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     BANNIÈRE     
FEW XV-1 *ban
BANNIERE, subst. fém.
[T-L : baniere ; GD : baniere ; GDC : baniere ; AND : baner1 ; DÉCT : baniere ; FEW XV-1, 47a : *ban ; TLF : IV, 135a : bannière]

A. -

[Domaine féod. et milit.] "Drapeau, enseigne servant de signe de ralliement, d'appartenance"

 

1.

"Drapeau de forme carrée ou rectangulaire servant d'enseigne à une unité de combat ; drapeau du seigneur banneret" : Les vivres, l'artillerie, les harnoiz et les chevaulx furent chargiez es vaisseaux, et monterent les gens ens ou navire. La veissiez bannieres, pennons et estendars sur les vaisseaux au vent, et sonner trompetes et instrumens, et ces chevaux hennir et braidier, que c'estoit grant beauté a veoir. (ARRAS, c.1392-1393, 84). La matinee fut belle et clere, et le soleil resplendissoit sur les bacinez et faisoit resplendir l'or, l'argent et l'azur et les couleurs des bannieres et des pennons. (ARRAS, c.1392-1393, 161). [Ex. passim] ...il se voloit adrecier deviers le conte d'Alençon, son frere, dont il veoit les banieres sus un petit terne (FROISS., Chron. D., p.1400, 732). Et est messires Joffrois de Carni, ce nous est avis, chiés de ceste assamblée, car nous avons veu sa baniere de geulles a trois esquçons d'argent. (FROISS., Chron. D., p.1400, 893). La grosse bataille vient aprez [l'avant-garde] avecques les bannières et enseignes ; et là est voulentiers le chief. (BUEIL, II, 1461-1466, 35).

 

-

Dans l'armée romaine : ...et si en y ot pou qui eussent loisir d'eux armer et encorez ceux, pour ce qui il n'avoient empereur ne baniere [lat. propria signa] que il peussent suyr, furent par les Romains occis et desconfiz. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 37.10, 68).

 

-

[Dans des jeux d'enfants] : Quant on voit ces petis enfans courir parmi les rues a chevaulx de bois, a tout lances et desguisez par maniere de gens de guerre, c'est tout vray signe de prochainement avoir guerre et discention ou pays. Glose. Perrine Hulotte dist sur ce pas que quant les petis enffans portent bannieres et confanons en chantant par les rues, c'est tout signe de mortalité. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 87).

 

-

Banniere de guerre/banniere de tournoi : Item s'ensieuwent chil qui offrirent les banières de guerre (...). Item s'ensieuwent chil qui offrirent les banières dou tournoi [lors des funérailles du comte de Flandres]. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 162). ...II grandes bannières de guerre et ung grant panon (Comptes Lille L., t.1, 1431-1432, 261).

 

-

Banniere de France. "Drapeau qui symbolise l'unité de l'armée lorsque le roi est présent" : ...Crians : "Monjoie saint Denis !" Portant en ses poins la baniere de France (DESCH., M.M., c.1385-1403, 371).

 

.

Banniere du roi : Or s'avisa le duc que, pour savoir une partie de la voulenté de ceulx de Londres, il envoieroit messire Nicolas Braube et messire Pierre Boulouffre et messire Michiel de la Poule ou chastel de Londres, et s'i bouteroient par la Tamise, et metteroient les bannieres du roy sus la tour pour veoir quel samblant les Londriens en feroient. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 63). ...ne vous savons à dire se le roy y est, mais ses banieres y sont, ne aultres banieres n'y avons veu que les banieres du roy armoiez de France et d'Angleterre. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 69). Tout l'ost fut armee en pou de temps. Et vindrent a la baniere du roy (ARRAS, c.1392-1393, 160).

 

2.

Loc.

 

a)

[Pour désigner les positions de la bannière]

 

-

À banniere close. "Avec la bannière enroulée" : Ces quatre capitaines passés ainsi par ordre et tousjours paire à paire, armés à banière close et lance en poing, vint le seigneur de Croy tout seul devant sans compagnon (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 147).

 

-

Mettre la bannière au vent. "Déployer la bannière" : Or sus ! tous les gens de cest estre, De ce lieu vous convient desmettre Et vous en aller sur les champs. La banniere fault au vent mettre. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 155).

 

.

