ne en la force de sa chevalerie ne de ses chevaulx, mais en la grace de Dieu ; car les hommes font la bataille, mais Dieu donne la victoire." (BUEIL, II, 1461-1466, 72).

 

c)

[L'issue de l'affrontement]

 

-

Bataille douteuse. "Combat à l'issue incertaine" : ...et ilecques par le conseil de Postumius Municius assambla aus ennemis et, comme la bataille doubteuse eust perseveré jusquez au haut du jour, lors Postumius a toutez ces legions freschez et enterines se embati ou debat et assailli la bataille des ennemis, laquelle estoit ja lasse et debatue (BERS., I, 9, c.1354-1359, 44.11, 83).

 

-

Expedier la bataille. "Finir le combat" : A ceste heure que le soleil retiroit ses rais et tournoit en son occident, Herculés voult espedyer la bataille. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 402).

 

-

Gagner/obtenir/vaincre la bataille : Fabius, qui avoit vaincu la bataille en autuy sort, ramena son ost en sa province. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 42.1, 78). Le bataille est vaincue, mort y en sont foison, Et chil qui escapperent chevauchent à bandon Par dever l'ost Fedry (Hugues Capet L., c.1358, 136). Vous n'y pouez que perdre et rien gaigner, car, quiconques [des Romains ou des Albins] obtiengne la bataille, vous perdez peres, freres, parens, mariz et amis. (Nouvelles inéd. L., p.1452, 81). ...et, par ce [cette circonstance], le roy d'Angleterre gaigna la bataille qu'il avoit perdue. (BUEIL, II, 1461-1466, 62).

 

-

Desconfire qqn en bataille. "Vaincre, défaire" : ...sachiez que tant comme vous aurez bonne cause, que vous ne serez ja desconfiz en bataille (ARRAS, c.1392-1393, 153). ...il desconfi par pluisseurs fois en bataille les Escoçois et conquist sus euls la chité de Bervich (FROISS., Chron. D., p.1400, 43).

 

.

Desconfire une bataille. "Gagner un combat" : ...et lors monstra .XIIII. cicatrices de playes qu'il avoit toutes heues et receuptes en ces grandes et fieres batailles qu'il avoit toutes descomfites. (LA SALE, Sale D., 1451, 255).

 

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La bataille est desconfite pour/sur qqn. "Le combat constitue une défaite pour" : ...le grant maistre de Rodes estoit en aguet sur la mer, o tout ses gens et ses galees. Et quant il percoit Sarrasins venir, lors pensa bien que la bataille estoit desconfitte sur eulx (ARRAS, c.1392-1393, 139). ...ceste bataille ne fust pas toute descomfite pour les Rommains (LA SALE, Sale D., 1451, 151).

 

-

Prov. Mauvaise est la bataille dont nul n'eschappe : Nouvelles vinrent sur les champs au roy de Castille et à ses gens qui aprochoient Juberot, par les fuians, car mauvaise est la bataille dont nul n'eschappe (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 161).

 

4.

[Essentiellement chez Bersuire, où bataille traduit tantôt le lat. bellum "guerre", tantôt proelium et pugna "combat, bataille" ; Bersuire emploie aussi guerre] "Guerre" : Lors Papirius commanda porter les banieres hors et si mist hors ses copies, en vituperant celle tres vainne gent, laquelle pour cause de leurs sedicions et discordes privees n'avoit pas assez puissance de soy deffendre et de soy gouverner, et si s'entremetoit d'ordonner les manieres de pays ["paix"] et de bataille entre les autres genz. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 14.5, 25). Et sachiés que cesti temple ne fu onques clous mes que deus autres fois aprés ceste, c'est a dire une foys par apréz la premiere bataille punique parfaite (BERS., I, 1, c.1354-1359, 19.3, 30). [Ancus] donquez regna vint et quatre ans pier et egal aus autrez roys, ses predecesseurs, en l'art et en la gloire de pays ["paix"] et de bataille. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 35.1, 60). ...si comme il appert par Titus Livius, en son second livre de la seconde bactaille punicque (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 34).

