C.N.R.S.
 
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     VOLER     
FEW XIV volare
VOLER, verbe
[T-L : voler ; GDC : voler1 ; DÉCT : voler ; FEW XIV, 598b : volare ; TLF : XVI, 1295b : voler1]

I. -

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

[D'un oiseau, d'un insecte]

 

1.

"Se mouvoir dans l'air au moyen des ailes" : Car quant j'eus mon vis descouvert Et que mi oueil furent ouvert, Je ne vi fors que papillons, Car moult grant plenté d'oisillons Qui devant entour moy chantoient Tuit de la departi s'estoient En volant effreéement. Or ne savoie je comment Ne pourquoy c'estoit avenu, Ne qu'il estoient devenu. S'en pris une merencolie Que sans raison n'estoit ce mie. (MACH., D. Aler., a.1349, 258). Et quant ce vint qu'il s'en vola, Je resgarday qu'il s'en ala Tout volant devers oriant ; Mais il aloit plus costiant Le midi que septentrion. (MACH., D. Aler., a.1349, 261). ...onques mais n'avoient veü Nul oisel si bien esleü En quanqu'on pooit deviser, Tant y sceüst on près viser. Et fu getez premierement, Et il vola si hautement Qu'on ne sot quel part il tourna. Mais assez briefment retourna, De quoy il fist a son retour Un fort et mervilleus estour. (MACH., D. Aler., a.1349, 356). ...si conme l'oisel vole par mi ses pennes, aussi l'ennemi par temptacions vole (Mir. st Ign., 1366, 74). ...le malade cuide veoir voler mouchetes souvent devant lui (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 96). L'aigle, quant il s'enviellist et ne puet plus prendre viande, il vole par dessus les nuees en approchant le soleil tant que puet. (Somme abr., c.1477-1481, 179). ...et si, d'aventure, aucun oysel vole sur icelui endroit, incontinent chet mort à terre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 72 r°). L'un volle a terre, l'aultre volle par l'er, Chanter peuent et non mye parler Et en maisons aulcuns sont en abboys ; Les aultres sont en buyssons et en boys Pour mieulx dehaict a plaisance chanter, Desgringoter, degoiser, deschanter. (LA VIGNE, S.M., 1496, 332).

 

-

[Dans une compar.] : Si chevauchoit plus fort qu'oissiaus ne vole a vent (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 3). Il [un cheval] estoit plus tost rampeit sur ung rochier c'un esprivier n'y seroit voulleiz (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 55).

 

-

Chatel (cheptel) volant. "Volaille"

 

Rem. HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377 (gloss. s.v. chatel).

 

-

Voler bas (pour les branches). "Voler, se mouvoir bas (à cause des branches), au fig. entreprendre habilement, avec une extrême prudence, se tirer d'affaire (parfois sexuellement)" : "Ganelon,"dist Roulant,"[vous] sçavez voler bas, Vous sçavez moult tresbien jouer du blanc harnois." (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 203).

 

.

Inf. subst. : Adont ly sénescaus le prist à regarder A soy-méismes dist : «Tu scés du bas voler (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 178). Regnart qui scet du bas voler [,] En yver trop grant fain avoit, Mais viande ne pot trouver [Éd. : "prendre à ras de terre, dérober"] (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 104). Jehan le croit trop de légier, Trop pou savoit du bas voler Et par ce fut-il habusé (SAINT-ANDRÉ, Livre Jean de Bret. C., c.1400, 448). Il est aucunes fausses gloutes chamberieres que, parce que elles scevent assez du bas vouler et bien servir pour mieulz flater es grans hostieulz des bourgois et riches gens, on leur baille grant gouvernement pour ce que elles scevent bien faire les bonnes mainagieres. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 209). En disant ces mos, Noblesse debilitee, qui moult sçavoit du bas voller pour les branches, sally hors de la gallee et tout couvertement, nagant entre deux eaues, s'enforcha d[e]... (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 94).

 

.

"Courber l'échine" (Éd.) : L'habit de couverte faintise, La robbe de bien bas voller... (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 160).

 

-

Voler haut. "Prendre son envol" : J'ay veu oiseau ramaige (...) Vollant par son plumaige Hault comme ung espervier (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 317).

 

.

P. iron. Voler en haut : Pourtés sur vostre dos cecy [la croix], Affin que ne voulés en hault ! (Pass. Auv., 1477, 189).

 

2.

