Empl. trans.

A. -

"Retourner, changer (une donnée, une résolution...)" : Lors ont porté en marché le corps Lucrece et ont esmeu les gens, si comme acoustumee chose est, ou pour cause de la nouveauté ou de horribleté de la chose, et retorquoit chascuns la besoingne en soi meismes, en se plegnant de la force et de la iniquité royal. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 59.3, 98). Et en Quintillien fu retorqué [ms. retorquié] et retourné l'outrecuidié orgueil de ses jeunes disciples (FOUL., Policrat. B., V, 1372, 269). Or sembleroit il droit cy, par ce qui est narré, que ou corrage du roy y avoit, ou devoit avoir, aulcune grande et secrete deliberation, laquelle avoit esté retorquee, ce sembleroit, par aucuns non amis de son salut (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 303).

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Retorquer contre. "Retourner contre" : ...ce seroit chose bien dure à croire au roy que mondit seigneur voulsit rebailler les terres de mondit seigneur d'Armaignac, auquel le roy (...) les a ostées (...) et les a liberalement données à mondit seigneur. Et quant mondit seigneur le feroit il retorqueroit contre le roy le don et liberalité que le roy luy a faicte. (Lettres Louis XI, V., Pièces justif., t.4, 1469-1472, 354).

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Se retorquer. "Se retourner"

Rem. FRIBOIS, Abr. chron. Fr. D.L., 1459, 215/12.

B. -

Retorquer à. "Rapporter (qqc.) à" : Et les autres veulent l'un a l'autre bien honeste ou bien de vertu senz retorquer a soy meïsme (ORESME, E.A.C., c.1370, 417). Mais chascun le retorque [le bien proffitable] ou raporte principalment a soy meïsme (ORESME, E.A.C., c.1370, 417). Mais en esperance de retribucion et principalment en retorquant a son proffit. (ORESME, E.A.C., c.1370, 447).

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Retorquer sur. "Reporter, faire retomber sur" : Car ou France souloit estre plaine de justice elle est plaine de tirannie, et par ce l'avez en effect mise desolee et consummee ; les tirannises sont venues a vostre congnoissance, et tousjours tout a esté retorqué sus le povre peuple (JUV. URS., Loquar, 1440, 364). ...en retorquant aussi l'accident fatal advenu sur le povoir de Destinée (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 155).