C.N.R.S.
 
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     TOURTERELLE     
FEW XIII-2 turtur
TOURTERELLE, subst. fém.
[T-L : tortrele ; GDC : tourterelle ; FEW XIII-2, 437b : turtur ; TLF : XVI, 412b : tourterelle]

"Tourterelle" : Et vraiement bien dire puis Que d'umblesse est fonteinne et puis ; Qu'onques turtre ne turterelle, Aingnaus, coulons, ne coulombelle, Damoiselle, ne pucelette Ne pot estre d'orgueil plus nette, Ne plus pleinne d'umilité (MACH., R. Fort., c.1341, 7). Vous savez que la turterelle, Qui est faitice, gente et belle, Cointe, gaie, douce et jolie, Tant com ses males est en vie, Et s'il avient qu'elle le pert Par mort, on scet tout en appert Que jamais joie n'avera, Et par signes le moustrera. (MACH., J. R. Nav., 1349, 193). Et ce nous segnefie assez la teurtrerelle que le roy des eschés dessusdiz de la partie a la jone pucelle portoit en son escu par maniere d'enseigne, (...) laquelle teurtrerelle secretement nous moustre par ses proprietés quel doit estre le cuer d'une dame amoureuse ou d'une damoiselle honnourable et vaillant. Les anciennes escriptures, entre pluseurs propriétés que la teurtrerelle a, dient que elle aime merveilleusement chasteté (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 677). Or povons nous pour le present Bien assieger tout a l'entour, La ville et les habitans Enfermer comme en une tour. Y sont pris comme le butour Qui est dedans la sauterelle. Il n'en sauldront ne nuyt ne jour, Non feroit une torterelle. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 240).

 

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[Comme terme de compar.] : [A la dame]...en douceur douce com coulombelle, En loiaulté loial com tourterelle (MACH., Voir, 1364, 550). Dame, que chacuns apelle, Par droit, tres bonne et tres belle, Douce, humble com turterelle, En qui grace se revelle, Com rose fresche et nouvelle, Recevés mon lay Où ma dolour renouvelle (MACH., Lays, 1377, 313). ...je seray celle Qui seray com la turterelle... (Mir. st Alexis, 1382, 315). Si ay advisay prestement Que je m'en yray promptement Presenter devant la Pucelle, A laquelle tout plainement Luy diray mon encombrement, Et me mectre a mercy d'elle, Laquelle est gracieuse et belle, Humble comme la torterelle (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 606).

 

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[Allusion à l'offrande en sacrifice de deux tourterelles lors de la présentation de Jésus au Temple (cf. Luc 2, 24)] : Joseph, beaul doux sire, il est hoire (...) Que mon filz au Temple presente, Ansin que la loy le devise, Que nous faisons pour le service De teurterelles et d'ung sierge. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 89). Car en ce joyeulx edifice Volroy je faire sacrifice A Dieu mon pere souverain Qui regne en son trone haultain, Et avecques nous porterons Une paire de pinions Avec aultant de tourterelles, Ce sont deux offrandes moult belles Et lesquelles on doit amer (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 50).

V. aussi tourtre
 

DMF 2020 - Synthèse des lexiques Robert Martin

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