Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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BESOGNE FEW XVII *sunni
BESOGNE, subst. fém.
 

A. -

"Chose dont on s'occupe ; ce qu'on a à faire, tâche, travail, besogne" : Se vous lo que vous le mandez Et baudement li commandez Vostre besongne ; il la fera, Que ja peinne n'en doubtera. (MACH., D. Aler., a.1349, 316). Le cardinal de Pierregort, Pour les nostres donner confort, Pour adrecier leur conscience, Rassorre et donner penitence, Fu legas en ceste besongne : Car c'est uns homs qui bien besongne. (MACH., P. Alex., p.1369, 22). Quant li roys le prince a veü Moult liement l'a receü Et tous ceuls qui o li estoient Qui de la besongne venoient (MACH., P. Alex., p.1369, 177).

 

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Assevir sa besogne : Quant sa besongne ot assevie, Il les charga en sa navie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 231).

 

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Faire sa besogne : Mais parle pou, fai ta besongne. Sages est qui einsi besongne. (MACH., C. ami, 1357, 126).

 

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[En tournure nég.] : ...Il ne fait pas bien sa besongne (MACH., Voir, 1364, 144).

 

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Mettre à point ses besognes : Li amiraus n'atendi point, Eins mist ses besongnes à point, En mer monta. (MACH., P. Alex., p.1369, 120).

 

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Perdre sa besogne : Je vous avoie fait faire aucune chose a Paris, mais on m'a dit que li orfevres est mors, si croi que j'arai perdu ma besongne et mon or. (MACH., Voir, 1364, 680).

 

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Pourchasser sa besogne : Et aussi les ala il querre A Bruges et en Engleterre, Et à Paris et en Gascongne, Tout en pourchassant sa besongne. (MACH., P. Alex., p.1369, 26). Il n'est remes piteus ne mas De sa besongne pourchacier, Eins ne fait qu'aler et tracier Les signeurs partout, et querir, Pour leur aïde requerir. (MACH., P. Alex., p.1369, 43).

B. -

"Affaire, chose" : Mais je vueil bien que certeins soies Que tes besongnes seront moies, Car je t'aim et faire le doi. (MACH., R. Fort., c.1341, 75). Or vueil parler de ma besongne Qui au cuer me touche et besongne. (MACH., D. Aler., a.1349, 310). Charité, damoiselle chiere, Liement, de bonne maniere, Ceste besoingne conterez. (MACH., J. R. Nav., 1349, 219). On scet bien que la Chastelainne Fu morte pour un bacheler, Pour ce qu'il ne la sot celer. Car il dist toute leur besoingne A la duchesse de Bourgoingne (MACH., J. R. Nav., 1349, 237). Je ne di pas qu'adès besongnes, Mais saches comment tes besongnes Yront, car trop mieus en vaurront (MACH., C. ami, 1357, 135). Mais je voi en ceste besongne Pluiseurs choses que moult ressongne (MACH., Voir, 1364, 610). ...Car ce n'estoit pas ma besongne. (MACH., Voir, 1364, 658).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso


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