[Adv. correspondant à la prép. sur ; uniquement dans des tournures figées]

A. -

[Idée d'impact ou d'atteinte]

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Courir seure : Tels rit au main qui au soir pleure, Et tels cuide qu'Amours labeure Pour son bien, qu'elle li court seure Et mal l'atourne (MACH., R. Fort., c.1341, 33). A ce me duit Vraie Amour qui me court seure (MACH., L. plour, 1349, 285). Or te queurent li dyables seure, Qui tourmentent ton corps et t'ame. (Mir. emp. Julien, 1351, 199). N'en puis plus : la mort me queurt seure (Mir. mère pape, c.1355, 397). Pour moy garir dou mal qui me court seure... (MACH., F. am., c.1361, 160). Si fierement leur courent seure Qu'il ont tant fait qu'en petit d'eure Li Turc se meïrent en fuie. (MACH., P. Alex., p.1369, 168). Si rencontrèrent ces Englès qui le proie emmenoient et leur vint au devant et leur coururent seure (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 122). Or est temps que je compte Le dueil, qui ma joye surmonte, Qui a ce point me couru seure (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 47). ...se Fortune lui cuert seure... (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 89). Au serpent dit, par grant ayr : "Sur la terre yras sur ton pis, De tous hays, pour ce, tappis Seras, car, sure te courront Tous hommes, quant ilz te verront ! ..." (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 138). Car n'i avoit prince, ne roy, A qui ne voulsist courre sure (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 184). L'un a plaisir, Dueil court a l'autre seure (CHART., D. Fort., 1412-1413, 159). ...quant Desir court seure... (CHART., L. Dames, 1416, 218). ...angoisse me queurt seure. (CHART., Compl., 1424, 327). Une m'en est venue trop dure Et si la tenoyë a seure Autant ou plus comme nesune Qui me peust certes courir seure, Mais nul ne peult contre Fortune. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 6). Fortune nous court soure (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 4).

Rem. Forme sur, rarissime : N'y a si forte Resistance qui à l'assault De la Pucelle ne soit morte, Quoy qu'on ait fait grant assemblée, Cuidant son retour contredire Et lui courir sur par emblée (CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 38).

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S'entrecourir seure : Se sont ceulx entrecouru seure (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 224).

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Mettre qqc. seure (à qqn) : Et puet estre ne fust il riens Des laidures qu'om leur met seure (DESCH., M.M., c.1385-1403, 294).

Rem. Mettre qqc. [une troupe] sur (pour mettre sus) : ...quant il eut esté une pieche par-delà avec les Englès et avec mons. Wuillaume de Gommegnies, à cuy il dist estre freres bastars, il s'en parti par leur congié, et leur promist à venir par-dechà pour adviser le fait du roy, que on disoit qu'il metoit sur grant nombre de gens d'armes pour aler en Engleterre ou ailleurs (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 387).

B. -

"Au-dessus"

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Estre seure pour qqn. "Être au-dessus de qqn (ici pour le protéger)" : Qui en tez dis aulcunement se fie Et en richesses de tez dons s'assëure, Ou cil qui croit que tu soyez sa mie Qui pour lui soyez en rien sure [au-dessus] ne scëure [sûre] (Bien avisé Mal avisé B., c.1487-1490 [1396], 262).

C. -

De seure. "De plus, de surcroît" : Trefz, avirons, ancres, voilles, cordaiges, Barres, guindaiges, cabestans et bendaiges, Poupes, rodaiges, bauprez et escoustiles, Voilles de sobre pour courre aux advantaiges Des tripotaiges... (LA VIGNE, V.N., p.1495, 134). Illec dedens fut depuys le mardy, Ayant pain, vin et vïande de sobre En abondance, jusques au vendredi Dexseptiesme des jours du moys d'octobre. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 189).

REM. Lat. supra (pas d'entrée supra ds le FEW).

V. aussi dessure, sur1