Bannieres au vent. "Bannière déployée" : Vers Ytalie va chelle gent baptisie, Les bannieres au vent où li ors reflambie. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 6). Le roy de Craquo estoit armez et montez sur un fort destrier, sa banniere au vent, acompaignié bien de XV mille Sarrasins (ARRAS, c.1392-1393, 180). Et s'en vont cheminant, les bannieres au vent et la bataille rengie. (ARRAS, c.1392-1393, 234). Et lendemain, au poinct du jour, sonnerent les trompettes à mectre selles et puis à cheval, et se partit le duc, son filz et toute la seigneurie, atout leurs bannieres au vent, et tirerent contre Gand en moult bel ordre. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 326).

 

-

Desvelopper/desployer banniere(s). "Dérouler un drapeau, le sortir de sa housse , c'est-à-dire, donner le signal pour que l'armée se mette en ordre de bataille" : Tantost il mist son bachinet et monta à cheval, et fist prendre sa banière qui estoit devant son pavillon, et desvoleper. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 184). ...et se mistrent sus les champs touttes manieres de gens et en ordonnance de bataille et desvoleperent les banieres du roy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 68). Là furent bannieres desployées en grant nombre, et portoit le seigneur de Haulbourdin la banniere du duc, et le seigneur de Crevecueur celle du conte de Charrolois. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 318). Lors vint le duc de Calabre là où estoit l'estendart du conte de Charroloys et la pluspart des gens de bien de sa maison pour l'accompaigner et sa bannière preste à desployer et le guydon de ses armes, qui estoit l'usance de ceste maison. (COMM., I, 1489-1491, 73).

 

-

(À) banniere(s) desployee(s). "La/les bannière(s) déroulée(s), c'est-à-dire, l'armée disposée en lignes de batailles" : ...s'il vient par decha baniere desploiie, G'isteray contre lui (Flor. Rome W., c.1330-1400, 150). Girart est yssus hors a baniere desployee. (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 133). ...Et se vous ne le faittes je vous acerteffie Que nous vendrons sur vous baniere desployee (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 183). Issus sont de Bordiaux benniere desploïe Contes, dus et barons et chevalerie. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 270). Quant Solimans l'oy n'a talent qu'il en rie. Lors manda Sarrasyn (...) Et se mist sur les camps banière desploïe, Par deviers Andioche, en la foriest antie. (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 103-104). De la s'en ala [Jean l'Aveugle] en Baiviere Et a desploïe baniere Et compaingnie noble et riche Desconfit le duc d'Osteriche. (MACH., C. ami, 1357, 106). Et il mesmes s'arma, et son frere, et monterent a cheval, et s'en vont, banniere desploiee, burlee d'argent et d'asur, a l'ombre d'un lyon de gueules, en moult belle ordonnance. (ARRAS, c.1392-1393, 92). Lequel roy d'Ausay en a eu tel despit qu'il a deffiee la damoiselle et son pays, et y est entrez a force, et banniere desploiee, faisant guerre de sang et de feu, par son oultraige, sans cause et sans raison, et l'a assegiee, lui et ses gens, en la ville et chastel de Lucembourc, et a juré que jamais ne s'en partira jusques a ce qu'il l'aura prise. (ARRAS, c.1392-1393, 150). ...s'oultre mer avés mestier de mon aï(d)e Tost vous i secourray baniere desploÿe. (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 131). Quant Marcillez le roy a la nouvelle ouÿe, Que [Charles] venoit la baniere desploye, Ains ne fut si dolent (Galien D.B., c.1400-1500, 28). Et l'apprés disner [nostre Saint Pere] vint a Florence, la ou il entra a trois bannieres desployees devant ly (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 220).

 

.

Se combattre à bannieres desployees. "Dans l'armée romaine, combattre en bataille ouverte et rangée" : ...et fu une grant piece la victoyre doubteuse, car la cité estoit seurement fremee de forterecez et tres bien establie, et les tentes des Romains estoient en lieus plains et appers. Si avenoit souvent car li os des Latins descendoit prés de l'ost des Romains et se combatoient a benieres desploiés [sic]. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 33.4, 57). Fabius, le proconsul, se combati a la cité Alifas contre l'ost des Samniciens a banierez desploieez (BERS., I, 9, c.1354-1359, 42.6, 78).

