C.N.R.S.
 
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     APAISER     
FEW VIII pax
APAISER, verbe
[T-L : apaisier ; GD : apaisier ; GDC : apaisier ; AND : apeser ; DÉCT : apaisier ; FEW VIII, 92b : pax ; TLF : III, 197a : apaiser]

I. -

Empl. trans.

A. -

Apaiser qqn

 

1.

"Ramener à des dispositions plus paisibles (une personne en colère, un groupe agressif, belliqueux)" : Et pour ce que leur yre n'est pas manifeste et monstree, l'en ne les apaise pas par persuasions ne par paroles (ORESME, E.A., c.1370, 262). Et li preudoms sanz demourée Pour moy courroucée apaisier Me prist doulcement a baisier, Et la fustes vous engendré (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 27). ...se aucun famillier, commensal des dis religieux, bourgois ou soubzmanant fist aucune mellée, debat ou riote en le dicte abbeie, pourtant que il ne eust effusion de sanc ou enorme lesion, Mgr l'Abbé le porroit appointier, corrigier et apasier. (Hist. dr. munic. E., t.3, 1385, 458-459). Comment la pourray je appaisier [l'épouse] ? (DESCH., M.M., c.1385-1403, 122). Lors Gieffroy compta aux barons du pays pourquoy il avoit fait son oncle mourir. Si en furent un pou les barons appaisiez, pour la mesprison que le conte avoit faicte. Et lors leur fist Gieffroy faire hommage a Remonnet, son frere, et fu conte de Forest. (ARRAS, c.1392-1393, 269). ...chaut et boullant, tos esmeu en ire, tart apaisié ne amodé en douçour (FROISS., Chron. D., p.1400, 42). Dont respondi Jaquemés [l. Jaquemes] d'Artevelle, qui bien comsidera que les coses aloient diversement et hors des rieulles a coustumes, aultrement que il ne soloient estre, et les quida apaisier de douces paroles (FROISS., Chron. D., p.1400, 638). Et finablement le peuple, qui estoit esmeu et armé, fu apaisié par la bonne diligence des gens du Conseil du Roy (FAUQ., II, 1421-1430, 18). ...le vénérable convent de l'abbaye de Saint-Denis (...) presta et délivra de trente à quarante mars d'argent en tasses qui estoient en refretouer d'icellui convent, pour et à ce que ceulx de ladite garnison en peussent estre appaisiez aucunement. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.1, 1437-1464, 182). Aprés le fist Pylate batre [Jésus], Par mauvais tyrans trois ou quatre, Pour cuider Juïfs appaisier Qui plus s'efforçoient de noyser. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 367). Car quant il se courrouche, il n'est personne qui le puist appaisier (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 254). Gilles le medicin fut en ce temps, moult aprecié du pappe Adrian. Cestui fut homme insigne en la science de astrologie et predist l'entrée de Barberousse en Itallie, qui estoit empereur de Germanie. Cestui Gilles fut envoyé vers le roy de Sicille pour le appaiser et faire cesser de son entreprinse. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 118 r°).

 

2.

"Établir qqn dans la paix intérieure" : Amour purifiante et clarifiante m'a fort apaisee et stabiliee par bonne consideration a l'encontre de toutes tentations et persecutions (Disc. amour divine, 1470, 132). "En lui [Dieu] n'est aucune transmutation comme d'une qualité en aultre", aucune fois courrouciet, aucune fois apaisiet, car tousjours est paisible sans estre troublé. (Somme abr., c.1477-1481, 143).

 

3.

"Calmer, apaiser (qqn qui souffre)" : Tous les barons furent moult doulens de son tourment [de Remondin], mais ilz n'y sceurent remedier pour chose qu'ilz lui sceussent dire ne monstrer. Mais tousjours enforce sa doulour. En ceste partie dist l'ystoire que, quant les barons virent qu'ilz ne le povoient mettre hors de sa doulour, ne appaisier en aucune maniere, si furent moult doulens. Lors orent en conseil qu'ilz le manderoient a Melusigne (ARRAS, c.1392-1393, 253).

