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TAISIR, verbe |
[T-L : taire (taisir) ; GD : taisir ; FEW XIII-1, 26a : tacere] |
I. - | Empl. intrans. ou pronom. "Se taire" : Tant les alaita qu'ilz taisirent ; Aprez le taisis s'endormirent. ([Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 204]). Le mortel traÿson plus ne m'en voeul taisir, Que je voloië faire pour le tien corps honnir ([Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 20]). Et aprés ce, elle se taisit ([BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 269]). [Absent de VIGNAY, ms. BNF fr. 241, a.1348] |
| Rem. Doc. 1437 (Châlons) ds GD VII, 630b-c. |
| - | Empl. trans. Taisir qqc. "Taire qqc." : S'il ne scet taire [var. taisir] veritey, Ja n'avra des riches avantaiges ([DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 77]). |
| - | Empl. pronom. Se taisir de qqc. "Ne pas/ne plus parler de qqc., ne pas évoquer qqc." : LA PREMIERE DAME. Ha ! dame, ne me puis taisir D'une merveille qu'ay oÿe ! Mon seigneur le marquis (...) Femme plus noble [veut avoir] et plus d'avoir [que vous] ([Gris., 1395, 75]). Maulvais louyr il porrons prandre De ceulx qui en croix le fire pandre, Quar c'estoit malfait et trayson De le ainsy pandre par mesprison. Saichés que je ne m'an taisera ! Tout maintenent je m'an fuyra. ([Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 140]). |
II. - | Inf. subst. "Fait de se taire, silence" : Tant les alaita qu'ilz taisirent ; Aprez le taisis [l. taisir ?] s'endormirent. ([Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 204]). |
| Rem. Ex. XIVe et XVe s. ds GD VII, 630b-c. |
| - | Mettre qqc. en taisir. "Passer qqc. sous silence" : Mettre ne pourroye en taisir Les merveilles que dire doy, Car nostre dame [Griseldis] que je voy De son povre habit desnüee Est, ce me semble, aussi müee Que je la recougnoiz a paines. ([Gris., 1395, 40]). |
V. aussi taisi |
DMF 2020 - Synthèse |
Robert Martin |
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