 

-

À banniere levee. "La bannière hissée, pour la bataille" : "...Il fault c'au roy soudant soit la cose contée, Parquoy il face tos une grande assamblée : S'irons sur crestyens à banière levée." (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 111).

 

b)

[Pour désigner le rôle des bannières dans la bataille]

 

-

Combattre sous la banniere de. "Combattre sous les ordres de, en se rangeant sous sa bannière" : On vouloit prendre le cry de messire Bertran, mais il ne voult, et encoires plus, il dist que il ne bouteroit ja hors ce jour ne baniere ne pennon, mais se vouloit combatre dessoubz la baniere de messire Jehan de Buel. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 6).

 

-

(Se ranger, se placer) sous/(par)dessous la banniere. "(Prendre sa place pour la bataille), sous la bannière assignée" : Et quant vint a primsomme les deux freres firent crier a l'arme moult effreement tout parmy l'ost. Lors veissiez grant toilliez, et se arma chascun de toutes pars, et se mist en bataille par dessoubz sa banniere. Les deux freres estoient dessoubz leur banniere, devant leur tente, en bon arroy et tres bien acompaigniez de noble gent, a grant foison de torches et de faloz espris, et y avoit aussi grant clarté comme se ce feust par jour. (ARRAS, c.1392-1393, 156). Casquns fu armés et apparilliés, et se traissent les banieres sus les camps, casquns en sa bataille et desous la baniere ou ordonné en estoit. (FROISS., Chron. D., p.1400, 130). Et se tinrent ensi celle nuit tout armet, casquns desous sa baniere ou son pennon, et proprement li rois i estoit, et le convint villier aussi bien conme les aultres. (FROISS., Chron. D., p.1400, 149). Dont fissent li signeur sonner les tronpetes, et armer toutes gens et traire sus les camps, et casquns desous la baniere de son signeur. (FROISS., Chron. D., p.1400, 528).

 

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Conduire la bannière. "Être à la tête d'une troupe" : Et au millieu estoit en la bataille le Bastard de Buillon conduissant la baniere de Mesquez ["La Mecque"] haultement (Saladin C., c.1465-1468, 44).

 

-

Suivre la/les banniere(s) de. "Se mettre sous les ordres de" : "Entre vous, boines gens de la conté de Kemt, vous arés une de mes banières, et vous, cil d'Exsexes, une (...) et vous pardonne tout ce que vous avés fait jusques à ores, mais que vous sieuwés mes banières et en rallés en vos lieux sour l'estat que j'ai dit." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 113). ...lors chapitainnes avoient entre euls acordé le matin que casquns fust armés, au vespre, et que casquns sievist la baniere messire Guillaume Douglas, quel part que il vodroit aler (FROISS., Chron. D., p.1400, 149).

 

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Suivre la banniere. "Marcher au combat derrière les enseignes" : Je cuidoie que tuit venissent, Et que la baniere sievissent ; Po somes pour le pont abatre, Car se li Sarrazin debatre Le nous vuelent, n'est pas possible, Eins est à nous chose impossible. (MACH., P. Alex., p.1369, 91).

 

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S'assembler aux bannieres. "Se regrouper autour des enseignes (pour mettre l'armée en ordre de bataille)" : ...et lors, li Rommain (...) pristrent leurs armes et se commencerent a meitre en leur ordres et assembler a leurs banieres, si que par l'ancienne discipline de chevalerie ou il estoient duit il, sanz commandement d'aucun duc, se metoient en conroy. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 31.9, 56).

 

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Compain à banniere. "Celui qui est placé sous la même bannière" : Et estoit li sires de Fagnuelles compains a baniere a messire Jehan de Hainnau (FROISS., Chron. D., p.1400, 72).

 

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Mettre les bannieres avant/porter les bannieres hors. "Lancer les enseignes en avant pour l'attaque" : Lors Papirius commanda porter les banieres hors et si mist hors ses copies (BERS., I, 9, c.1354-1359, 14.5, 64). ...li Etrurien commencierent le cri et si firent tromper et meitre les banieres avant (BERS., I, 9, c.1354-1359, 32.6, 58). ...si que, comme au bien matin li ennemi feussent espandu parmi les champs et li Romain, misez avant soy leurs banierez, feussent issu a la bataille et il veissent que nuls ne leur venoit encontre, il s'en alerent le grant pas droit es tentez des ennemis. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 45.14, 85).

