C.N.R.S.
 
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     BÉER     
FEW I batare
BEER, verbe
[T-L : bëer ; GD : beer ; AND : baer ; DÉCT : bëer ; FEW I, 283b : batare ; TLF : IV, 352b : béer]

A. -

Au propre

 

1.

Beer

 

a)

[De la bouche] "Être ouvert" : A grant poine ilz peuent aloigner et garder leur fain et l'appetit receu jusques au .XIe. jour que ilz n'aient leurs amis en indignacion, se ilz n'ont rempli leur geule baiant par avarice. (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 219).

 

b)

[D'un animal] "Avoir la gueule ouverte dans l'attente d'une bouchée" : Certes celuy est fait pire qui recoit, et est tousjours apresté de demander et recevoir. L'exemple est de ces chiens happelopins qui tousjours happent et tousjours beent. Et j'ay entendu, sire, que vous l'apparcevez bien et vous en complaingnez et blasmez vos gens des finances ausquelz vous vous attendez. (GERS., Noël, p.1404, 311).

 

c)

[D'une chose] "S'ouvrir, se fendre" : La terre bea et s'ouvry, Grant flamme en issy, qui couvry Des piez de terre plus de .X. (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 5).

 

2.

Beer qqc.

 

a)

Beer la bouche/la gueule. "Ouvrir grand la bouche/la gueule" : ...pour l'anffan qui plorait Et qui de famine la bouchette baiait (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 476). Les chestis meschans par mesaise beoient les gueules et, comme chiens enragiéz, s'en aloient ça et la (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 143).

 

-

Beer les levres : Et soit la porteure de ton corps, dist il, telle que tu tiengnes la face droite, non mie contre le ciel ne baissiée contre terre, mes tes yeulx en regardant ceulx à qui tu parles, ne tors tes levres, ne trop ne les bee, ne clingne d'un ceil ou des deux n'estincelle de regart, n'enseurcille du front, ne rechingne des dens, ne le lever des mains ne te soit mal seant. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 168).

 

b)

[D'un animal, d'un monstre] Beer la gueule : Adonc se regarda, voit le serpent lever Aussy sain que devant, et courir et troter Et lever envers lui et la gueulle beer. (Tristan Nant. S., c.1350, 320). Tantost que le monstre choisy Jason, il s'enfelonny et par grant yre baea la goeule, dont saillirent trois langues jettans feu et venin dont Jason eut le corps tout avironné. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 207). ...le monstre senty sy grieve douleur qu'il issy hors de la mer, bea la goeule et cuida engloutir Perseus. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 259). ...ung tres horrible dragon ayant sept testes abhominables (...) beant la gheulle pour l'engloutir, le avoit envenimee de plusieurs membres et ravy de son chief (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 11).

 

3.

Part. passé "Ouvert, béant"

 

-

La gueule/la bouche bee. "La gueule, la bouche ouverte, béante" : Requis se il a riens fait ausdiz crapouz, dit que, depuis que ilz furent trouvez, lui et Georget Le Bourgois les boutoient d'un baston ; et de Georget ne faisoient nul samblant, mais celui qui a esté trouvé adreçoit tousjours contre ledit Hennequin la geule bée. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 340). Le vis a de couleur de terre, La bouche bee et les dens serre L'une sur l'autre chevauchees (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 103). Maintz en cherront trestous envers Trestous mors la gueule bayée (Doc. 1420. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.6 c.1444-1453, 185). Ceste fraude les hommez qui s'attendent aux biens que ilz ne veullent deservir, et quierent grace sans merite, et fruit sans labour. Si semblent a celui qui attent la gueulle baiee, et lez mains ploiez, se la viende lui entrera a la bouche (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 101). Touteffoiz il passe avant et voit ou meilleu de la chambre ung grant griffon qui venoit devers luy, la goulle bee, et gictoit feu et souffre par la goulle, si puant et si horrible que merveilles estoit ; il avoit les gris touz tenduz pour l'estrangler. (Charles de Hongrie C., c.1495-1498, 27).

 

.