 

-

[À propos de Judas] "Donner un baiser de paix à qqn" : JUDAS. Maistre, piessa je ne te veiz, Dieu te sault, je te veul baisier. Tunc o(b)sculatur Jhesum. Tunc Judei acipiunt Jhesum. DEUS. Amis, quil veulx tu apaisier ? Dy moy, pourquoy es tu venu ? Mieulx fust que ne m'eusse congneu. Pour ta paix me metz a tourment, Les Juïfz me hëent forment, Et en baisant tu m'as trahy. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 178).

 

4.

Apaiser (un être céleste)

 

a)

"Faire cesser sa colère, le calmer" : Et avecques ce, ilz disoient que il avoit yci en bas autres dieux appeléz daymones, desquelz les uns estoient bons et a honorer par sacrifices et les autres mauvais et les convenoit apaisier et blandir par certains sacrifices. (ORESME, E.A.C., c.1370, 244). Tresdouce dame cui j'aour, (...) Envers ta gent ton fil appaise, Et li prie que il li plaise Avoir de son peuple merci. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 245). Tu as tollu a Dieu par ta rapine l'obeissance de ses commandemens, et la crainte de son nom, et le cuides apaisier de ce que n'est pas tien. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 174). Il m'ennuy de voz sacrifices (...). Si tourneray ma face quant vous me cuiderés apaisier par voz sacrifices. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 175). ...il semble (...) que de euvre que nous facions Dieu ne soit loué ne apaisié (JUV. URS., Loquar, 1440, 328).

 

b)

"Lui rendre ce qu'on lui doit" : Ce sacrifice est proprement don ou oblacion faicte a Dieu le createur et a luy deue avecques aulcune benediction ou conservation solempnelle en signe de honneur, service et obeissance comme a son souverain seigneur, pour le appaiser (MONTFIQUET, S. Sacr., c.1481-1501, f° i 6). Ce venerable sacrifice de l'autel a vertu de satisfaire, c'est a dire de faire assez par maniere de pris pour appaiser Dieu de tout ce que luy pouons devoir, comme par argent nous satisfaisons aux hommes (MONTFIQUET, S. Sacr., c.1481-1501, f° k 6).

 

5.

"Accorder, réconcilier (des ennemis)" : LE ROY DE GRENADE. Telle est m'entente. L'EMPERIÉRE. Ore alons men sanz plus d'atente, Puis que Dieu nous a apaisiez. (Mir. Oton, c.1370, 387).

 

-

Apaiser qqn à qqn. "Réconcilier qqn avec qqn" : O Vierge, gloriouse meire Et dame de misericorde, Apeise nous a nostre frere, Et a son peire nous acorde. (Prières saints R., t.1, c.1400-1500, 189).

 

6.

Prov. : Tel cuide apaiser qui fait noise (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 93).

B. -

Apaiser qqc.

 

1.

"Mettre fin à, faire cesser (des désordres divers : guerre, querelle, schisme...)" : E ! doulce vierge, qui la guerre D'entre Dieu et homme apaisas... (Mir. st J. Cris., c.1344, 277). Elle [Blanche de Castille] appaisa la grant discorde Des barons françois vil et ord (DESCH., M.M., c.1385-1403, 304). ...ces coses furent apaisies (...) et se tenoient bien ces trieuves en Bretagne (FROISS., Chron. D., p.1400, 593). De ce les mist il en accort, Et appaisa tout cel descort. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 258). ...ledit Benedic n'avoit volu faire cession du papat pour appaisier le cisme qui avoit duré ja par plus de XXIJ ans (BAYE, I, 1400-1410, 31). ...par quoy lesdictes commocions furent apaisées pour lors en la ville de Paris (FAUQ., I, 1417-1420, 158). Toutez cellez gens (...) appellerent leurs dieux vengeurs de malefices et guerdonneurs de biensfaitz, et pour appaiser les vengeances ilz faisoient sacrifices appellez expiations (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 165). Mais tant firent par ambaxadeurs que appointement se y trouva et furent les choses appaisiées pour celle heure. (BUEIL, II, 1461-1466, 233). Cestui, pour la profondité de sa science, fut mandé du roy et, avecque l'evesque de Tournay, fut envoyay en Flandres et appaisa les differans. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 140 v°). Car Dieu des cieulx l'avoit bas amené Pour appaiser guerre, discort et noise (LA VIGNE, V.N., p.1495, 144). ...et, par ce moyen et des saiges du royaulme, toutes les divisions seroient apaisées. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 188).