 

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Se retraire/se rallier à la banniere. "Se regrouper, se rallier à la bannière (en cas de dispersion)" : Quant cil signeur de France eurent ordonné à leur avis leurs batailles (...) il regardèrent entre yaus et pourparlèrent longement quel cri pour la journée il crieroient, et à laquèle banière ou pennon il se retrairoient. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 118). ...sus l'enort et esmouvement messire Wauflart de la Crois qui congnissoit le pais, se mist une cevauchie sus, ou il pooit avoir environ siis vins compagnons chevaliers et esquiers, et fissent de messire Guillaume de Bailluel lor chief et se devoient tout raloiier a sa baniere (FROISS., Chron. D., p.1400, 433).

 

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Embattre/mener/porter les bannieres contre/dedans (un ennemi). "Lancer les enseignes en avant pour charger l'ennemi" : Portez donques, dist il, les bannieres contre les ennemis ! (BERS., I, 9, c.1354-1359, 23.13, 42). ...li ennemi embatoient leurs banieres dedenz les Rommainz esbahis et troublez. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 27.12, 51). ...et d'ileques [un tertre] mena il ces banieres contre les ennemis. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 35.2, 64). ...car Junius, quant il les avoit veu en tel estat, avoit ordené que il les sacrifieroit a Orcus - c'est a Enfer - ; et pour ce avoit il contre eux embatu ces banierez et si avoit troublé leur ordrez et fait reculer leur bataille. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 40.9, 74).

 

-

Tourner sa banniere sur qqn. "Attaquer qqn" : Quant Uriien ouy ce, si commanda au cappitaine qu'il tournast sa banniere sur le gait, et qu'il les combatist, et il si fist. (ARRAS, c.1392-1393, 111).

 

-

Venir à banniere et à ost. "Venir avec des intentions belliqueuses marquées" : Le roy Charles estoit en son palaiz, et ses barons. Et ung chevalier vint la tout irascus, qui dist que le Danois est a Paris venus a banire et a oust (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 205).

 

-

Abattre/conquerir/rompre banniere(s). "Briser, casser les bannières de l'ennemi, s'en emparer (actions qui sont symboles de victoire)" : Et [fu] abatue la baniere a messire Lois, et chils mors qui le portoit, et messire Aufour d'Espagne mort. (FROISS., Chron. D., p.1400, 542). Adont les envairent ils de grant corage, et furent par force d'armes lors banieres conquises et abatues (FROISS., Chron. D., p.1400, 584). ...elle fu convaincue de desespoir par la seule chevalereuse conduite de Perseus qui sa baniere rompy, qui ses hommes mist partie a l'espee, partie en fuite (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 244).

 

-

Troubler les bannieres (de l'ennemi). "Jeter la confusion dans les rangs de l'ennemi" : Si s'embatirent li chevalier dedenz les ennemis et troublerent leurs banieres de premiere venue (BERS., I, 9, c.1354-1359, 23.15, 43). [La bataille] de ceux qui estoient froys troubla les banierez des Etrusquez (BERS., I, 9, c.1354-1359, 39.8, 50).

 

-

Mettre jus armes et bannieres. "Cesser les combats, arrêter la guerre" : Mars, mettez jus voz armes et bannieres, Et entendez un pou à lamenter. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 395).

 

-

Trestourner les bannieres. "Faire faire demi-tour aux enseignes en signe de fuite" : Si ne porent li Etrurien soustenir assaut, ainçois trestournerent leurs banierez et commencierent a fouir espanduement vers leurs tentez (BERS., I, 9, c.1354-1359, 35.7, 65).

 

-

Lever les bannieres de qqn. "Présenter le drapeau de celui à qui on fait allégeance" : En Calabre tint trois places ; l'Amentie et la Turpie, anciennes Angevynes, levèrent les banières du roy ; mais, pour ce qu'il les donna à Monsr de Persi et ne les voulut recepvoir au domayne, levèrent les banyères d'Arragon. (COMM., III, 1495-1498, 95).