 

-

Bataille civile. "Guerre civile" : Tytus Livius fu au temps des bataillez civiles entre Jule et Pompeye qui firent mout de mauz (BERS., I, 1, c.1354-1359, Préf. 5, 2). ...laquele bataille estoit mout tres semblabe a bataille civile comme celle qui estoit aussi comme [entre] les peres et les enfans, pour ce car l'un peuple [et] l'autre estoit troyein et que Lavine estoit venue de Troye, Albe estoit venue de Lavine, et de la lignie des roys Albains estoient les Romains eyssus et procreés (BERS., I, 1, c.1354-1359, 23.1, 36). Cestui fut erudit en diverses sciences et fut moult studieux en sa jeunesse en la specullacion celeste et le monstra bien, car il se sceut bien aider des influences en trois batailles civilles. La premiere fut contre Julien, invaseur de l'empire, lequel il tua à Romme, et l'autre contre Picene ; la tierce contre ceulx de Gaulle, dont estoit chief Albin, compaignon de Jullien. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 80 v°).

 

-

En l'hostel et en/à la bataille. "Dans les affaires civiles et dans les affaires militaires (trad. du lat. bello domique)" : ...si que dedens brief temps il ot officez et familiarités avecquez le roy et fut des conseylz publiquez et privés tant en l'ostel comme en la bataille. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 34.12, 60). D'ilecques en avant tant de honeur a esté fait aus auguremens et a la prestrie de ceus que nule chose ne estoit faite ni a l'ostel ne a la bataille, se premierement elle ne fust auguree (BERS., I, 1, c.1354-1359, 22.5, 35).

 

-

Deffier qqn et assigner bataille. "Déclarer la guerre à" : Les Albains l'avoient fet en la meniere que il avoit pensé et n'avoient volu nules choses restituer, si que les legas romains les avoient deffié et assigné bataille a trente et trois jours. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 36.3, 63).

 

.

Indire et denoncer/mander et indire la bataille à qqn. "Déclarer la guerre à" : Et se on ne li voloit rendre les dictes choses dedens trente jours, car tant de temps i avoit de dilation, lors il leur indisoyt et denunceyt la bataille et le deffi, en disant ces paroles : "Oÿez Jupiter, et tu, Juno..." (BERS., I, 1, c.1354-1359, 32.9, 56). Cestez chosez ne porent souffrir li Hernicien, ainçois s'asemblerent a Anagninez, en celuy cirque que l'en appeloit maritime, pour conseillier ensamble, si que touz les pueples du non hernicien fors que Aletrine, Ferentine et Verule, manderent et indixirent bataille au pueple romain. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 42.11, 79).

 

-

Demener la bataille contre qqn. "Faire la guerre à" : Or est il ainsi, dist il, que nous avons demené noz premieres batailles plus contre les dieux que contre les hommes (BERS., I, 9, c.1354-1359, 1.11, 2).

B. -

P. méton. "Troupe, armée"

 

1.

"Corps de troupe, bataillon" : ...la falangue et la bataille des Macedoniens estoit puissant et non mouvable. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 19.8, 36). Casquns fu armés et apparilliés, et se traissent les banieres sus les camps, casquns en sa bataille et desous la baniere ou ordonné en estoit. (FROISS., Chron. D., p.1400, 130). Et adonc par le conseil du connestable et autres sages du conseil du roy de France, fut ordonné à faire trois batailles, c'estassavoir avantgarde, bataille, et arrière-garde. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 103). ...je dy que, quant gens sont en ung payz estrange, qu'ilz doivent venir tousjours à la bataille ; car en peu d'heures tous le payz est contre eulx, quant ilz se retirent ès places. (BUEIL, II, 1461-1466, 147).

 

-

En partic. "Corps d'armée principal, le gros de l'armée, accompagné d'une avant-garde, d'une arrière-garde (elles aussi appelées bataille)" : ...s'en revint en belle ordonnance, l'avant garde devant, et la bataille après, et puis l'arriere garde (Bouciquaut L., 1406-1409, 243). Et adonc par le conseil du connestable et autres sages du conseil du roy de France, fut ordonné à faire trois batailles, c'estassavoir avantgarde, bataille, et arrière-garde. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 103). ...l'avantgarde devant l'artillerie, aprés le roy en la bataille et l'arrieregarde derriere (LA VIGNE, V.N., p.1495, 282).

 

.

Grosse bataille : L'avant garde se desloge, et puis aprez tout le sommage, et la grosse bataille après, et puis l'arriere garde (ARRAS, c.1392-1393, 155).

