C.N.R.S.
 
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     SALÉ1          SALÉ2     
FEW XI sal
SALÉ, adj.
[T-L : saler (salé) ; GDC : saler ; FEW XI, 79b : sal ; TLF : XV, 3b : salé]

A. -

"Qui renferme naturellement du sel" : Tresdouce Dame, ceste laveure ne saveroie jeo trover si ceo ne feust des ameres lermes et salees qe de vos douz oeux noun pas degouterent, mes ferement correrent par parfitement grante dolour de coer, et laveure ceo poet elle bien clamer, car lavez estoit mult sovent en diaux jours et en trois nuytz tout le douce visage (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 136). Le lundi ensuivant partismes d'illec et allasmes oultre tout le jour jusques a vespres, que nous logasmes tout près d'une petite ville, ou il y a deux fonteines, l'une d'eaue doulce et l'autre salée (Voy. Jérus., c.1395, 44). De l'inversation des paupieres avecques scabie et rogeur. Ceste maladie le plus souvent est faite de flegme salé ou de sang adhuste et ce congnoist par le prurit et la croste qui est es paupieres (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, I, 11).

 

-

[Comme épithète de nature] Mer salee : Ces IJ., sus haute mer salée, Avoient la tierce galée. (MACH., P. Alex., p.1369, 139). Mon amy, Dieu, qui tout dispose, Veult que lesses ceste contree Et que passes la mer salee (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 21). Et avons navigue par ceste mer salee a grant prosperite de bonasse et de chalme, les voiles tenduz en hault, cheminant doulcement. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 498). ...le roy Dagoubert (...) Avoit tant bien esploitié par mi la mer salee A bien .IIIJ. cens nesz (...) Qu'ilz vinrent au Tresport (Cip. Vignevaux W., p.1400, 30). Si suis alee, En toute joie tresalee, De cuer dela la mer salee (CHART., L. Dames, 1416, 237). Qui tendroit la mer au deulx boulx A quatre cordes esthachee, Et aroit la peau de deulx loups Dessus une jument pelee Avecque de la mer salee Et toute la science d'ung hors, Avec ses femmes forcenee, L'om prandroit les lievres a cors. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 125).

 

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[Cont. métaph.] : Il est assavoir que la dame malcontente doit souvent ymaginer en soy meisme et cognoistre qu'elle est pelerine en ce monde qui est une grande mer salee, dont les ondes orribles, qu'elle ne suet, puet ou veult eschiver, le font malcontente de son mariage, et le mari aussy. Et li doit souvenir qu'elle a l'escherpe au coste et le bourdon en la main, appareillie pour trespasser ceste mer salee. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. G.-K., c.1384-1389, 52). Ce monde est bien mer salee, Car a la longue et a l'alee Grant meslee De vens y peut on sommer. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 813).

B. -

"À quoi on a ajouté du sel, salé" v. saler
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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