A. -

"Cependant, néanmoins, en tout cas, toutefois" : Toutefois il entra dedens le dromont, qui moult estoit nobles et gens et plains de grans richesses (Bérinus, I, c.1350-1370, 245). ...toutefois chascuns avoit volunté de regner, car encorez n' avoient pas asseyé quele douceur il a en liberté (BERS., I, 1, c.1354-1359, 17.3, 27). Comme dont en celui tamps je eusse encommencié a faire, pour l'amour et honneur de tres noble nostre sire le roy, ung oevre universel de l'estat du prinche et de toute la court ou famille royale et de la administration de la chose publique et de tout le gouvernement du royaume, non seulement des divines Escriptures, mais aussi des sentences des docteurs catholiques et des dis de phisique et de poetrie, toutefois pour satisfaire a vostre requeste, laquelle envers moy a bon droit obtient vigeur de commandement, en delaissant l'ordre que j'avoie encommencié, je me sui hasté de composer icelle partie de l'euvre susdite qui appartient a la instruction et doctrine des enfans royaulx. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 3). Je croi bien que, à le monition et resqueste dou dit mareschal, aucun bon chevalier et escuier dou royaume de France s'avancièrent pour traire celle part. Toutes fois sçai je bien que li gouvrenères de Blois... y vint (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 216). Là ot grant poussieu et boutois de lances, et renversé des nostres et des leurs, et dura la bataille ung grant temps sans branler ne d'une part ne d'aultre. Au voir dire, nous estiemes tous gens d'armes d'eslite ; mais entre eulx en y avoit-il de mal armez grant plenté et de pillars. Touttesfois ilz nous donnoient moult affaire (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 7). Si regarderent li signeur d'Engleterre que li Hainnuier averoient trop de painne a aler si lonch, et en furent deporté, et la donnés et pris li congiés de toutes parties. Et plora la jone roine Phelippe assés, qant son oncle et li cevalier de Hainnau le laissierent. Toutesfois ensi fu fait. (FROISS., Chron. D., p.1400, 160). A grant painne peurent les gens de ces signeurs estre armé ne pourveu, pour euls desfendre. Toutesfois Dieus ne volt pas consentir que li signeur fuissent la desconfi de tel merdaille. (FROISS., Chron. D., p.1400, 179). Du payer soit a l'adventure, combien toustefoiz qu'il me fut dit depuis que le blé fut payé (C.N.N., c.1456-1467, 292). ...si penserent pluseurs foiz qu'il fust mort. Il revint après toutesfoiz, et Dieu scet la joye qui fust a l'ostel (C.N.N., c.1456-1467, 324). ...[son père] eut tresgrande volunté de la donner a ung chevalier son voysin, tresriche, non toutesfoiz noble de parentage comme de richesses et puissances temporelles (C.N.N., c.1456-1467, 545). Je vous rans graces humblement, Cher sire, d'un si tresgrant bien. Toutesfoiz, sire, ne veulx rien Sans le bon vouloir de ma dame. (Pass. Auv., 1477, 95).

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Mais toutefois : Enfer est ung torment intolerable, mais toutefois s'il estoit mille Enfers, se n'est che rien au regart d'estre rebouté de l'onneur d'icelle gloire beneuree et estre en la hayne de Dieu. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 352). Mais toutesfois, ceulz qui les font [ces faits] ne sont pas pour ce injustes ne mauvais (ORESME, E.A., c.1370, 308). Nostre curé fut bien esbahy, mais toutefois il faillit qu'il passast par la. (C.N.N., c.1456-1467, 532).

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Neanmoins toutefois : ...ne savoient que penser ces bonnes femmes, qui mouvoit leurs mariz de si tost rompre et casser leur promesse. Neantmains toutesfoiz, elles qui doivent obeir, le prindrent bien en pacience (C.N.N., c.1456-1467, 203).

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En partic. [Dans une formule impliquant une exclusion] : Si me semble bon, sauve toutesfoiz vostre bon plaisir, que me faissez faire ung habillement d'homme (C.N.N., c.1456-1467, 171). ...il faut que je face quelque chose pour vous, sauf toutesfois tousjours mon bon honneur (C.N.N., c.1456-1467, 387).

B. -

Loc. conj. Toutefois que. "Chaque fois que" : ...envers et contre tous, en jugement et dehors, aus propres cous et despens des diz enfans, toutefois que mestier sera (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1365, 289). ...[elle] ne prestoit pas l'oreille a son seigneur toutesfoiz qu'il eust bien voulu. (C.N.N., c.1456-1467, 73). ...pluseurs femmes ont larmes a commendement qu'elles espandent toutesfoiz ou le plus souvent qu'elles veulent (C.N.N., c.1456-1467, 93). Si vous n'estes bien gary, si retournez toutesfoiz qu'il vous plaist (C.N.N., c.1456-1467, 538).

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Toutefois et quantes que : [Cont. grivois] ...fut abandonnée au bon compaignon garenne, connin et duyere, toutesfoiz et quantes que chasser y vouldroit. (C.N.N., c.1456-1467, 162).

V. aussi fois, toutevoie