 

2.

"Troupe en formation de combat, ligne de bataille" : Ainsi est dont que li chevalier rommain ont moult de fois reculé maintes batailles plus fortes et plus grieves que ne furent onques celles des Macedoniens ne d'Alixandre, si feront il encore (BERS., I, 9, c.1354-1359, 19.17, 37).

 

-

Se mettre en bataille. "Se ranger en ordre de bataille" : Ils abillierent leurs chevaus, Et issirent de leurs vaissiaus Bien et bel et arreement, Sans avoir nul empechement ; Puis se meïrent en bataille ; Chascuns l'espée qui bien taille Tenoit en sa main toute nue. (MACH., P. Alex., p.1369, 77). La veissiez Sarrasins armer et mettre en bataille au dehors des logeis. (ARRAS, c.1392-1393, 103). ...et depuis s'estoient mis en bataille devant ycelle ville à l'encontre dudit duc de Bedford (FAUQ., II, 1421-1430, 141). ...et puis s'en retournerent aux champs sans autre chose faire, et se mirent en bataille devant ladicte ville (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 58). Ainsi passerent tant qu'ilz virent le jour, et, au point du jour, monterent à cheval et vindrent devant la ville où estoit le duc de Baudoyn se mettre en bataille. (BUEIL, II, 1461-1466, 90).

 

.

Se serrer en bataille. "Resserrer les rangs" : Lesquelz Bourguignons recueillirent vigoreusement le roy et sadicte compaignie, car ilz s'estoient serrez en bataille et par ordre (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 66).

 

-

P. plaisant. Tenir poil en bataille. "Tenir les cheveux, la barbe en ordre" : Plus ne tasche qu'avoir tousjours le barbier près pour agencer mes cheveulx souvent et pour tenir poil en bataille. (SAINT-GELAIS, Séj. honn. J., c.1490-1495, 118).

 

-

Ordonner/ranger les batailles. "Disposer les troupes en rangs pour la bataille" : Adont devers ses trés a prins a retourner Et a fait ses batailles rengier et ordonner (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 224). ...il a rengié son ost et desploié ses benierez et en passant le tempz a ordené ses batailles (BERS., I, 1, c.1354-1359, 27.6, 46). Quant il veïrent la maniere, Il leverent une baniere Et ordenerent leur bataille. (MACH., P. Alex., p.1369, 152). En ceste partie dit l'ystoire que le tiers jour, par matin, firent noz gens armer toute leur ost, et ordenerent leur bataille (ARRAS, c.1392-1393, 234). ...la messe ditte, on fist casqun armer et les batailles rengier (FROISS., Chron. D., p.1400, 145). ...tout lui vendra mal a point, Nonobstant qu'il ne faille point A ses batailles ordener (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 88). Au matin, aprez la messe, dit adieu à ceulx de la ville, prist ses armes et monta sur son coursier et tira aux champs, luy et son ost, et là ordonna ses batailles (BUEIL, II, 1461-1466, 6).

 

-

A/en bataille rangee/ordonnee : Toutefois la fin qui s'ensuit fit celle dissencion meins miserable, car la fin fu car l'un ne se combatit pas en bataille rengié, eins destruissit on les mesons de l'une des cités et les deus peuples sont assemblés en un, si comme vous veyrrés en avant (BERS., I, 1, c.1354-1359, 23.2, 36). ...puis [Tarquin] a meu guerre aus Prisques Latins, mes ce fu sans venir a la bataille ordenee ne a guerre champal, eyncés, en menant ses gens d'armes de ville a ville, il dampta et veynquist tout le nom des Latins (BERS., I, 1, c.1354-1359, 38.4, 65).

 

-

En belle bataille. "En bon ordre" : Et le lendemain, par matin, après la messe ouye, firent crier les deux freres, sur peine de perdre chevaulx et harnoiz et d'estre banny de leur compaignie, que chascun chevauchast tous armez soubz sa banniere, en belle bataille. (ARRAS, c.1392-1393, 155). Et le maistre de Rodes estoit ja montez, et estoient dessoubz sa banniere en belle bataille au dehors de l'ost, et estoient bien .VIIJm. combatans (ARRAS, c.1392-1393, 229).

