A. - | "Place publique ou édifice destiné à la représentation de pièces, de spectacles dramatiques" : En la cité de Heraclé fu celui merveilleus theatre... ([VIGNAY, Le Miroir historial C, 1333, IV, 695]). Et encores dois tu savoir la difference du theatre et de l'amphitheatre, car l'amphitheatre estoit tout ront et y faisoit l'en tous giex qui appartenoient a excercice d'armes et de personnes, et y donnoit l'en pris au miex faisant ; et le theatre estoit fait en la fourme de la moitié de l'amphiteatre, et la se faisoient les jeux sceniques, les baleries et danseries et les personnaiges des traigedies et commedies ([RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, 1371-1375, ms. Paris, B.N., fr. 22912, I.31, glose, f° 37c-d]). Ces theatres ou amphitheatres aucunes foys sont appellés les araines, pource que la se faisoyent les giex de pris et de exercitement, dont tu as encores a perpetuelle memoire de ce les araine de Nimees [sic] ([RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, 1371-1375, ms. Paris, B.N., fr. 22912, II.4, glose, f° 45c]). Et aussi es theatres et places ou l'en faisoit aucuns giex deshonestes appellés sceniques. ([ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 354]). Glose : Valerius veult dire que les theatres furent fais et ordenés es citez pour cause de faire les jeux qui appartenoient aus diex aussi comme on fait maintenant le jeu du miracle d'aucun saint et aussi pour cause de oÿr les hystoires des roys et des fais des anciens que les poëtes avoient mis en escript en leurs satires, tragedies ou comedies ([SIM. HESDIN, Val. Max., 1375-1383, II.4.1, texte et glose, f° 98c]). Theatre, selon ce que je ay dit par avant et selon Ysidore et Papie, est un lieu a guise et forme de demi cercle, ou quel avoit aussi comme une petite maison qui estoit nomee "scena" en grec et vault adire en latin umbre ; et en celi theatre faisoit on les jeux et la s'assambloit le peuple pour les regarder ([SIM. HESDIN, Val. Max., 1375-1383, II.4.1, glose, f° 98c]). Mais assez d'autres femmes voy, Qui vont par tout sanz nul convoy Aux festes, aux champs, au theatre, Pour soulacier et pour esbatre ([DESCH., M.M., c.1385-1403, 104]). L'on dit que cestui Audoxus fut celui qui donna l'invencion de fere le theatre merveilleux in Heraclea, lequel est compté entre les sept miracles du monde pour le quint. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 50 r°]). Cestui ordonna à Romme plusieurs choses moult singulieres et donna de notables conseilz dignes de memoire, entre lesquieux l'un fut que Cartage ne fust point destruite, affin que continuellement les enfans romains se peussent excercer à la guerre, l'autre fut que on ne fist point en Romme de theatre, c'est assavoir place forte ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 65 r°]). |
| | - | P. métaph. "Espace où peut se dérouler un spectacle" : DIEU. (...) J'ay resplendy de ma divinité Le cueur des cieulx et, en humanyté, L'immunde monde ay fait solacïeux, Le souleil plain de toute amenyté ; Les anges sont de grant sublymyté, Gloriffïez au theathre des cieulx. ([LA VIGNE, S.M., 1496, 208]). |
| | Rem. Ce sens est-peut-être attesté ds le passage suiv. (TLF), mais il devrait s'agir plutôt du sens A : Pou veulent estre en une ville Champestre, pas n'est ce le stille: Elles desirent les citez, Les doulz mos a eulx recitez, Festes, marchiez et le theatre, Lieux de deliz pour eulx esbatre, Et qu'elles y voisent souvent ([DESCH., M.M., c.1385-1403, 180]). |
