C.N.R.S.
 
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     THÉORIQUE     
FEW XIII-1 theoricus
THEORIQUE, adj. et subst. fém.
[T-L : teorique ; GD : theorique ; GDC : theorique ; FEW XIII-1, 306a : theoricus ; TLF : XVI, 193a : théorique]

I. -

Adj. "Spéculatif" : En la philosophie theorique, convient que il [le chirurgien] congnoisse les choses naturelles et non naturelles et contre nature (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.).

 

-

En partic. [Relativement aux choses divines] : Theoricus (...) : comtenplatis, theoriques (Aalma R., c.1380, 414).

II. -

Subst. fém.

A. -

[P. oppos. à pratique] "Connaissance spéculative que procure une science, partie théorique d'une science, de la science, théorie" : Et tant fist que il li fist croire Assez tost la promesse a voire, Quar moult tresbel langage avoit Et de pieça moult bien savoit La scïence de theorique (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 111). Et quant elle ot a son plaisir Veü mon estre, et a loisir, Et qu'elle sot sans couverture De mon mal toute l'encloüre, Et qu'en tele doleur estoie Des maus d'amours que je sentoie, Com celle qui la theorique Toute savoit et la pratique Qu'il failloit a ma medecine, Et qui bien congnoissoit l'orine Des yeus dou cuer, qui fondanment Estoit faite amoureusement (MACH., R. Fort., c.1341, 58). Pour ç'amis, je vous vueil prier Que tant vueilliez estudier Que de m'amour et de ma plainte Me faciés ou lay ou complainte. Car je say bien que la pratique Savez toute, et la theorique D'amour loial et de ses tours, Et ses assaus et ses estours Vous ont donné mainte frisson Plus poingnant que pel d'yresson. (MACH., F. am., c.1361, 196). Et si povons doner une diffinition de ceste noblece humaine, par laquelle nous voirrons clerement la theorique et la pratique de ceste noblece (Songe verg. S., t.1, 1378, 302). ...le phis[ic]ien bien fonde [fondé] en sa science speculative, theorique et longe pratique, jamais ne gueriroit le malade s'il n'estoit tout avant plainement informe de la racine et fondement de la maladie de son pacient (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 102). La premiere c'est Theorique, Et ceste science auttentique Si nous enseigne la premiere Question : de savoir entierement Cognoistre les choses belles Des natures celestieles Et des terriennes aussi (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 106). ...lequel [Arzakellis] fist la saphée, qui est ung très subtil instrument et moult convenable en la science, et en fist la theorique et pratique par escript. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 74 v°). ...fist et monstra la Composition de l'astrolabe et fut en jeunesse, puis estudia la theorique, et consequamment les jugemens et pratique d'iceulx, esquieulx il fut dilligent carculateur et vray disant. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 138 r°).

 

Rem. Consol. Boèce C., c.1350, gloss.

B. -

En partic.

 

1.

"Science spéculative des choses divines" : Theoria (...) : theorie, c'est science qui traicte de comtenplacion (...). Theoro (...) : contempler, considerer divines choses (Aalma R., c.1380, 414).

 

2.

"Partie théorique de l'astronomie et de la mécanique céleste" : Li titles de cest oevre sera ensi appiellés : chi commenche Li Compilacions Leupol le fil le duc d'Austeriche, de le science des estoilles (...) Queconque cose est en che livre dit si est dit pour le theorique : li pratike de ceste science est explikie et exposee es canons et es riules des canons. (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 56). Arbaces de Medée vint en fleur en ce temps, lequel, plus que nul de son temps, fut très vif et speculatif en la theorique des estoilles. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 38 r°).

 

-

Theorique des mouvements. "Partie de l'astronomie consacrée à la théorie du mouvement des planètes" : ...car, par ce moyen, l'on peut prevoir et remedier aux inconveniens qui par icelle congnoissance sont preveuz et congneux avant la main et descencion des infortunes, laquelle utillité ne se prent pas de la simple theorique des mouvemens, mais des autres parties de astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 5 r°).

 

.

Theorique des planetes : Mais l'intelligence qui meut un ciel excentrique duquel le centre est meu environ le centre du monde en la maniere qui est mise en la Theorique des Planetes, il convient que ceste intelligence soit meue. Et encor appert ce plus clerement de celle qui meut l'epicicle de son propre mouvement environ son centre, car le centre de tel epicicle et l'epicicle sont meus environ le centre du ciel ou l'epicicle est fichié. (ORESME, C.M., c.1377, 286). ...et c'est, pour la maniere du mouvement de son cercle epycicle qui aucunesfoiz le porte au lés de son mouvement propre et au contraire aussi aucunesfoiz, et lors est il [Saturne] retrogrades et courve, sy come scevent bien ceulx qui sont introduiz en la theorique des planetes (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 68). Cestui eut la theorique des planetes pre manibus, comme conte en ung sien traictié (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 86 r°). Cestui a traicté sur la theoricq des planectes assez grandement et commenté sur autres livres de astrologie, où il monstre bien qu'il en a veu et pratiqué, car, en ce qu'il a dit, nul ne treuve à redire que peu advient souvant. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 129 v°). Item [Jehan de Linieres] composa ung Directoire qui se commence : "Accippe tabulam planam rotondam cujus, etc." et fut l'an mil IIIcXX et fist plusieurs autres belles euvres en la theorique des planetes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 133 v°).

 

3.

"Théorie, hypothèse construite à propos d'un cas particulier" : ...et se boutent les lais juges en une theorique que ilz dient que ilz congnoistront se il est lay ou non, et que de ce taisiblement il est question, qui est bien foible argument, veu que la clergie se baille par l'esglise (JUV. URS., Nescio, 1445, 499).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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