S'en voler. "Prendre son envol" : Einsi li dieus se departi, Qui de joie me reparti, Pour ce qu'il me moustra la voie Comment maintenir me devoie. Et einsi comme il s'en vola, Tous li biaus arbrissiaus crosla, Si qu'adont la froide rousée Est seur mon visage avalée, Que li dieus y fist dechëoir Par la force de son mouvoir. (MACH., D. verg., a.1340, 53). Yris tantost a son oirre aprestee ; Ses eles prent ; en l'air s'en est volee, D'une nue couverte et affublee. (MACH., F. am., c.1361, 164). Quant li corbiaus vid l'avoutire, Il les commença a maudire Et si jura grant serement Qu'il yroit dire ynelement A Phebus la grant lecherie Qu'il a veü en son amie. De ses eles l'air acola Et sans plus dire s'en vola Pour dire a Phebus la nouvelle Dou damoisel et de la belle, Comment il les avoit trouvé Presentement en fait prouvé. La cornaille qui l'encontra Pris son vol en son encontre a. (MACH., Voir, 1364, 688). SAINCT MARTIN. (...) Pour ce, Dieu des cieulx devalla, Sans aulcun cas de forfaicture Et comme ung colon s'en vola Au ventre de la Vierge pure Qui, sans maculle et sans ordure, En fit l'umble concepcion. (LA VIGNE, S.M., 1496, 299).

 

3.

[Du diable] : LUCIFER. (...) Haro ! Mon grant diable, que faix ? Va voulant en l'air comme foudre, Garde ne fine mais de corre Jusques aye de diable grant masse (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 33).

 

4.

[D'un autre être ou d'un objet, dans un contexte allég., ou bien dans une situation imaginaire, mythologique ou illusoire, ou encore par miracle] "Se mouvoir dans l'air" : Amis, ne doubter Que les bois aler, Les mons avaler, Les bestes parler, Les poissons voler Verras, quant je te lairay (MACH., Lays, 1377, 358). Car posé que le ciel fust de nature de aer ou de feu et que les estoilles courussent ou volassent parmi et le divisassent et que par ce elles feissent violence et tres grande sonnerie, noientmoins tel son seroit imperceptible a nous et ne pourroit estre ouÿ de cibas pour ce que il seroit trop loing de nous, et par consequent, il ne estonneroit pas et ne corromproit pas les corps de cibas. (ORESME, C.M., c.1377, 474). ...il tendoit cordes bien menues, venans depuis les tours de Nostre-Dame de Paris jusques au Palais, et plus loings, et par dessus ces cordes, en l'air sailloit et faisoit jeux d'apertise, si qu'il sembloit qu'il voulast, et aussi le voleur estoit appellés. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 61). ...car bien [Male Volonté] sembloit dame de gran[t] sens et prudence et dame de bon conseil ; c'est celle qui sembloit moult tost trouver aucun expedient, et qui scet bien nagier entre deux eaues, et voler bas pour les branches. (GERS., Noël, p.1404, 305). Se je povoye mes souhais Et mes soupirs faire voler, Si tost que mon cueur les a fais, Passer leur feroye la mer Et vers celle, tout droit aler, Que j'ayme du cueur si tresfort (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 59). Vous dictes grant abusïon. Dïables ! oéz quel frivole ! Il oït ung char quil vole. Hé ! pendu soit il quil ce croit ! (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 252). Ha hay ! Regardez quel merveille ! Oncques mais ne vit sa pareille Homme vivant, ne Jhesu Crist Oncques tel merveille ne fist. Vez vous comme il [Simon le magicien] vole par l'air ! (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 131). Quant par les champs chevauchoit Perseus En grant triumphe, luy et sa gentilesse Virent voler le chesval Pegasus, Qui vers Phebus avoit prins son adresse. (Pouvre peuple H., c.1450-1492, 155). Cestui en sa jeunesse, voulant fere comme Dedalus, fist et pour ce composa unes helles qu'il se mist ès piez et mains et vola du hault d'une tour (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 111 v°).

 

5.

Empl. abs. [Sans sujet spécifié] : ...car ilz [les mouvemenz] different en espece selon les termes dont ilz sont et es quelz ilz tendent et selon diverses especes et manieres de mouvoir, comme sont voler, aler, saillir et teles choses. (ORESME, E.A., c.1370, 505).

 

-

[Comme action impossible, absurde]

 

.

