I. -

Empl. trans.

A. -

"Citer à nouveau le nom de" : Ort vous voel je renommer aucuns des plus renommés chevaliers d'Engleterre et de Gascongne, qui estoient là adonc dalés le prince de Galles (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 31). ... li notable homme de le ville... quant Jehans Lion commencha à mettre les blans capprons avant, il l'euissent bien debatu se il vosissent... Mais il les souffrirent pour tant que il n'en voloient point estre nommé ne renommé... et tout il... consentoient, dont chierement le comparèrent puisedi (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 219).

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Renommer qqn + attribut de l'obj. "Investir qqn (d'un titre), lui donner le statut de" : EMPEREUR [à saint Martin]. (...) Et de l'espee, tandis qu'il m'en souvient, Je vous donray devant tous la colee (...). Dorenavant, gardez les droitz de Romme, De moy les myens, aussi de mon empire, Puisque, present, chevalier vous renomme. (LA VIGNE, S.M., 1496, 173).

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Renommer qqc. "Citer, évoquer à nouveau" : Quant la nuis... du toute venue... on n'ooit mais criier ne jupper, ne renommer nulle ensengne (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 187).

B. -

"Citer souvent, assurer le renom de" : Cilz Robins l'Escot, pour lui avancier et li faire renommer, ala ens ès festes dou Noel gaegnier... le fort chastiel de Roussi (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 137). Je yray conquerre en Sirye Ou ailleurs terre et hault renon, Ainsi com fist pieça Jason Qui conquist la toison doree ; Et ainsi sera renommee Ma personne par tout le monde. (Gris., 1395, 46). Ce le faisoit si renommer, Que chacun tenoit fermement Qu'il reppairoit ou firmament (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 16). La premiere, pour ce que de tant est plus grant maistresse, son honneur ou deshonneur est plus renommee par tout païs que de une aultre simple femme : pour ce fait pis qui la diffame, car cellui diffame puet aler en maintes contrees (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 145). ...il estoit tresgrand clerc, mesmement qu'elle l'oyoit priser et renommer pour le plus sage de toute la cité. (C.N.N., c.1456-1467, 569).

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Renommer qqn + attribut "Réputer" : De touz les rois c'on puet crestiiens apeller Ly quez est plus vaillans et c'on peut renommer Pour le plus soufisant ? (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 724). ...je m'esmerveille Bien de Jhesus, que l'en renomme Tant saint et tant virtueux homme, La seuffre cy pres approcher. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 438).

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Estre renommé + attribut "Être réputé + attr." : Vous devez au Bertau de Malignes, qui est au jour d'uy renommez le plus riche homme d'or et d'argent qu'on sache ... cent mille flourins ; (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 145). ... les coupables ... tenu et renommé traiteur envers lui (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 130). ... maistre Jehan des Marès... estoit tenus et renommés à sage et notable homme (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 80). [Jean Juvénal des Ursins au roi :] Monseigneur de Bourgongne, le quel [on] dit estre prest de vous servir, a assez puissance de ses subgetz seulement a concquester Engleterre, et le duc de Bretaigne pareillement, qui est puissant en armes, et si sont les Bretons renommez vaillans, et si avez voz aliez les roys d'Espaigne et d'Escoce (JUV. URS., T. crest., c.1446, 164).

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Estre renommé de qqc. "Être réputé pour qqc." : Une sires, entre communs... ne vault riens, se il n'est cremus et redoubtés et renommés à le fois de cruauté (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 83). Le roi sejournant à Tournai, li contes de Saint Pol eut une commission de corigier tous les Urbanistres, dont la ville estoit mout renommée (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 72). ...eut nagueres ung notable bourgois (...), lequel entre les aultres fut renommé de large et discrete prudence. (C.N.N., c.1456-1467, 23).

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Renommé de + inf. "Qui a la réputation de + inf." : Mais j'ay plus de plaisir de hanter en cellui lieu que ailleurs, quant a present, pour ce qu'il est renommez d'estre adventureux. (ARRAS, c.1392-1393, 35). ...pour ce qu'il estoit renommé et souspeconné d'estre Arminagois (FAUQ., I, 1417-1420, 329). ...le herault Paluel, renommé de reciter et administrer vivres a nosdiz adverseres (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1433, 249).

C. -

"Faire connaître partout qqc." : ...car la renommee n'est pas du tout perdue ou fausse laquelle pluseurs peuples renoment et publient. (ORESME, E.A., c.1370, 406).

II. -

Empl. pronom.

A. -

Se renommer + subst. "Être appelé, bénéficier du titre de" : ...[un prince] puelt bien honnestement par l'emperreur soy faire couronner a roy (...). Et ce doit faire a la plus noble et puissant cité de tous ses païs, et d'icelluy pays soy renommer roy. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 230).

B. -

Se renommer de qqn/qqc. "Se réclamer, se recommander de qqn ou de qqc. (d'une manière d'être)" : ...là il fu pris des Englès, et menez à une ville nommée Carly, en Engleterre, et là se renomma de mons. de Gommegnies, son pere, si comme il dist à un chevalier nommé le seigneur de Nuefville (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 382). ...car je ne voy nul qui ait esté à lui [le comte d'Armagnac], ou qui de lui se renomme, ou qui porte sa bende, qui tienne point la loy ne foy chrestienne (Journal bourgeois Paris T., 1419, 134). ...car le plus n'y vont que pour la convoitise, et non point pour l'amour de leurs signeurs dont ilz se renomment (Journal bourgeois Paris T., 1423, 188). SAINCT MARTIN. Or sa, de par Nostre Seigneur, Savoir fault commant il se nomme Ne de quelz vie il se renomme, Affin que le cas bien se porte. (LA VIGNE, S.M., 1496, 426).

Rem. Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], gloss.

C. -

"Se targuer de, se faire passer pour" : Et bailla icelles lettres audit Voyaul, en luy deffendant qu'il ne se renommast point estre à luy, sinon en disant qu'il avoit laissé son maistre et qu'il s'en alloit à son avanture pour trouver quelque bon maistre. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 144).

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Se renommer + inf. : Or court maintenant la nouvelle, (...) Comme Joseph d'Arimathie L'a despendu furtivement Et mis en ung beau monument, En oingt [l. Enoingt] de mierre et d'alouéz, Et a ses membres autant louéz Qu'il eust fait ung bien notable homme, Luy encore qui se renomme Mis en l'office imperïal. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 766).

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Se renommer que. "Se vanter que" : Et lui eust fait faire un signet d'argent, en soy renommant et disant qu'il estoit à nostre amé et féal conseiller et chambellan, le prévost de Paris. (Ch. VI, D., t.2, 1417, 201).

III. -

Part. passé en empl. adj. V. renommé2