 

2.

"Calmer, apaiser (un aspect de la vie psychique d'une pers. ou un aspect de son comportement)" : Marie sui (...) Qui pour amenuiser t'amére Douleur et ton cuer apaisier, Te vueil de ma presence aisier. (Mir. Theod., 1357, 112). Preng dont fort cuer, et je t'en pry, Et en appaise ton corage. (Gris., 1395, 80). Ce feroit mon : Il n'est que le char d'un baston Pour apaysier teles fredaines. (Mandel. T., c.1450-1475, 188). ...mais nous apaisames Noz couraiges et recullames (Fr. arch. B., c.1468-1480, 34). ...pour ordonner leur desir et appaiser leur propre affection, qui moult empeschent le fruict et effect, la devotion et purté d'oroyson (Disc. amour divine, 1470, 16). Pour offrandes ne de suif ne de sire, D'or ne d'argent ne leur faictes support, Në appaisez aucunement vostre ire Se humains ne font envers Dieu leur acord. (Cene dieux, c.1492, 139).

 

-

[D'une chose] : Quant le dormir apaise la desipience, c'est bonne chose (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 58). Car pugnicion apaise le mouvement et le impetueuseté de yre pour ce que elle fait et cause delectacion en lieu de la tristece que on avoit devant. (ORESME, E.A., c.1370, 262).

 

-

"Contenir (sa volonté)" : JHESUS [à Simon]. (...) Baisié ne m'as pas a l'entree ; Ceste [Marie-Madeleine], depuis qu'elle est entree, Ne scet son vouloir appaisier De mes piéz tenir et baisier. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 187).

 

3.

"Atténuer, soulager (une douleur)" : ...sa doleur appaisera Un po (DESCH., M.M., c.1385-1403, 290). Et ceulz qui se veulent cogier ["se contraindre" (Éd.)]Aux povres pelerins logier Et leur donner telle substance Comme regarde leur puissance, Pour eulz reposer et aysier Et leur grief traveil apaisier, Ceulz a ceste fontaine beurent Pour cause que faire le deurent. (COURCY, Chem. vaill. D., 1406, 85).

 

4.

"Satisfaire (un désir)" : Quant li albes ["abbé"] oï Baudewin, le gerrier, Si en commenche à rire ; puis dist sans détrier : "Nous n'avons chi-à-val albie, né monstier, Là où il i ait dames pour nous à resveillier ; Mais à ches puchellètes qui l'erbes vont queillier, A chelles nous convient nous déduis apaisier. Cascuns n'a mie nonnes pour lui à soulatier [l. soulacier] !" (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 91).

 

5.

"Pardonner (une faute)" : ...il [Dieu] pardonne aux coulpables en delaissant la coulpe du mesfait et les paines qui s'ensieuvent au pechiet, desquelz deux parle le Psalmiste quant au premier dist : "Dieu est propice en apaisant et secourant a toutez noz iniquitéz" (Somme abr., c.1477-1481, 179).

 

6.

Apaiser toutes choses. "Adoucir, rendre moins rude" : ...cellui qui est pacient est gouverneur de moult grant sapience et apaise toutes choses (JUV. URS., Loquar, 1440, 340).

 

7.

