A. - | "Qui inspire la terreur, effrayant, terrible" : Li sisiemes [soleil] estoit a double Assez plus tenebreus et trouble, S'avoit en mi un aguillon Comme queue d'escorpion. Li setiemes fu moult horribles, Espouentables et terribles : Coulour ot de sanc et de feu, S'avoit un noir glaive en mi lieu. Coulour sanguine ot le huitiesme. Trop fu tenebreux le nueviesme, Mais un seul ray luisant y ot. ([MACH., F. am., c.1361, 238]). Par amours [Polyphème] amoit Galathee, Qui le haoit plus que riens nee Pour sa façon ville et horrible Qui estoit hideuse et terrible, Et pour son doulz amis Accis Que li mauvais avoit occis ([MACH., Voir, 1364, 622]). ...et quant elle [la vertu de fortitude] est acquise encor povons nous mieulx soustenir telles choses terribles. ([ORESME, E.A., c.1370, 151]). Et bestialité est mendre malice que n'est desactrempance ou malice humainne, mais elle est plus terrible. ([ORESME, E.A., c.1370, 386]). ...si bien le duisoit Que par tant de perilz orribles Passant aventures terribles, Surmonta toutes les tempestes Et les merveilleuses molestes Par l'aide de sa prudence ([CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 224]). ...là où le cuer est enflambé de yre, fait le viaire terrible et les yeulx fiers et estincellens, la langue empeschiés, et tout le corps esmeu et tremblant ([CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 172]). ...toute foible et abatue par melencolie et par douleur, se print a fremir et hericer contre la terrible freour de la mort ([CHART., L. Esp., c.1429-1430, 22]). Vous avez terrible coraige A mettre Povre Peuple au bas. ([Pouvre peuple H., c.1450-1492, 190]). Monseigneur Talebot, quoy qu'il fust terrible et cruel, et en la guerre trescriminel, si avoit il en grand reverence tousjours l'eglise ([C.N.N., c.1456-1467, 58]). Et, ledit jour de mercredi, environ six heures de nuit, lesdiz Bourguignons baillerent une escarmouche terrible et merveilleuse au boulevert dudit Saint-Cloud, qui fort espoventa ceulx de dedens qui le tenoient pour le roy, tellement qu'ilz prindrent composition de rendre ledit pont à heure presente, ce qu'ilz firent, et s'en revindrent à Paris eulx et leurs biens saufz. ([ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 60]). Et, en pourparlant d'icelle, lesdiz pages du Bien Publique coururent sus ausdiz pages du Palais, qui se revencherent, et baillerent les ungs aux autres de terribles et merveilleux cops, tant de poings, de pierres, bastons, cousteaulx et dagues, et y en ot plusieurs navrez, batus et les yeulx crevez ; et falut fermer les portes et que gens de bien s'en meslassent pour les defaire et appoincter. ([ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 163]). Joyeuseté sur tout muable Prent fin en chouse terrible. Tropt grant joye est fort nuyzible, Si charnalité dilicieuse La regit en mal appetible ([Pass. Auv., 1477, 106]). Se a esté ung terrible effort Et une chouse tropt mal faicte Que nous soyons esté d'accort De faire morir le prophete. ([Pass. Auv., 1477, 107]). Plus ne porroye cy demeurer Ne souffrir le tarrible torment Lequel me fait mon pouvre enfant, Quant le diable ainsi le tormente. ([Pass. Auv., 1477, 157]). Car ceste nuyt elle a songé Choses terribles et contre moy [l. terribles contre]. ([Pass. Auv., 1477, 169]). Grant punicion, las, vous espie, Si que l'escripture dit a ; Lors la femme heureuse sera Que ne norrira nulz enfans, Si terrible sera ce temps ! ([Pass. Auv., 1477, 191]). Las, je meurs ! Mon Dieu, veez la terribles cops. Larmés, mes yeulx, fondés en pleurs ! ([Pass. Auv., 1477, 197]). MATHATIEL [au juif]. Tout est en point. Estes vous sourt, bon gre ma vie ? Ne congnois en nostre juifrie Si terrible homme que vous estes. ([Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 82]). LE CRESTIEN. (...) O glorieux sainct Nicolas, Quel trespas ! A tout jamais damné estoye. J'ay esté en terrible voye, J'ay veu de moult terribles signes. Racompter je ne le sçauroye : Ce sont moult cruelles espines. Les opperations divines, Craindre et doubter on les doit, Mais fol ne croit tant qu'il reçoit. ([Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 149]). LE GREFFIER. Sainct Nicolas si faict merveilles, Vers luy est singulier refuge Et qui me besse les oreilles, Il faict ung terrible deluge. ([Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 154]). Il fait une terrible mine. ([Copp. lard., a.1488, 176]). Il porte ung terrible visaige. ([Copp. lard., a.1488, 176]). LE ROY DE BARBARIE. Or est venu le temps et la saison Qu'il fault monstrer ma terrible fureur, Puisque mes gens ont bien fait la raison Soubdaynement a ceulx de l'empereur. ([LA VIGNE, S.M., 1496, 233]). |
| | 1. | "D'une extrême violence, insupportable" : ...de souffrir tres grief paine et terrible passion ([CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 247]). "...Vous vous mettez en dangier de perdre sens et entendement, ad ce que je voy vostre doleur tant aspre. - Par dieu, bien aspre et terrible est elle, dist frere Aubry..." ([C.N.N., c.1456-1467, 536]). Je suis contente et me plaist bien pour vostre garison et santé, et vous oster de la terrible angoisse qui vous tourmente, que je vous preste le lieu pour bouter vostre doy malade. ([C.N.N., c.1456-1467, 537]). L'ENFANT [ressuscité]. (...) Dieu supernel qui rachetas Jadis toute nature humayne Et qui les peres confortas, Eulx estans en terrible payne, Tu as ta magesté haultayne Bien monstré en l'eure presente Quant de mort doubteuse et soubdayne Devant tout le monde m'exente. ([LA VIGNE, S.M., 1496, 492]). |