 

c)

[Pour désigner des évènements dans la vie du chevalier banneret]

 

-

Entrer en banniere. "Devenir chevalier banneret" : Si luy fut accordé ; et fut faict banneret celluy jour le seigneur de Harchies. Et de ces deux bannieres je faiz difference d'aultant que l'ung releve sa banniere, et l'aultre entre en banniere et tous deux sont nouveaulx bannerets celluy jour (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 268).

 

-

Faire la banniere. "Accomplir le rite traditionnel pour la levée de la bannière : couper la queue du pennon pour en faire un drapeau carré, la bannière" : Si bailla le roy d'armes ung cousteau au duc, et prit le pennon de ses mains ; et le bon duc, sans oster le gantelet de la main senextre, fit un tour autour de sa main, de la quehue du pennon, et de l'aultre main couppa ledit pennon, et demoura quarré ; et, la banniere faicte, le roy d'armes bailla la banniere audit messire Loys (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267).

 

-

Lever banniere. "Recevoir un drapeau à ses armes en tant que banneret nouveau" : Et là fist messires Phelippes de Navare le jone conte de Harcourt chevalier, et leva banière. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 148). Et devint là chevaliers et leva banière esquartelée d'Auvergne et de Mercueil. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 187). La fist li contes de Douglas sen fil messire Jame chevalier et lui fist lever banière ; et là fist il chevaliers deux des filz le roi d'Escoche (...) et tout doi levèrent banière. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 43). Ce jour leva banière Mess. Guy de la Tremoille seigneur de Sully. (Chron. St-Den. P., c.1383-1385, 43).

 

-

[D'un chevalier qui est adoubé sur le champ de bataille] Bouter banniere hors. "Sortir la bannière de sa housse après être devenu chevalier banneret, titre qui donne droit à avoir une bannière à ses armes" : Et là fu fais chevaliers à cel assault li ainsnés fils au conte de Harcourt, Jehans, et bouta baniere hors. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 210). A un assaut qui fu fais devant le Dam (...) fu fais chevaliers nouviaux Guillaumes de Hainnau de la main et de la bouce dou roi de France ; et bouta hors ce jour ses banieres, et fu très bons chevaliers en sa nouvelle chevalerie. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 239).

 

-

Relever banniere. "Succéder à une maison éteinte de bannerets et obtenir la permission de recouvrer l'état de banneret" : Là veiz je messire Loys de Vieville, seigneur de Sains, relever banniere ; et le presenta le roy d'armes de la Thoison d'or (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267). Et de ces deux bannieres je faiz difference d'aultant que l'ung releve sa banniere, et l'aultre entre en banniere (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 268).

 

.

Relever qqn en banniere. "Permettre à qqn de recouvrer l'état de banneret" : Parquoy il vous supplie, considerée la noblesse de sa nativité et les services faictz par ses predecesseurs, qu'il vous plaise de le faire banneret et le relever en banniere (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267).

 

3.

P. anal.

 

-

"Objet ressemblant à une bannière, utilisé pour chasser les mouches ou pour éventer le roi" : ...deux bannières de France pour esmoucher le Roy quant il est à table, semez de fleurs de lys bordées de perles. (Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 210).

 

-

Par dérision "Pan de chemise (?)" : Vostre banniere est au vent mise, Tournés le cul devers la bise, Ne faictes pas chiere piteuse (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 7).

 

4.

P. méton.

 

a)

"Troupe groupée derrière une bannière (subdivision de la bataille), rang d'une armée" : ...mais certes tantost que les premieres banieres [Calque sém. du lat. signa] furent sus montees en la plainne et elles sentirent elles estre en lieu egal, toute la paour s'est tournee sur les ennemis (BERS., I, 9, c.1354-1359, 31.15, 57). Si eurent li dus de Guerles, li contes de Julers (...) la première bataille. Et avoit en ce première route vint et deux banières et soissante pennons, et estoient bien huit mille hommes de bonne estoffe. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 177). Car adont à cel assaut, il y eut par droit compte quarante et nuef banières et grant fusion de pennons. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 58). ...li signeur d'Engleterre se consillierent ensamble et ne pooient penser ou ceste baniere se vodroit traire (FROISS., Chron. D., p.1400, 149). ...messire Waufflars de le Crois ordonna messire Guillaume de Bailluel et sa baniere a demorer au pont et la atendre au pasage (FROISS., Chron. D., p.1400, 434). "A aler avant, nous porons plus perdre que gaegnier". Dont retournerent li auqun et par especial la baniere le signeur de Saint Sauflieu (FROISS., Chron. D., p.1400, 442).