Voler sans ailes : ...amans en tourment De desir, qui durement Le scet demener, Ne puet sans espoir durer Amoureusement, Ne qu'on puet au firmament Sans eles voler. (MACH., Lays, 1377, 388). ...il veult voler sans elles (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 88). J'ay veu voller sans avoir elles. (Rapp., c.1480, 68). Se l'en povoit voller sans elles, On desnicheroit mainte pie. (Vig. Trib., c.1480, 224).

 

Rem. Prov. H., 252 [V143].

 

.

(Vouloir) sur les estoiles voler : Des cieulx vouloit estre abeesse, Et sur les estoiles voler (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 113).

 

Rem. G. Hasenohr, M. fr. 14-15, 1984, 246. Faire voler les asnes : Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 141.

 

6.

Loc. fig.

 

-

Voler de haut vol./Voler de haute aile. "Se conduire en grand seigneur" : Moult estoit large cestui et libéral en ses jeusnes jours ; achetoit gens renommés à poids d'or (...) ; voloit de la plus haute esle en tout temps emprès son maistre ; gouvernoit et régentoit tout. (CHASTELL., Chron. K., t.2, c.1456-1471, 162). ...tous deux [les deux princes] voloient du plus haut vol de la terre (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 30). ...messire Pierre de Brezé, angevin, grant sénéchal de Normandie, lequel de si haut èle vola longuement en France que piéça n'y ot son pareil (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 347).

 

-

Voler par dessus les grues. "Sauter par dessus les nuages" : Je cudoye monter aux nues Et voler par dessus les grues, Telement fuy d'amours ravis (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 20). [G. Hasenohr, M. fr. 14-15, 1984, 245]

B. -

[D'une chose]

 

1.

[Déplacement dans l'air]

 

a)

Empl. intrans. "Être projeté dans l'air et s'y mouvoir" : Pluto s'en va grant aleüre, Mais ne va trot ne ambleüre, Eins samble que ce soit la foudre ; Il fait entour lui si grant poudre Qu'elle vole jusqu'a la nue. (MACH., C. ami, 1357, 87). ...onques ne vi faire tel vent, Car les tieules par l'air voloient Et les cheminees chëoient Et se chaÿ pluiseurs maisons. (MACH., Voir, 1364, 608). Les diex tant courrouciez s'en sont Que la terre ay senti trembler Et feu par l'air ont fait voler. (Mir. st Panth., 1364, 363). Du pié fiert a tout le soulier, En la chambre fait l'uis voler (COUDRETTE, Mélus. R., c.1401-1402, 277). ...et a pou ne lui fist voler le bacinet du chief (Bouciquaut L., 1406-1409, 51). Aussy par la grant force des pierres ardans qui sans cesser saillent de ce puis et tumbent, partans de la flambe du feu, dont pluiseurs en vollent comme estinchelles de feu et tumbent dedens la mer (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 142). ...le vent retourna si tres a point la pouldre que la pluspart il fist voler contre le visage et sur l'oeil de ce bon cordelier (C.N.N., c.1456-1467, 35). ...ce roy droit cy fist affuster une bombarde pour la getter, et de fait, ladicte bombarde affustee, la fit voler dehors, dont du cop toutevoies elle rompi et en volerent les esclas cy et la en grant peril d'ommes. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 253). Hault les dez ! Vez les voler ! (Myst. Pass. Amb. R., c.1474-1500, 63).

 

-

Estre volé. "Être projeté dans l'air" : ...le manche du maillet (...) fust d'aventure rompu près de la teste d'icellui maillet et fust icelle teste du dit maillet saillie ou volée, par cas de fortune, contre le front ou le visage du dit Pierre (Doc. Poitou G., t.5, 1380, 138).

 

-

En partic. [D'une arme de jet] : Mais onques mais si druement Ne vist homs gresler vraiement, Com lances, sajettes et dars Volent en l'air de toutes pars, Pour nos Crestiens damagier. Mais bien se savoient targier, Car autrement il fussent mort Et occis de piteuse mort. (MACH., P. Alex., p.1369, 69). ...car les saiectes voloient près du prelat qui celebroit et estoit près de la perception (BAYE, I, 1400-1410, 102). ...et la eussiez vous veu lancez voler contremont, chevaliers desseeller, chevaulx cheoir et courre par la praierye (Comte Artois S., c.1453-1467, 9).