Gueule bee : La dort li chartrier souvins geulle bee (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 891). N'a pas lonc temps qu'en mi la rue Li courut sus, guele baée, Comme une beste forcenée, Et l'eüst estranglé, ce cuide, S'il n'eüst tost fait une vuide. (MACH., Compl., 1340-1377, 264). ...vez le cy gueule baée [un serpent] Ou me suit pour moy transgloutir. (Mir. st Panth., 1364, 318). Et vous adentez geule bee pour aspirer la fumee de l'eaue qui passera par le pertuiz, et soient mises de sauge ou autres herbes dedens et se tenir bien couvert. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 274). Lors souffle ly uns soubz la chaudiere et face .I. pou de fumee, et l'autre face senblant de ly faire boire or, guele baee, et bien tost cessent. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 157). Le serpent, geulle bee, vint vers luy, jettant une flambe moult orrible et puant. (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 25). ...Jehan vey le serpent aprouchier, geulle baee, de laquelle yssoit grant fummee ; sy affuta Jehan sa lance et a coite d'esperon alla vers le serpent pour le recontrer, quy contre luy leva les oreilles, estendy le col et rafrongna sa hure. (Jehan d'Avennes F., c.1465-1468, 36).

 

.

À gueule bee : Thicius vint, son oiseau sur son poing, Et Aglauros, l'envieuse dannée, Puis Cerberus y vint à gueulle bée Pour engloutir la tresbenigne espouse En leur prison oscure et tenebreuse, Dont Boreas moult se corrobora Pour deflorer la joyeuse Flora. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 99).

 

.

[Synt. servant d'élément de compar.] "Lieu largement ouvert" : Elle estoit fort amoureuse d'un gros chanoine qui avoit plus d'argent que ung vieil chien n'a de puces ; mais pour ce qu'il demouroit en lieu ou les gens estoient a toutes heures, comme on diroit a une gueulle baée ou place publicque, elle ne savoit comment se trouver avec son chanoine. (C.N.N., c.1456-1467, 521).

 

.

Crier, chanter (à) gueule bee/la gueule bee : Par plains, par aunois, par boscages, Par montaingnes et par valées, Chantent tuit, les gueules baées, Si font maint son et maint hoquet (MACH., D. Lyon, 1342, 160). Et sy disoit aux gens, crïant a gueulle bee... (Tristan Nant. S., c.1350, 596). Comment crie elle gueulle bée ! Male langueur le puist abatre ! Tais toi, ou je te feray batre. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 89). Chantons a gueulle bee Et nous resjouissons, Sans entrer en pensee. (Sots triumph., c.1475, 43). Elle s'en rit a gueulle bee. (P. Jouh. D.R., a.1488, 26).

 

.

[À propos de morts] : Moult est tost laidement laïe La belle face colouree, Quant le corps gist goule baiee (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 100). Au ressaichier sa lance l'abait geulle baiee. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 277). Maint Sarrasin gisoit illec, gueulle beee. (Tristan Nant. S., c.1350, 401). Si grant cop li donna qu'i l'abat gueule bee (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 357). Il ot grant meslée à la porte, Qui estoit grant et large et forte, Que li Sarrazin la voloient Clorre et fermer ; mais ne pooient, Car il y avoit tant de mors, Qu'il ne marchoient que sus corps, Qui gisoient gueule baée (MACH., P. Alex., p.1369, 77). ...Nalme de Beawier, qui gisoit abatut, gueille baiee (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 101).

B. -

Au fig.

 

1.

[Le sens propre est encore perceptible]

 

a)

Beer

 

-

"Rester la bouche ouverte, traîner à ne rien faire, être désoeuvré" : Et tantost que cil soissante varlet le avoient raconduit à son hostel, cescuns aloit disner à sa maison ; et tantost apriès disner, il revenoient devant son hostel, et beoient en le rue, jusques adonc qu'il voloit aler aval le rue jouer et esbatre parmi le ville. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 127).

 

-

Beer en vain. "Perdre son temps" : Je voy bien qu'en vain muse et bée (Mir. nonne, 1345, 327).

 

b)

Beer qqn.