 

b)

"Fief, domaine assez important pour que son propriétaire ait droit à une bannière" : Mon très redoubté et souverain seigneur, vecy vostre humble subject messire Loys de la Viesville, yssu de ancienne banniere à vous sugecte (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267).

 

-

Terre de banniere : ...il a par partaige la seigneurie de Sains, anciennement terre de banniere. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 267).

 

c)

"Origine, milieu" : Je ne fuz oncques jardiniere Ma seur, par Dieu, ne ne vueil estre ! Saillies sommes d'une banniere Vous et moy et toutes d'ung estre (VAILLANT, Oeuvres D., c.1445-1470, 126). ...ladicte damoiselle estoit saillie de si noble lieu comme des fleurs de lys, car sa mère fut fille du comte de Marle, et ledit de Croy n'estoit sailly que de simple banière (ESCOUCHY, Chron. B., t.2, a.1465, 307).

 

d)

[Pour marquer les étapes d'une filiation] : Celluy cerf portoit seize cort, et à chascun cort avoit une banniere dont estoit yssu ledit Lalain et dont les deux premieres furent du pere, qui estoit chief et seigneur de Lalain, et l'autre de Crequi, du cousté de la mere. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 123). Ainsi monstra ledit messire Jaques trente deux bannieres, dont il estoit yssu directement du pere et de la mere, sans entremesler entre les deux mariaiges aucune alliance d'aultre nature ou condiction, fors tousjours de banniere en banniere, comme dit est. (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 124).

B. -

[Autres domaines]

 

1.

"Drapeau, enseigne d'une corporation (qui peut devenir bannière de guerre si les gens du métier sont enrôlés)" : Et trop bien s'i portèrent là li Gantois, car il i recullèrent leurs ennemis et conquisent par force et par armes le banière des orfèvres de Bruges. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 62). [Il s'agit des compagnies levées par Philippe d'Arteveld parmi les gens de métier de Gand] Et avoient cascune banières de leurs mestiers (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 44).

 

-

P. méton. "Corps de métier organisé en confrérie" : ...que il soit commandé et publié aux bretesques que les colleges des mestiers, aux despens des bannieres, fachent les dites ystoires, telles que bailliés leur seront, est assavoir les deux bannieres ensamble une ystoire (Entrées roy. G.L., 1463,,, 187).

 

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"Compagnie de gens de métier armés pour la défense de Paris" : Et, le lundi ensuivant, XIIIIe jour dudit moys de septembre, le roy, qui avoit ordonné mettre sus les bannieres de Paris, comme dit est devant, fist publier que audit jour ilz feussent toutes prestes pour estre aux champs dehors Paris, en faisant savoir à tous, de quelque estat ou condicion qu'ilz feussent, depuis l'aage de seize ans jusques à LX ans, yssissent dehors ladicte ville en armes et habillemens de guerre, et, s'il y en avoit aucuns qui n'eussent harnoys, que neantmoins ilz eussent en leurs mains ung baston defensable, et sur peine de la hart: ce qui fu fait. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 180). Et se trouverent LXVII bannieres des mestiers, sans les estendars et guidons de la court de Parlement, de la Chambre des comptes, du Tresor, des generaulx des Aides, des Monnoyes, du Chastellet et Hostel de la ville, soubz lesquelz il se trouva autant et plus de gens de guerre que soubz toutes lesdictes bannieres. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 180). Et, peu de temps après, vint et arriva à Paris monseigneur de Chastillon, grant maistre enquesteur et general reformateur des eaues et forestz, pour prendre, recevoir et veoir les monstres de bannieres des officiers, gens d'estat et populaire de la ville de Paris. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 232). Après ce que lesdicts commissaires ont parlé et remonstré l'intencion et bon plaisir du Roy ausdictz habitans de tous estatz (...) a esté advisé par lesdictz commissaires, que, pour donner ordre et conduicte en ceste besongne, les gens de mestier et marchans de ladicte ville seront partiz et divisés en soixante-une bannieres et compagnies (Ordonn. rois Fr. P., t.16, 1467, 679).

 

2.