 

-

[D'un cavalier (de son corps)] : ...il le fist voler loing de son cheval plus du lonc d'une lance, et le blessa en l'espaule (LA CÉPÈDE, Paris Vienne K., 1432, 114).

 

-

[De la tête, dans une décapitation] : Voicy mon pennart trestout prest Qui est plus trenchant q'ung raseur. Je frapperay de tel roideur Que ton chief vollera bien loing. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 209). Il frappe et puis dit : Voyla pour ta part de la feste ! Or en est bas vollé la teste (Myst. st Laur. S.W., 1499, 209).

 

.

Faire voler la teste de qqn : Se jamais jour, au descouvert, Je vous puys en ung meffait prandre, Je vous feray trayner et pendre Et (...) Tout a cop vous feisse les testes Voller des espaules a tous trois. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 911). Mettez la teste en ceste place, Et tantost la feray voller. (Il frappe). Garde n'avez de bavoler. Vous estes bien espaignolley, Le chef en est bien loing voley (Myst. st Laur. S.W., 1499, 269).

 

-

Faire voler les yeux à qqn (en le laissant tomber de haut) : Princes, barons, ducs, chevaliers, Il est venu .II. gondaliers En la noble cité de Romme, Qui ne prisent pas une pomme Nos sacrefices ne nos Dieux, Et sy ont fait voler lez yeux A nostre amy, maistre Symon. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 135).

 

-

Faire voler les yeux de la teste (en lui donnant un coup) : Tel coup lui en alay en la teste frapper, Que je lui fis du chief tost les yeulx voler (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 35). Par quoy Aleaumet retorna, frapa le trespassé sur la teste, tellement qu'il lui fist vouler les yeux de la teste. (ESCOUCHY, Chron. B., t.3, Pièces justif., 1454, 439).

 

b)

Empl. trans. "Projeter, faire mouvoir dans l'air" : Atant prent à thoneir, et se levat I vens grans et oribles qui volat le feu en palais l'evesque ; tout ardit jusques en terre. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.4, a.1400, 473).

 

c)

Part. passé en empl. adj. Bois volé / branche volée. "Bois, branche abattue par le vent (synon. bois versé)" : Et auxi puet prendre au bois d'icelle garde tout le bois brisié et la branche volee de l'arbre pour son chauffer et ardoir (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 41). Et sont frans au boiz brisé et vollé et aux cymailles de l'arbre qui a esté jesant à terre XL jours aprés l'abattement de l'arbre, sans paier aucune amende (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 44). Item, pour les branches volées de tout arbre versé sans habiter au gros de l'arbre, hors deffens (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 57). Item, ilz ont en ladicte forest les briseures et les branches vollées par vent en toute ladicte forest, depuis le pié jusques à XVII piéz en hault, pourveu que ce soit sans deshounourer l'arbre et hors deffens. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 122).

 

2.

"Flotter, vaciller" : ...elles aggencent si faittement leurs cheveulx que elles en laissent une partie voler au vent. (PREMIERFAIT, Cas nobles hommes G., 1409, 209). ...oncques en nul lieu jusques à celle heure tant de drap d'or ne vola par rue (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 77). Le noble roy, roy des roys terrifique, Qui porte aux champs la grant fleur deilfique, En l'air volant, banyere desployee, A si tres bien son emprise employee Qu'il est venu haut, triumphant et frisque. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 325).

 

-

Part. prés. en empl. adj. [D'un vêtement] "Qui n'est pas ajusté, qui flotte" : ...4 cottes d'armes armoyees aux armes de mondit seigneur, les deux justes et les autres volans, six grandes banieres de trompetes armoyees et frangies de soye noire (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 435).

 

-

[Du mouvement d'une flamme] "Vaciller" : ...torches voloient sans nombre (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 305).

 

3.

[D'un phénomène météor. ou astr.] "Se déplacer" : Le quart signe si sont Comètes, Enflammées dedens leurs mètes, Et autres inflammations De diverses conditions Volans en l'air légièrement (LA HAYE, P. peste, 1426, 54).

 

-

Feu volant. "Météore, météorite" : Les Cieulx, avec leurs ornemens, Font engendrer et apparoir Souventesfoiz là sus en l'air Feux volans, resemblans estoilles Ou lampes ardans ou chandoilles (LA HAYE, P. peste, 1426, 7).

C. -

P. anal.

 

1.

