Empl. trans.

A. -

"Couvrir à nouveau (ce/celui qui a été privé de ce qui couvre)" : Quant j'oy soif, et vous m'abevrastes, Quant j'oy froit, vous me recouvristes [Réf. à Matth. 25, 35-36] (Jour Jug. R., c.1380-1400, 254). Ens le puits jeta les reliques pour estre à sauvetés, Et puis le recouvry, et par ses soutieutés Mist des pierres desus et des cailliaus plentés, Afin que li pétruis ne fust point advisés. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 508). ...s'il ne fust bien seur qu'elle fust a son hostel a ceste heure, il diroit que c'est elle ! Elle fut tantost recouverte, et il se tire arriere, assez pensif [Sommé de montrer le dos de la femme qui est dans le lit, l'amant a soulevé le drap] (C.N.N., c.1456-1467, 26).

-

Se recouvrir. "Remettre son chapeau, son bonnet..." : Adonc il oste son bonnet (...) OCCUPATION. Or enteng, par tres grand amour, Mon doulz amy, et te recoeuvre (Bien avisé Mal avisé B., c.1487-1490 [1396], 168).

B. -

En partic.

1.

DRAP. "Mettre une protection sur qqc. qui a été découvert (sur les draps exposés à l'étalage dans la halle aux draps), dès l'annonce de la fin de la vente" : Et que nuls ne puist prendre denier-Dieu ne vendre, devant chou que on aroit descouviert, ne depuis que on aroit recouviert, ne nul markiet livrer a conteck ne a scanche ; ains convient que li markiés soit tout nuement fais, pris et ensengniés, depuis que on aroit descouviert, anscois con fache recouvrir. (Drap. Valenc. E., 1344, 304).

2.

"Couvrir (un bâtiment, une construction, un édifice...) qui a été découvert, refaire la toiture de" : ...des quiex fiens il fera fumer chascun an les dites terres et trois cens de provains bien et deuement, se il y peuent estre, senz le convertir aillieurs, sauf aus diz religieus que ilz en porront avoir chascun an pour faire recouvrir les couvertures de chaume dudit manoir. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1381, 507). Et qui plus est aux grans chambellains et aux varlez de chambre espiciaux ilz font tresgrans conviz et les secrez presens, non pas pour empetrer de l'argent aux pauvres, ne pour recouvrir les hospitaux qui maintesfois par leur deffault sont descouvers et desgarniz comme une vieille cohue, mais pour empetrer pour eulx une haumusse double cornue. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 579). ...a Colin Lemercier et Perrin Liautre pour plusieurs mises par eulx faictes pour recouvrir l'appentis de dessus la porte le degré du maistre des testamens et aussi le siège de Longueville (Comptes Archev. Rouen J., 1428-1429, 105). A Michel Duglan pour avoir besoigné de son mestier de plastrerie a drecer le pallays de mond. seigneur devant son entrée (...) pour avoir recouvert la vielle cuysine et avoir besoigné aux prisons (Comptes Archev. Rouen J., 1483, 375). Auquel lieu de Ferrieres il reposa bien peu et donna cent soubz pour faire recouvrir Notre-Dame de Bethleem ; et dès deux heures après mynuyt ou plus tost se partit et sa compaignye, et s'en alla à Bonny sur Loyre, distant dudit Ferrieres de XV lieues ou plus. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 175).