I. -

Adj.

A. -

[D'un remède, d'un pansement...] "Qui fait cesser un écoulement, astringent" : La cousture restrainctive de sang est faicte avec aguille et fil en entrant et en envellopant comme sont cousues les peaux. (PANIS, Guidon, 1478, tr.III, doct.1, chap.1). Medicine restreinctive de sang est celle qui constreinct le membre et retient le sang qui court et fait ce, ou pource que elle est froyde, en reprimant l'acuité du sang, ou pource qu'elle joinct et assemble les oriffices des voynes, ou pource qu'elle glutine ou estoupe les porrosités des membres, ou pource qu'elle brusle et induist escarre au membre. (PANIS, Guidon, 1478, tr.VII, doct.1, chap.6).

Rem. DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 207, 208.

B. -

Au fig. "Restrictif" : Pour tant dont que de la raison de la proposition condicionele et de sa nature est que se elle est vraie, elle est necessaire, et s'elle est faulse, elle est impossible, il est a scavoir que ceste proposition " se Dieu scet ou a prevenu ", qui est condicionele, " cestui devoir estre a saulver, necessairement il y sera saulvé ", combien qu'elle soit une et pareille selon la matere et forme, toutevoies elle est aultre et aultre selon le sens, selon que cest adverbe " quod " , qui est une diction determinative, c'est a dire restraintive, determine le mot mis au subject ou au predicat. (Somme abr., c.1477-1481, 169).

II. -

Subst.

A. -

"Remède astringent" : Et se ainsi l'en ne peut garir, que l'en face restrainctif : c'estassavoir de sanc de dragon, d'aubun de eufz, ou plastre bien sassé et aubun d'eufz, et liez par bendeaulx entour la jambe, puis sechier a ung tison de feu par derriere. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 141). ...et dedens .IIII. heures ou environ mectre ung restraintif sur les couronnelles, a fin qu'il ne face piez neufz (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 142). Vous fault il point de restraintif ? (Sots Magn., a.1488, 198). ...en quoy faisant lui fut couppee une vainne qu'on ne peust depuis estainchier, sinon a force de restrainctifz qui y mirent le feu, et tellement que ledit Jehan Larmet (...) alla de vie a trespas. (Lettres rémission René II P.D.H., 1491, 216).

-

P. iron. [À propos d'un supplice] : PRUNELLE. Balhe ça ces cordes et las, Et Cinelle et moy tirarons Si fort que ses os desjoindrons Et les piés joindront au partuis. CINELLE. Or luy balhons ung retrantis. Prunelle, tire fort ; ayde moy ! Tire fort [Cf. G. Roques, Z. rom. Philol. 99, 1983, 521] (Pass. Auv., 1477, 198).

B. -

P. métaph. au fig. "Ce qui restreint, qui limite, qui contient qqc." : Il souffist pour vostre labour : Et s'aprés on vous sert de l'art, Prenez en gré, maistre coquart, Ce n'est qu'un restraintif d'amour (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 381).

Rem. GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 12504 (T-L VIII, 1099).