C.N.R.S.
 
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     TARIER1          TARIER2     
FEW XIII-1 tar-
TARIER, verbe
[T-L : tariier ; GD : tarier ; FEW XIII-1, 107a : tar-]

A. -

"Tourmenter qqn" : Pour l'amour de no pere que villesse tarie, Mieux se deuzist gesir k'aler en l'estourmie (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 639). Adont gietta ung plain du mal qui le tarie (God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 299). La sont trestoutes gens de prises, Abbez, prieurs, prestres, nonnains (De ceuls prant on a toutes mains), Curez, chapellains et chanoines, Doyens ruraulx, maregliers, moynes, Caloiers, clercs, gens mariez Y sont chascun jour tariez : Ceuls qui jurent villainnement, Femmes qui brisent sacrement De leur lit ou leur mariaige (DESCH., M.M., c.1385-1403, 157). Et Huë le [le cheval] refiert, tellement le tarie, Que si fort le redoubte c'aprocier n'ose mie (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 18). Ainsy Amours son coer varie : Or la blandist, puis la tarie. (Pastor. B., c.1422-1425, 81).

 

-

Empl. pronom. : ...Dont je me maupaie et tarie (Pastor. B., c.1422-1425, 131).

B. -

"Provoquer, exciter qqn (ou un aspect de la pers.)" : Or te redirai du baston Que je porte en lieu de bourdon. Je m'i soustien et (m'i) appuie, Quant nul truis qui me tarie, Quant aucun me veut trebuchier Par son sermonner et preschier. J'en escremis et m'en deffent (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 247). Quant Aigre vit la semblance de la damoiselle, si fu tous esmaiez, car bien savoit que c'estoit li Ennemis qui le tentoit et tarioit, sy dist : "Mauvais, fuy toy de cy, car tu me taries pour nient et je n'ay cure de ton aide ne de chose que tu puisses faire, car tes poués n'est de nulle valeur..." (Bérinus, I, c.1350-1370, 255). En pluseurs manieres fu Aigre tarïez et temptez de l'Ennemi par faiz et par paroles (Bérinus, I, c.1350-1370, 255). ...bien savoit que c'estoit li Ennemis qui le tentoit et tarioit (Bérinus, I, c.1350-1370, 255). Et quant Aigre l'entendi, si ne creÿ pas que che fust chose veritable, car durement creignoit l'engin de l'Ennemi pour ce que tant l'avoit tarïé (Bérinus, I, c.1350-1370, 256). ...comme Berinus s'avisoit petitement du meschief qui l'aprouchoit, car encore n'avoit mie Fortune fait son cours de le mettre en doulour et en paine, et si l'avoit elle moult tarïé par plusieurs foiz (Bérinus, I, c.1350-1370, 389). Et vo maniere jolie, De douceur garnie, M'assaut et tarie ; Vostre amours me lie Par sa seignourie, Si qu'en regardant m'oublie Vo gent corps parfait a droit. (MACH., Les lays, 1377, 302). Le desir souvent se varie Quant affection le tarie (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 52). Maiz toujours Othonnet son pere fort tarie Et le tire a avoir tout a sa commandie (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 561). Et j'avoie ordonné maint chien et maint levrier, (...) Mais les bestes venoient pour mes chiens tarier (Galien D.B., c.1400-1500, 45).

 

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"Pousser qqn (à qqc.)" : Le bigame Mathiolet, Je ne sçay que le tarya, Mais il fut bien niche et folet Se folement se marya. (MARTIN LE FRANC, Champion dames D., t.2, 1440-1442, 134).

 

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"Pousser, exhorter qqn (à propos de qqn ou de qqc.)" : Biaux oncles, point ne m'y assens, N'ay cure d'estre mariez. A brief, plus ne m'en tariez (Mir. chan., c.1361, 144). Sire, il est bien la verité Qu'on ne me fait que tarier D'une fille qu'ay marier. (Mir. march. juif, c.1377, 183).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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