C.N.R.S.
 
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     ABELLIR     
FEW I bellus
ABELLIR, verbe
[T-L : abelir ; GD : abelir ; DÉCT : abelir ; FEW I, 320a : bellus]

I. -

Empl. trans. indir. Qqn/qqc. abellit à qqn

A. -

"Plaire, être agréable à qqn" : Le jeu, je croy, ly abelit. (Myst. Pass. N.S. R., c.1350-1370, 156). ...nouvelles que j'oysse Pieça ne m'abellirent tant Que du bon penancier vailant. (Mir. parr., 1356, 41). Chiere compaingne, Vescy ceys pour qui joie et delit As si perdu que riens ne t'abelit. (MACH., F. am., c.1361, 167). Tresbelle, riens ne m'abelist Ne donne paix n'aligement Sans vous a qui sui ligement (MACH., Voir, 1364, 12). Cilz estas forment abelli A Melyador (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 90). ...nul delit Ne m'abelit (MACH., Lays, 1377, 290). Long temps me dura la leesse, Beau doulx frere, que je vous dy, Car ma belle plaisant maistresse Plus et plus tousjours m'abely (Cent ball. R., c.1388-1396, 39). Mais tout avec le grant delit Qui au veoir tant m'abelit, Il n'est homs qui peust penser Ne dire, et deist sanz cesser, La melodie et le doulz son, L'armonie et belle chancon Que la font ces biaux mouvemens Celetiaux (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 86). Un mot lui nuit, l'autre lui abelit. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 167). Vous avéz estrainges maniere Et estes maulx homs a servir, Je ne vous saroye abelir. Vostre banniere est au vent mise, Tournés le cul devers la bise, Ne faictes pas chiere piteuse. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 7). ...car a chascune en faisoit sy a point que moult fu son savoir recommandé et loé de prime entree ; se devisa une espace a la royne a qui son langage n'é paz anoieux, car moult luy abelissoient sez doulcez et bellez devisez (Comte Artois S., c.1453-1467, 62).

 

-

[En mauvaise part] "Séduire" : La faveur que l'en a premier Au monde est l'odeur du pommier A la pomme et du fruit qu'il porte, Qui la faveur mondaine ennorte, Dont la couleur nous abellit (DESCH., M.M., c.1385-1403, 228).

 

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Empl. abs. Qqn/qqc. abellit, est abellissant : Dont la champaigne estoit verdure, Et les couleurs abelissans Contre le vert resplendissans. (MACH., D. Aler., a.1349, 386). Chascun regardoit son levrier, Pour ce que fourment les amoient, Aussi que nourris les avoient, Car voirs est que moult abelist [var. enbellist] Ce que on aime et que l'en nourrist. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 403).

 

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[Suj. neutre] : Ce ne vous doit pas ennoier, Mais vous doit abellir a faire. (Myst. Pass. N.S. R., c.1350-1370, 165). ...ce m'a moult abeli Que si a point ycy vous truys. (Mir. chan., c.1361, 150). La remonstra de coer discré Che dont on li sceut tres grant gré Et qui grandement m'abelli. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 141).

 

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Empl. impers. : Son tresor teillement la vielle li offrit Tant en ait fait mener comme il li abellit : Coppe, hanap, anialz, et boin joyaulz assi, De l'or et de l'argens loialment li partit. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 967).

 

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Il abellit à qqn faire qqc. : Et si li plot et abeli Especialment m'envoier A vous (Mir. parr., 1356, 41).

 

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Il abellit (à qqn) de qqc. : ...om puet porter Les oiseaulx pour soy deporter Et pour y prendre grant delit, Toutesfoiz qu'il en abelit (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 474). Et je, par le bon gré de li, Je m'assis, dont moult m'abelli, Car alefois le regardoie (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 151). Nostre voie moult bien se taille, Ce me samble, al aler [l. a l'aler] vers li [un jeune homme] ; De quoi moult il m'en abelli (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 96).

 

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Il abellit à qqn que : Sur toute rien moult m'abelly Que Tristifer coler joly De fin achier, bien brunoiant, Ala a ce point ottroiant - Ne sçay quele chose pensoit - A Maret qui le miex dansoit (Pastor. B., c.1422-1425, 46).

B. -

"Être favorable à qqn (?)" : Quant vous vouleiz pendre Oigier, ne vous abelit point : s'il est pendut, nul n'y avrat prouffit (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 27). [Seul ex.]

C. -

Le coeur abellit à qqn. "Le coeur se sent bien, éprouve un sentiment agréable" : Mais il m'a trop bien souvenu De la tres grant biauté de li, Dont tous li coers m'en abelli. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 66). [Seul ex.]

II. -

Empl. trans. dir.

A. -

Qqc. abellit qqn. "Lui plaît" : Renart dist au roy que le Buef l'en devoit conseillier qui savoit la coustume des hommes et quelx choses les abellissent mieulx. (Livre bêtes L., c.1450-1500, 100). [Seul ex.]

B. -

Abellir qqn. "Le recevoir agréablement, l'accueillir par de belles paroles" : Aprés, quant vint à la Saint-Johans, si sont les aloiiés aleis à Cambray : mains li roy de Franche les at escript qu'ilh estoit à Noion ; les prinches alerent là, andois les parties, que li roy abelit (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.6, a.1400, 533).

C. -

Abellir qqc. "L'embellir"

 

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En partic. "Embellir (l'âme) en la purifiant du péché" : Mais j'ay voulu parler plus generalement en ceste maniere : O ame devote, creée de Dieu a son ymage, et de son precieux sang amoureusement rachetee, considere et te remambre que jadiz puisque tu estoyes layde et diffiguree par pechié originel, il pleust a ton Dieu toy regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme (GERS., Concept., 1401, 408). ...chassier nous fault hors de nostre cuer le hydeux, lait et hayneux pechié mortel (...) a ce que nostre ame soit purifiee et abellie (GERS., Concept., 1401, 387).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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