 

-

Front de la bataille. "Première ligne" : ...ce vaillant prince Josué, quant il ala contre Hayn, il estoit ou front de la bataille en confortant ceulx qui le suivoient (JUV. URS., Verba, 1452, 228). ...ung homme a autant d'honneur à garder les chevaulx ou moins faire, quant son chief lui commande, comme d'estre ou front de la bataille. (BUEIL, II, 1461-1466, 129).

 

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Premiere/seconde bataille. "Première/deuxième ligne de troupes" : ...ne ne pot onques la bataille estre enclinee jusquez a tant que la seconde bataille des Romains succeda a la premiere bataille et que li frés se mirent en lieu des las (BERS., I, 9, c.1354-1359, 32.8, 58). ...mes la premiere bataille des Etrusquez n'ot nuls novels successeurs en aide par lesquelz elle se peust refrechir (BERS., I, 9, c.1354-1359, 32.9, 58).

 

-

Bataille à/de pied. "Groupe, ligne de bataille d'infanterie" : Mais tantost li Rommain descendirent a pié ; si furent li Samnpnicien constraint a faire le semblable, si que soubdainnement une bataille de pié se commença a combatre entour les corps des ducs, en laquele pour certain Rommain furent victeur. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 22.10, 41). La furent ordonnees trois grosses batailles a piet (FROISS., Chron. D., p.1400, 129). Quant à la bataille à pié, elle est tout au contraire de la bataille à cheval ; car gens à pié ne doivent jamaiz querir ne requerir leurs ennemiz, mais doivent demourer pié coy et garder leur alaine et trouver toutes les subtilitez qu'ilz pourront de faire marchier leurs ennemiz. (BUEIL, II, 1461-1466, 37).

 

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Bataille à/de cheval. "Groupe de cavalerie" : Li Sampnicien, perdu leur empereur et essaiees leurs forces par bataille de cheval, comme il veissent que c'estoit pour noyent et que deffendre Satricule ne povoient, il s'en tournerent au siege de Plistie. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 22.11, 41). Mais touteffois est-il neccessité qu'en une bataille à cheval, là où il y a puissance, il y ait des descouvreurs de païs et des escarmoucheurs par ordonnance non pas à voullenté, une bataille petite que on appelle avant-garde après les escarmoucheurs, et les deux esles des deux costez, la grosse bataille après (BUEIL, I, 1461-1466, 159). La bataille de cheval doit courrir sus à ses ennemis et y doit aller par fureur (BUEIL, II, 1461-1466, 36).

 

-

Desconfire la bataille. "Porter la confusion dans une ligne de bataille, la désorganiser" : Et li Blanc Chevalier a qui Dieu fist pardont Avuec lez cor sains dont o luy ot foison Desconfit la baitaille qui fuit sus le sablon (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 392). Mort l'abat du cheval par devant sa lignie. Dont fu celle bataille tellement desconfye Que droit vers l'estandart ont leur voye aqueullie (Tristan Nant. S., c.1350, 161).

 

.

Percer/rompre la/les bataille(s). "Enfoncer les rangs d'une armée" : Si ont les gens de cheval soudeinement entré sur les Sabins et ont rompu leurs batailles, si que les Sabins ne porent plus perseverer en champ, mes aussi ne s'en pooient paz foyr sans grant occision. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 30.10, 52). Atant Cornelius par celle meismez partie par ou il avoit assailli s'ambati ens, et si rompi la bataille des ennemis et passa parmi jusquez de l'autre part touz oultre (BERS., I, 9, c.1354-1359, 43.15, 81). Pour certain nulles materieles armes ne sont si penetratives ou vertueses a rompre batailles et a donner victoires comme est la vertu d' oreison. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 167). Mais le mareschal et ses gens, qui se bouterent parmi eulx, rompirent la bataille et en emporterent par terre sans nombre. (BUEIL, II, 1461-1466, 36). ...si une foys une bataille est percée, elle est perdue ; et quant elle est clere, elle est aisée à percer. (BUEIL, II, 1461-1466, 38).

 

3.

"Groupe de personnes" : Je ne suis pas seul, ne vous chaille ; Mais sommes de gens grant bataille Qui avons grant besongne faicte. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 717).

