C.N.R.S.
 
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     APPENDRE     
FEW XXV appendere
APPENDRE, verbe
[T-L : apendre ; GD : apendre ; GDC : apendre ; AND : apendre ; DÉCT : apendre ; FEW XXV, 33a : appendere ; TLF : III, 292a : appendre]

I. -

Empl. trans.

A. -

Empl. trans. dir.

 

1.

Appendre qqn. "Mettre qqn sous sa dépendance" : Preserve nous de la temptacion De l'Ennemy qui, par dampnacion, Cuyde noz corps en son enffer appendre. (LA VIGNE, S.M., 1496, 249).

 

2.

Faire appendre un sceau. "L'appliquer" : En tesmoing de ce, nous avons a ces presentez lettres fait mettre et appendre nostre seel aux causes (Trés. Reth. L., t.3, 1438, 164). Et affin que ceste chose soit ferme et estable, nous avons fait apendre nostre seau à ceste présente chartre. (WAUQUELIN, Chron. ducs Brabant, R., t.2, c.1447, 353).

B. -

Empl. trans. indir. Appendre de/à qqn/qqc.

 

1.

[D'une chose concr.]

 

a)

[D'un pays, d'une contrée] "Dépendre politiquement de qqn" : Il m'est prins volenté d'envoyer droitement Mes enfans a Challon ["Charlemagne"] ou douce France apent Pour faire chevalirs au Dieu commandement (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 201). Li hos dou duc de Lanclastre (...) estoit mout plentiveuse de tous vivres, car il leur en venoit fuison d'Engleterre et des isles prochaines qui appendoient à yaux. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 73). Du noble Roi où Franche apent, Se ses III parfont leur querelle, Toute s'amour perpétuelle Doivent avoir (Joutes St-Ingl. P., c.1390, 63). Vous manderés Charlon, le roy ou France apent (Galien D.B., c.1400-1500, 29). ...la duchié de Guienne où apendent XIJ. contéz et maintes citéz, villes et terres, comme La Rochelle, la cité de Poitiers et autres (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 108). La de ton gendre, ne sont fables, Naistront roys ausquelz appendant Est le monde, ne va doubtant. (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 77). Sy m'a donné le pays d'Angleterre le roy Alexandre a qui tout le monde append, sy m'a le gentil roy fait roy du pays. (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 427). Ains ne fus fieux Renier ou Vautamiz apent (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 71). [Nombreux ex. du verbe appendre dans ce texte, cf. gloss. de l'éd.] Messagier, va hastivement Au grant roy a qui Ynde apent, Nommé le beau roy Avennir, Nostre beau cousin a loisir. (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 48).

 

b)

[D'un immeuble, d'une propriété]

 

-

"Dépendre de, relever de qqn/qqc." : ...toutes les signouries qui au chastiel apendoient (FROISS., Chron. D., p.1400, 666). ...please a vostre gracieuse seigneurie grantier au dit W. un presentement au dite esglise de N. que appent a vostre donnesoun par cause de vostre honneurable office. (Lettres agn. L., p.1412, 2).

 

-

"Être attenant à qqc." : Et la capelle ausi qui astoit appendue A la maison l'evesque (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.6, a.1400, 683). ...un fief qu'il avoit gisant en celi ville contenant une maison, gardin et entrepresure et II journelx de terre ahanaulle qui y appendent (Arch. Nord, 1419, B 10370, f° 4, IGLF). ...une grange et certaines terres y appendans. (Arch. Nord, 1450, B 1684, f° 155, IGLF).

 

c)

[Du monde (dans une cheville poét.)] Dieu à qui le monde appent : Jhesucris le confonde, a qui li mons apent (Flor. Rome W., c.1330-1400, 149). Et dist : "Si Dammedieu, a cui li monde apant, Gairisse Charlemenne et sa trez bonne gens..." (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 6). Damme, se dit la voix, ne t'esmaiez niant, Car je sus de parrt Dieu a cui li monde apant (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 51). Vaissalz, Dieu vous garisse a cui li mont apant (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 101). Et prie souvent Dieu a qui ly monde apent, Que Guyon lui ramaine qu'elle ama loyaulment. (Tristan Nant. S., c.1350, 10). Je vous jure sur Dieu a qui le monde apent (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 15).