"Étendard (d'une église, d'un saint) que l'on porte aux processions" : ...et faisoit li evesques de Norduich porter devant lui les armes de l'Eglise, la banière de saint Pierre, de geules à deus clefs d'argent en sautoir (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 102). Venredi, XIe jour de juing, feste de saint Barnabé, vindrent en procession à l'eglise de Paris les povres laboureurs et habitans (...) portans reliquaires, crois et bannieres d'eglise moult devotement en la maniere accoustumée (FAUQ., II, 1421-1430, 279).

 

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Loc. Avec la croix et la banniere/ à banniere et à croix. "Avec cérémonie" : ...toutesfoiz a bannieres et a croix les dames furent assez bien recuillyes en grande apparance (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 283). Avecques ce, pour mieulx faire le cas, mena ledict Gardien ses autres Religieux, avecques la croix et la bannière, pour ravoir ses brayes publicquement comme ung très sainct joyau. (TARDIF, Facéties Pogge M., c.1490, 281).

 

3.

"Enseigne placée sur un site, une construction, pour marquer l'appartenance" : A Nicolas Berthin, sergent à verge, pour les criées faites par le privilege aux bourgeois, à la requeste de Mesdits Seigneurs, de 4 eschoppes estans sur Petit Pont à Paris, qui furent Jehan Fleury, et pour une baniere mise sur le lieu (Comptes Paris M., t.2, 1457-1458, 116). A Nicolas Gienot (...) la somme de quize florins, pour une bannière, qu'il a fait faire aux armes du roy, de voirre et de fer, assise dessus la tour de la maison du roy (Comptes roi René A., t.1, 1478, 26).

 

4.

"Enseigne métallique servant de girouette" : ...item a Colart du Moulin, pour une baniere de blanc fer bordee de leton, mise au dessus du dit moulin, 12 s ; a Pietrequin le Pointre, pour ycelle baniere poindre des armes de mon Seigneur, 12 s (Doc. 1393. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 491).

 

5.

"Petit drapeau décoratif qui fait partie du harnais du cheval" : ...6 pièces de camoquas blanc, à faire 2 hernois de cheval : c'est assavoir, collière, crupière, bannière, pannoncel, et tunicle (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 144).

 

6.

"Bande d'étoffe qui reste après la confection d'un vêtement par le tailleur"

 

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Faire banniere. "Garder pour soi une partie de l'étoffe fournie par le client" : C'est bien advisé. Mais que vous ayez devisé Des habitz, le drap porterons Et devant nous tailler ferons ; Car cousturiers et cousturieres Ont tousjours à faire banieres, Comme j'ay ouy autresfoys Racompter. (Coust. Esop. T., c.1500, 159).

 

7.

P. anal. [À propos d'un oiseau] "Partie de la crête qui se trouve en dessous du bec de l'oiseau" : Le becq avoit bien long d'un doy, Tresbelle chose estoit de soy ; La crette avoit longue et vermeille Tout ainsi qu'a ung cocq pareille, Et par dessoubz ot la baniere (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 165).

C. -

Au fig.

 

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Abattre/mettre jus sa banniere. "Renoncer à la lutte, au combat, baisser les armes, s'avouer vaincu" : ...Lors couvient sa baniere abatre et Douce Esperance estre en fuite Pour ce que scet trop po de luite. (MACH., Voir, 1364, 330). Mais toutesfoiz pour le sermon de ceste jeune chambriere ne pour sa maistresse l'Universite [l. l'Université], de la pratique de ma science [l'astrologie] je ne mectray pas jus ma banniere. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 620).

 

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Avoir la banniere de qqc. "Être adepte, partisan de" : ...De convoitise ont banniere et panon Maint gouverneur de peuple terrien. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 184).

 

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Être de la banniere de qqn. "Être partisan de" : Lyons, lieppars ne loups, c'est chose aperte, Levriers, mastins, n'ont levée leur chiere, Mais au sanglier ont laissié voie ouverte Et au renart qui est de sa banniere (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 57).

 

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Estre sous la banniere de qqn. "Se soumettre à l'autorité de qqn" : Tousjours serés soubz ma baniere Pour le bien que je voy en vous. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 189).

 

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Porter la banniere

 

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"Se mettre au premier rang, prendre des risques" : On verra qui vaillant sera Et qui portera la baniere ! Guectez devant et moy derriere : Lune luyst et la nuyt est preste. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 366).