DR. Apaiser les clains (de qqn). "Faire en sorte que les plaintes en justice déposées par qqn soient l'objet d'un jugement ; en exécuter les clauses" : Item en touz mes autres biens moubles et heritaiges, quelx qu'il soient, je fais et estaublis mes hoirs universalx mes bien amez oncles mon signour Henri et mon signour Girart de Montfalcon, chevaliers, chescum pour la moitié, s'ensinc est que je trespassoie de cest secle senz hoirs loialx et naturalx de mon corps, en tel meniere et condicion qu'il soient tenuz paiier mes debz et mes laix et mes clains appaisier par la main de mes executours cy deanz escripz. (Test. Besanç. R., t.1, 1333, 340).

II. -

Empl. pronom.

A. -

[D'une pers.]

 

1.

"Retrouver son calme, s'apaiser" : Et quant Charlon l'ouÿ si se va appaisant (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 183). ...elle ne povoit vivre ne durer de la grant ardeur d'amour que elle avoit à lui, et que elle ne savoit que faire, que dire ne que devenir, en soy destordant et deschirant sa robe et ses cheveux. Laquelle qui parle, veant icelle Marion ainsi malmenée et desconfortée, li dist que elle se appaisast (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 354). ...au roy en pesa, Toutefois aprés s'appaisa (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 33). Et Charles sy fort tressailhit qu'il at briseit la lietier et sault sus, sy demande son filz. Et ons luy dit qu'il dort en son treit, sy s'apoisat. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 44). Li rois les ouvri [les lettres du duc de Brabant consentant à expulser Robert d'Artois] et lissi, et se apaisa sur ce que il trouva dedens. (FROISS., Chron. D., p.1400, 199). Pour Dieu, apaisiez vous, regectés toutes envies et haynes particulieres, et que chascun pense au bien du roy et de la chose publicque de ce royaulme. (JUV. URS., T. rever., 1433, 71). Sire, vueillez vous apaisier : Par trop se traveille de yre homs. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 399).

 

2.

"Faire silence" : Lors s'apaisièrent li menestrel [ils cessèrent de jouer] (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 92). [À l'arrivée d'un messager] on s'apaisa pour veoir conment se feroit ce que d'Artevelle offroit. (FROISS., Chron. D., p.1400, 274). ...dame Mehault estoit si malcontente de ce que vielle avoit esté appellee, et si n'avoit aincoires que .LXXVIJ. ans, que nullement ne se voloit appaisier. Toutesfois tant l'en pria l'en, qu'elle se teust, la Dieu merci. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 107). ...que chascun s'appaise ! (Fr. arch. B., c.1468-1480, 30).

 

3.

S'apaiser à/envers qqn. "Faire la paix, se réconcilier avec qqn" : Sire, pour ta misericorde, A nous t'apaise et te racorde. (Mir. st Alexis, 1382, 355). Mais non pour quant il passa le dueil [de son frère poussé au suicide par Geoffroy] assez legierement pour ce que son frere lui avoit enhorté la droicte racine de quoy il avoit perdue sa moillier. Lors dist a soy mesmes : Ce qui est fait ne puet autrement estre. Il me fault appaisier a Gieffroy avant qu'il face plus de dommages. (ARRAS, c.1392-1393, 269). Craignez et doubtés Dieu (...) et Dieu se apaisera envers vous (JUV. URS., T. rever., 1433, 62).

 

-

S'apaiser à qqn de qqc. "Se mettre en paix (avec qqn au sujet de qqc.) ; se faire pardonner qqc." : ...si m'aviseray Conment a Dieu m'apaiseray De mon meffait. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 23).

 

4.

S'apaiser de qqc.

 

a)

"Se satisfaire, se contenter de" : De petit nous nous appaisons Comme petites brebietes Et sommes, ou temps des fleurettes, Prestes de rendre noz toisons. (Dictz moraulx S., p.1450, 117).

 

b)

"Accepter (une situation), même à contrecoeur ; se faire une raison" : Car il convient que les dons voysent Aux sains a qui ilz sont vouez ; Ceulx qui n'en ont si s'en apaisent. (CHART., D. Rev., a.1424, 318).

 

c)

"S'abstenir de" : Doncques vault-il mieulx m'en appaise Pour l'heure presente, et m'en taise, Si non de remembrer leurs sectes, Comme vous verrez compris cestes. (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 630).

