C.N.R.S.
 
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     SABBAT     
FEW XI sabbatum
SABBAT, subst. masc.
[T-L : sabat ; GDC : sabbat ; FEW XI, 2b : sabbatum ; TLF : XIV, 1375b : sabbat]

A. -

"Repos religieux que les juifs observent le samedi, sabbat" : ...les saintes femmes qui ensuyvirent Jhesucrist jusques a la mort tindrent silence le sabbat, le quel est le .VIIe. jour. (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 579). Le quart [commandement] : que l'on garde le sabbat Sans vil pechier et sans debat. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 67). Alons nous ent ou temple orer, Il est hui jour de no sabbat, Il n'y a seigneur ne prelat Qui ne doye faire grant feste, C'est chose qui est moult honneste Que de le bien sollempnisier, Alons ent sans plus en plaidier, Se ferons la sollempnité. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 92). Seigneur, si te vien a plaisir, La mort on leur advansera Pour le grant sabbat que sera Demain, fin qu'on ne les y voye. [Réf. à Jean 19, 31] (Pass. Auv., 1477, 228).

 

Rem. Ex. d'a.fr., cf. TLF ; T-L IX, 7 ; GDC X, 604a.

 

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Sanctifier le sabbat. V. sanctifier

 

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"Repos religieux que l'on doit observer, d'après les tables de la loi" : A Metz fault aller sans debat. Au jour d'ui est jur de sabbat, Je vueil aller prescher leans De Dieu les dis commandemens (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 545). Le tiers commandemant est tieulx : Le sabbat saint saintifieras. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 560).

B. -

Loc. fig.

 

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Garder le sabbat. "Observer la règle" : Mes li enfrune Voelt faire la forest commune Et ne sera beste nesune, Quele qu'elle soit, grise ou brune Ne de long bois, Qui garde ne sabat ne june, Ains vorra cascuns et cascune Avoir la guerre et le rancune A tous esplois. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 137).

 

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Trouver le sabbat. "Rester inactif, oisif (?)" : Aucunesfoiz aussi nous mectons main sus les clers, pource que nostre juridicion, c'est assavoir noz juges seculiers, cognoissent clerement que l'espee, et temporelle et espirituelle, de l'eglise a trouve le sabbat et fait semblant de dormir sus une espece de misericorde, voire ou de replection secrete de la bource au prelat, non obstant les villains crimes et horribles qui ou millieu du marchie crient a Dieu vengeance. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 305).

 

Rem. DI STEF., 777a, s.v. sabat (même ex. : "faire la noce").

C. -

Péj. "Agitation bruyante, vacarme" : SATHAN. (...) Je n'en doubte rien que la suitte De Marie, qu'elle reclame. Mais se je puis, et corps et ame En enfer feront leur sabat. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 49). Et les Anglois menoient leur sabat En grans pompes, baubans et tiranie. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 157). Tenés vous cy voustre sabas, Ribaus enchanteurs que vous estes ? [lamentations d'un condamné avant le supplice] (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 77).

 

Rem. Aussi Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 16808 (il y auroit ung beau sabat) ; t.4, 32942 (Ilz crient en faisans leurs sabbas). DI STEF., 777a.

 

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"Manifestation bruyante" : Les menestriers ne chomment pas (...), Dancent dames et damoiselles (...). C'est le soulas des gens mondains, Le sabbat ecclesïastique (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 214). Mais la fasson, veue et consideree, Si n'estoit pas en son si sceleree, Comme a present se font cruelz sabas. (ANTITUS, Poés. P., c.1500, 33).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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