A. -

Au propre

1.

[D'une pers., d'un animal, du corps...] "Ténu, mince, maigre" : Aucune fame tenue contre sa nature, s'elle concoit elle advortera, avant qu'elle deviene grasse (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 85). ...que se ilz perseverent longuement en tel estat, que la cuisse devient mesgre et tenve, et devient le sciatique clochant s'il ne fait mettre remede et qu'il use de choses seches (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 216). Tenuis (...) : tenve, subtil, graille (Aalma R., c.1380, 411). L'autruche selon ysodore a pennes comme oyseaulx mais est de si grant corps que ses elles ne le peuent leuer en l'air, car ilz sont tenures [= tenvres] ne si ne sont abilles a voler et plus plumés sont dessoubz son corps que dessus (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 481). Le colerique communement et generalment est iracondeux cruel, sans doulceur, ingenieux et de legiere apprehension, agu, legier, instable, impetueux, de corps megre et sec, moult mengant, de couleur noir, et tenue de corpulence. (CIB., p.1451, 219).

2.

[D'une chose] "Ténu" : ...et [pouse] que la moitié de .b. soit prinse et faite plate et ronde ou circulaire, et soit le semydiametre de elle d'un pié et que la moytié du residu de .b. soit faite encore plus tenve en tant que, quant elle sera adjoustee aveques l'autre en figure circulaire, elle soit aussi large comme le semydiametre de la premiere partie ou moytié. (ORESME, C.M., c.1377, 120).

-

MÉD. [De l'urine] : ...en litargie l'orine est grosse car la matiere est fleumatique, mais en fievre elle est tenve et remisse car la cole monte en hault (GORDON, Prat., c.1450-1500, II, 12). ...mais l'orine appert moult tenvee et blanche (GORDON, Prat., c.1450-1500, VI, 13).

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[De la diète] "Léger" : ...et pour ce, dietes tenues et subtilles sont plus decepvables que ne sont les dietes un pou plus grosses. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 54). Et tiendra diette tenve, si comme poules, orgiat, eaue d'orge, espinars, lais d'amandes et les semblables (GORDON, Prat., c.1450-1500, VI, 9).

3.

Empl. adv. "Menu" : ...Conment le boin morsel queroient En pluseurs mes dont ilz trenchoient Sy tenve et sy menuement Que pau s'y grevoient ly dent A l'avaler et au masquier (Dit prunier B., c.1330-1350, 61).

B. -

Au fig.

1.

"Délicat, subtil" : ...ventre gras ne peut engendrer sens tenvre ou delié ou soubtil (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 32).

2.

"Petit, faible" : Puis donques, tres souverain Seigneur, que j'ai en vous tres parfaite fiance, qui suis honme de tanve estude et de rude entendement, voeillés moy, en pitié, soubstenir tramblant, et corriger pechant (Songe verg. S., t.1, 1378, 11).