I. -

Adj. "Terrestre" : ADAM. [à Dieu] (...) Reçoy mes filz, prens les en ta memoire, Quoy que je soye vil prevaricateur, Pour augmenter l'usuffruict territoire Donc tu es seul principe et directeur. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 96).

II. -

Subst. masc.

A. -

"Étendue de pays formant une circonscription (ecclésiastique, administrative, juridique, politique..)" : Item, Aristote met apres ou XXIe. chapitre comment en policie tres bonne une partie de la region du territoire doit estre assignee as oblations et as sacrefices (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 307). Et dit oultre, sur ce requis, que à sadite fille il ne bailla de ceste année presente, ne ne fist baillier, ne commanda ou ordonna à estre baillié à icelle sa fille, pour aporter vendre à Paris ou aillieurs, verjus quelconques, jà soit ce qu'il soit verité qu'il ait plusieurs vignes en icelle ville de Saint-Clou et territoire d'icellui (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 249). En venant de Rodes a Venise, laissasmes nous illec environ le royaume de Puille et bien en veismes le territoire (Voy. Jérus., c.1395, 98). ...et acommoda territoire ladicte Court de Parlement audit archevesque pour promouvoir en ceste ville esdis ordres les subgiez de son dyocese (FAUQ., II, 1421-1430, 8). Et toute la terre a l'entour de l'eglise de Saint Romain jusques a sept milliers il la fit subjette a celle religion, et tout Blaye et ses appertenances et la mer a l'endroit de celluy territoyre (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 215). Dont noz anemis anciens [les Anglais] Sont [var.: ceront] par nous mis a neant, (...) Et hors de nostre territoire Boutez a honte et vitupere (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 609). En toute ceste cité n'y avoit ung seul homme de guerre, sinon de leurs territoires (COMM., I, 1489-1491, 153). Et oÿz dire à ung chevalier des leurs qu'il avoit esté des premiers embassadeurs que ilz avoyent envoyéz devers ledict duc, qu'il luy avoit dit, en faisant leurs remonstrances pour le desmouvoir de ceste guerre, que contre eulx ne povoit riens gaigner, car leur pays estoit très sterile et povre et n'avoient nulz bons prisonniers et qu'il ne croyoit pas que les esperons et mors des chevaulx de son ost ne vaulsissent plus d'argent que tous ceulx de leur territoire ne sçauroyent payer de finance, s'ilz estoient prins (COMM., II, 1489-1491, 106).

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P. méton. "Juridiction couvrant une étendue de pays" : Encor ne le dis je pas pour me Vanter, mais n'a, au territoire Ou nous tenons nostre auditoire, Homme plus saige fors le maire. (Path. D., c.1456-1469, 48).

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P. ext. "Région, contrée" : Et ceulz qui avoient quelcunque office hors la cité en la region ou territoire estoient dis agronomes. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 272). Nous sommes tous deux Gascons Du territoire nostre maistre, Et tres joyeux nous le ferons De luy faire ce fait congnoistre. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 299). Tant qu'est a moy, qui que s'enfuye De nostre hostel et territore, Je ne m'en yray pas encore (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 937). Fist à Naples, près la porte Saint Nicolas, soubz le pavement de la rue, soubterre, ung sigille par lequel [perit] tout genre de reptilles noccives ; à ceste cause en tout icelui territoire ne s'en treuve nulle espece. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°). Predist aussi le merveilleux lop que fut ou territoire de Geneve, que mengeoit hommes, femmes et enfans (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 117 r°). Il n'y a en ce territoire Homme plus vaillant que vous estes. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 169).

B. -

"Terres cultivables, terroir" : ...oultre estoient les champs plains de bledz et de febves et autres grains très forts, car le territoire y estoit bon. (COMM., I, 1489-1491, 26).