 

-

"Rester bouche bée devant qqn, regarder qqn avec curiosité, avec étonnement" : ...a ce jour aussi y avoit il aulcuns de petit estat qui venus estoient a l'eglise pour espouser mattin devant jour, adfin de non estre raillés et beés, car y avoit des vielles et des viellars, et des rices et des povres (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 230). Entre dames, soir ne matin, N'a que faire pour belle entree Ung tel amant, par Saint Martin, Car chose ne fait qui agree : S'il veult dansser, dame est lassee, S'il veult baisier, on le desprise, S'il veult accoller, on le bee Pour ce qu'il a la barbe grise. (TAILLEV., Bien allée D., p.1440, 263).

 

-

Beer qqn bien. "Regarder qqn avec envie, admirer qqn" : Rewardés ces nonnains comment resamblent fées. Assés mieuls qu'autres femmes, elles sont acemées. Or yront par ces rues, si seront rewardées ; Ch'est chou qu'elles convoitent que bien soient beées. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 227). As nuèces et as fiestes iestre volons parées, De chiés, de corps, de tout, noblement acesmées ; Pour monstrer nos rikaices, nos faisons ches ponées, Et pour chou que des gens nos soyens mieuls béées. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 185).

 

2.

[Idée de désir, d'aspiration]

 

a)

Beer

 

-

Beer haut. "Avoir de grandes ambitions, viser haut" : Et li veus est si haus que nus plus haut ne bee (BRIS., Restor paon D., a.1338, 130). Bienheuré est celluy qui bee plus hault (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 185).

 

.

Prov. Qui plus bee haut plus doit besogner : Nulli ne prent melencolie De chose dont il ne lui chault. Se j'ay du mal, c'est ma folie ; Ce ne lui fait ne froit ne chault. Mais au fort, qui plus bee hault, Il a plus fort a besoingnier (CHART., D. Rev., a.1424, 314).

 

b)

Beer qqc. "Désirer qqc." : Son loz, son bruit, chascun desire et bée. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 106).

 

c)

Beer à. "Aspirer ardemment à, tendre à"

 

-

Beer à qqc.

 

.

[qqc. de concret] "Regarder qqc. avec envie, regarder qqc. ardemment" : Or m'est vis, se je fusse a cel courtoys disner, Tout le mangier voulsisse et le boyre oublier Pour adés a sa bouche esgarder et bayher ; N'en peusse ja mes yeux ne lever ne oster. (Pleur ste âme B., c.1375-1425, 70).

 

.

[qqc. d'abstrait] : ...Mais a toute honesté li miens cuers hingue et bee (BRIS., Restor paon D., a.1338, 76). ...Li chevaliers, qui a toute honneur bee (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 128). A Florantine panse a qui amour il bee (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 142). ...mais au temps d'ore il n'est pas ainsi, car nulz ne bee a honneur ne a franchise se petit non, ains tent chascun a richese et a fere tresor. (Bérinus, I, c.1350-1370, 6). Et s'il est autres qui bée à m'amour, il y faurra. (MACH., L. dames, 1377, 180). Et pour ce à vois esplourée Te pri, ne te chaille D'autre amer, quar, qui que bée à m'amour qui t'est donnée, En vein se travaille. (MACH., Les lays, 1377, 422). Et de ce avient souvent qu'ilz desirent et pourchassent la mort de cellui qui tient l'office a quoy ilz beent. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 22). Tu bées a choses trop haultes Qui a toy de rien n'appartiennent (ROBINET, Compl. François H., p.1420, 131). Quant il baie a loenges humaines il est privé de vraies vertus. (Internele consol. P., 1447, 187). ...a folie beés et a folie vous tournera se de cy ne vous partez. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1107). Et par yceulz six chevaliers fut rempli le nombre de trente [propre à l'ordre de la Toison d'or] et reintegré comme devant, a la grant joye et gloire de ceulz qui y estoient parvenus, car mont en y avoit d'autres qui s'i attendoient et qui ne beoient a autre honneur, qui toutevoies y faillirent. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 283). ...ly, beant toudis plus au difficile qu'au faisable et plus a extremité qu'a mesure... (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 57). ...pour certaines haultes et courageuses fins à quoy il beyoit (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 135).

