C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/bégard 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     BÉGARD     
FEW XV-1 *beggen
BEGARD, subst. masc.
[T-L : begart ; GD : begart1 ; AND : begger1 ; FEW XV-1, 88b : *beggen ; TLF : IV, 354b-355a : bégard]

A. -

"Membre d'une communauté religieuse qui suit une règle monastique sans prononcer de voeux perpétuels" (synon. béguin)

 

-

"Membre d'une secte devenue peu à peu hérétique et condamnée par le Concile de Vienne en 1311". : ...sour cel ain meismes, ilh avient à Collongne que une secte de begars, plains de heresies, fut destruite et nulle chouse renovant ; car à eaux attraioient les femmes et les filhes des citains, car en habite et en oevre de parfaite religion, en regarde de tous biens se governoient, et avoient I preistre qui les governoit, qu'ilh disoient eistre I saint homme ; et à certains jours statueis en la samaine, ilh aloient en une cripte desous terre, où ilh n'avoit clarteit de Dieu, mains ilh y avoit grant luminaire de candelles : celle secte estoit là priveement et des altres de tout en tout excluses, et fasoient des femmes et des filhes des citains de Collongne leurs volenteis (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.6, a.1400, 275). Il nous est pris a souvenir Ung tas de folz y convenir, Begars de tiers ordre et Beguines, Hommes et femmes aians mines D'ordeuse vile hipocrisie, Et rempliz de vaine heresie. (...) Venez, Beguines, discourez, Et begars, car il est escript Que vous faictez aller l'esperit. Vous pensez l'homme estant au monde Estre si cler, si pur, si monde, Vertueux, parfait, et si cher, Combien que soit pour homme en cher Si souverain et qu'il peult estre, Au plus excellant siege et estre, Entant que de crime et peché Apres ne peult estre entaché (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 807-808).

 

Rem. «Un concile de Vienne, sous Clément V, en 1311, condamna les erreurs des bégards. Voici quelques-uns des huit articles auxquels on réduisit leur doctrine : 1° l'homme peut acquérir dans cette vie un tel degré de perfection qu'il devienne inspirable ; 2° alors les sens sont tellement assujettis à l'esprit qu'on peut accorder à son corps tout ce qu'il demande ; 3° alors aussi, on n'est plus si tenu d'obéir aux préceptes de l'Église ; 4° on n'est pas tenu non plus de pratiquer les vertus, dont la pratique est obligatoire au contraire pour les imparfaits ; 5° la fornication est un acte innocent, mais le simple baiser d'un sexe à l'autre est un péché mortel. Ce dernier point vient de ce que les bégards (...) avaient distingué, dans la volupté, le besoin auquel il était permis et même louable de céder, et la sensualité superflue dont la satisfaction était un crime, si légère qu'elle fût» (Nouv. Lar. ill. I, 816b s.v. bégards). Peut-être faut-il reconnaître une allusion aux bégards sous le vocable Picard au v. 37 du Testament de Villon (Priere en ferai de Picard).

B. -

P. ext.

 

1.

Empl. adj. "Stupide" : Jhesus, n'as tu point de regard A ton dangier qui est patent ? Es tu devenu tant begard ? Voy tu point la mort qui t'attant ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 337).

 

2.

"Mendiant (?)" : Molinet prie a Dieu qui tout regarde Qu'il sauve et garde en vergiers et en gars Roy, archiduc, espouse, fille et garde Leur avant garde, armee, arriere garde Et sauvegarde et flegars et esgars, Maisons, hangars, bigudes et biggars, Garchons et gars et, en nous regardant, Dieu soit leurs corps et leurs ames gardant. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 351).

V. aussi bigard
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

Fermer la fenêtre