A. -

"Jouer du tambour ou du tambourin, faire retentir le tambour ou le tambourin" : La tamburoit, puis vielloit (JEAN DE LE MOTE, Regr. Guill. S., 1339, 85). Et adonc vint une flote De ceux a la noire cote Qui flëutant et tabourant Vindrent moult joyeux au devant. «Or ca, disoient il aux pèlerins, alons, Laisses chëoir tous ces bourdons Et vous escherpes, car besoing Ne vous est plus d'aler plus loing...» (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 99). ...il tabouroit (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 245). Tinctito (...) : tabourer ou joer des naquaires (Aalma R., c.1380, 416).

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En partic. [À la chasse (pour faire lever les oiseaux)] : Et pour fairë oisiaux mouvoir Batent et tabourent fourment (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 241). Cuides tu qu'il voisent darriere Les fauconniers, maiz tout devant S'en yront toudis tabourant (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 122). [aussi p.123, v.904, et p.429, v.9599]

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Empl. trans. Tambourer un lieu. "Faire retentir partout en un lieu le tambour ou le tambourin (pour faire lever les oiseaux)" : Car n'y a ruissel ne fossé Que trestout ne soit tabouré. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 122).

B. -

P. ext.

1.

"Mener grand bruit" : Vous irés ailleurs tabourer, Se ne voulez assavourer La mort, comme voz compaignons, Que loups pevent bien devourer, Car mors gisent par les sillons ! (CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 35). Ne souffrés plus que je tabourde Ne que je crye a vostre oreille : ... (Poés. lyr. court. XVe I., c.1454-1456, 76). ...quelque povre meschante (...), Qui tousjours brait [,] noise et tanbure (Chev. dames M., c.1462-1477, 97). Tant esclaira, laboura, tamboura Qu'il rambara le noir lyon rampant (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 222). Lesquelz Turcqz (...) venoient celle part en moult grant joye et triumphe [,] tamburant et huant comme se ilz eussent tout le pays concquis (WAVRIN, Chron. H., t.5, p.1471, 9). ...je l'ois tamburer. Vecy chevaulx, car et harnas (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 327).

Rem. Ex. d'a.fr. ds GD VII, 619b-c.

2.

"Battre (comme sur un tambour)" : Dessus leur pis dez poings tabeurent (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 146). ...une josne pucelle (...) luy avoit envoié ung heaume paré sur le comble d'un paon faisant la roe par maistrie et taburant des pennes les unes contre les autres (Percef. I, R., t.2, c.1450 [c.1340], 810). [aussi 1069/10, p.812]

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[Cont. grivois] : Jus la gettay, j'entray en sa rouyere Et commençay forment a tabourer (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 132). C'est ung plaisant esbatement De ce bas clicquant instrument, Qui si bien tambure et gringote ; Il n'est none, tant soit bigotte, Qui n'ait joie quand le danse a. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 620).

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Tambourer une femme : De moy fut bien celle nuit tabourée Tant qu'elle dist : "Fuy de cy, tu me blesces." (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 362).