 

d)

S'apaiser de + inf.

 

-

"Accepter sereinement de" : Ou est le cueur qui se pourroit contenter de tant d'ingratitudes et de services sans guerdon ? Ton courage se doibt il apaisier de souffrir ensemble service en povreté et travail en peril ? (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 10).

 

-

"Cesser de" : Dame, je ne scé se jamais Vous verray. Baisiez me, baisiez. Hé ! de plourer vous apaisiez (Mir. emper. Romme, 1369, 251). Et, le XXIIIIe jour dedit mois de junne, fut ly paiis ensemble al cause del entredeux qui pendoit entre Evrart de la Marche et monsangneur de Burgongne devantdit ; car lydit Evrat nullement ne soy voloit apasseir de guerrier. (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 556). Il nous eust beaucoup mieulx valu, Que pretermectre il eust faillu Et ces gens iniques taiser, Et d'en parler nous appaiser (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 629).

B. -

[D'une chose concr. ou abstr.] "Se calmer, s'apaiser"

 

1.

[D'un élément naturel] : Entrués s'apaisera li airs et cera la bruine. (FROISS., Chron. D., p.1400, 434). ...li temps s'apaisa, la nuee passa, li airs chei, li ciels esclarci (FROISS., Chron. D., p.1400, 728).

 

2.

[D'un sentiment] : ...et lors leur fureur et voulenté se apaiserent aucunement (JUV. URS., Loquar, 1440, 342). Ma chiere mere, ne vivez a malaise, Car j'ay espoir de venir quelque foys A celle fin que vostre dueil s'apaise (LA VIGNE, S.M., 1496, 194).

 

3.

[D'une affaire] : Et semble ausdis ambaxadeurs du Roy (...) que lesdis seigneurs estans à Vernueil et ceulx de leur conseil ont grant desir que toutes choses s'appaisent amiablement (BAYE, II, 1411-1417, 121). Auffort, la chose s'appaisa esperant tout ce jour la responce de la lettre de nostre patron (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 156).

 

4.

[D'une guerre] : S'amour tient vostre cuer en serre, Ne vous esbahissez en rien ; Il n'est nulle si forte guerre Qu'au derrain ne s'appaise bien (CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 272).

 

5.

[D'une maladie] : ...ceste maladie de la separacion des membres qui est la principale se peut apaiser (JUV. URS., D. Tours, 1468, 440).

III. -

Part. prés. en empl. adj. "Pacifique" : ...si n'est chose plus plaisant Que femme doulce et appaisant (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 82).

IV. -

Part. passé en empl. adj.

A. -

[D'une pers.]

 

1.

Apaisé de qqc.

 

a)

"Qui est fort, calme, serein (devant un revers, une épreuve)" : Ha ! treschiere dame honnourree, Pour Dieu prenez en pacïence ! Tant avez vertus et scïence, Qui tousjours si pou vous prisiez, Que voz cuers doit estre appaisiez De celle dure cruaulté. (Gris., 1395, 84).

 

b)

"Qui accepte qqc. en silence, dans le calme" : ...contrains Suis a faire de mon chier filz Comme de ma fille je fiz [les éloigner de leur mère] (...) Et affin que soubdainement Ton cuer ne le port plus griefment, Paravant le te segnefie. S'en soies du tout appaisie, Que ci ne fault nul contredit. (Gris., 1395, 63).

 

c)

"Qui est soulagé de" : ...et m'en alai Gais et jolis et envoisiés Et de mes maulz tous apaisiés (MACH., Voir, 1364, 2770).

 

2.

Estre apaisé que. "Ne pas s'offusquer de ce que" : Et vous, frere, joyeux soyez Et soyez du tout appaisiez Que celé vous ay mon affaire ; Car ce que l'en fait pour mieux faire Ne doit fors en bien avenir. (Gris., 1395, 97).

B. -

[D'une chose] "Retourné au calme, silencieux" : ...sus le nuit, (...) tout estoit retrait et apaisiet (FROISS., Chron. D., p.1400, 620).

V. apaier, apaisanter
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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