C.N.R.S.
 
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     APALIR     
FEW VII pallidus
APALIR, verbe
[T-L : apalir ; GD : apalir ; FEW VII, 506a : pallidus ; TLF : III, 198b : apâlir]

I. -

Empl. trans.

A. -

Au propre

 

1.

[D'un mal] Apalir qqn. "Rendre pâle, affaiblir" : ...et je ne fay nulle doubte que le dire ne vous fust grant descharge au cuer et descombrement dez maulx qui a cause du taire vous apalissent. (Comte Artois, c.1453-1467, 118).

 

2.

[Dans un contexte métaph.] Apalir qqc.

 

-

"Ternir" : ...mais, comme toute asseurée [la ville de Nuysse] et endurcie en son malaise, se baingnoit en appetit de nouvel hutin et monstra tousjours face rubiconde, ayreuse et furibonde ne, pour grant appareil de criminel assault ne pour perdition de membres deffensoires ne pour austerité de mortele famine, ne volt mitiguer son corage ne sa couleur appalir. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 42).

 

-

"Rendre pâle, invisible ; faire disparaître" : Mais il est temps qu'on apalice L'obscure et tenebreuse nue De heresie, la faulce lice, Si qu'elle soit chetive et nue. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 177).

 

-

Apalir [la fleur de la virginité]. "Flétrir" : Benoite fu elle, quant elle l'enfanta sanz paine et sanz douleur, maiz a tres grant joie et souverain plaisir, sanz entamer ne apalir la flour de sa virginité ! (COURTECUISSE, Serm. D., 1397-1418, 185).

B. -

Au fig.

 

1.

Apalir qqn. "Faire paraître qqn pâle, médiocre dans tel domaine" : Quant la pucelle Ydorye vey le duc son pere, et Loÿs auprés de luy, elle se leva et leur vint a l'encontre, moult richement acompaignye de dames et damoiselles que bon faisoit veoir, mais riens n'estoit au regart de la belle Ydorye, car tant sourmontoit sa beaulté au deseure des aultres que touttes les obscurchissoit et apalissoit. (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 104).

 

2.

Apalir qqc. "Atténuer" : La belle Zeellandine se reconforta a merveilles [de n'être plus pucelle] pour pluiseurs raisons qui appallirent son fait. Si dist a soy mesmes qu'elles n'est de rien empiree pourquoy elle ne soit digne d'estre amee du baceler, veu aussi qu'il ne s'en puet percevoir et qu'elle lui celera bien son fait. (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 319).

II. -

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

[D'une pers., de son visage...] "Devenir pâle" : Quant la pucelle voit les Sarrasins venir, Adoncq se commença forment a apalir (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 211). Et quant la damoyselle eut entendu l'escuier, tout le corps lui commença a fremir et la couleur a apallir pour ce que son sang lui alla au cuer. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 48).

 

Rem. Ex. du XVe s. (De Vita Christi) ds GD I, 315c.

B. -

[D'un végétal] "Flétrir" : Maiz mie n'aperçoy Que la fueille ait nulle vertu en soy, Ne que douçour, fruit, ne grant plaisir face. Maiz maintes foys apalit et efface Ne rien ne voy en li de grant vigour Fors de couvrir la fleur dessus sa place (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 260). Et aprés ce feist vostre boiste du tout a son vouloir sa vertu, car je suis certain que je m'y conduiroie tellement que la rose appaliroit et seche devendroit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 344).

C. -

[Du coeur] "Devenir triste, s'affliger" : Palintus, c'est le noble conte Waleran de Saint Pol, qui conte Du bon tamps qu'il voit tout fali, Dont par doel son coer s'apali. (Pastor. B., c.1422-1425, 261).

III. -

Part. passé en empl. adj. ou subst.

A. -

Empl. adj.

 

1.

[D'une pers., d'une partie du corps] "Pâle" : ...et aussi le viaire lui estoit appaly, retrait et froncié, qu'autreffois avoit veu plain de char et vermeil, dont il perdy toute la congnoissance. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 539). ...de faminne avoit le char moult apalie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 402). Nuit ne jour ne pooit dormir, par coy tant devint apalye de sa coulour qu'elle ot perdu, que sa maistresse, que moult estoit soubtille, s'en appercheu assés tost. (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 109).

 

-

"Pâle, abattu" : Que feray je ? Je suis estaint et apaly. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 126). Maint en y avoit appally De famine et de povreté. (Myst. process. Lille K., t.1, a.1485, 492).

 

2.

[D'une fleur] "Fané, flétri" : Ja n'i sera morte [ceste flours] ne apalie, Toute bonté est dedens lui escripte. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 80).

 

3.

Au fig. "Éclipsé (par qqc. ou qqn de plus remarquable)" : Jadis en l'eaue vit la lys, Plus blanche ne fut oncques lys, Car sa blancheur paroit en l'onde. Le cedre en fut appalis. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 276).

B. -

Empl. subst. "Celui qui est pâle et faible" : Prenés confort ; joye et plaisans delictz, Mollis, jollis, pollis, gros et delis, Plus embellis que parures de lictz Aux appalis donnent sang et renfort (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 91).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

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