"Se déplacer avec une grande vitesse, aller très vite (comme l'oiseau qui vole)" : ...si conme l'oisel vole par mi ses pennes, aussi l'ennemi par temptacions vole et se met en cuer d'omme. (Mir. st Ign., 1366, 74). Le vendredi vingtdeuxïesme jour Du moys d'aoust, sans prendre autre sejour, Le roy, la royne de Vïenne partirent Et en vollant allerent la autour Tant qu'ilz vindrent a un petit destour Dit Villeneufve, ou illec descendirent Pour y repaistre et disner, ce qu'ilz firent. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 142).

 

Rem. Sans doute même sens ds l'ex. suiv. : Mon pouoir, donc, qui n'a ne fin ne bout, Est desiré et appeté par tout (...). Ainsy je faiz le monde contrefaire, Je faiz rondeaux et balades parfaire, Je faiz courir et faire mains grans saulx, Je faiz fonder edifices moult haulx, Je faiz vouler trompetes et heraulx (MICHAULT, Danse aveugles F., 1464, 90).

 

-

[D'un animal] "Filer" : Je voy le lievre la amont. [l. amont,] Hou ! hou ! volant, a li, a li ! Nous eschappera il ainsi ? (Mir. femme roy Port., c.1342, 153). Ha, ha, au lievre ! je le voy. Après ! après ! il va de la. Je croy qu'il nous eschappera. Voi le volant ! (Mir. femme roy Port., c.1342, 153).

 

-

Voler à travers un lieu. "Traverser rapidement" : De leur nef ainsi relevé, Tirent sans fin les avirons, Voulant passer tous les girons Et voler le mer a travers. (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 801).

 

-

Part. prés. en empl. adj. [D'une pers.] "Qui n'est pas sédentaire" : A Jehan Lemelle, couvreur de tuille, pour avoir couvert sus la chambre monseigneur le Vicaire et sus la chambre du clerc d'office et du promoteur volant (Comptes Archev. Rouen J., 1459-1460, 305).

 

.

"Volage" : Tous les subjectz de Saturnus Povres mal complexionnés, Seront en brief empoisonnés, Gens necessiteux, familites, Mal nourris et tous satelites De la lune comme vollages, Cueurs volans et legiers couraiges Yront après et les suivront. (Cene dieux, c.1492, 136). Or est vray qu'ung jeune galand, Tout fin droit venant des escolles, Qui estoit amoureulx vollant Et beau bailleur de parabolles, La voult amuser de parolles En taschant a la decevoir. (Les Erreurs du Jugement de la Belle dame sans mercy, éd. A. Piaget, a.1500. In : Romania 33, 1904, 183).

 

.

[Surnom d'un bateleur] : Tu soies le bien arrivez, Volant. Qu'est ce la qui te maine ? (Mir. chan., c.1361, 164).

 

2.

"S'échapper, s'enfuir" : Sanglant ribaut fi de putaim, Je boute dessus vous la maim, Fau trictre larom crestïent. Je puisse enragier comme ung chient Cy ne vous garde de vouler. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 171). Je les lyeray sy roydemant Que ne volerant gueres hault (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 58).

 

-

S'en voler : Li roys fist un commandement, Qu'on amenast isnellement En sa presence le vallet (...). Et on li amena grant erre. Li roys commanda qu'on l'enserre, Et qu'on le mette estroitement Uns fers en ses piez, telement Et si pesans qu'il ne s'en vole, Car mettre le vuet en géole, Ou apenre un autre mestier, Dont cure n'avoit, ne mestier. (MACH., P. Alex., p.1369, 258).

 

-

"Partir" : En l'eure de la m'en volai Et devers Pallas m'en alai Pour gargouillier et reveler De mot a mot, sans rien celer, Par cui le coffre estoit ouvert Et tout le secre[t] descouvert. (MACH., Voir, 1364, 694).

 

-

[Du chien] Voler de couple. "Bondir de la couple" (Éd.) : Adonc se va mettre en la sieute Avec .L. chiens de muete, Si bien chaçans c'om ne pourroit Si bons trouver, qui les vouldroit, Car onc de coupple ne vola Meilleur chien, que maint en y a. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 374).

 

-

[D'une chose] "Disparaître" : Egar ! le feu s'en est volez Soudainement ; n'en y a goute. (Mir. st Panth., 1364, 356).

 

3.

Empl. pronom. Se voler. "Disparaître" : ...et pour l'absence aus[s]i des troys grans dames, Paix, Misericorde et Justice, et des gracieuses chambrieres vertueuses, qui aussi s'estoient volees (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 499).