 

d)

[D'une chose quelconque] "Dépendre de, se rattacher à qqc." : Et s'arez doulx caistialz ou moult de noblesse ait Et la terre environ et quant qu'i appandrait (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 42). Dieus (...) Qui la terre et le firmament Feïs, et quanqu'il y appent (MACH., C. ami, 1357, 52). Il fist [Nostres Sires] premiers le firmament, La terre et quanqu'il y apent (MACH., P. Alex., p.1369, 190). Et fist adonc Charlez conistable de France et se luy donnat Beauvoisien et tout le tenement et, aprés, Meaulx en Brie et ce qui ["qui y"] appent (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 59).

 

2.

[D'une chose abstr.]

 

a)

"Incomber à qqn/qqc." : O Rois, je loo, si tu bien fes, Laissetz la sainte eglise en pes, Fai ce q'a ta coronne appent (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 250). Ainsi alloient cryans hieraulx et menestreux par les rencs, dont la pucelle Blanche, a qui la perte et la gaigne en appendoit, avoit grant merveilles que le Chevallier Sauvaige estoit devenu (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 54).

 

b)

"Revenir à qqn" : "...Or vous prie prendeiz cestuy, ou grant honneur appent. - Ogier, dist Charlot, vous et Rollant, Aymeris et moy et mes II freres, nous VI ferons le champt, s'il vous plait..." (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 79). ...si ne vous ay pas quis pour moy, mais pour la meilleur damoiselle et pour la mieulx ensengnee que l'en puet trouver nulle part, icelle a qui apent graygneur honneur, qui est emprisonnee a moult grant tort. (Chev. papegau H., c.1400-1500, 25).

 

c)

"Être attaché à qqn" : Au conte Salebrin ala premierement, Qui sist dalés s'amie, ou grant amours apent, Qui fut grente et courtoise de biau contenement, Fille au conte Derbi, qui l'amoit loialement. (Voeux héron G.L., c.1346, 78).

C. -

Empl. impers. "Convenir à qqn, lui être dû" : Ainsi despent Uns homs trop plus qu'a lui n'appent En robe et ce qui en deppent (CHART., L. Dames, 1416, 285).

II. -

Empl. pronom. S'appendre à qqc. "Se comparer à qqc., approcher qqc." : Tu muas en encens le cote De ta belle amie Lencote. A tes oevres nuls ne s'apent. Tu ocis Phiton le serpent, Qui englouti eut Phlimené. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 96).

 

Rem. Seul ex. Faire dériver appendre du lat. prehendere plutôt que de pendere (cf. Z. rom. Philol. 90, 1974, 90) n'éclaire pas cet empl. exceptionnel.

III. -

Part. prés. en empl. adj. ou subst.

A. -

Empl. adj. (Estre) appendant de qqn/qqc.

 

1.

[D'une pers.] "Qui relève, qui dépend de qqn/qqc." : Ingnorez vous que vray roy sommes De Judee et de tous les hommes Qui sont au royaulme appendans ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 85).

 

2.

[D'une chose (propriété, rente...)] "Qui appartient, qui est attaché à qqc. ; qui dépend de qqc." : Sabbage est cil chastiaulx nommé, Et Madrie ot nom la cité ; Et Dagesme y est apendant, Une terre qui est monlt grant (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 162). ...la moitiet de la maison et la moitiet dou pourpris qui y est apendant (Trés. Reth. S.L., t.2, 1345, 54). ...et tient que icellui fort fu baillié audit conte par le roy de France (...) avec environ IIJc livres de rente appartenans et appendans audit chastel, et quatre mil frans en or comptant. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 200). ...tous les chasteaulx et forteresses de dehors la cité qui sont appendans a la seignourie de Gennes (...) fist tantost rendre et restituer a la dicte seignourie (Bouciquaut L., 1406-1409, 203). Tantost après il entreprinst le voyage de Guienne et de Bourdeloiz et, par son bon sens et prudence, à l'aide de Dieu, mist toute Guyenne et le païs appendant en son obeyssance et subjection, sans resistence ou rebellion et sans grant effusion de sang... (BUEIL, I, 1461-1466, 30).

B. -

Empl. subst. "Dépendances" : Bourge et tout le pays et toute l'apandant Vous remet en vous main et le vous vait randant, Ensi que voustre perre l'alloit jaidis tenant. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 684). Son perë est moult noble, c'est roy et admirans Et se tient Rochebrune et tous les appendans. Venés ent avec moy, ne soiés arrestans. (Tristan Nant. S., c.1350, 86). Biaux fieux, dist Matabrune, bien te voy ignorent. Vous euissiés eüt la fille au roy Morghant Et le royalme oussy et trestout l'apendant. (Chev. cygne P., c.1356, 8).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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