 

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"Ouvrir la marche" ; d'où "donner l'exemple" : Moult fait a louer sa maniere, Car premier porta la baniere, Et pour la vraye foy deffendre Ne redoubta pas la mort prendre. (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 235). Mais comment fait l'ung l'autre aller Au cul du singe, a bref parler, Je vous en diray la maniere : Le roy si porte la baniere, Puis vait de degré en degré, Lez autres qui, bon gré, maugré, L'un l'autre mordent et estraignent Tant que jusquez au singe viennent. (Moralité 1427 B.B., 1428, 146).

 

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Porter la banniere (de qqn)

 

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"Défendre les intérêts de qqn, représenter qqn" : Je leur sui chastiaus et fortresse ; Je leur sui servante et maistresse ; Je leur sui dame et chamberiere ; Je porte partout leur baniere [des amants] (MACH., R. Fort., c.1341, 78). Onques ne fu douleur si grant Sanz celles qu'il ot ensuiant. Des autres fu messagiere Ceste, portant leur baniere. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 262). Et d'autres dames plus de mille Renommées de grant prouesce, Sont de la partie Leesce Et luy porteront sa banniere, Pour aidier en toute maniere. (LE FÈVRE, Leesce V.H., c.1380-1387, 92). Qui compareroit la vertus et la proesse de ceulz que on appelle les preuz on trouveroit que en ceste vertus saint Pol les seurmonta voire plus hault que ciel de terre. Pour neant ne l'appella pas Dieu vaissel d'election pour porter son nom et sa baniere devant les roys et princes et filz d'Israel. (GERS., P. Paul, a.1394, 511).

 

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"Être le premier (dans une catégorie de personnes)" : Ceste la souvent lamentoit En ramentevant la grant chiére Ou aultres foys trouvée s'estoit, Son maintien, sa doulce maniére, Et comme des bons la baniére Par ses biens fais devoit porter (Amant cord. M., 1490, 49).

 

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Être/porter la banniere de qqc. "Être le modèle, le parangon de qqc." : C'est ma dame singulière, C'est l'estoc et la bannière De toute douçour, C'est ma dame de valour (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 217). ..Se ne m'amés, trop m'ara deceü Vo nobles cuers qui porte la baniere De toute honnour, puis que sans parsonniere Vous ay donné cuer, pensée et desir (MACH., L. dames, 1377, 237). ...m'est aviz que je suis le nomper De trestous ceulx qui ont merencolie, Et qui mieulx doit la banniere porter De tristesse qui me tient compaignie. (LANNOY, WERCHIN, Ball. P., 1404, 335).

 

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Quitter la banniere. "S'apprêter à mourir" : Entre noz mains il perira, Je le voy bien a sa maniere ; Jamais armes ne portera, Il peult bien quiter la baniere (Myst. st Laur. S.W., 1499, 189).

 

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Soutenir la banniere de qqn. "Être du parti de qqn" : Avoec moi menrai Atemprance, Advis, Maniere et Congnissance, Francise et Debonnaireté, Sens, Pité et Humilité, Qui tout soustenront ma baniere. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 58).

 

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Suivre la banniere de qqn. "Partager les idées de qqn, adhérer aux règles qu'il édicte" : Proesce fait aux nobles assavoir, Qui ont le cuer de suyvre sa banniere, Que nul ne peut par elle pris avoir N'estre receu a sa grant cour plenniere S'il n'a en soy trop plus fait que maniere, Sens pour choisir bon parti justement Et, a l'exploit, conduite et hardement, Ferme propos et arresté courage, Diligence, secret et peu langage (CHART., B. Nobles, c.1424, 399).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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     PORTE-BANNIÈRE     
FEW IX portare
PORTE-BANNIERE, subst. masc. et fém.
[FEW IX, 209b : portare ; TLF : XIII, 807a : porte-bannière]

"Celui / celle qui porte la bannière" : Ains (...) proteste contre toutes nations foraines, à ceste très-noble et victorieuse région estre porte-bannière et mainteneur de querelle des nobles glorieux dompteurs du monde, les François... (CHASTELL., Vérité mal prise K., c.1460, 300). ...je suis la passeroute des maleureuses cristiennes et de toutes les chetives du monde [et ?] nobles femmes la porte banniere (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 89).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

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