 

-

Se voler en pieces. "Se déchirer en lambeaux" : Je m'esbahis que nostre roiz Ne c'est toute en piece vollee, Mais je n'y voy maille foullee Non plus que lors quant on la mist. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 967).

 

4.

[D'un mécanisme] "Se mouvoir librement autour d'un axe"

 

-

Aiguille volant. "Aiguille (mobile) d'une boussole" : ...un petit instrument qui des astronomiens est appelés directoire (...) et sy a ou milieu une aguille volant ou la vertu de ceste pierre est aucunement imprimee, laquelle tousdiz tourne l'une de ses parties devers septentrion et l'autre devers midy. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 616).

 

-

Rets volant. "Rets qu'on tire avec une corde fourchue"

 

Rem. HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377 (gloss., s.v. volant).

 

-

HORLOG. Roue volante. "Pièce qui régularise la sonnerie d'une horloge" : Or tost, or tost, dame orgueilleuse, sur toutes autres plus perilleuse, rendez rayson en presence de tous les besans de vostre orgueilleuse forge et des roes volans de vostre perilleuse orloge. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 317).

D. -

Au fig.

 

1.

[D'un bruit qui se répand, d'une nouvelle, d'une information, de propos...] "Se répandre, se propager avec rapidité" : Mais moult lui plaist de ce qu'on l'en rigolle, Et de son beq mainte parole volle Qui blasme vault, combien qu'il s'en excuse (CHR. PIZ., Ep. dieu d'amours F.E., 1399, 40). Es tu ce la, dy, fol desvé, Qui as fait voller tel vantise Que de destruire la pourprise Du noble temple Salomon ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 336). Ces nouvelles furent tost volées par toute la ville. (C.N.N., c.1456-1467, 406). Comme le duc fut gary et revenu en bon point, et que sentoit voler plusieurs nouvelles estranges contre luy... (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 450). Touteffois j'ay ouÿ dire, Ainsi que langage vole, Que Jhesus (...) Vient cy prescher la parolle De Dieu au peuple volage. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 385). Aucuns dient qu'il prenostica sur une conjunction de Saturne et de Jupiter, (...) choses merveilleuses, desquelles Phelippe le Hardy fut moult esmerveillé et, à cause de ce, volla son bruit moult loing, en diverses regions. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 128 v°).

 

-

Faire voler sa voix au vent. V. vent "Émettre des paroles au hasard"

 

-

[De la renommée] : Ainsi com renommée vole... (Mir. emper. Romme, 1369, 300).

 

2.

[D'une pers.] Voler en qqc. "Tendre à qqc." : ...tout le Levant il viseta a son navire et n'y avoit en la mer d'Orient mast revestu sy non de fleurs de lis ; Alixandre et Alquaire luy estoient cotidiens pors et ne volloient [var. vouloient ; valoient] ses yeux qu'en la circuition du monde pour tout seul l'estraindre. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 55).

 

-

Voler à qqc. "Recourir précipitamment à qqc." : ...et devoit venir le prevost bien tost au temps pour lors qui eust pourveu à leur requeste non pas voler à l'appel. (Doc. 1401. In : L. Mirot, Bibl. Éc. Chartes 96, 1935, 330).

 

3.

[D'une pers., de son coeur] "Être rempli de joie (la joie procurant l'impression de voler, de donner des ailes)" : A vis m'est que doye voler, Tant ay grant joye en mon coraige. (Gris., 1395, 21). Abisué, je sens voler Mon cueur. (Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 51).

 

Rem. C. Régnier, Mél. Lecoy, 1973, 513-514.

II. -

CHASSE

A. -

[Du chasseur]

 

1.

Empl. trans. "Chasser (une proie, gibier, oiseaux) au vol (à l'aide d'un oiseau de proie)" : Ainsi qu'il s'esbatoit à vouler des oiseaux, le jeune conte laissa aler un faucon et fist semblant que il aloit aprés. (Chron. norm. 14e M., c.1369-1372, 85). ...ceulx qui auront ostoirs pour le gros, seront tenus eulx traire devers MdS, ou ledit maistre faulconnier, pour voler le gros et aler où il leur sera ordonné. (Comptes Lille L., t.1, 1463-1464, 484).

 

2.