 

-

En partic. "Suite (du roi)" : Et, aprés les pages du roy, Monseigneur le Maistre d'Ostel, bien richement abillé a grans escherpes d'or, qui de son droit avoit le gouvernement de la bataille. (Entrées roy. G.L., p.1449, 161).

 

.

P. plaisant. "Troupe (de chiens en chasse)" : Et lors il verra passer le cerf devant luy et le fort huera et verra quieulx chiens vienent en la premiere bataille ne en la seconde ne en la tierce ou quarte, selon ce qu'ilz venront. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 55).

 

4.

MAR. "Parapet, emplacement des combattants" ; peut-être aussi "bataillole" (FENNIS, Gal., I, 349) : ...pour 91 livres et demie pesant de clou pour les chapons, de clou pour les soubtes vhanges, de clou de bataille (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1335-1415, 191).

 

Rem. Doc. 1384 (en laquelle galee il fault la moitié du paillol, un jouvre et toutes les batarlles [sic] renouveler) ds FENNIS, Gal., I, 349

C. -

Au fig.

 

1.

"Combat intérieur" : Droit flegme aussi, comme qu'il soit, est comme l'eaue moiste et froit, Et cole noire ensuit la Terre En ses qualitez, s'elle n'erre, Dont, nonobstant leur union, En humaine production Ilz ont tousdiz adversitez En actions et qualitez, Dont tout homme, comment qu'il aille, Endure en soi dure bataille (LA HAYE, P. peste, 1426, 65). ...c'est chose humaine d'entrer en temptacion, mais c'est diablerie d'estre en la bataille et en l'euvre seurmonté. (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 254).

 

-

Avoir (en son coeur) bataille que. "Être angoissé à la pensée que" : Le riche a en son cuer bataille Que ce qu'a acquis ne li faille. Il crient, il a paour, il a doubte (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 81).

 

2.

"Rivalité, combat (entre deux forces opposées)" : S'avoie en moi une bataille D'ardent desir et de pensee Qui fu de paour engendree. (MACH., Voir, 1364, 236). ...des prodiges qui firent trembler les Rommains, c'est assavoir l'apetissement du Soleil et la bataille entre le Soleil et la Lune. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 65 r°).

 

-

Faire noise et bataille. "Créer des difficultés" : Mais trop fort me desconfortasse Se ce ne fust, et trop doubtaisse Desir et ceste autre merdaille Qui ne font que noise et bataille. (MACH., Voir, 1364, 440).

 

-

Bataille de la langue. "Joute oratoire" : ...et selon l'escripture nul ne scet s'il est digne de l'amour de Dieu ou de son hayne et se en bataille il desconfira ses ennemis ou s'il sera desconfit. Ce n'est pas un jeu de parsonnage ne la bataille de la langue de sadvocaz. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 382).

 

3.

"Contact (avec qqc.)"

 

-

Avoir bataille à qqc. "Se débattre avec qqc." : Ie ne scay si Iupin me faille Ou pourray Martin trouver Mais o ma bouteille bataille Veux avoir car elle est toute pleine D'autre chose que de fontaine Ma gorge en sera arrousee (Myst. st Martin K., a.1500, 186). ...A piece de drap ay bataille A faire robes et chaperons Petites cotes et mencherons (Myst. st Martin K., a.1500, 273).

 

4.

[Dans un contexte grivois] "Acte sexuel" : Quant je me trouve en bataille, Je frappe d'estoc et de taille Et secoue bien le pelisson. (Gaud. sot, c.1450, 9). ...jasoit qu'elle attendist la bataille dont elle mesme avoit l'heure et le jour assigné, si ne s'arma elle que de sa chemise (C.N.N., c.1456-1467, 194).

 

-

Presenter la bataille. "Inviter qqn à faire l'amour" : ...monte sur le lit, et se joinct au plus près de sa dame, la lance au poing, et luy presente la bataille. (C.N.N., c.1456-1467, 497).

 

.

Requerre qqn de bataille. "Solliciter (un partenaire)" : ...durant la maladie je n'ay jamais osé presumer de vous requerre de bataille (C.N.N., c.1456-1467, 516).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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     PORTE-BATAILLE     
*FEW IX portare
PORTE-BATAILLE, subst. masc.
[*FEW IX, 210a : portare]

"Guerrier" : ...belliger (...) portebataille (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 19).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

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