C.N.R.S.
 
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     APARLER     
FEW VII parabolare
APARLER, verbe
[T-L : aparler ; GD : aparler ; DÉCT : aparler ; FEW VII, 611a-b : parabolare]

I. -

Empl. trans.

A. -

Aparler qqn

 

1.

"Adresser la parole à qqn" : Doucement l'aparolle - c'est pour estre enganés - Car quant dame veult fere toutes ses voulentés, De lui est ses maris bellement aparlés, A la fin que mieulx soit deceus et anchantés. (Tristan Nant. S., c.1350, 365). ...l'autre appella Et par tel guise l'aparla (MACH., C. ami, 1357, 14). Adonc doucement l'aparlai Et par ceste guise parlai (MACH., Voir, 1364, 362). Il ne fu mie trop rebelles Quant de la aler li requis, Mes seulement je le conquis Par li aparler douchement. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 181). Tout premiers, de ma dame il fu Aparlés, qui demanda : "U, Desir, avés vous mis vostre homme ?" (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 181). ...en doi je estre blasmés, Se de tels vassaus enflamés Et apparilliés de tenchier Sçai les parolles retrenchier Par yauls aparler douchement ? (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 207). Si tretos qu'il se sont rataint, Si parolent tous a cheval, Et Dagors par especial L'aparla auques de premiers (FROISS., Méliad. L., t.3, 1373-1388, 108). Ainsi qu'en chevauchant pensoie, Vint près de moy uns chevaliers : "A quoy pensez vous, amis chiers ?" Je lui dis que je ne savoie. Lors m'aparla trop volentiers (Cent ball. R., c.1388-1396, 1). Je le vueil aler a parler [l. aler aparler] (ARRAS, c.1392-1393, 24). ...li gentils chevaliers les aparla si bellement que il li rendirent (FROISS., Chron. D., p.1400, 333). Dont vint leur souveraine Qui dur les aprla. (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 159). Sire, dirent ilz, ce nous plaist bien, mais ne vous desplaise quant sy rudement nous vous avons aparlé, car tant avons esté esbahis d'une nostre aventure que tous en estions travasez. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 857).

 

Rem. Doc. 1407 (il le apparla moult rudement) et CHASTELL. (éd. Buchon) ds GD I, 323c.

 

2.

"Faire un discours à qqn" : Entre deus Servius a aparlé le peuple et a commandé que chascuns li obeïst (BERS., I, 1, c.1354-1359, 41.5, 70).

B. -

Aparler qqn de qqc. "Parler de qqc. (à qqn)" : Si m'appella La dame, et puis m'enquist et aparla Moult sagement dont je venoie la. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 104). ...nous ne savions pas que vous nous deussiés aparler de ceste matere (FROISS., Chron. D., p.1400, 634).

II. -

Empl. trans. indir.

A. -

Aparler de qqc. "Parler de qqc." : Nonpourquant en a tant requiz et aparlé (...) Que Jourdain li otrie a faire tout son gré. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 365). [J'ay oy] sur ce par serement les eschevins, hommes, practisiens, coustumiers et autres qui en povoient savoir et aparler. (Arch. Nord, 1469, B 19509, pièce 18, IGLF).

B. -

Ouïr aparler de qqn/qqc. "Entendre parler de" : Chascun va l'un a l'autre sa douleur recordant, Et sy ramentevoient la proesse Tristant, Et dïent c'oncques mes en jour de leur vivant N'oÿrent aparler d'ome sy souffisant. (Tristan Nant. S., c.1350, 488). Moult fut grande la feste a Namur, se dit on ; Chevaliers behourdoient a force et a bandon ; Ains de plus belle feste aparler n'oÿst on. (Tristan Nant. S., c.1350, 658). J'ai oy aparler souvent De le fontainne de Jouvent, (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 74).

 

-

Empl. abs. : Trestous se sont paulmé faisant grant plorison, Qui ne povoient dire parole ne raison. Aye baisoit son filz et Ganor son baron ; Ains de telle pitié ["de manière aussi touchante"] aparler n'oÿt on. (Tristan Nant. S., c.1350, 166).

 

Rem. Dans tous ces ex., il convient sans doute de préférer la lecture ouïr à parler.

C. -

Aparler à qqn (de qqc.). "Parler à qqn (de qqc.)" : Biau samblant me monstroies et estoiiez privez Et d'amours m'aparloiies toudiz et lons et prez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 137).

III. -

Empl. intrans. "S'exprimer, parler" : Aghamanor ot la pucelle, Qui apparolle ensi que celle Qui bien estoit enlangagie, Quoi que trop ne fu eägie. (FROISS., Méliad. L., t.3, 1373-1388, 20).

IV. -

Empl. pronom. S'aparler à qqn. "S'entretenir avec qqn"

 

Rem. Doc. 1451 (auquel mareschal le suppliant s'apparla) ds GD I, 323c.

REM. Forme fréq. dans l'Est et le Nord.
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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