Empl. abs. "Pratiquer la chasse au vol au moyen d'oiseaux de proie" : Un jour requist Loys à ses wardes qu'il le menaissent voler, et il lui acordèrent. Et ainsi comme il s'esbanioit au voler des oisiaux, li jovènes contes laissa aler un faucon qu'il tenoit, et fist semblant qu'il aloit apriès, tant qu'il fu eslongiés de ses wardes. (Hist. chron. Flandres K., t.2, c.1342-1383, 50). ...ledit Raoulet, là où il estoient alez voler ensemble, avoit esté en la compagnie d'autres fauconniers (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.2, 1345, 246). Lundi quart jour nous alames au manoir dudit conte ; assés musames quar il estoit alé voler. (LE FÈVRE, Journ. M., c.1380-1390, 336). Dauncier et chacier et voler, Faire grantz festes et juster, Faisoit [com] en regne d'Artus L'espace de quatre ans ou plus. (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 89). Jeune cueur doit tousjours entendre A joieuses choses emprendre, Ainsi qu'amonneste nature, Et a chasser, voler et prendre, A honneste chose pretendre... (Narcissus, p.1426, 290). Pleust a Dieu que vostre plaisance Feust d'ensuivir les faiz d'amours, Les douces joustes et behours, Sans aler chasser ne voller. (Narcissus, p.1426, 292). ...[il] s'advisa ung jour de prier aucuns chevaliers et escuiers, ses bons amys (...) d'aller esbater, voler et querir les lievres en la marche du païs ou sa dame se tenoit (C.N.N., c.1456-1467, 474). ...le suppliant se délibéra d'aler, et de fait ala, voler aux champs le jour de saint Nicolas d'yver derrenier passé, après diner (Archives servit. Louis XI, T., 1459, 7). ...lequel [le dauphin], voisin prouchain desdis Liegeois, aloit tous les jours volant et chassant parmy les forestz en son simple estat. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 295). Je scay chanter, je scay baller, Je scay chasser, je scay voller, Prendre poisson a l'eschappée, Et pour bien faire une pippée Je nen crains homme de vous estas. (Pipée R., c.1470-1480, 165). ...vers Naÿn la cité Alloye gybayant et volant (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 95). Il chevaulcha jusqu'environ midy Pour s'en aller coucher a Saint Bonnot. Ung bien petit pour son plaisir volla Aprés qu'il eut luy et les siens digné, Puis a son aise au giste s'en alla En un lieu dit Agab en Daulphiné. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 155).

 

-

Voler à / pour. "Chasser à" : Le deduit qui vient en esté si est depuis la Magdalene jucques a la fin de septembre, et en vole l'en aus perdriaus, aus aloes, aus cailles (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 215). Et puis, quant vos faucons a point Seront, vostre cheval soit point Vers l'oysel, pour qui volerez, Et tantost vous leur baillerez. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 358). ...le droit cuer de la saison d'espreveterie bonne ne dure que environ six sepmaines, que il couvient voler aux cailles (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 143). En la saison d'aoust l'en peut voler aux faisandeaulx, aux oustardes, aux lapereaulx, aux levractz, aux raales des champs qui sont roux, et aux cailles (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 161). ...mon nouveau gouverneur, le Temps, me mena voller aux perdrix (Abuzé D., c.1450-1470, 49).

 

-

Voler d'un oiseau de proie. "Chasser à l'aide (d'un oiseau de proie)" : Qui veut voler d'un esprevier nouvel affaitié, si en vole au vespre (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 225). Alon voler de nos faucons (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 173).

 

.

Voler un vol d'un oiseau de proie : Un seul vol a fait le faucon, Si vous diray comment ferez Le second vol qu'en volerez. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 357).

B. -

[De l'oiseau de proie]

 

1.

Empl. intrans. "Chasser au vol" : Dont li espriviers ses elettes Choisi par entre les fueillettes. Lors vola si appertement Que sans avis, inellement, Dedens la prise se bouta. (MACH., D. Aler., a.1349, 274). Et quant pour crier ne pour braire Ne pour chose qu'on puisse faire Li faucons ne laisse l'emprise. Dou change qu'il a entreprise, Se sa proie prent en volant, Li gentilz quens a cuer dolant Le traite felonnessement Et si parle a li rudement. (MACH., Voir, 1364, 726).

