A. -

"Qui est en relation (avec), qui a rapport (à), qui découle (de)" : Cil a qui ce fait apertient, C'est cil que nu le glaive tient, Qui les clefs a desliees, Nues et dessëellees, C'est cil qui juridiction Sur lui et domination A et en est droit relatis, Pour ce qu'a li il est sousmis. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 45). Cest nom omnipotent signifie essencialité (...) et, quant il est trouvé substancial ou relatif [lié à autre chose], nous disons... (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 399). ...lesquelz termes feussent relatifs à ladicte alternative de Constances (FAUQ., II, 1421-1430, 202). ...et pour ce qu'elles [les fievres] sont curees ainsi que leurs relatives a qui elles sont rapportees, pour ce je n'en parle plus (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 8). Comme il soit ainsi que le Pere et le Filz se raportent ensemble comme par relation et comme relatifz l'un a l'aultre, c'est a dire que en disant et exprimant le Pere, il s'entent qu'il est pere d'un filz, et nommant le Filz, il s'entent qu'il est filz d'un pere, par les mesmes raisons il est demonstré que le Filz en divinité est par lesquelles le Pere est. (Somme abr., c.1477-1481, 109).

B. -

"Qui n'a pas de caractère absolu" : ...selon le regard qui est relatif selon les personnes l'une a l'aultre (Somme abr., c.1477-1481, 128).

-

[P. oppos. à substantif] "Qui est de l'ordre de la relation" : ...ceste ymaige lors seroit proprement l'imaige du tailleur, et seroit une mesme chose avec le tailleur en distinction personnelle, relative, telle comme elle est entre le faiseur et la faicture. (GERS., Trin., 1402, 172). Je ne dy pas que es choses mondaines on ne puist s'atendre par esperance relative, maiz non s'i arrester par determination substantive, et qui se y fie autrement que par relation a la divine esperance marche sur glace d'une nuytee, ou s'appuye au baston de roseau (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 103).

-

[D'un vocable] "Qui n'a pas de caractère absolu (qui dépend de ce qui est caractérisé)" : Item, se telle concavité estoit un pou plus grande et apres plus grande et ainsi tant que elle fust bien grande, l'en ne pourroit signer terme en ceste cressance ou l'en peust dire que la terre fust myse hors de son lieu naturel, meismement car grant et petit sont nomz relatis, si comme dit est. (ORESME, C.M., c.1377, 168). Au tiers [argument], ou fu dit que les choses naturelles sont determinees en quantité, je di que elles sont en ce monde determinees a une quantité ou a aucuns termes, et en un autre monde elles seroient determinees a autres ; quar grant et petit, comme dit est, sont nons relatis et ne sont pas variacion ou difference en espesce. (ORESME, C.M., c.1377, 170).

-

[Empl. subst.] "Parent" : En soy n'a laine ne toison [l'homme châtré], Ne relatif qui le conforte, Ne qui respondent lui apporte [éd. "garant"]. (LE FÈVRE, Vieille, trad. De vetula H., a.1376, 177).