| - | Empl. trans. "Soutenir à l'aide d'étançons, consolider, étayer" : ...les eglises des religieuses dames de l'Abbiete et des freres Jacobins, adonc seanz es faux bours dehors Lille, furent minées et estanchonnées aus couz, frais et missions de laditte ville ([Sursis Ferecot V.D., 1343, 331]). Les Sarrasines vont feniestres aportant, Et les huis des maisons abatent par-devant, Et viènent viers le trau et le vont restoupant, Et de mairiens les vont bien fort estançonnant ([God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 64]). Adonc entrèrent cil ouvrier en leur mine et minèrent continuelment nuit et jour, et fisent tant que il vinrent moult avant par desous le grosse tour ; et, à le mesure que il minoient, il estançonnoient, et cil dou fort riens n'en savoient. ([FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 221]). Quant li mineur dou prince qui, tout à fait que il minoient, estançonnoient, furent au dessus de leur ouvrage, si disent au prince : "Monsigneur, nous ferons reverser, quant il vous plaira, un grant pan dou mur ens ès fossés." ([FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 249]). ...plusieurs grandes fenestres estansonnées et estoffées bien et suffisament ([Trés. Reth. S.L., t.2, 1409-1410, 596]). ...pour estançonner le tarrastre qui porte le comble de ladite chambre emprés de ladite cheminée ([Trés. Reth. S.L., t.2, 1409-1410, 619]). ...I tremble lonc, pour estanchonner le tref de devant le crucifix ([DU MAREST, Comptes L., 1412-1433, 75]). ...pour ladicte loge asseurer, soustenir et estançonner par dessoubz ([Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1416-1420, 612]). ...avoir estanchonné le planchier de la salle qui est dessus ([Comptes Lille L., t.2, 1468, 301]). ...pour avoir estancené l'arbre du dit moulin... ([Doc. 1471. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 649]). |
| - | P. anal. part. passé en empl. adj. [D'un animal] "Appuyé, dressé" : Et combien qu'ilz et leurs chevaulx fussent mors des long temps (...), ilz sambloyent avoir vie, tant estoient les chevaux estançonnez, drois sus leurs gambes ([Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 8]). |
II. - | [Se rattache à *stanticare] "S'arrêter, demeurer immobile" : ...De ce cop fuissent porté jus, Se les lances qui sont prisies Ne fuissent en tronçons brisies ; Mais, pour ce qu'elles tronçonnerent, Sur leurs estriers estançonnerent. ([FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 255]). |