 

-

Faire voler. "Faire chasser les oiseaux de proie" : Nous deux menons ma dame esbatre Aux oisiaux sauvages abatre. Qui d'elle vous demandera Quelle part alée sera, (...) Dites qu'alée est par esbat Faire voler. (Mir. fille roy, c.1379, 50).

 

-

Voler à / pour. "Chasser à" : Et retieng que tout faucon qui volle pour heron doit avoir greigneur fain et plus aspre que ne doit faucon qui volle pour ane [var. anete]. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 196). Si vous pri que nous regardon Se ce, a quoy vole le faucon, Soit ou moreton ou blairie, Gevrel, craquelin ou autie (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 394). Quant il volle pour l'aloete... (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 431). Si vollerent la nos oiseaulx Si bien pour ane et pour heron... (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 447).

 

2.

Empl. trans. "Attaquer et ravir (sa proie)" : ...il le convient enoyseler [l'épervier] et lui baillier a vouler des petiz poucinz aux champs, premierement a pyé et puis a cheval. Et quant il les avra volez, liez et abatuz, si descendez et alez a lui tout bellement, de loing vous agenoilliez, puis doulcement aussi comme a .IIII. piez petit a petit, et mectez vostre main vers les piez de vostre esprevier, et prenez la proye en souslevant les piez de l'esprevier, et faictes paistre sur sa proye. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 155). Voir les faulcons voller les cagnes, Dessus la riviere de Laire ? (Pont aux ânes T., c.1480-1500, 100). Et pour ce qu'il [l'autour] est nay en lieu hault et qu'il souffre mieulx le froit qui est en l'aer hault, il est bon pour voler oyseaux de telle condition. (TARDIF, Art faulconn., 1492. In : Chrestom. R., 236).

C. -

Inf. subst. [À propos du chasseur ou de l'oiseau de proie] "Chasse au vol" : Et ainsi comme il s'esbanioit au voler des oisiaux, li jovènes contes laissa aler un faucon qu'il tenoit, et fist semblant qu'il aloit apriès, tant qu'il fu eslongiés de ses wardes. (Hist. chron. Flandres K., t.2, c.1342-1383, 50). Un faucon fiz amonlt geter Qui moult bien savoit son voler, Et assez tost un laneret Geté de l'annee soret. Ambedeux volerent si bien Que en leur voler ne failli rien (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 218). Le faucon, qui a point estoit Et qui bien son voller savoit... (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 427). En chasses, en vouler et gibecier et en mains autres deduis une partie de l'esté passerent. (LA SALE, J.S., 1456, 263).

 

Rem. Sur les emplois dans le dom. de la chasse, on renvoie aux gloss. très riches de HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, et de LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377.

D. -

[Empl. métaph.]

 

-

"Faire une prise (comme l'oiseau de proie)" : Qant messires Thomas de Hollandes les entendi, si senti et congneut tantos que il avoit bien volé, et fu tous resjois pour deus raisons : li une estoit pour tant que il avoit bons prisonniers, dont il poroit avoir cent mille moutons ; l'autre pareçon, pour tant que il lor sauveroit les vies (FROISS., Chron. D., p.1400, 692).

 

Rem. Cf. L. Spitzer, Z. fr. Spr. Lit. 51, 1928, 465.

 

-

Voler de la main de qqn (comme l'oiseau de proie s'envole de la main du fauconnier). "Devoir tout à qqn, lui être soumis" : Sy estoit cest évesque de Toul, abbé de Saint-Bertin, moine noir, et voloit de la main du seigneur de Croy et du mareschal de Bourgongne (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 332).

 

-

Voler sous qqn. "Obéir à qqn (comme l'oiseau de proie obéit au fauconnier)" : Car Folle Amour, soubz qui en court volloye... (Abuzé D., c.1450-1470, 100).

 

-

Le voler de moine. "(?)" : [En prison] La quarte de vin de bien-venue, le parler dessoubz la sainture, le voler de moine, le parler latin, et telles truffles, son défendues (Ordonn. rois Fr. V.B., t.13, 1425, 102).

III. -

"Jouer au volet, sorte de jeu de hasard" : Et pour ce que il, ou aucun de sa compaignie, demandèrent où estoit ledit de Flavy, fust respondu par aucuns d'iceulx serviteurs qu'il n'estoit point en la ville, mais estoit en la ville de Doullens alé jouer et vouler dès le jour precedent. (ESCOUCHY, Chron. B., t.3, Pièces justif., 1453, 433).

 

Rem. Cf. GD VIII, 296a : volet2.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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