 

-

Beer (à) + inf. "Aspirer à" : ...trestous escoliers me héent, Et trestous a moy prendre béent. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 53). Je l'ains ; voire, fas je raison ? Nanil voir ; mais grant mesprison Dont je doy moy meismes hair, Qui bée a mon frére trair Et a li fortraire sa femme (Mir. emper. Romme, 1369, 255). Dame, alons ; folz est qui ne bée A faire vostre voulenté. (Mir. nonne, 1345, 324). Li ung dit qu'il est fol qui a ce faire bee, Li autre lui disoit une parole antee, Mais on ne lui disoit nul mal a la volee. (Ren. Gennes D.B., c.1350-1400, 110). Honte et mescheance leur veigne, Car ce sont gent qui trop nous héent, Et qui à nous destruire béent ! (MACH., P. Alex., p.1369, 148). Si doubt que ne soie traïs, Car vraiement si fort me heent Qu'à moy destruire et honnir beent. (MACH., P. Alex., p.1369, 264). Celui donques qui ne commence son fait par le degré de la crainte de Dieu si traveille pour noient quant il bee et tent a venir a hautesce de magesté et de seigneurie loyal et juste. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 68). ...et se elle n'est mye telle maiz flatresse et use de blandices, ne vous y fiez point, car elle bee en aucune autre partie a vous tricher (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 128). La a grant presse des montans, Qui beent aux princes desmectre ["beent à les princes desmectre"] De leur sieges (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 146). ...et quant ce fu fait, il dit que les Turcs avoient eulx mesmes fait une partie de ce que il beoit a faire (Bouciquaut L., 1406-1409, 147). Tantost li homs En amende de ses condicïons Et prent a cuer haultes entencïons, Doulx en parler et en armes lÿons Et cler vëant, A mieulx faire que tous autres bëant Et ce qu'il fait lui estre mieulx sëant, Villenies et mauparler hëant. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 175). Se tu beez monter a ceste haultesse, il te convient commencier vistement et mettre ta coingnié a la racine afin que tu arraces et destruises occulte inclinacion desordenee a toy mesmes et a tout privé bien et materiel. (Internele consol. P., 1447, 234).

 

-

Beer que + ind. ou subj. : Mal an et male journée Puist avoir cilz qui meffait, Tant qu'il bée Qu'empirée Soit dame et deshonnourée Ou blasmée par son fait. (MACH., Les lays, 1377, 454). Se puis vient autres qui bée Qu'il en fera s'amie Et celle dou tout li vée, Pour ce qu'avant s'est donnée (MACH., Motés, 1377, 516).

 

-

Beer à ce que : Je doubt que Sathan ne vous guète, Qui bée a ce que vous remette En son servage. (Mir. march. larr., c.1349, 114).

 

-

Se beer à + inf. : A entre occire se beoient. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 319).

 

d)

Part. prés. en empl. subst. masc. DR. Beant. "Celui qui aspire à qqc. ; demandeur" : ...yceulx chevaliers (...) a qui yceulx beans et requerans vouldra ou vouldront adrecer leurs diz veus et requeste (Bouciquaut L., 1406-1409, 166).

 

3.

[Dans un syntagme qui sert à désigner qqn d'irréfléchi ou de téméraire] Fol y bee : En oil estrange ne se doit nulz fier : Grant folie est d'i mettre sa pensée, C'onques nulz homs tant sceüst estudier Pour don, pour sens ne pour force esprouvée. Ceulx qui s'i fient ont à non "fol y bée", (MACH., App., 1377, 643). "Belle", dist Brighedans, "ne soiés esgarée. Je vous garirai bien, ains demain la journée, Car j'ai le médicine dont vous serez sanée." "Sire", dist la pucelle, "nom avez foxibée [l. fox i bée] ; Venus estez trop tart, li heure est ja passée..." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 141). Adont se commencha li rois a esmaiier. "A ! dist il, Mahommet, con pesant encombrier ! Jourdain cuidoie mort et Saudoine le fier, Mais j'ai non Fol-y-bee !" (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 824). Par, ce dist Saudoinez, bielle l'avez trouvee De plus mander Gadrains, avez non Fol-y-bee, De Pise ne d'Escoche ne de Bille la lee, Car du tans passet sont nostre gent fourmenee Et s'a mestier le tiere d'estre environ wardee. Mais mandez Charlemagne de France le peuplee (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 847).

V. aussi bäater
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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